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vendredi 19 avril 2013

Le Conseil pour les droits de l'homme veut renforcer le contrôle par la société civile

Voir: http://izvestia.ru/news/548904

Les organes de la société civile et du pouvoir se regardent en chien de faïence depuis un certain temps. L'adoption de la loi sur les ONG financées par l'étranger et exerçant une activité politique en Russie (loi copiant littéralement la loi américaine appelée FARA) et la campagne de vérification lancée récemment pour vérifier l'application du texte, ont renforcé la méfiance de part et d'autre.

En réaction à cela, le Conseil pour les droits de l'homme auprès du Président de la Fédération de Russie a  adopté un projet de loi renfoçant les prérogatives des ONG enregistrées en Russie en matière de contrôle de l'activité des organes publics. Ils veulent ainsi rendre plus transparente l'activité des organes publics, les contraindre à agir dans le cadre strict de la légalité.

En effet, selon le projet de loi, entre dans les compétences des ONG la vérification de l'activité des organes publics, qui sont obligés de publier un compte-rendu d'activité suite au contrôle exercé. 

Le problème majeur de cette disposition est que les contrôleurs seront contrôlés par les contrôlés. Va rapidement se poser un problème d'objectivité. Problème qui risque de jeter le discrédit sur la société civile elle-même. C'est peut être pour cette raison que le projet de loi a été pour l'instant si bien accepté.

D'autres questions se posent, plus conceptuelles. Si les ONG ont le droit de demander des informations sur l'activité des organes publics les contrôlant, si elles peuvent mener des enquêtes, quelle sera la force juridique  des résultats de l'enquête? Quelles informations auxquelles elles n'ont pas accès aujourd'hui pourront leur être ouvertes? Cela n'entre-t-il pas plutôt dans les compétences de la Prokuratura? Le risque systémique de ce projet de loi est de renforcer la déformation du système si les mesures prévues sont effectives, en diminuant d'autant la légitimité des organes étatiques. Effet diamétralement opposé à celui officiellement affiché par le texte. Dans le cas contraire, c'est la réputation des ONG qui risque d'être mise en cause. D'une manière générale, cela risque de ne rien changer sur le fond, sauf à entraîner une surmédiatisation de questions choisies pour des raisons d'intérêts stratégiques de part et d'autre.

jeudi 18 avril 2013

Urgant: la politique internationale et l'humour ne font pas bon ménage

Voir: http://www.newsru.com/russia/18apr2013/ivan.html

Voici à quel absurde peut mener le politiquement correct ...

Dans son émission culinaire, l'humouriste Urgant a fait une plaisanterie qui a sérieusement déplue aux autorités urkrainiennes. En préparant un plat, il a dit en substance qu'il fallait écraser les herbes aromatiques comme les commissaires de l'armée rouge l'avaient fait avec les habitants des villages ukrainiens.

Que la plaisanterie soit douteuse, à chacun d'en juger. Mais après les récriminations du Ministère des affaires érangères ukrainien, Urgant s'est excusé sur son twitter. Le ministère a jugé que cela n'était pas suffisant. Il a alors fallu qu'il s'excuse en direct dans son émission satyrique sur la chaîne nationale.

L'honneur ukrainien est ainsi sauf. Mais en réagissant ainsi, l'Ukraine se voulant européenne, prête à n'importe quel prix à entrer dans l'Union européenne, montre l'ampleur de ses complexes, le rejet de son passé. Car ces commissaires ... étaient bien ukrainiens?

Mais faisons table rase du passé, nous vivons tous à l'heure merveilleuse du politiquement correct.

mercredi 17 avril 2013

Le bilan de Medvedev remis en cause par Jirinovsky

Voir: http://izvestia.ru/news/548898

Medvedev présente le bilan du Gouvernement et la fracture entre le Kemlin (Poutine) et la Maison blanche (Medvedev) s'exprime par la voix de Jirinovsky.

Dans le jeu politique russe, Jirinovsky est plus qu'un clown, il est le fou du roi. Et le roi c'est Poutine. Quand il ne peut directement faire passer un message, Jirinovsky entre en scène. Ce qu'il vient de faire suite au discours de Medvedev devant la Douma.

Sans avoir voulu entrer dans les détails, Jirinovsky s'est attaqué aux problèmes systémiques d'inefficcité et de corruption. L'inefficacité en raison d'un manque de professionalisme des cadres dirigeants et des hauts fonctionnaires qui, s'il était négligeable lors de la période soviétique, ne permet pas au pays de répondre aux défis contemporains. Ces cadres doivent être formés et préparés. La corruption est également un des effets du manque de professionalisme, il n'y a qu'à voir ce qui se passe avec la préparation des Jeux Olympiques: un grouffre financier, une manne de détournement de fonds publics.

Jirinovsky en a profité pour soulever une question sensible, celle de l'augmentation de la responsabilité des fonctionnaires et des cadres.

Bref, le mal est parfaitement identifié. Des solutions réalistes sont envisagées. Il ne reste que la volonté politique ...

mardi 16 avril 2013

Dans son combat, l'Académie des sciences a eu le soutien de V. Poutine

Voir: http://izvestia.ru/news/548796

Dans la vague de réformes, souvent contestées, touchant l'enseignement et la recherche en Russie, le confllit s'est cristallisé entre le ministre concerné et l'Académie des sciences de Russie (elle ressemble un peu au CNRS en France). Cette ancienne institution, tentaculaire, a très longtemmps été épargnée par les réformes.

Si le ministre veut séparer les Instituts, les rendre plus autonomes, l'Académie fait corps et se défend en tant qu"institution. Quand le ministre de l'enseignement et de la recherche la qualifie d'inefficace et d'inadaptée aux défis du monde moderne, dans de nombreux instituts on rappelle le manque de moyens financiers occtroyés par l'Etat.

A l'occasion de l'élection prochaine du nouveau président de l'Académie, V. Poutine leur a apporté son soutien, rappelant en substance et l'importance pour la Russie d'avoir une telle institution, et l'enjeu stratégique qu'elle peut représenter pour le positionnement du pays à l'époque de la mondialisation.

L'importance que prennent les milieux scientifiques aujourd'hui n'est pas une question anodine. Quand un pays peut former son élite, elle représente les valeurs de la société qui l'a formée. Quand un pays peut innover en développant la recherche, il va développer non seulement des secteurs stratégiques, mais également son industrie et son économie. L'enseignement et la recherche sont les piliers de l'indépendance et de la souveraineté de tout Etat.

lundi 15 avril 2013

Les revenus déclarés par les députés russes

Voir: http://www.gazeta.ru/politics/news/2013/04/15/n_2855429.shtml

Les députés russes ont publié leur déclaration de revenus pour l'année 2012. Tous les chiffres sont disponibles sur le site officiel de la Douma. Mais voici quelques extraits.
 
Le président de la Douma, Sergueï Narychkine, a déclaré avoir gagné en 2012 3 millions 943 milles roubles, Vladimir Jirinovsky (LDPR) - 2 millions 563 milles roubles, Guénnady Ziouganov (PC) - 2 millions 468 milles roubles, Sergueï Mironov (Spravedlivaya Rossiya) - 1 million 994 milles roubles.
 
Mais ils sont très loin des revenus de certains députés. Ainsi, la présidente du Comité de la Douma pour les marchés financiers, Natalia Burikina, a déclaré 22 millions 829 milles roubles et son époux 23 millions 434 milles roubles.
 
Le président Edinaya Rossiya du Comité de la Douma pour le travail et la politique sociale, Andreï Issaev, a déclaré (seulement) 3 millions 241 milles roubles, alors que sa femme aurait gagné 21 millions 470 milles roubles.
 
Dmitri Gudkov a déclaré 2 millions de roubles, 420 000 roubles pour sa femme, mais avec une surface de biens immobiliers habitables pour toute la famille d'environ 1000 m2.
 
Le plus riche député de l'année 2012 est le député Edinaya Rossiya Grigory Anikeev, avec 1 milliard 110 milles roubles.
 
La dputation et donc le service du bon peuple reste un emploi rentable, manifestement encore plus pour les conjoints que pour les députés eux-mêmes, qui ne sont pourtant pas trop à plaindre.