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samedi 3 mai 2014

Odessa comme on ne vous l'a pas montré au JT - âmes sensibles s'abstenir

Voir: http://odessa-antimaydan.com/ucelevshij-iz-odesskoj-xatyni/
http://el-murid.livejournal.com/1768626.html
http://www.politonline.ru/comments/16288.html
http://itar-tass.com/mezhdunarodnaya-panorama/1163865

Hier à Odessa, des membres du Secteur droit et des "supporters" de foot ont attaqué l'immeuble du syndicat où se trouvait le QG des partisans de la fédéralisation de l'Ukraine - pas des séparatistes mais des fédéralistes. Ils l'ont simplement fait brûlés en se défoulant sur les personnes qui tentaient d'en sortir. Ces "terroristes-fédéralistes" réunissaient des signatures en vue de l'organisaiton d'un référendum populaire permettant à toute la population ukrainienne de se déterminer sur la forme de gouvernement de son pays. Ceci est devenu un crime pour le nouveau pouvoir.
46 personnes sont mortes, plus de 200 ont eu besoin de soins médicaux, 88 personnes ont été hospitalisées et 27 sont dans un état grave. Le chiffre des victimes augmente constamment. Parmis les 8 corps identifiés, ce sont tous des habitants d'Odessa, et non des russes envoyés faire la guerre. Parmis les personnes mortes suite à leurs blessures, on compte déjà un député du parlement local du Parti de Régions. Donc, dans le bâtiment, il y avait aussi des hommes politiques d'opposition. Ca tombe bien ...
Selon le Washington Post et le New York Times parus aujourd'hui, l'opération menée par l'armée ukrainienne et la police à Odessa est la première grande opération contre les séparatistes pro-russe. Cette opération est une réussite, elle a permis de porter un coup sérieux aux activistes pro-russes. Le Washington Post déplore quand même le nombre important de personnes touchées.
Suite à cette "opération" punitive menée par les radicaux, qui, espèrons-le, ne représentent pas le gros des forces de l'ordre ni des forces militaires ukrainiennes, le chef de la police de la région d'Odessa a été démis de ses fonctions.

Voici les coprs brûlés à l'intérieur du bâtiment.



Voici la vidéo tournée par un journaliste en entrant dans le bâtiment - ce qu'il faut enjamber pour avancer, ce sont les corps:



Et quelques photos:



et encore :



sans oublier cette fameuse armée dont parle le New York Times:



Je m'arrête ici pour les photos, vous en trouverez plus sur les liens indiqués en haut de l'article.

Donc pour résumer, une manifestation organisée par les pro-maïdans dégénère et tourne à la folie meurtrière. C'est ce que la presse appelle une grande opération.

C'est aussi ce que certains libéraux bien pensants et bien intégrés, notamment en France, saluent avec ferveur. Tel est le cas d'Alexandre Melnik,

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"Gloire à Odessa, les amis. Aujourd'hui tout le pays est fier de vous!"

Il faut quand même que je vous donne un échantillon de son CV, c'est inquiétant:

"Alexander MELNIK is Associate Professor at the ICN Business School and Program Leader of Magistratura (Master in international management between ICN and MGIMO, Moscow). He has a Doctorate from MGIMO in Moscow and a Master's Degree in Journalism from the same university.
He teaches Geopolitics (Global Geopolitical Challenges of the XXI century), Intercultural management, European development, French economy, Eastern emerging markets, Russia and the CIS. Alexander is also an International lecturer (European Council, UNESCO, National Assembly, Sciences Po, Sorbonne, Westminster College, US, Forum Mondial du Développement Durable, etc).
He is author of numerous publications on geopolitics (Le Monde, Les Echos, Le Figaro, Revue Défense Nationale, Politique Internationale, Passage, BFM radio and TV, France 24, etc). He has experience as a press attaché for the Russian Embassy in Paris, in the UN disarmament negotiations in Geneva, and was as senior executive of the Press Department of the Ministry of USSR International Relations." (http://www.icn-groupe.fr/en/faculty--research/faculty/business-environment/melnik)
La manière dont ce conflit évolue, la manière dont les acteurs internationaux se comportent - le Conseil de sécurité de l'ONU qui ne prend aucune mesure pour calmer les Ukrainiens, J. Kerry qui vient de refuser de discuter avec Lavrov pour trouver une sortie de crise, les absurdités quotidiennes des portes-paroles américains et de C. Ashton - donnent l'impression que la situation est dans une impasse totale. La diplomatie ne marche pas car il n'y a pas de solution qui permettent d'effacer toutes les erreurs commises sans que les populations ne s'en rendent compte. La guerre classique, surtout une attaque contre la Russie, fait encore un peu peur, mais il semble que cette folie commence à entrer dans le mode du possible. Il ne reste qu'à trouver la manière dont il serait possible d'attaquer sans être responsable. Et la situation s'emballe sans contrôle.
Pendant ce temps, des gens meurent pour que des politiciens ne perdent pas la face. Parce que les hommes politiques de notre "monde libre" ne sont plus dignes de ce nom. Ni d'hommes, mais de robots. Ni de politiques, mais d'exécutants.

vendredi 2 mai 2014

L'attaque de Slaviansk dans le contexte politique intérieur et international: ils ont tous besoin d'une guerre, sauf la Russie

Voir: http://itar-tass.com/mezhdunarodnaya-panorama/1162061
http://www.vesti.ru/doc.html?id=1529212
http://top.rbc.ru/politics/02/05/2014/921663.shtml


Blocus de la ville de Slaviansk

7h18: Début de l'attaque armée contre la ville de Slaviansk.
7h48: Des hélicoptères de guerre survolent la ville, qui est totalement entourée par des tanks et des groupes de forces spéciales.
9h18: Les forces de défense de la république de Donetsk ont abattu deux hélicoptères, un pilote est mort, l'autre a été hospitalisé.
9h20: Les hélicoptères ont cessé le survole de la ville.
10h03: Troisième hélicoptère abattu au-dessus d'un poste de contrôle à l'entrée de la ville.
10h38: Le ministre de l'intérieur Avakov annonce la prise de 9 postes de contrôle.

Pour l'instant, la situation autour de Slaviansk se stabilise. L'armée ukrainienne ne semble plus aussi active. A l'intérieur de la ville, la situatione est tendue. Il a été demandé à la population de ne pas sortir dans la rue et de ne pas se rendre au travail. Les magasins sont fermés. On annonce des groupes de Secteur droit en civil pour des opérations coup de poing à l'intérieur de la ville.

Divers: Les "forces ukrainiennes" sont composées en partie seulement de militaires professionnels, car ils refusent en général de se battre contre la population. Les contingents ont donc été complétés par  des combattants de Secteur droit spécialement armés pour l'occasion.

Cette attaque tombe bien pour Kiev et surtout pour le pouvoir en place. Il y a quelques jours de cela, le groupe de hackers Cyber-berkut a diffusé l'information suivante, venant de la boîte mail d'un des oligarques du pouvoir, I. Kolomoïsky: non contents de la politique faible du Président et du Premier ministre par interim, un groupe de militaires (des généraux, des officiers, des attachés militaires, notamment auprès de l'OTAN) préparent un coup d'Etat militaire pour renverser le régime et placer le dirigeant du parti extrémiste Svoboda, Tiagnibok, à la tête du pays. Les Président et Premier ministre par interim seraient au courant, mais ne sauraient que faire.

Cela date du 28 avril. Pendant ce temps, les forces de Secteur droit sont habilement réarmées, jointes à l'armée officielle qui est envoyée pour démontrer une fois de plus sa force à l'Est. Bref, éloigner le danger, gagner du temps et en plus faire plaisir aux commanditaires.
Aujourd'hui, quand le sang se remet à couler, la porte-parole de l'administration américaine annonce que le FMI devrait envoyer à Kiev la première tranche du financement dans la journée.
Etrange coïncidence quand même que ces deux informations. Par ailleurs, il serait intéressant de vérifier la relation réelle qui existe avec l'OTAN, surtout quand celui-ci vient juste de réactiver officiellement son ennemi fondateur. Le vice-secrétaire général de l'OTAN, A. Vershbow, a déclaré que la Russie ne pouvait plus être considérée comme un partenaire, mais comme un adversaire. Cela permet à cette institution de guerre froide, fondée pour défendre le monde "libre" contre l'URSS de justifier son existence aujourd'hui: défendre le monde "libre" contre la Russie. Les bons contre les méchants, une recette qui marche toujours.
Il semblerait que certains groupes d'intérêts aient réellement besoin de faire basculer cette guerre "post-moderne" en guerre classique. Certains semblent avoir besoin de plus de sang, de plus de morts, de blessés, de destruction et de chaos. Ils ont besoin de mettre du sang sur les mains de soldats russes, sans avoir à truquer des photos, pour justifier leur politique. La Russie doit être l'Ennemi, sinon le Monde Libre s'est trompé. Et cela n'est pas acceptable.

mercredi 30 avril 2014

Effets "pervers" des sanctions américaines: l'accélération de la modernisation du système russe

Voir: http://izvestia.ru/news/570132
http://www.rg.ru/2014/04/29/spisok.html

Toute action entraîne réaction, cette expression bien connue est ici particulièrement à sa place. Les sanctions américaines, les nouvelles évidemment, mais prises dans leur ensemble également, produisent pour leurs auteurs un effet pervers:
  • elles permettent à la Russie de se décider à prendre des décisions qu'elle repoussait n'étant pas prioritaires,
  • elles permettent la consolidation des élites et le développement de l'esprit du service d'Etat qui leur manquait tant,
  • elles permettent de donner un sens au combat pour le rapatriement des actifs, qui de fait ne peut plus être taxé de sursaut soviétisant,
  • elles permettent enfin de couler les fondations de la Nation.
Quoi qu'il puisse en paraître, ces affirmations ne sont pas exagérées. La puissance du discours condamnant la Russie ne se mesure pas à l'aune des décibelles, de la gesticulation des orateurs ni du rang des personnes visées, mais en analysant leur efficacité. Or, l'efficacité est, rappelons-le, le rapport entre les mesures prises et le but à atteindre: les mesures permettent-elles d'atteindre le but fixé?
 
Pour pouvoir y répondre, il faudrait pouvoir clairement identifier le but: la régulation du conflit en Ukraine? l'annulation du referendum sur la Crimée? le soutient au gouvernement putshiste de Kiev? Les buts ne sont pas très clairement identifiés, mais globalement ceux-ci sont avancés. Et ils ne correspondent en rien aux mesures prises.
 
En effet, que voyons nous en résultat immédiat des sanctions:
  • la Russie a enfin pris la décision de développer son propre système de paiement indépendamment des systèmes américains Visa ou Master Card, peut être en partenariat avec la Chine dans un premier temps;
  • les élites politiques commencent enfin à parler du service d'Etat, ce dont il ne fut quasiment jamais question ces dernières années, mettant ainsi en place les prémisces d'une culture publique;
  • le business rapatrie ses avoirs en masse, et chose étonnante, même les bourses ont réagi à l'augmentation suite à l'annonce des dernières sanctions;
  • la baisse du rouble permet de rendre la production russe attractive à l'exportation;
  • le discours politique fondé sur la Nation russe, au-delà des différences ethniques, prend de plus en plus de poids, dans le débat public.
Donc, la pression qui est censée être exercée sur la Russie pour la faire fléchir et l'inciter à revoir par la force sa position quant à l'Ukraine, peut être déclarer le parti Svoboda comme le parangon de la démocratie, cette démocratie tellement vivante que nous avons (heureusement) oubliée en Europe, cette pression est improductive quant à la pression intérieure russe et contre productive quant à la politique intérieure ukrainienne. Puisque non seulement aucune amélioration n'a eu lieu en Ukraine, mais le soutien inconditionnel et aveugle qui lui est accordé, doublé d'une condamnation inconditionnelle et tout aussi aveugle de la Russie, pousse le régime de Kiev vers le suicide politique et la perte de l'Ukraine. Car cette politique répressive internationale est fondée sur le transfert total de la responsabilité de ce qui se passe en Ukraine vers la Russie et la négation totale de la responsabilité  des puissances occidentales et du gouvernement révolutionnaire en place à l'origine de ces évènements.
 
Et si l'on s'attache plus précisément aux dernières sanctions américaines, prises contre 7 personnes physiques et 17 entreprises privées à capital mixte, il est difficile de ne pas s'interroger sur leur orientation: elles touchent les domaines stratégiques de l'économie russe d'une part et d'autre part les personnalités politiques qui dérangent.
 
Sur le deuxième point, peu de remarques à faire. Dans les bacs à sable, les enfants se disputent, se détestent, à la vie à la mort. Le niveau des sanctions américaines sur ce point est comparable, tout au moins au niveau de la qualité de l'argumentation. Interdire de séjour des personnes comme le premier vice-président de l'Administration présidentielle V. Volodine, le vice premier-ministre D. Kozak, le président du comité de la Douma pour les relations internationales A. Pushkov etc n'a strictement aucun sens s'il s'agit de développer le dialogue pour trouver une issue de sortie de crise. Donc il devient légitime de se demander si le but réel, lui, ne serait pas tout autre. Pour cela, il faut jeter un oeil sur l'autre partie des sanctions.
 
Il est alors intéressant de noter la présence de I. Setchine (Rosneft) à la tête de la plus importante entreprise russe d'hydrocarbures. On soulignera la réaction immédiate de BP: cela ne changera rien à notre partenariat. Alors à quoi bon la sanction? Finalement beaucoup de bruits pour rien? Cela concerne aussi, par exemple, S. Tchemezov (Rostekh) dirigeant la compagnie à la pointe de la technologie. Cela tombe bien, quand même. Ces deux domaines sont également important pour l'économie américaine. Si ces sanctions pouvaient au passage affaiblir la position de la Russie dans ces secteurs, l'économie américaine ne s'en porterait pas plus mal.
 
D'où une petite question, mais n'étant pas économiste je ne peux pas y répondre: le choix de ces sanctions a-t-il pour but de réellement "sanctionner" la Russie pour toutes les atrocités qui lui sont imputées, ou n'est-ce pas plutôt un moyen de servir les intérêts de certains lobbys américains sous couvert de justice universelle?
     

mardi 29 avril 2014

L'UE financerait des camps de détention en Ukraine

Voir: http://itar-tass.com/politika/1153468
http://uralpress.ru/news/2014/04/24/na-ukraine-nachato-stroitelstvo-konclagerey-dlya-oppozicionerov-yugo-vostoka

На Украине начато строительство концлагерей для оппозиционеров юго-востока, официально содержаться в них будут нелегальные мигранты из Африки
Photo d'un de ces camps ukrainiens de détention actuellement en construction

Le ministère des affaires étrangères russe est particulièrement inquiet de la violation systématique des droits de l'homme en Ukraine, notamment concernant l'intimidation et l'arrestation de nombreux opposants venant du Sud Est de l'Ukraine, de l'enlèvement et des mauvais traitements subis par des élus populaires comme P. Gubarev (gouverneur populaire), par l'absence de contrôle sur la circulation des armes ayant conduit notamment à l'attentat contre le Maire de Kharkov G. Kernes qui se trouve à l'hôpital entre la vie et la mort après avoir reçu une balle près du coeur. Et tout ça sous les yeux des missions de l'OSCE, qui prennent des notes et ne font rien, qui couvrent des officiers militaires de l'OTAN oeuvrant sous faux mandat de l'OSCE. Et tout ça alors que non seulement il n'est pas question de désarmer le Secteur droit, mais les oligarques commencent à constituer des armées privées.
 
Et dans ce contexte particulièrement tendu, qui ressemble de plus en plus à une course pour écraser toute opposition possible, processus largement soutenu par les déclarations politiques américaines, l'UE vient en aide aux Etats Unis pour faire le sale travail. On se souvient de l'annonce des prisons de la CIA sur le territoire européen, et nombreux sont ceux qui alors criaient aux délires des partisans de la théorie du complot. Donc ne crions pas trop vite aujourd'hui.
 
Il semblerait que, sans avoir tirer les leçons d'un passé que la société moderne ne veut plus voir ni connaître mais réécrire, les mêmes erreurs soient à nouveau reproduites. L'UE finance la construction de camps de détention en Ukraine pour officiellement recueillir les étrangers en situation irrégulière venant d'Afrique et des pays arabes. Il s'agit de baraquements dans le même style que ceux des camps de concentration nazis, d'une capacité d'accueil largement supérieure au taux d'immigration en Ukraine.
 
La construction de ces bâtiments s'accélère et doit être finie pour juin 2014. La Russie a peur que ces bâtiments ne servent à cacher de la face du monde ces hordes de citoyens de seconde zone venant du Sud-est, ces opposants et autres individus qui ne soutiennent pas la cause et l'idéologie du gouvernement de Kiev. L'accélération des arrestations, des enlèvements, des intimidations contre les opposants, l'ouvertures de fausses affaires pénales contre les candidats, la condamnation expresse des victimes des radicaux et non des auteurs des actes, ne permettront pas l'organisation de réels procès. La farce judiciaire peut fonctionner contre quelques individus, mais quand la répression est massive, cela risquerait de soulever des questions dérangeantes, auxquelles même les portes-paroles américains auront du mal à répondre et à convaincre. Donc, il risque de falloir cacher ce que l'on ne peut justifier.
 
Les Etats Unis ont l'habitude de ces politiques, l'UE a l'habitude de se taire et d'obéir dans ces affaires, donc finalement ce qui se construit en Ukraine est malheuresement tout à fait plausible. Tout est possible quand la loi du silence règne.

lundi 28 avril 2014

Y a-t-il un lien entre le Traité transatlantique et les sanctions contre la Russie?

Voir: http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/04/25/31002-20140425ARTFIG00296-traite-transatlantique-le-dessous-des-cartes-par-jean-michel-quatrepoint.php
http://itar-tass.com/politika/1149616

Aujourd'hui, le Conseil de l'Union européenne composé des 28 représentants des pays membres de l'UE va se prononcer sur de nouvelles sanctions à l'égard de la Russie. Et cela tombe très bien pour les Etats Unis, qui en sont à l'origine.
 
Il s'agit toujours du deuxième stade, qui dure, qui dure, le troisième faisant quand même trop peur: l'Europe n'est pas encore tout à fait prête à se suicider économiquement, politiquement et socialement pour les beaux yeux de notre "partenaire" outre Atlantique. Donc, en attendant un véritable embargo économique sur la Russie qui permettrait de définitivement destabiliser l'économie européenne, la liste des personnes infréquentables va être élargie et toucher ce business qui a l'outrecuidance de ne pas condamner la dictature poutinienne et d'être encore en Russie. Plus concrètement, on verra dans la journée à quel point les cartes s'ouvrent sur la dépendance énergétique européenne.
 
Les mesures ont été bien préparées et le suspens est intenable de savoir si le Conseil de l'UE, organes politique et indépendant, va les adopter ou pas ces sanctions. Mais avant la décision finale, n'oublions pas la mise en scène démocratique légitimant a posteriori le processus: les débats, les discussions, les applaudissements et enfin le vote. Camarades, la victoire est proche! Oups...
 
Ainsi, l'Europe continue à se distancier d'avec la Russie. Cette Russie qui ne cesse de continuer le dialogue. Et oui, les russes sont tenaces et les américains commencent à perdre patience. Il faut absolument couper l'Europe de la Russie pour qu'elle soit totalement sous domination américaine: vive le gaz de schiste! En attendant, si l'été est proche, il faudra bien passer l'hiver et se chauffer. Donc, l'Allemagne discute avec la Russie sur la question ukrainienne, enfin sur la question du transit du gaz par l'Ukraine, dont l'UE est dépendante et ils devraient se réunir. Mais après cette conversation téléphonique, elle prend bien la peine de condamner la position russe en Ukraine, au cas où. C'était la semaine dernière. En fin de semain, Kerry s'énerve, Obama s'énerve, les secrétaires de presses affirment et assurent la responsabilité de la Russie et pour preuve, regardez internet. Même les journalistes américains s'étonnent lors de la conférence de presse à la Maison Blanche. Question d'un journaliste: et les services de renseignement américains qui peuvent surveiller n'importe qui et n'importe quoi  n'ont pas d'informations autres que celles venant d'internet ou du Gouvernement ukrainien, qui est partie prenante donc pas objectif? Comment pouvez-vous donc affirmer que la Russie est responsable de ce qui se passe dans l'Est? Réponse officielle: On en est sûr. Point. Et pas d'autres arguments. Bref, pas de dates pour la réunion UE/Ukraine/ Russie sur la question du gaz: il faut attendre l'autorisation.
 
En attendant on prend des mesures contre la Russie, c'est non seulement autorisé mais demandé. Et les négociations du Traité transatlantique avancent merveilleusement. Les Etats Unis ont besoin d'une Europe faible, ils l'ont aidé à s'élargir jusqu'à la nausée, ils l'aident à couper les ponts avec la Russie, ôtant ainsi à l'UE toute chance de pouvoir prétendre à être une puissance au moins régionale, voire entrer en concurrence avec les USA. Mais pourquoi l'Europe suit-elle?
 
Parce que l'Europe, à l'intérieur, est sous domination allemande et l'Allemagne voit un intérêt à ce traité pour le développement de son industrie en dehors de l'UE moribonde, avec le renforcement de la dérégulation, l'affaiblissement des normes sociales qui lui coûtent trop cher et la possibilité d'entrer sur le marché américain voire asiatique. C'est la position particulièrement bien argumentée de l'économiste J.-M. Quatrepoint. Donc, menée par l'Allemagne, aujourd'hui largement américanophile, l'UE s'éloigne de son seul véritable allié dans la région, la Russie.
 
Et tous les efforts des Etats Unis, à chaque fois à l'origine de sanctions, qui les touchent beaucoup moins, visent à faire comprendre également à la Russie qu'elle a perdue l'Europe, ce qui l'affaiblirait également en retour, car se tourner uniquement vers l'Orient ne permettrait pas de compenser les pertes, non seulement économiques, mais surtout en terme d'image.
 
Donc le combat continue. Et pendant ce temps-là, en Ukraine ...