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vendredi 16 mai 2014

Le modèle turc pour l'internet russe? L'autre visage de la loi des Bloggers

Voir: http://izvestia.ru/news/570863

Сурковъ @SurkovRussia
Почитал интервью "Известиям" зам. главы Роскомнадзора какого-то ксензова... Захотелось вступить в "Правый сектор".
 

jeudi 15 mai 2014

La crise en Ukraine pose la question de la possibilité d'existence d'une politique russe autonome

 
Стену Цоя перенесут в интернет
 
Alors que Kiev annonce la phase finale de l'opération antiterroriste, la défense de Donetsk annonce la formation du premier bataillon de libération de la république indépendante. Kiev annonce la mise en oeuvre rapide de la phase finale, Donetsk donne 24 heures à Kiev pour retirer les forces armées "d'occupation" du territoire de la jeune république indépendante. Il pourrait donc rester 24 heures avant le début d'une guerre civile encore plus meurtrière.
 
Pendant ce temps, la Russie se tait, et quand elle parle, on aurait préféré qu'elle se taise. Du bout des mots, de manière informelle, la Russie reconnaît que le référendum a eu lieu et qu'une décision populaire a été formulée. Pour autant, elle ne reconnaît pas l'autonomie des deux jeunes républiques. Même si elle la soutient mais sans l'affirmer. L'on pourrait presque penser que tout le sens de la politique russe en ce moment réside dans le  non dit.
 
Jusqu'au moment où le Gouvernement, et derrière lui des députés, estime que finalement seulement des élections présidentielles permettraient de sortir de la crise, que oui ce serait bien si les régions de l'Est organisaient également les élections et au fait en ce qui concerne le gaz on peut toujours négocier si vous nous payer au moins un petit dollar, ou le promettait, allez faites un effort, on ne peut pas être plus gentil que cela - on est déjà à la frontière du ridicule.
 
Donc, d'un côté, les forces de Donetsk sont prêtes à libérer leur région de la présence militaire ukrainienne. D'un autre côté, la Russie leur demande d'organiser des élections présidentielles dans lesquelles les candidats de l'Est furent largement dissuadés de participer.
 
Quelle est la politique de la Russie? Elle n'en a pas. En tout cas à long terme, elle n'en a plus sur le sujet. Elle a des impératifs à court terme et des conflits intérieurs.
 
Les impératifs à court terme sont simples:
- valider la Crimée comme un fait acquis : la Russie l'a gagnée, c'est tout ce qu'elle voulait, le reste l'intéresse peu et elle ne sait pas encore sortir d'une crise.
- faire payer le gaz de n'importe quelle manière - et semblerait-il presque à n'importe quel prix pour ne pas devoir réagir brusquement - toujours la peur de perdre la face et le pré-paiement semble faire encore plus peur à la Russie qu'à l'Ukraine.
- ne pas tomber sous le coup d'une nouvelle guerre froide économique, le prochain stade des sanctions, car la Russie et les russes en général (pas seulement l'élite) ont pris l'habitude de bien vivre, de voyager et ne veulent pas y renoncer.
 
Les conflits intérieurs sont tout aussi simples:
- Le mythe de la domination sans partage du conservatisme est avant tout un mythe. Un combat acharné, et bien plus violent que dans nos sociétés qui ont rendues les armes, a lieu entre les tenants de deux groupes: les libéraux atlantistes/mondialistes, les libéraux nationaux. Les uns veulent une politique de destructuration et de désengagement de l'Etat au profit de formes mondialisées de gouvernance, les seconds veulent garder l'Etat comme institution de gestion des affaires publiques.
- Il n'y a pas de conflit entre les tenants d'un retour au soviétisme et des libéraux modernisateurs. Plus personne ne veut sérieusement revenir au mode de gestion soviétique. Mais dans le langage courant, afin de destabiliser le discours nationale, les tenants de la gouvernance étatique sont caractérisés comme soviétisant et passéistes, pour sortir cette modalité de gouvernance du champ du possible et de l'acceptable. Et cela ne concerne pas que la Russie, mais dans la plupart des pays d'Europe les partis politiques ne correspondent plus au partage idéologique de la population, ni au positionnement des questions, puisqu'aucun parti ne pourra dire qu'il est atlantiste et donc que son but n'est pas la défense des intérêts de la population nationale, même si cette politique sera menée par la suite sous un autre nom : le libéralisme.
 
Donc, cette étrange situation autour de l'Ukraine semble traduire le conflit intérieur qui a lieu en Russie entre ces deux forces, quasiment égales. D'une manière assez inattendue, l'évolution de la crise en Russie pourra peut être enfin mettre fin à la cohabitation de fait au sommet de l'Etat russe en faisant finalement émerger un clan. Bien que V. Poutine affirme être le Président de tous les russes, de toutes tendances etc. Refusant donc lui aussi d'assumer un véritable choix de société.
 
Un jour la Russie devra comprendre qu'elle doit le faire ce choix, ne serait-ce que pour garder un équilibre institutionnel. Soit elle se positionne comme modèle alternatif, comme certains l'affirment et l'espèrent, soit elle est intégrée dans le concert des nations et dans l'économie internationale sans conflit.
 
Or, la Russie n'est pas prête à faire ce choix, car elle n'a manifestement pas la force intérieure (politique ou intellectuelle) suffisante pour se poser réellement en modèle alternatif complet, pas seulement concernant le mariage homosexuel ou la femme à barbe, mais en créant un modèle théorique alternatif mêlant valeurs et gouvernance. Pour autant, cette volonté est suffisamment forte pour ne pas pouvoir dire qu'elle y a renoncé. D'où, semble-t-il, le flou de sa politique qui oblige même à poser la question de son existence réelle ou d'une (par ailleurs très bonne) gestion de l'évènement.
 
 
 

mercredi 14 mai 2014

De réelles sanctions contre la Russie dépendent des accords énergétiques avec la Chine ou la question de l'intérêt légitime des Etats Unis

Voir: http://el-murid.livejournal.com/
http://www.gazeta.ru/politics/2014/05/13_a_6028881.shtml
http://www.gazeta.ru/politics/2014/05/13_a_6028581.shtml
http://www.gazeta.ru/business/2014/05/13/6029645.shtml

Хантер (слева) и Джозеф Байдены
Biden père et fils défendent leurs intérêts en Ukraine
De nouvelles sanctions ont été prises contre la Russie car les régions de Lugansk et de Donetsk, en Ukraine, ont organisé un référendum sur leur autodétermination, référendum que la Russie leur avait officiellement demandé de reporter pour donner une chance au dialogue nationale.
Toutefois, suite aux crimes commis par le pouvoir ukrainien actuel à Odessa et à Mariupole, les population de l'Est ne veulent plus être soumises à un pouvoir qui les considèrent en gros et en général comme terroristes.
Elles ont donc organisé un référendum et Moscou, ou plus précisément le régime sanglant de V. Poutine, est responsable. Logique. Donc il faut le sanctionner. Logique. En ce qui concerne les morts et les disparus par centaines, dommage. Ce ne sont manifestement que des dégâts collatéraux d'une guerre énergétique venue définitivement dévoyer l'idée de démocratie et d'autonomie de l'Europe, même de cette Veille Europe surannée qui fait rêver. Au fait de quoi la Russie est-elle responsable? Principalement de sa souveraineté et de sa puissance énergétique.
Donc, sortons du rêve. Deux réalités sur lesquelles il est possible aujourd'hui de s'appuyer pour analyser ce qui se passe autour de l'Ukraine. Comme nous l'avons répété à plusieurs reprises, l'Ukraine n'est qu'une occasion pour un conflit plus général. Géopolitique, certes, mais comme la puissance passe par l'argent, les racines énergétiques apparaissent de plus en plus clairement.
Très discrètement, la compagnie Burisma, qui est leader du marché éneregétique en Ukraine, vient de faire entrer Hunter Biden dans le Conseil de direction de l'entreprise. Mais si, c'est bien lui, le fils. Le fils de Joe Biden, vice-président des Etats Unis. Mais tout est normal, les intérêts du business en général, et du fils du vice-président en partiuclier, ne vont pas du tout interférer sur les décisions qui seront prises par un Etat démocratique. Parce qu'il faut se demander où est la cause et où est la conséquence? Toujours est-il que ce conflit d'intérêt flagrant fait tomber le masque démocratique de ce conflit.
Si les Etats Unis poussent les pays européens  dans un combat violent visant à séparer hermétiquement la Russie de l'Ukraine et la Russie de l'UE, c'est pour garantir et faire prospérer les intérêts américains en matière énergétique. Le gaz de schiste c'est mignon, mais pas exportable avant 2020 minimum. En attendant, il y a de l'argent à faire.
Donc l'UE, transformée en drône politico-économique, remplit son rôle et les pays totalement soumis aux Etats Unis, comme la France par exemple, déclarent que les véritables sanctions économiques, qui toucheront notamment  les domaines de l'énergie ou de la défense, seront prises si les élections présidentielles ne se déroulent pas normalement.
Et la Russie en sera évidemment responsable. Bref, la décision de prendre de véritables sanctions semble, elle, avoir été prise. Reste à trouver l'occasion de les prononcer. Or, la Russie n'a pas envoyé ses troupes à Odessa après le massacre, elle n'a pas réagit non plus à Mariupole, elle n'a pas officiellement reconnu les républiques de Donetsk et Lugansk, elle n'a pas répondu à leur demande prématurée d'entrer dans la Fédération de Russie. Bref, la Russie ne donne pas l'occasion de prononcer les sanctions la tête haute.
Il risque de falloir les prononcer la tête basse et le regard fuyant. Pour cela, deux dates.
Le 20 mai, le Président russe sera en Chine pour conclure des contrats divers et variés, notamment en matière énergétique. Si cela est le cas, peu importe les apparences, les intérêts vitaux des Etats Unis seront touchés, l'UE devra agir. Oui, l'UE en première ligne.
Le 25 mai, les élections présidentielles auront lieu en Ukraine, quand tout le territoire ne veut pas les organiser, quand les candidats d'opposition se sont fait agresser pour retirer leur candidature, quand il risque d'être dans l'intérêt international de les faire échouer. Pour que la Russie soit responsable et que l'on puisse prononcer ces merveilleuses sanctions qui doivent remodeler le rapport de force économique global. Sans oublier que les voisins, gentils européens, de l'Ukraine commencent à avoir les dents qui poussent. Par exemple, la Hongrie affirme ses intérêts légitimes sur le bassin des carpates en Ukraine et demande la double nationalité pour les hongrois de souche ainsi que l'autonomie de la région.
Autrement dit, si l'Ukraine continue sa politique, elle conduira au démentèlement du pays, ce qui semble être le but des dirigeants actuels, et l'intérêt de leur sponsor principal.
En ce qui concerne l'UE, il est triste de constater qu'elle n'est pas en meilleur état que l'Ukraine, au moins du point de vue moral ou éthique. Comment sommes-nous passés de Cassin et Delors à Ashton et Fabius ?

lundi 12 mai 2014

Référendum de Donetsk et Lugansk: de l'Ukraine à Novorossia?

Voir: http://izvestia.ru/news/570617
http://itar-tass.com/politika/1179030
http://www.kommersant.ru/doc/2468725



Malgrè les déclarations de V. Poutine, Président du pays censé destabiliser l'Ukraine et donc soutenir les mouvements indépendantistes, demadant le déplacement du référendum, malgrè les menaces intérieures de Kiev sur la responsabilité des organisateurs de ce référedum, les régions de Dontesk et de Lugansk ont choisi l'indépendance. Pour autant, le sort de ces nouvelles républiques indépendantes n'est pas évident.
Evidemment, Bruxelles et Washington ne reconnaissent ni la légitimité du référendum, ni les résultats. Evidemment, le Président par interim de l'Ukraine, qui n'a jamais été élu rappelons-le et est arrivé au pouvoir par la force et par la rue, qualifie ce référendum de farce de propagande qui n'aura aucunes conséquences juridiques, si ce n'est la responsabilité pénale de ses organisateurs. Quant à la Russie, elle garde le silence, son Président V. Poutine se prononcera après l'annonce des résultats officiels.
Pourtant la population de ces toutes jeunes républiques autonomes de Donetsk et de Lugansk s'est déplacée en masse. Le taux de participation dans la région de Donetsk est de 74,87%, ce qui fait environ 2,24 millions de votants. 89,07% se sont prononcés en faveur de la déclaration d'indépendance de la région de Donetsk et 10,19% contre (0,74% de bulletins nuls). Dans la région de Lugansk, le taux de participation est de 81%, soit environ 1,3 million de votants et 95,98% se sont prononcés pour l'indépendance de la région de Lugansk. Cette réussite fut une grande surprise pour les médias, mêmes occidentaux, qui en parlent. Maintenant, que faire?
Après la Crimée et Sébastopole, la politique radicale et discriminatoire menée par les nouvelles autorités de Kiev viennent de faire perdre à l'Ukraine encore deux régions. Mais plus que cela, c'est bien l'avenir de l'Ukraine elle-même qui est en jeu. Et le pouvoir en place peut voir son assise vaciller. Pour exemple, le magnat de la métallurgie ukrainienne, Rinat Akhmetov, bien placé au niveau mondial, par l'intermédaire de la compagnie Metinvest, commence à faire pression sur Kiev pour qu'il change sa politique avant d'avoir provoqué l'explosion de toute l'Ukraine. Pourtant, ce magnat était un des sponsors de Maïdan. Mais, le mouvement qui devait aboutir à un changement d'élites et d'oligarques n'avait pas prévu la perte des territoires, surtout quand une grande partie de ses actifs en Ukraine se trouve justement dans le Sud-est.
Si le sort de l'Ukraine devient inquiétant, car toute insécurité aux portes de l'UE risque d'entraîner une opération de sauvetage en urgence, dont les pays européens n'ont ni les moyens ni la volonté en ce moment, sans même parler des politiques d'austérité que la population ukrainienne devra endurer pour payer son "rêve européen". Le sort de ces nouvelles républiques est également incertain. L'idée avait été lancée de (re)créer la République de Novorossia. Mais, dans les frontières de ces deux régions, le territoire sera difficilement viable de manière autonome et la Russie, à la différence de la situation avec la Crimée et Sébastopole, ne semble pas se dépêcher de récupérer de nouveaux arrivants. Quant à l'organisation de référemdum dans d'autres régions, ce n'est pas évident. Donc, il faudra bien construire l'indépendance, sans la reconnaissance internationale, donc sans aide internationale. Quant à l'entrée de cette toute jeune république dans l'Union douanière, elle ne sera pas automatique: le Kazakhstan ne saute pas de joie à l'idée de reconnaître ce nouveau sujet de droit international. Quant à la formule des "états associés" comme avec la Biélorussie, celle-ci devra donner son accord ou bien faudra-t-il lancer une nouvelle formule de partenariat intégré. Et reste encore en suspend la question de la Transnistrie, où Rogozine se trouvait il y a quelques jours, ce que toute la communauté internationale et l'OTAN n'ont pas manqué de savoir. Depuis longtemps ce territoire veut rentrer en Russie, depuis tout aussi longtemps, la Russie traîne la patte. La reconstitution d'une République Novorussia ne serait-elle pas une porte de sortie?
Quant aux sanctions économiques? Les Etats Unis et l'UE ont déjà montré, chacun, leurs intérêts et leurs limites. La construction d'une nouvelle République indépendante, zone tampon entre la Russie et l'OTAN, n'y changera strictement rien, car le fondement des sanctions économiques est bien ailleurs.