Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog où nous allons tenter de décrypter l'actualité politique russe, donner la dimension de toute sa richesse et sa complexité. Sans clichés et sans partis pris. Sans vouloir plaire à tout le monde.
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vendredi 10 février 2012
La CEDH défend les droits de la défense des personnes privées de liberté
jeudi 9 février 2012
Le mouvement contestataire peut être sabordé par l'opposition
- Le mouvement de contestation contre un régime d'occupation de fait, qui est l'ennemi de toutes les parts de la société civile, doit se présenter comme un "parlement populaire" qui représente toutes les tendances de la société.
- Si la concurrence entre les différents mouvements ne peut être totalement exclue, ils doivent conclure "un pacte de non agression" afin de ne pas perdre de vue leur ennemi commun.
- Les conflits entre les différents mouvements sont inévitables, mais ils ne doivent pas être insultants. Aucun mouvement ne peut prétendre au monopole de représentation et d'organisation de l'action populaire et les provocateurs doivent être isolés.
- Personne ne peut être interdit de prendre part au mouvement populaire, mais les provocateurs ne doivent pas être acceptés dans le comité d'organisation. La sélection ne doit pas être idéologique, mais personnelle.
- Les gens ont le droit d'exprimer leur mécontentement face aux orateurs, ils peuvent les siffler ou les interpeller, c'est leur droit. Mais cela ne peut être le cas sur la tribune entre les orateurs.
- Enfin, arrêter les discussions interminables sur les drapeaux. Tous les drapeaux ont le droit de prendre part aux manifestations.
Si maintenant, à l'intérieur de la société civile, il est possible de surmonter ces différences, ce sera profitable quand le régime d'occupation de fait sera tombé, pour construire une nouvelle Russie.
Cet article est intéressant à plusieurs points de vues.
Tout d'abord, l'utilisation d'un registre de langage particulièrement agressif pour prôner la paix et la concordance. Un régistre de langage qui veut mettre la société en guerre contre non seulement le régime politique, mais également l'Etat. Qui prône la mise à mort non seulement du régime politique, mais également de l'Etat russe tel qu'il existe aujourd'hui, puisqu'il s'agit d'en fonder un nouveau. Evidemment idéal. Position qui n'est franchement pas partagée par la majorité des russes, heureusement! Ce décalage entre certains représentants de la société civile et la masse de la poplation, même manifestante, explique le faible retentissement de ces personnages ces dernières années. Seules des circonstances qui n'ont rien à voir avec leur action leur ont permis de prendre de l'importance. Ce pour quoi ils se battent. Et en conséquence de quoi ils continuent à creuser un écart avec les gens qu'ils prétendent représenter.
Ensuite, cet article montre bien les enjeux intérieurs. Ces représentants d'une certaine société civile, marginalisés tant par le pouvoir, que par la société, peuvent enfin s'exprimer. Ils se battent pour leur survie, puisqu'il n'y a pas de deuxième chance. Mais ils peuvent aussi perdre de vue les points essentiels du combat populaire en cours de route. Le combat, pour eux, devenant essentiellement politique, voire politicien.
Enfin, cela montre la fragilité du mouvement de masse qui est en cours aujourd'hui. Qui ne peut sortir du paradoxe suivant: besoin d'une organisation pour se développer et influer réellement sur le pouvoir, mais difficultés à se trouver des représentants qui ne l'affaiblissent pas par des mécanismes de simple récupération.