Ce qui s'est passé hier a surpris, choqué, horrifié chacun d'entre nous. 12 morts, tous les grands caricaturistes de Charlie Hebdo froidement assassinés. Le journal satyrique est décapité. Je ne reprendrai pas pour autant les phrases pompeuses entendues, ce n'est pas forcément le coeur notre pays, qui est touché.
Charlie Hebdo correspond à une certaine frange de l'idéologie, aujourd'hui au pouvoir, il y en a d'autres. C'est une certaine manière de toucher le liberté d'expression, mais c'est surtout une radicalisation dans le combat entre les tenants radicaux de deux camps: car s'il y a des radicaux religieux, il ne faut pas non plus oublier les libertaires libéraux qui veulent tuer Dieu et surfent sur la vague politique gouvernante contemporaine en Europe. Chacun avec ses armes, ils sont aussi destructeurs, même s'il est ne faut pas le dire. C'est aussi pourquoi il ne faut pas oublier que la liberté d'expression a depuis longtemps déjà et hélas été attaquée en France.
Mais hier une étape a été franchie: des tueurs armés peuvent mener une opération punitive commanditée - qui fait plutôt penser au grand banditisme ou aux services spéciaux - pour des motifs idéologiques. Nous ne sommes plus dans la logique habituelle du djihad, nous sommes sur un autre mode opératoire. Ce n'est pas une voiture qui explosa et qui tue aveuglément des civils innocents. Ce sont des cibles précises, même protégées par la police, qui peuvent être concrètement touchées. Le but n'est plus la terreur de masse. Cela fait penser à un coup de snipper. Comme l'on a fait exposer la société ukrainienne sur le Maïdan. Mais pour quoi? Là est toute la question.