Publications

jeudi 5 juin 2025

Durcissement de la position de la Russie après les attaques terroristes du week-end


Après quelques hésitations d'ordre plus politiques que juridiques, les autorités russes ont fini par reconnaître le caractère terroriste des attaques perpétrées ce week-end contre les ponts et voies ferrées à Briansk et Koursk, qui ont fait plus d'une centaine de blessés civils et 8 morts. Suite à cela, le Président Poutine a soulevé pour la première fois la question de l'intérêt de négocier avec les représentants d'un régime (ukrainien), qui ne veut pas la paix. Reste à faire le dernier pas et à nommer les véritables responsables, qui sont les donneurs d'ordres et notamment à Washington.

La position hésitante des autorités russes avant la fin du deuxième tour des négociations à Istanbul avec les représentants ukrainiens a pris fin. Tout d'abord, le Comité d'enquête a qualifié d'attentats les attaques conduites à Briansk et Koursk (voir notre texte à ce sujet) et a lié les affaires, ce qui est important.

Ensuite, le Président Poutine s'est officiellement et publiquement exprimé sur le sujet et le ton a sensiblement changé.


Le Président russe a soulevé la question de l'intérêt de négocier ... avec un régime corrompu et terroriste. Un régime, qui n'est pas en position de contester la composition de l'équipe négociante. Dans la foulée, l'idée d'un cessez-le-feu général a été écartée, rappelant, qu'il ne servait à frapper la Russie.

Si les sponsors et tuteurs furent visés, il est clair que seuls les Européens sont dans le champ de vision. Les Américains bénéficient toujours d'une immunité ... qui devient dangereuse.

Sans même parler de la fourniture de renseignement et de l'encadrement stratégique, lors des débuts de l'enquête, il a été révélé que des explosifs C4 américains ont été utilisés. Il est évident que le régime en place en Ukraine n'est pas en mesure d'organiser seule des grandes opérations sur le territoire russe. L'implication grandissante des français, britanniques et allemands est sensible, mais les élites globales montrent bien une combinaison parfaite par les dirigeants américains. Et laisser pudiquement les Américains en dehors de toute critique est contreproductif.

Or, la Russie continue à protéger Trump et les Etats-Unis. Cette inclination profonde à ne pouvoir réellement remettre en cause politiquement et mentalement l'organisation globale du Monde (et donc sa hiérarchie) a eu, ce week-end aussi, des conséquences non moins importes, même si différentes.

Des aérodromes militaires russes ont été attaqués jusqu'en Sibérie. Il s'agit de site hébergeant l'aviation stratégique russe et notamment les bombardiers pouvant porter des charges nucléaires. Les dégâts sont largement surévalués en Occident et diminués en Russie. L'intérêt est ailleurs. Comment cela a-t-il été possible ?

A la 4e année de guerre entre les Atlantistes et la Russie, les autorités russes qui ont suspendu en 2023 et partiellement uniquement le traité Start III, continuent à laisser à ciel ouvert ses bombardiers stratégiques, alors qu'en fait aucune disposition n'interdit qu'il ne soit dans des hangars (comme aux USA), afin de ne pas remettre en cause la "confiance", pour que la surveillance puisse être exercée à travers les satellites et ne pas faire peur.

Confiance avec qui ? Ne pas faire peur à qui ? Avec l'ennemi ? La Russie continue à jouer selon les règles profondes de la globalisation, sans Ô grand jamais les remettre en cause, et donc en arrive à minimiser l'impact de l'attaque. 

N'est-ce pas ubuesque ? Le repositionnement du discours politico-médiatique russe doit être général, c'est-à-dire qu'il doit être renationalisé. Tout comme les grilles politiques d'analyse. Espérons, que ces attaques de grande ampleur pourront servir de point de départ à une véritable remise en cause des règles de fonctionnement de l'ordre global.

15 commentaires:

  1. Le 9 février au soir le président de la Russie invitait la pseudo Ukraine à une table des négociations. Ce fut une déclaration stupéfiante car elle était en complet décalage avec les réalités.

    Peut être croyait il en invitant le proxy et non le maître, les Usa, que le président Trump lâcherait complètement Zelinski et lui ordonnerait de lui remettre les clés de Kiev. Dans ce cas, Poutine persistait dans sa stratégie du début de l'opération militaire spéciale : la Russie est puissante et la petite Ukraine ne peut que se rendre.

    C'était évidemment une erreur puisque l'ennemi véritable est depuis très longtemps les Usa, la première puissance militaire du monde, et ses alliés atlantistes. Ensemble, ils veulent anéantir la Russie.

    Cette incapacité du Kremlin à désigner publiquement l'ennemi de la Russie reste donc très inquiétante. La stratégie de la Russie pour faire reculer l'ennemi véritable, l'OTAN, si elle existe, reste invisible.

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  3. Quelqu'un devrait faire preuve de charité......et informer le Kremlin qu'il est en GUERRE avec l'Ukraine,l'Otan depuis plus de TROIS ANS.Les frappes sont des actes de guerre et les qualifier de terroristes.....Personne n'y croit tant ce qualificatif est galvaudé....*** Quelques soient les concessions actuelles et à venir du Kremlin l' OUEST ne lâchera pas prise!

    RépondreSupprimer
  4. grande erreur de Poutine : penser qu'il a affaire à des terroristes. Non, ce ne sont pas des terroristes, ce sont des "soldats" car Mr Poutine, "ce n'est plus une SVO, c'est une guerre contre l'Occident" mais Poutine reste dans son déni à cause de son "attirance" pour l'Occident. Oui, la Russie risque de perdre par l'impossibilité de couper le cordon ombilical avec les USA alors que KARAGANOV a compris que la Russie était "eurasiatique" d'abord. C'est la première fois que je mets un serieux doute sur la capacité de Poutine à gérer cette affaire. Il aurait dû frapper fort et vite au début 2022...que de temps et de morts perdus...Et je ne comprends pas que le juif de Kiev soit encore vivant. Oui , les Russes sont trouillards au fond ou pour être plus poli, "timides"....Cela se paie parfois cher....et Poutine risque de se faire remplacer par sa faiblesse...alors, oui, l'Occident aura gagné, surtout que pour eux, la guerre doit durer jusqu"en 2032...Oui, ils l'appellent déjà "guerre"....

    RépondreSupprimer
  5. je ne voudrais pas être à la place du Président Poutine c'est terrible de subir la haine et la folie démentielle de plusieurs pays qui sont dirigés par les mêmes monstres depuis plus de 2 siècles et qui veulent l'extinction des peuples de la fédération de russie mon coeur me fait car je connais l'histoire de ce pays qui a tant souffert

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. N'exagérons pas, le président Poutine sait à quoi s'attendre. Pensez à Staline en juin 1941 lorsque les hordes allemandes attaquèrent par surprise.

      Supprimer
  6. Il est facile d'appeler à la guerre dans un commentaire, mais une fois une guerre lancée, il est bien difficile de l'arrêter, comme l'ont prouvé celles du Donbass puis l'opé spéciale. Peut-être Poutine espère -t-il, en poursuivant la même stratégie, laisser du temps à Trump pour se décider ou consolider son pouvoir interne, ou un effondrement du front ou politique à Kiev, en miroir de ce que les Occidentaux ont cru faire à la Russie. Et s'il faut envoyer un message musclé à la GB ou aux USA (plutôt qu'à la France, merci!), il doit exister de nombreuses possibilités dans la guerre de l'ombre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Laisser du temps à Trump". Mais mon Dieu arrêtez d'être naif !
      Les Usa font la guerre à la Russie depuis des décennies, et la Grande Bretagne depuis des siècles.
      En demandant un cessez le feu, ( soit disant pour sauver des vies) c'est Trump qui veut gagner du temps pour permettre à la vieille Europe de s armer contre la Russie. Et pas avec des drônes.

      Supprimer
    2. Je ne parlais pas d'un cessez-le-feu que la Russie, qui a parfaitement compris qu' il servirait à réarmer l'Ukraine, refuse fermement. Quelques mois seront suffisants pour voir quelle sera la position de Trump, obscure pour l'instant, alors que réarmer l'Europe de façon significative prendra des années.

      Supprimer
  7. Des ponts explosés, des trains écrasés, treize bombardiers stratégiques détruits, des morts et des blessés. Ces attaques en Russie profonde montrent aux élites russes que la guerre ne s'arrête plus à la frontière avec l'Ukraine. Espérons qu'elles vont se remettre en cause, et le Kremlin en premier.

    RépondreSupprimer
  8. L’Occident s’imagine qu’il peut encore mettre la main sur les richesses de la Russie. C’est foutu pour lui, il suffit de voir l’actuel état de la Chine, elle ne le permettra plus et Poutine apparemment s’imagine qu’il peut encore amadouer l’Occident et ce dernier s’imagine qu’il peut encore mettre la Russie à genoux par la force. Pourtant l’Occident a beaucoup plus intérêt à coopérer qu’à guerroyer. La Chine n’attend que ça, que ces deux mondes s’anéantissent.

    En tout cas je considère que les derniers évènements sont une aubaine pour les Russes. J’espère un sursaut de leur part.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. GUERROYER = faire la guerre contre quelqu'un
      ------------------
      C'est 1ère fois que j'entends ce verbe, merci!

      Supprimer
  9. Analyse tout à fait juste, et pour le moment, tout ce qu'a fait Poutine suite à cette attaque sans précédent, c'est de faire bombarder un bâtiment officiel datant de l'URSS : comme le dit le média russe Insider quoi su'on dise, c'est de la décommunisation.....une réponse totalement décalée.... Ce n'est peut être pas un hasard si d"après une étude russe, on observe dorénavant au sein de la jeunesse russe un intérêt majeur pour le KPRF et surtout l'URSS. L'autre fois, j'ai été invité par une journaliste russe (à son anniversaire), il y avait là une amie à elle, journaliste aussi et une Serbe, mais aussi le fils de la journaliste, et on discute des communistes en France : elles étaient très intéressées que le sois ( sens soutenir Roussel...). La journaliste me dit alors : eh mais, tu vas convaincre mon fils d'adhérer ! Mon point de vue leur plaisait beaucoup !

    RépondreSupprimer

  10. Et si la Russie perdait patience avec la France... 👉 https://boriskarpov.tvs24.ru/?p=404536 😱😱😱

    [Boris Karpov: Ecrit par Valérie Bérenger pour RusReinfo, reproduit avec l’accord des intéressés.]

    RépondreSupprimer
  11. Les principaux pays de l'OTAN - dont la France - "jouent" avec le feu; en l'occurrence le "feu nucléaire".
    Pour l'instant, la réponse russe est "modérée" suite aux attaques du week-end du 31 mai au 1 juin..
    https://rusreinfo.ru/fr/2025/06/et-si-la-russie-perdait-patience/

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.