Le changement de rhétorique du Kremlin sur fond de radicalisation de la position des élites globalistes, sous l'impulsion de Trump, est sensible. Pour la première fois, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, reconnaît que ce qui se déroule est bien une guerre et surtout il parle de victoire.
Il est difficile de ne pas remarquer le virage pris par Trump à l'ONU. Après avoir traité la Russie de "tigre de papier", enjoint les Atlantistes à abattre les avions russes s'ils pénètrent dans le ciel du Monde global, il lance l'armée atlantico-ukrainienne à l'attaque : il faut reprendre les territoires et aller plus loin (voir notre chronique pour RT).
Décidément, "Trump, le Pacifiste" a du mal. Certes, il attend toujours la capitulation de la Russie, demande à Poutine de cesser le conflit, mais même lui ne croit plus à sa capacité de persuasion. Comme il l'a reconnu : il espérait qu'établir des relations personnelles cordiales avec le Président russe, lui donnerait une emprise sur Poutine. Que nenni, le Président russe fait la part entre le personnel et l'intérêt d'Etat. Trump et les Globalistes sont alors impuissants à faire céder la Russie.
Dans ce contexte, la rencontre en marge de l'ONU entre Rubio et Lavrov n'a rien apporté de nouveau et elle ne le pouvait pas. D'un côté le Secrétaire d'Etat américain suit la ligne trumpienne-globaliste :
M. Rubio "a réitéré l'appel du président Trump à mettre fin à la tuerie et la nécessité pour Moscou de prendre des mesures significatives en vue d'un règlement durable du conflit russo-ukrainien"
Quand Lavrov défend logiquement l'intérêt national russe :
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré mercredi à son homologue américain Marco Rubio que Kiev et les pays européens étaient responsables de la prolongation du conflit en Ukraine (...). M. Lavrov "a souligné le caractère inacceptable des manoeuvres menées par Kiev et certaines capitales européennes visant à prolonger le conflit"
Dans la mesure, où aucune des parties au conflit n'est prête à capituler, ces rencontres servent à tester la capacité de résistance politique de l'ennemi et non pas à résoudre le conflit, qui n'est pas épuisé - ni politiquement, ni militairement.
Ce changement de paradigme a conduit le Kremlin à adapter, lui aussi, sa rhétorique. Dans la dernière interview donnée par le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov aux médias russes, celui-ci met les points sur les i : c'est une guerre, qui se déroule autour de la Russie et la Russie doit la gagner. Enfin, le Kremlin parle de victoire :
Ce qui se passe autour de nous est une guerre. Nous en sommes à sa phase la plus aiguë. Elle est particulièrement cruciale. Nous devons la gagner pour nos enfants, nos petits-enfants et leur avenir.
Et le Kremlin de rappeler l'importance de la composante militaire de la victoire, afin d'être en mesure de garantir sa sécurité de manière stratégique :
Peskov a expliqué que l'opération militaire spéciale (SVO) n'était qu'un élément d'une confrontation plus vaste. Il a affirmé que la Russie devait remporter ce conflit pour garantir la stabilité et la sécurité des générations futures.
Peskov, qui semblait avoir un goût prononcé pour les "patriotes de l'extérieur", est même allé, ce qui est plus que surprenant mais particulièrement rassurant, jusqu'à préciser ce qu'est aujourd'hui un "patriote" :
Ceux qui sont au front « ne crient pas qu'ils sont patriotes. » « Ils prennent les armes et vont se battre pour leur Patrie. Souvent, ceux qui crient ici qu'ils sont patriotes ne veulent pas prendre les armes et aller se battre. »
L'histoire reprend ses droits, la Russie revient dans son cours historique.

il est plus que temps
RépondreSupprimer👍🙏❤️🇷🇺 Enfin !!!
RépondreSupprimerInteressante chiarezza dell'articolo
RépondreSupprimerCela fait déjà quelques années qu'on entend par ici que la guerre, il faut la gagner...
RépondreSupprimerEnfin, on vois que la Russie se prépare à la guerre avec l'occident décadent.
RépondreSupprimerRéponse sans appel car juste de la première à la dernière lettre , tout y est . Ajout inutile .
RépondreSupprimerIl n'est plus question de chatouiller ces gaudiots, il faut taper fort, les écraser une fois pour toutes
RépondreSupprimerLa Vieille Russie et l’âme slave
RépondreSupprimerSi on interroge les Russes, ils se trouveront bien en peine de définir l’âme slave. Et
pourtant quelques traits leur appartiennent en propre depuis de nombreux siècles
- La capacité des Russes à résister à des conditions de vie difficile est grande.
Cela est probablement dû en premier lieu à la géographie physique et
humaine. Son territoire est vaste, sans véritables frontières naturelles,
steppique, son climat rude. La continentalité est un travers qui devient le
cœur des décisions de ses dirigeants. 23 000km de côtes dont l’essentiel est
pris dans les glaces une bonne partie de l’année. Produire, se déplacer ou
déplacer demande organisation et moyens à cause de la taille du pays et de
son climat.
- Autre grand trait de caractère de cette âme slave est le goût autant que le
besoin de se regrouper autour d’un grand personnage, lui-même à la tête de
l’État. Ce type de figure apparaît régulièrement dans l’histoire russe. Les
effets et conséquences peuvent être magnifiques ou tragiques. Jamais en
demi-teintes. Vladimir le Beau soleil, Ivan IV le Terrible, Boris Godounov,
Pierre Ier le Grand, Catherine II … La période communiste a hérité de ce
goût de l’adoration d’un héros : Lénine, Staline. Quand la déception
s’installe le désaveu est violent et définitif: Paul Ier, Khrouchtchev,
Gorbatchev.
- Associé à ce trait si particulier, l’importance de la notion d’empire, car bien
sûr pas d’empereur sans empire ! Cet idéal est resté et s’est fortement
exprimé pendant la période soviétique. Les républiques autonomes comme
les républiques sœurs étaient comprises dans ce qu’il faut bien appelé une
idéologie.
- La pratique religieuse des Russes est inscrite profondément en eux. Elle est
souvent teintée de superstition. Jamais l’éducation n’est parvenue à la faire
disparaître.