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vendredi 9 novembre 2012

Intensification de la lutte contre la corruption: après la défense, le développement régional

Voir: http://ria.ru/investigation/20121108/910046524.html
http://www.gazeta.ru/social/2012/11/08/4845557.shtml

Il semblerait qu'une réelle volonté politique ait émergé en matière de lutte contre la corruption. Après les scandales autour du ministère de la défense, qui n'en finissent pas, c'est le tour du ministère du développement régional, mais lui a déjà tiré les leçons.

Lors de la préparation du sommet de l'APEC-2012 (Coopération économique pour l'Asie-Pacifique) qui s'est déroulé à Vladivlostok du 2 au 9 septembre, des fonds budgétaires fédéraux avaient été débloqués pour la construction de différents bâtiments et infrastructures à hauteur de 600 milliards de roubles. Or, selon le département de la lutte contre la corruption du ministère de l'intérieur, 93 millions de roubles ont été soit détournés, soit utilisés à d'autres fins que celle pour lesquelles les fonds ont été prévu.
 
Une affaire pénale pour escroquerie à grande échelle, qui prévoit une peine de privation de liberté allant jusqu'à 10 ans, est ouverte. Mais pour l'instant, les protagonistes de l'affaire n'ont pas encore été identifiés. Dans le cadre de l'enquête, les enquêteurs du FSB vérifient  les documents de la direction de l'Extrême Orient, qui était en charge de la préparation du sommet. Il semblerait que les bureaux moscovites aient été également contrôlé, mais la direction de concernée ne confirme pas. Tout a commencé après la visite du président de la Cour des comptes à Vladivostok.
 
Selon les déclarations dans la région, le contrôle du FSB concernerait une autre affaire pénale ouverte contre l'institution, qui concerne une fraude à hauteur de 170 millions de roubles dans les contrats concernant l'assurance des travaux de construction, notamment de l'Université fédérale d'Extrême Orient, qui doit être le fleuron du nouveau développement régional.
 
Afin d'éviter que le scandale ne touche également le ministère du développement régional, celui-ci mène une politique de coopération active avec le ministère de l'intérieur quant à l'enquête sur la légalité de l'utilisation des fonds budgétaires par la direction de l'Extrême Orient.
 
Il reste à voir comment va évoluer l'enquête. Cette direction est appelée, de toute manière à disparaître, puisqu'elle a été créé en 2008 pour coordonner les travaux de préparation du sommet, qui a eu lieu. Déjà, son volume en personnel a diminué de 60%. Mais cela ne règle pas la question de l'efficacité, puisque de nombreux problèmes se sont posés au fur et à mesure de la préparation du sommet, les membres de la direction interprétant plus que largement les directives fédérales et le calendrier.

mercredi 7 novembre 2012

Les leçons du renvoi du ministre de la défense Serdiukov: la voie de la normalisation

Voir: http://www.vedomosti.ru/opinion/news/5792011/putin_v_okruzhenii
http://www.gazeta.ru/comments/2012/11/06_e_4842373.shtml

A la suite des scandales financiers de corruption et de détournement de fond liés ces derniers temps au ministère de la défense et à la personne même de A. Serdiukov, V. Poutine a pris la décision de le renvoyer et, sur proposition de D. Medvedev (officiellement), de nommer O. Choïgu à sa place, qui n'est dès lors plus gouverneur de la région de Moscou.
 
La réaction est plutôt saine. Un ministre convaincu de corruption, dont l'activité est entâchée de scandales ne peut rester en place. C'est une décision normale, signe d'une bonne vitalité et de la vie politique - contre la logique des clans longtemps en place - et de la logique de l'intérêt d'Etat qui exige une utilisation sinon rationnelle du moins "légale" des fonds budgétaires attribués, surtout si l'on tient compte du fait que le budget de l'armée doit être augmenté afin de moderniser l'institution.
 
Et là, surprise, la presse libérale critique. Elle souligne que cette attitude n'était pas dans les habitudes de V. Poutine, ce qui est indéniable, et donc que cela montre les difficultés de son clan qui serait au bord de la crise (pour vedomosti). Conclusion surprenante que de qualifier de "crise" une décision allant dans le sens d'une normalisation des rapports politiques. Selon un autre quotidien libéral (gazeta.ru), les faits de corruption n'étaient pas si graves, les détournements de fond sont habituels, donc cela ne peut être le fondement du renvoi de A. Serdiukov. La raison ne peut non plus être dans le conflit permanent qu'il entretient avec les cadres de l'armée en raison de sa politique de réduction des effectifs, de réorganisation des structures, d'achats essentiellement d'armements étrangers au détriement d'une industrie militaire nationale qui a toujours été un élément stratégique pour un Etat souverain et indépendant, industrie qui a besoin du soutien de l'armée. Position largement défendue par la bulle ultra libérale. Mais le plus mausant est qu'ils soutiennent également qu'une telle politique n'aurait pu être menée sans l'avale du pouvoir. La contradiction est alors poussée à son maximum. 
 
Cette position défendue par la presse libérale n'a, en soi même, rien d'anormal. Il existe différentes conceptions de la politique étatique, différentes voies pour la réaliser, ce qui se traduit par une presse diversifiée. Une presse qui soutient les décisions prises par la majorité politique, a priori. Une presse qui les dénigre, a priori. Schéma tout à fait normal, si l'on applique à la Russie les mêmes critères d'appréciation que pour les Etats politiquement développés. Il y a donc bien une presse d'opposition bien intégrée, qui n'est pas une presse objective mais partisane, ce qui est encore normal.
 
Autrement dit, un des grands enseignements du renvoi du ministre de la défense A. Serdiukov est le chemin pris vers une normalisation. Mais le chemin est long et les tentations sont grandes, espérons qu'il se poursuivra. Il est également souhaitable qu'une complexification des critères d'analyse du système russe entre dans les moeurs, afin d'en saisir réellement les subtilités et ne pas tomber dans les analyses idéologiques caricaturales qui ne font pas avancer le débat.

mardi 6 novembre 2012

Les élections présidentielles américaines: la critique de la Russie

Voir: http://izvestia.ru/news/539028

La réponse du berger à la bergère. La Commission centrale électorale de la Fédération de Russie a préparé ses conclusions sur la manière dont les élections présidentielles américaines se sont déroulées jusqu'au jour même des élections. La date du monitoring est déterminée par le fait que la Russie n'a pu envoyer d'obsrevateurs sur place pour le déroulement des opérations de vote.
 
Selon le rapport, Obama gagnerait de peu ces élections, essentiellement en s'appuyant sur l'utilisation de ressources administratives. Il s'agit, notamment, de l'utilisation des conséquences de l'ouragan, de l'utilisation de la parole des fonctionnaires, d'étranges shémas de financement par les hommes d'affaires et les milieux des finances, mais également d'une tenue suspecte de la liste des électeurs.
 
Toute une partie des électeurs serait privée de leur droit de vote, cela concerne les personnes à grande mobilité, les prisonniers ou des personnes étant à l'étranger. Cela concernerait environ 10 millions d'électeurs.
 
En substance, il s'agit de la violation d'un certain nombre de principes internationaux en matière électorale, comme la transparence ou l'égalité.
 
Selon certains experts, il n'est pas tout à fait fondé de faire reposer la victoire possible d'Obama sur l'utilisation de ressources administratives. Il existerait aux Etats Unis une sorte de règle des deux mandats, tant que le Président n'a pas d'échec cuisant. Et si Obama n'est pas un Président exceptionnel, il n'y a rien non plus de catastrophique.
 
Pour d'autres, l'intérêt de ce rapport est de répondre à la critique systématique et agressive des Etats Unis envers la Russie. Quand un pays utilise le soft power, il doit accepter les critiques à son égard. Le but n'est pas que ce rapport soit largement diffusé et utilisé, mais il permet d'avoir un argument à sortir en cas de critique.