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vendredi 21 septembre 2018

La Russie réfléchit sérieusement à sortir du Conseil de l'Europe



Depuis le rattachement de la Crimée à la Russie suite au renversement de pouvoir en Ukraine et à la guerre civile qui en a découlée, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a suspendu le droit de vote de la Russie, qui se retrouve de facto observatrice d'un procès qui la concerne. La crise s'enlisant, comme toutes les crises d'aujourd'hui, selon les paroles de la présidente de la Chambre haute du Parlement russe Valentina Matvienko, la Russie commence à sérieusement réfléchir à quitter cette organisation. Ce qui, finalement, entraînerait la fin d'une structure qui, de toute manière, s'est dévoyée.

jeudi 20 septembre 2018

Annulation des élections scandaleuses du candidat Russie Unie dans le Primorié: les leçons à tirer



Comme nous l'avions écrit il y a quelques jours (voir notre texte ici), les élections du Gouverneur de la région russe de Primorié (Vladivostok) se sont déroulées dans le style désuet des années 90, ce que la Commission centrale électorale vient de confirmer en demandant leur annulation, ce qui pourtant ne va pas sans poser un certain nombre de questions techniques: troisième tour ou tout reprendre? Par ailleurs, des interrogations plus systémiques doivent être soulevées autour de la personne de Tarassenko, le candidat en cause: comment le responsable de la politique intérieure à l'Administration présidentiel, Kirienko, a fait sortir cette personnalité plus que trouble de son ancien fief de Rosatom? comment l'ancien ministre des Situations d'urgence, Poutchkov, aurait - ou non - utiliser ses anciens subordonnés pour perturber le décompte des voix? comment l'administration locale a conduit les habitants à venir ensuite déposer en masse des lettres standards contre le candidat communiste? 

Mais dans tous les cas, la bonne nouvelle est que la Russie a passé le test de résistance en rejetant sans appel, avec une énergie renouvelée, ces pratiques qui ne font plus partie des tehcnologies politiques admissibles et le Kremlin a immédiatement soutenu la Commission centrale électorale. Le message est clair pour les élections à venir: Vous voulez gagner? Faites campagne

mercredi 19 septembre 2018

Syrie: pourquoi la Turquie, la France, Israël et d'autres soignent les terroristes?



La Syrie reste décidément au coeur de l'actualité. Ainsi, nous apprenons que dans la région de Kuneitra, sur le plateau du Golan, libérée des terroristes par l'armée syrienne, les soldats y ont trouvé un hôpital suréquipé et rempli de médicaments provenant d'Israël, de France, de Turquie, d'Arabie Saoudite ... Hôpital qui était à l'usage exclusif des groupes armés. Cela ne fait-il pas réfléchir à ce qui s'est passé ces derniers jours, entre l'accord avec la Turquie sur Idlib et l'avion militaire russe abattu en raison des attaques israéliennes? Mais il semblerait que la priorité soit d'éviter les conflits ... Simplement, les "conflits", eux, ne sont pas au courant ... Alors ils s'accumulent. Et il faudra bien les affronter.

mardi 18 septembre 2018

Idlib et changement de scénario en Syrie: la guerre est "gelée" et conservée



La rencontre entre les présidents russe et turc ce 17 septembre en Russie a pris de court: non l'intervention russe n'aura pas lieu à Idlib, l'armée syrienne est paralysée et "l'occupation" turque est légitimée. La Turquie étant membre de l'OTAN, c'est sa présence qui est actée dans une "zone démilitarisée" autour d'Idlib, empêchant la Syrie de reprendre possession de son territoire et de rétablir donc le fonctionnement normal de ses institutions. Après ce revirement de taille dans la position russe, une attaque a été lancée par Israël sur Lattaquié, là où se trouve la base militaire russe, un missile a été tiré par la frégate française Auvergne et un avion militaire russe est tombé en mer avec 15 hommes à bord. Les premiers résultats de cet accord dit "hostorique" Poutine-Erdogan laissent songeur.

lundi 17 septembre 2018

Scandale aux élections à Vladivostok: la Russie à l'épreuve de la normalisation de son système politique

Tarassenko (RU) vs. Ichenko (PC)


Ce qui s'est passé hier au deuxième tour des élections du Gouverneur dans la région du Primorié (Vladivostok) rappelle les heures sombres d'une vie politique russe que l'on pensait définitivement dépassée: des manipulations grossières effectuées en urgence pour sauver, contre toute attente, le candidat de Russie Unie Tarassenko, porté à bout de bras par le Président envoyé encore une fois en première ligne. Le candidat communiste Ichenko, qui avait 8% d'avance à 75% du décompte des voix et restait devant à 99% se voit dépassé de 0,5% au petit matin après ce qui a ressemblé à une opération spéciale électorale en pleine nuit. La Russie est face à un choix existentiel: laisser de l'oxygène à une vie politique débutante et donc accepter de perdre le monopole ou préserver ce monopole pour imposer une politique socio-économique impopulaire, prenant alors le risque de véritables soulèvements populaires, à côté desquels 2011 semblera avoir été un jeu d'enfant.