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vendredi 21 décembre 2012

Nation et éthnie: une dangereuse confusion

Voir: http://www.vedomosti.ru/politics/news/7446281/v_gosdumu_vnesen_zakonoproekt_o_vosstanovlenii_grafy

T. Pletneva, député communiste à la Douma, vient de déposer un projet de loi visant à rétablir dans le passeport la mention "nationalité", qui correspond à l'appartenance éthique. Cette mention serait facultative, au même titre que l'indication du groupe sanguin, par exemple.
 
A l'heure où le débat revient sur la notion de Nation pour la Russie, il est urgent pour la stabilité du pays de distinguer clairement l'appartenance nationale et l'appartenance éthnique. Seule cette démarche permettra de conforter les frontières telles qu'elles existent aujourd'hui et de contrer des revendications autonomistes éthniques. Or, la démarche de cette député rique de provoquer une cristallisation éthnique, dont la Russie se passerait bien dans le contexte de tensions éthiques qu'elle traverse.

jeudi 20 décembre 2012

Le monitoring de l'efficacité des universités russes sous le feu des projecteurs

Voir: http://www.specletter.com/obcshestvo/2012-12-20/neeffektivnye-vuzy-zdanija-ovocshi-i-rozh.html

La qualité des diplômes délivrés par les universités russes reste une question centrale. Avec la création frénétique d'universités, instituts, collèges et autres structures délivrant des diplômes de tout genre, un constat est évident: certains diplômes coûtent très chers et valent moins que le papier sur lequel ils sont imprimés.
 
On a vu ainsi fleurir un nombre incroyable d'instituts juridiques, économiques, d'écoles de commerce - payants évidemment - auprès de structures d'enseignement supérieur dont ce n'est pas du tout le profile. Par ces mécanismes, dans le meilleur des cas, ces instituts non rentables pouvaient s'autofinancer, dans le pire des cas ils constituaient un supplément de salaire "non déclaré".
 
Afin de pouvoir mieux organiser et répartir le financement de l'enseignement supérieur, qu'il s'agisse des salaires, du financement des structures ou des bourses étudiantes, l'Etat a voulu mettre en place un monitoring de l'efficacité de ces structures. Les critères sont simples, nombre d'enseignants statutaires par rapport au nombre total de personne y travaillant, activité à l'international, publications scientifiques, résultats des étudiants, etc.
 
Pourtant le résultat a conduit à des mouvements étudiants visant à la défense de leur institution jugée "inefficace". Cela est notamment le cas pour l'université d'Etat du commerce et d'économie à Moscou, dont l'action a été particulièrement médiatisée. Suite au mouvement, le ministère de l'enseignement supérieur a promis de réviser sa copie. Cela fut également le cas pour les étudiants à Tombov, qui se sont opposés au regrouppement de leur institut technique avec l'université des sciences humaines.
 
La facilité avec laquelle le ministère est revenu sur ses conclusions laisse songeur. D'autant plus que personne n'était au courant de ce monitoring. Et la méthode soulève des questions. Pour justifier ce revirement de position, le ministère affirme que les données sur lesquelles ils se sont basées, sont celles de 2011, alors de que cette université moscovite a donné des signes positifs en 2012.
 
Une question se pose: qu'en est-il de l'appréciation des autres universités? Si le monitoring est évidemment nécessaire, la manière dont il a été mis en oeuvre manque sérieusement, lui-même, d'efficacité.

mardi 18 décembre 2012

Liste Magnitsky: question de principe ou question d'argent?

Voir: http://www.gazeta.ru/politics/2012/12/17_a_4895185.shtml
http://www.gazeta.ru/politics/2012/12/17_a_4894989.shtml
http://www.politonline.ru/rssArticle/16624479.html
http://izvestia.ru/news/541074

Les relations entre les Etats Unis et la Russie se crispent dangereusement suite à l'adoption par le Congrès américain de la Liste Magnitsky. Les Etats Unis se lancent dans un combat politique pour la défense des droits de l'homme en Russie, la Douma renvoie la balle et multiplie les tirs, la société civile est au bord de l'hystérie.
Permier acte: Adoption de la Liste Magnitsky par le Congrès américain le 6 décembre par 92 voix contre 4 ... en même temps que la remise en cause de la clause restreingnant les relations commerciales entre les Etats Unis et l'URSS (puis la Russie) en vigueur depuis 1974.
Deuxième acte: Discussion - pour le moins passionnelle - de la réponse légale à fournir par la Douma. Tout d'abord il s'agit d'interdire le territoire et de bloquer les avoirs des citoyens américains ayant porté atteinte aux droits de ressortissants russes, puis de tout américain portant atteinte aux droits de l'homme, ou de toute personne portant atteinte aux droits des russes. Mais au fur et à mesure de la discussion, le ton monte, les esprits s'échauffent. Maintenant, il s'agit d'interdire en principe toute adoption d'enfants russes par des familles américaines et d'interdire l'activité en Russie des ONG financées par les Etats Unis ayant une activité politique, ainsi que la présidence d'une ONG par un citoyen américain.
Troisième acte: La société civile n'est pas en reste et Alexeeva lance un Conseil des droits de l'homme alternatif au Conseil auprès du Président, financé par des dons privés, mais dont font partie, sur 9 membres actuellement, deux membres du Conseil présidentiel, l'ancien juge constitutionnel T. Morchakova et K. Kabanov. Ils veulent lancer des expertises objectives sur des questions importantes. Mais s'ils ne veulent pas collaborer avec le Conseil de M. Fedotov (dans lequel ces deux personnes s'occupent justement des expertises sensibles), ils annoncent collaborer avec le Congrès américain, afin d'élargir la Liste Magnitsky du nom de certains députés impliqués dans l'adoption de la loi renforçant le contrôle sur l'activité en Russie des ONG financées de l'étranger, mais également du nom de personnes impliquées dans des procès comme celui de Pussy Riot, des atteintes à l'ordre public ayant eu lieu lors des manifestations du 6 mai, etc.
Le combat pour les droits de l'homme s'intensifie. Le combat pour le pouvoir aussi. Si certains sont de bonne foi, il y a une coïncidence toutefois surprenante. Quelle est le rapport entre la Liste Magnitsky et le rétablissement des relations économiques normales entre les Etats Unis et la Russie?
Soit la situation politique ne justifie plus une "sanction" économique et pourquoi la Liste Magnistky? Soit la situation des droits de l'homme est à ce point déplorable qu'il faudrait toucher là où ça fait mal et renforcer les clauses restreignant le commerce entre les deux pays...  Ce n'est pas très logique.
Toutefois, la liste Magnitsky est une arme redoutable, qui n'a rien à voir avec les droits de l'homme, mais au service du bisness américain en Russie. N'importe quelle entreprise américaine va pouvoir lever ce bouclier pour échapper à la législation russe, contre les enquêteurs ou contre les juges. Ils pourront faire leurs affaires en toute impunité. Ce qui tombe bien, puisque la Russie est un pays riche, dont l'économie continue à se développer malgrè la crise américano-européenne.
Sur le plan des droits de l'homme, cette Liste est contre productive. Elle décrédibilise le Conseil des droits de l'homme de Fédotov aurpès du ¨Président, qui est certes en position délicate, mais au moins peut faire passer des messages. Le discours et les actes se radicalisent, ce qui est loin de permettre une normalisation de la situation. Mais était-ce le but?

lundi 17 décembre 2012

Iaroslav, un maire d'opposition ... sans soutient de l'opposition "libérale"

Voir: http://svpressa.ru/politic/article/62117/

Quand aux élections locales de mars, après l'échec de l'opposition "libérale" ou radicale" selon les points de vue, un cadidat indépendant est en position de gagner les élections, le clan Bolotnaya déclare ne pas le soutenir.
 
La raison officielle: Evguény Urlachov est un ancien de Edinaya Rossiya. Ils annonçaient partout qu'une fois élu, il y retournera. Toutefois, tous les partis parlementaires d'opposition et même Prokhorov le soutiennent. Il remporte le premier et gagne le deuxième avec 70% des voix.
 
Un an est passé. Il n'est pas retourné à ses premières amours. La ville se rénove et se développe. Alors pourquoi finalement cette opposition dite "libérale" ne l'a pas soutenu?
 
A Omsk à la même période, un blogger célèbre arrive en sauveur, en star de la toile et ne peut même pas réunir les signatures nécessaires pour déposer sa candidature. Il est un "bon", "vrai" libéral, comme les aime le clan Bolotnaya, mais il n'a pas le soutien de la population. Raison de plus pour refuser son soutien à Iaroslav. Car soit on peut accuser la population d'être conservatrice, voire rétrograde (ce qui est fréquemment dénoncé), soit l'on reconnaît qu'en faisant de la politique, en distinguant politique et activisme, c'est possible.
 
Le Comité de coordination de l'opposition prépare les futures élections, notamment à Ekaterinburg. Espérons qu'ils se souviendront de la leçon et commenceront à faire de la politique. A réfléchir au bien être des habitants des localités où ils veulent participer aux élections, à mettre en place un véritable programme alternatif sur lequel ce peuple pas si rétrograde mais plutôt réaliste pourrait s'exprimer.
 
A suivre ...