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vendredi 27 décembre 2019

Billet entre deux : Quand le mythe de la liberté totale conduit à la mise en place d'une surveillance totale



Au nom de l'Individu-Roi, aucune limite ne doit - théoriquement - être imposée à l'expression et à la réalisation du caprice. Ce qui, petit à petit se met en place. Réduisant d'autant l'être humain. En contrepartie, la surveillance se développe à grands pas, touche de plus en plus de domaine de la vie privée par l'accès à de nombreuses informations nous concernant, sans provoquer de grands mouvements de défense des libertés réelles. La dernière, discrète, en date : l'accès aux informations concernant nos réservations de transport remises à la Police nationale. Le terrorisme autorise beaucoup, la liberté réelle se réduit d'autant. Toute la difficulté dans nos sociétés est de trouver cet équilibre entre la protection, et donc la nécessaire surveillance, et la liberté, qui ne peut être réduite à la dictature de l'Individu.


Non seulement le caprice est roi, mais il est encouragé. L'existence d'un individu passe par ses caprices, sans eux point d'existence. L'homme est ainsi réduit à cet assemblage aléatoire de molécules voulant consommer pour être, voulant un premier enfant à 45 ans après avoir "profité de la vie", voulant mettre du spirituel dans sa vie avec le yoga sans s'embarrasser avec les contraintes de la religion, voulant une vie saine et donc sans viande sans avoir à remettre en cause son mode de vie, voulant un monde plus écologique en mangeant des tomates toute l'année et en prenant les charters pour aller se baigner en hiver de l'autre côté du globe ...

Le caprice a remplacé la raison, il est sacré, pose le fondement incontestable de l'existence individuelle aujourd'hui. De ces individus cherchant à tout prix à se différencier, de ces individus qui se ressemblent tellement par leur vide.

Cette régression de l'homme s'inscrit parfaitement dans des sociétés qui renforcent leurs moyens de contrôle sur la vie privée. Le marché est simple : l'on vous laisse vos caprices, laissez-nous votre vie. Comme pour ces individus, leur vie se résume à leurs caprices, ils n'en voient pas le danger. 

Ainsi, sans que cela ne provoque de grandes remises en cause, le langage est contrôlé par les règles de plus en plus strictes du politiquement correct, ainsi la contestation est limitée aux médias alternatifs et aux réseaux sociaux. Si la contestation réelle touche la rue, le gaz et les grenades de désencerclement repoussent les malheureux. Si les médias tentent un discours non conventionnel, ils commencent à avoir des difficultés, la justice est mise à concours. La contestation dans les réseaux sociaux permet encore cette soupape de sécurité nécessaire aux sociétés "comprimées", pour que la vapeur sorte sans produire trop d'effets. Mais si des effets arrivent dans le réel, alors la soupape est coupée, un tour de vis social est donné et les gens ont d'autres soucis que leur liberté perdue.

Et la surveillance se renforce. Terrorisme oblige. Le problème est qu'au-delà du véritable terrorisme islamique, que nos dirigeants se refusent de qualifier ainsi, tant par faiblesse que par idéologie, il existe un besoin de surveiller ce (et ceux) qui risquerait de mettre en danger le système idéologique atlantiste-globaliste. Bref, l'Homme présente en Occident un danger autrement pressant que les terroristes conventionnels.

Un exemple : par arrêté, le Gouvernement vient de constituer un nouveau service, celui des données de voyage, rattaché au Directeur général de la Police nationale. En soi, en période de risque terroriste, le fait que les services de sécurité puissent avoir accès aux déplacements non seulement par avion, mais aussi par trains, bus ou voitures de personnes impliquées dans des activités terroristes est plutôt une bonne chose.

Mais voyons les choses autrement. Les Gilets Jaunes, malgré la campagne politico-médiatique lancée pour les discréditer, ne sont pas des terroristes. Ils se déplacent souvent en bus ou en train pour rejoindre les grands mouvements et nous avons vu des trains vidés au départ, des bus empêchés d'atteindre le but prévu, etc. Avec ce nouveau service, ces mesures seront d'autant plus facilitées. Non seulement pour empêcher, mais aussi pour ficher et surveiller ceux qui se déplacent vers les manifestations.

L'argument de la sacralité du commerce est incontestable et remettre en cause quelques heures durant la liberté absolue de chaque individu de dépenser compulsivement son argent, ou celui qu'il prend à crédit pour consommer, est effectivement un crime qualifiable de terrorisme néolibéral, qu'il faut absolument surveiller.

Chers amis, nous vivons une époque merveilleuse !

2 commentaires:

  1. « Les Gilets Jaunes, malgré la campagne politico-médiatique lancée pour les discréditer, ne sont pas des terroristes. » En effet ! Et la police doit être rappelée à l'ordre et confrontée à ses responsabilités criminelles. Peut-elle encore prétendre être au service des citoyens alors qu'elle ne connaît que la répression comme mode d'intervention ?

    Au bout de la chaîne de commandement où se trouvent les forces policières sur le terrain, combien parmi les agents ont encore l'indépendance d'esprit et la force morale de refuser un ordre que leur conscience réprouve ?

    Le devoir de désobéissance a pourtant été mis en lumière et énoncé clairement à Nuremberg : « Le fait d’avoir agi sur l’ordre de son gouvernement ou celui d’un supérieur hiérarchique ne dégage pas la responsabilité de [l’agent] s’il a eu moralement la faculté de choisir. » Ce principe moral de s’opposer à l’ordre a-t-il encore un sens pour les corps de police quand on voit les multiples éborgnés et les gueules cassées gratuitement dont ils sont directement responsables ?

    Ce n'est que grâce à l’obéissance passive, la coopération aveugle des forces de police et leur soumission à l’autorité que le pouvoir, qui n'a rien su faire pour engager un dialogue social inévitable, ne peut préserver sa domination et réprimer les masses dont il est en principe le serviteur.

    Mais qu'est-ce donc que la République ?

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  2. Que ce soit sous la royauté, la révolution, le directoire et l'empire, les républiques, sous Vichy, la les polices ont toujours été au service du pouvoir et non des citoyens.

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