Publications

jeudi 22 décembre 2011

Dernier message présidentiel de Medvedev au Parlement

Дмитрий Медведев предложил комплексную реформу политической системы


Dans son dernier message, Medvedev propose plusieurs mesures visant à la réforme du système politique russe, allant dans le sens de la décentralisation du pouvoir.

"J'entend ceux qui parlent de la nécessité du changement et je les comprend", a déclaré Medvedev dans son message au Parlement.

Parmi les mesures qu'il propose, le retour à l'élection directe des gouverneurs à travers le "filtre présidentiel", la simplification de la procédure de constitution des partis politiques, l'annulation de l'obligation de collecte de signature pour participer aux élections à la Douma, diminuer le nombre de signatures à 300 000 pour participer aux présidentielles ...

Il a toutefois insisté sur le fait que dans le pays aujourd'hui on provoque le mécontentement social. Mais le pouvoir russe ne se donnera pas aux provocateurs qui veulent entraîner les citoyens sur des chemins peu sûrs. Parallèlement, Medvedev a souligné que la société civile a pris de la force et de l'influence.

Pour le reste, le Président a insisté sur le fait que malgrè la dépression qui guette l'Europe et les USA, la politique de modernisation menée en Russie a permis au pays de ne pas sombrer dans la crise et de montrer des résultats mêmes meilleurs qu'en Europe ou aux USA.

Dans son message, Medvedev garde le discours habitel. Chez nous tout va bien, puisque tout va mal chez les autres. La société civile s'est développée, mais quand elle veut agir elle "cède aux provocateurs" et il n'est pas question de perdre le pouvoir. Bref, le message social a été entendu, mais pas compris. Voyons le 24 décembre comment se passera la nouvelle manifestation, autorisée et prévue pour 50 000 personnes.

mercredi 21 décembre 2011

Petit nettoyage post et pré électoral

ЦИК отменил результаты голосования на 21 избирательном участке


La Commission centrale électorale a annulé les résultats des élections législatives de la Douma dans 21 bureaux de votes, où participaient 39 000 personnes, en raison de l'importance des fraudes commises. Il a été annoncé que les responsables des opérations de vote dans ces bureaux ne travailleront plus pour la Commission électorale.

On notera, que en gros, la Commission électorale a reçu environ 1600 plaintes concernant les élections de décembre.

Toutefois, la plupart des recours ne sont pas fondés et la commission a vérifié 26 bandes vidéo sur internet montrant des fraudes. Elle n'en a retenu qu'une seule, mais là de toute manière le bourrage d'urne n'a pu être accompli. Selon la Commission électorale, une partie des vidéos ne sont que des montages.

Les manifestants de Bolotnoï plochad demandaient notamment l'annulation des résultats électoraux, le départ du président de la Commission électorale centrale et l'enquête sur toutes les fraudes signalées. Le Président Medvedev avait pour sa part annoncé que cette enquête aurait lieu.

Les résultats de la grande enquête menée par la Commission centrale électorale laissent rêveur ... Selon une estimation indépendante, Edinaya Rossiya aurait obtenu 30-35%, comme le parti communiste. Si cela est le cas, cela démontre une ampleur inédite dans le truquage électorale. Mais, seuls les résultats de 21 bureaux de vote dans toutes la Russie ont été annulés. Les bandes vidéos sont des faux et la seule véritable n'apporte rien. Désespérant!

mardi 20 décembre 2011

L'opposition veut sa place à la Douma

Voir: http://www.kommersant.ru/doc/1842680 et http://www.kommersant.ru/doc/1842222

La répartition des postes de direction à la Douma ne se passe pas aussi bien que Edinaya Rossiya l'aurait voulu. Les partis d'opposition veulent rentabiliser leurs résultats électoraux et récupérer des directions de comité, ce qui n'a rien d'inattendu en fait.

Si Edinaya Rossiya a cédé certains comités, beaucoup estiment qu'elle garde le contrôle des aspects les plus importants de la vie politique russe, comme la sécurité ou le budget, et laisse uniquement ce qui aura peu d'influence sur le processus législatif.

Pour l'instant, un accord a été trouvé sur le nombre de comités (29 et non 32 comme avant), dont 15 seront dirigés par Edinaya Rossiya, 6 par les communistes, 4 par LDPR et 4 par Spravedlivaya Rossiya.

Et dans ce combat, Narychkine devient une monnaie d'échange. En d'autres termes, les fractions voterons pour lui, si elles obtiennent ce qu'elles veulent en matière de direction de comités. Après la réunion d'aujourd'hui, le représentant Edinaya Rossiya affirme qu'un accord a été trouvé. Mais les autres partis ne confirment pas. Bien au contraire et vont présenter leurs propres candidatures au vote.

Les communistes revendiquent différents comités comme l'éducation ou l'agriculture. LDPR veut notamment le comité international. Quant à Spravedlivaya Rossiya, ils estiment avoir beaucoup de professionnels et n'avoir pratiquement rien reçu.

Cet échange d'armes est le premier test pour Edinaya Rossiya. Sauront-ils négocier? Pour l'instant, le résultat n'est pas concluant. Mais d'ici peu, les cartes seront posées et alors un premier bilan pourra être tiré: le pouvoir a-t-il réellement pris consience de la montée en puissance des voix d'opposition? Aura-t-il l'intelligence - ou l'instinct de survie - de renforcer l'opposition systémique pour affaiblir l'opposition non systémique, plus virulente et dangereuse pour lui?

lundi 19 décembre 2011

Présidentielles: la question n'est pas qui, mais comment!

Главный вопрос выборов-2012: не «кто» станет президентом, а «как» станет президентом этот «кто»?

Владимир КАРПОВ


La liste des candidats potentiels à l'élection présidentielle, aujourd'hui, comprend une dizaine de noms, des vétérans aux nouveaux venus:



  • Vladimir Poutine, Premier ministre


  • Grigoriï Iavlinsky, politicien


  • Vladimir Jirinovsky, politicien


  • Guenadiï Ziouganov, politicien


  • Viktor Tcherepkov, ex-maire de Vladivostok


  • Mikhail Prokhorov, oligarque


  • Sergueï Mironov, politicien


  • Dmitriï Mezentsev, gouverneur de l'Oblast de Irkoutsk


  • Rinat Khamiev, politicien de l'Oblast de Orenbourg


  • Svetlana Peounova, psychologue et politicienne.

Bref, des politiciens contre la politique. Il n'y a aucun sens à analyser leurs chances de réussite individuellement, au moins un tiers d'entre eux ne pourra réunir les signatures nécessaires. Mais ils représentent quelque chose dans l'opinion, un paysage ... ou une nature morte, selon la conception que l'on a de la politique russe actuelle.

N'étant pas romantique, il me semble que la question n'est pas de savoir lequel d'entre eux deviendra le nouveau Président de la Russie, mais comment il le deviendra. Car en fin de compte, seul un vote compte, Poutine.

Pourtant, personne n'a d'illusion, Poutine ne peut plus passer au premier tour. Le Kremlin ne peut plus utiliser en masse ses ressources administratives. Et c'est une différence par rapport aux autres élections précédentes. Et le bombardement médiatique n'est plus aussi efficace. Pour tout le monde, la situation est claire. Il y a Poutine ... et quelques personnes qui lui tiennent compagnie, puisqu'il ne peut pas se présenter seul.

Et la situation est difficile pour ses adversaire. Car maintenant il ne s'agit pas de se positionner contre Edinaya Rossiya, ce qui est plutôt bien vu. Mais il faut se positionner contre Vladimir Poutine et aucun politicien en course actuellement n'a le courage de prendre cette position radicale, qui pourtant est attendue des manifestants de Balotnaya Plochad.

Ziouganov est généralement reconnu comme étant celui qui a le plus de chance de gagner après Poutine, mais il est toujours cet éternel second, même si en réalité il avait gagné en 1996. Prokhorov s'est tout de suite positionné: cette élection est pour lui l'occasion de donner le départ à sa carrière politique. Donc il n'envisage pas un vrai combat.

En fait, il y a beaucoup de candidats, beaucoup de figuratifs, peu de surprises et aucun opposant à Vladimir Poutine. Une compagnie sympathique. Qui se connait. Qui se comprend. Chacun sait où est sa place. Pourtant il reste quelques inconnues.

La première: quel sera le jeu de Prokhorov? C'est un joueur ... qui aime gagner. Il l'a déjà démontré en quittant Pravoe delo. Mais il n'a pas l'âme d'un opposant. Ce qu'il a déjà déclaré aussi. Il y a donc peu de chances qu'il puisse récupérer - et canaliser - le mouvement de protestation montant.

La seconde: pour être légitime, le pouvoir du clan en place personnalisé par Vladimir Poutine a besoin d'élections plus ou moins propres ... au moins pas trop falsifiées. Auront-ils le courage de mettre Poutine au deuxième tour? Beaucoup va dépendre de l'évolution des mouvements populaires. S'ils arrivent à ne pas se faire récupérer par les arrivistes qui veulent enfin arriver en surfant sur la vague de protestation, ils pourront influer la politique en étant eux-mêmes non politisés. S'ils défendent le système, ils bloqueront Poutine. Puisque sa seule présence au sein des instances constitutionnelles de direction du pays est une déformation du système politique russe.

L'enjeu est pourtant clair: perdre le monopole politique pour ne pas tout perdre. L'instinct de survie va peut être jouer. Espérons-le. Poutine au deuxième tour, sans Medvedev au Gouvernement, serait le meilleur moyen de sortir en douceur de l'impasse politique dans laquelle le pouvoir actuel s'est enfermé.