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vendredi 6 juin 2014

Un arrière goût de fin d'Empire ...

Notre modèle occidental libéral et démocratique a un mauvais goût de fin d'Empire. Ce qui me fait penser à cela ? Les dérives de la presse, les manipulations politiques et la faiblesse - voire l'absence - de l'argumentation.

Dans le désordre.

Vite, vite, l'Ukraine est victime potentielle d'une agression militaire de la part de la Russie et il faut protéger d'urgence sa population civile contre cette atteinte attendue de leur droit à la vie et à la santé. C'est en substance le recours inter-étatique déposé par le gouvernement provisoire ukrainien le 13 mars 2014 devant la CEDH. Etrangement, la Cour n'a pas reconnu à l'Ukraine le rôle de victime, mais au contraire a enjoint les deux parties à ne pas prendre de mesures, notamment militaires, pouvant porter atteinte à la vie et à la santé des populations civiles. Le renforcement de l'opération "anti-terroriste" est en ce sens un plein succès de l'application des décisions de la CEDH et des mesures provisoires adoptées ... Passons, d'ailleurs la presse occidentale libre n'en a pas trop parlé.
 
Les dérapages de la porte-parole du département d'Etat américain, J. Psaki, font rire. Le dernier en date, cette jeune femme se compare à l'Ukraine démocratique, toujours là, alors qu'on la disait sur le départ. La pauvre. Son métier n'est pas facile. Elle doit rendre acceptable une position qui humainement, éthiquement, ne l'est pas. D'une certaine manière, elle ferait presque acte de résistance en étant aussi mauvaise. Une sorte de résistance passive qui pousserait les masses obéissantes à se réveiller. Qui sait ?
 
Et enfin, la cerise sur le gateau, l'interview de V. Poutine par la crème du journalisme français. Oups, les médias français ne vous ont pas tout montré, vous auriez été surpris il faut dire. Pour la éniènne fois V. Poutine rappelle que la Russie ne veut pas récupérer l'Ukraine. Absurde. Pour la énienne fois il répète avec calme et compétence la même chose. Evidemment, vous ne l'avez pas entendu. Si vous voulez avoir peur pour le niveau du journalisme français et de la liberté de la presse en France, lisez l'intégrale ici. Par exemple à propos de l'expansionisme russe:
"[Passage coupé]
Question (Elkabbach) – Et à l’avenir ? Voulez-vous reconstituer l’empire dans ses anciennes frontières ou voulez-vous continuer à développer votre pays à l’intérieur de ses propres frontières ?
Vladimir Poutine – Nous souhaitons développer notre pays à l’intérieur de ses frontières, bien sûr. Mais – et ceci est très important – comme d’autres pays dans le monde, nous voulons utiliser des moyens modernes pour devenir plus compétitifs, notamment grâce à l’intégration économique. C’est ce que nous faisons dans l’espace de l’ex-URSS dans le cadre de l’Union douanière et de l’Union eurasiatique. "
Ce n'est qu'un passage pour vous mettre l'eau à la bouche.

Dans l'ensemble, les journalistes semblaient totalement dépassés par l'évènement. Et en fait, vous savez à quoi cela m'a fait penser? A l'interview de Thatcher à la fin de l'époque soviétique par les journalistes soviétiques. Elle a été très forte, ils ont dû montré l'interview et même les coupes n'ont rien pu y faire.

Quand l'incompétence se généralise, le discours se crispe et les médias sont tenus en laisse. Mais c'est rarement bon signe pour l'avenir....
 

jeudi 5 juin 2014

La question des réfugiés ukrainiens en Russie

L'intensification des combats, notamment dans les zones d'habitation, poussent les gens à fuir leurs domiciles, à envoyer les enfants dans des centres au loin, à rejoindre des amis ou de la famille. Si certains partent vers Kiev ou d'autres villes ukrainiennes retrouver des proches, beaucoup partent en Russie.
L'Ombudsman, E. Pamfilova, dans un entretien avec le Président russe, a souligné l'absence d'implication des organismes humanitaires, des ONG, l'absence de corridor humanitaire, l'absence d'infrastructure. Bref, comme les gens passent la frontière à leurs risques et périls, les résistants accompagnent les convois d'enfants jusqu'à la frontière, mais les problèmes ne sont pas pour autant réglés, il faut faire quelque chose.
Plusieurs fois, la Russie a demandé l'ouverture d'un corridor humanitaire permettant l'évacuation de la population civile des zones de combat et l'approvisionnement en vivres et médicaments. Mais c'est exactement ce que Kiev ne veut pas. La population toute entière est considérée comme terroriste et doit donc payer. Les médicaments manquent, le pain commence aussi à manquer et tant mieux, les civils doivent payer leur insoumission. Sinon, l'opération de nettoyage des zones rebelles n'a plus aucun sens ... s'il n'y a plus rien à nettoyer, s'ils sont tranquilement installés ailleurs.
Toutefois, depuis le bombardement de Lugansk par l'armée de l'air ukrainienne, confirmé par la mission de l'OSCE en Ukraine, malgrè les dires des officiels ukrainiens, le flux de réfugiers s'intensifie.
Rien que ces derniers jours, après le bombardement de la ville de Lugansk et l'intensification de l'opération en général, plus de 7000 personnes sont arrivées dans la région russe de Rostov. Des convois arrivent aussi par autobus, surtout avec les enfants accompagnés des mères et grand-mères. Ces enfants qui ont vécu la guerre, ont du se cacher dans les sous-sols, ont déjà vus des cadavres, ont entendu le bruit assourdissant des bombardements et les sifflements des tirs de roquettes, ces enfants vont avoir besoin d'un soutien particulier. Ils sont encore à la maternelle et tous leurs dessins sont des dessins de guerre, peu importe qu'ils s'agisse de filles ou de garçons. Situation qui inquiète l'Ombudsman pour les enfants, P. Astakhov. Plus de 2000 réfugiés sont déjà arrivés en Crimée, les chiffres augmentent chaque jour. Les régions frontalières introduisent le régime des circonstances extraordinaires pour faire face à l'afflux de réfugiés.
Les gens affirment ne pas avoir voulu quitter leur ville, tout quitter et tout laisser sur place. Mais ils n'ont plus le choix, ils n'en peuvent plus. Et souvent n'arrivent qu'avec un passeport et une petite valise, sans savoir quand et si ils pourront rentrer chez eux.

mercredi 4 juin 2014

Un dialogue est-il encore possible entre la Russie et cet étrange Occident ?

Représentant de l'Ukraine au Conseil de sécurité de l'ONU
L'aggravation du conflit en Ukraine a obligé les Etats et les instances internationales à se positionner, certainement plus qu'ils ne l'auraient souhaité. Dans les premiers temps de Maïdan, il était de bon ton de soutenir "le peuple" contre le pouvoir corrompu des oligarques. Ensuite, on a pu fermer les yeux sur les "dérives" afin de continuer le combat contre le pouvoir des oligarques. Tous les moyens sont bon, le recours aux mouvements extrémistes notamment. Maintenant le pouvoir est revenu aux oligarques, certes d'autres, et les exactions s'intensifient avec la participation des groupes extrémistes armés.
Pendant un certain, il fut possible de cacher la montée d'un nationalisme radical injecté à dose régulière dans la population, un nationalisme qui faute de contenu positif clairement identifié peut plus facilement se définir par défaut. Donc, contre la Russie. Difficile historiquement de faire la part du russe et de l'ukrainien, qu'à cela ne tienne, il suffit de réécrire l'histoire. Réhabilitons Bandera, pas si fasciste que cela, seulement nationaliste un peu impétueux, rien de grave. De toute manière ça ne dit rien à la plupart des européens, ne parlons même pas des américains. Et nos bons peuples occidentaux ont finalement bien appris la nouvelle leçon: pas si fasciste que cela et d'ailleurs l'extrémisme n'est pas si présent que cela en Ukraine. S'ils apprennent si vite, nos bons peuples, c'est parce qu'ils oublient tout aussi vite.
Et l'occasion est prête pour réactiver le conflit contre la Russie via l'Ukraine dans l'intérêt des Etats Unis et avec la docile parrticipation de l'UE. Surtout que l'UE compte des Etats de l'Est qui n'en finissent pas de régler leurs complexes historiques. Pour l'UE, c'est réglé. Dans la foulée, l'institution on ne peut plus politique qu'est le Conseil de l'Europe, je dirais presque l'organe idéologique européen, s'est avec plaisir positionné dès le début du conflit : sanctions prises contre cette Russie qui dérange les européens post-modernes et enfin elle n'a plus le droit de vote au Parlement, elle ne peut plus participer dans les organes de direction et ne peut plus présider le groupe démocrate. Bref, on se retrouve entre soi, on peut faire de grandes déclarations anti-russes et défendre "nos" valeurs.
Jusque là tout va bien. Mais la situation se durcie de plus en plus en Ukraine. Massacre à Odessa, à Mariupole, à Slaviansk, à Donetsk etc etc etc. Des civils et des bâtiments civils sont pris pour cible. Des zones d'habitation sont touchées chaque jour. Des réfugiés affluent de plus en plus vers la Russie. Le postionnement devient difficile à tenir: la Russie est fautive. De quoi? Peu importe. Quand elle demande une enquête sur les snippers, biens connus de Mme Ashton, c'est uniquement le pouvoir de Kiev, impliqué, qui mène l'enquête. Sans aboutir pour l'instant. Quand la Russie demande une enquête sur le massacre d'Odessa, idem. Sauf que là, les preuves potentielles sont détruites en plus par l'ouverture immédiate du bâtiment au public. Suivez le guide, déposez ce que vous voulez et prenez ce qui vous intéresse dans la boutique souvenir. Quand la Russie demande pour la énième fois au Conseil de sécurité de l'ONU d'intervenir pour que Kiev retire son armée, qu'il ne massacre plus son peuple, les Etats Unis l'accusent d'hypocrisie.
Dans ce contexte où les médias sont totalement contrôlés, où les portes-paroles américains reprennent sans vérification les communiqués officiels ukrainiens, les médias occidentaux font silence ou diffusent la ligne du Parti, comment maintenir un dialogue et quel dialogue? Donc pour maintenir le cautionnement total des faits et crimes du gouvernement ukrainien, l'Occident à dû faire tomber le masque. Il lui est donc tant important de porter des coups à la Russie que cet étrange Occident, autrefois porteur des valeurs d'humanisme, de respect de l'autre, de pluralisme, cet Occident qui portait aux nues la Liberté, a d'un geste d'un seul tout jeté à terre, tout piétiné. Que reste-t-il? Le silence autour du sang qui coule? Car certains seraient plus humains que d'autres? Car certains auraient le droit de vivre et d'autres l'obligation corrélative de mourrir, en silence s'il vous plait.
A. Pushkov, qui préside la délégation russe à l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe estime que pour l'instant tout dialogue est impossible. Car il n'est pas possible de discuter avec des gens qui ne veulent pas vous entendre, qui ne veulent pas savoir. Les réponses de cette chère J. Psaki, porte parole du Département d'Etat américain, sont devenues légendaires.  
Le problème est que l'information passe, peu, difficilement, mais un blocus informatif total est aujourd'hui impossible. Il devient difficile de continuer à dire que les journalistes disparaissent tout seul ou sont en réalité des espions, que les gens se brûlent tout seul, se finissent au gaz et ensuite se tirent des balles dans la tête (Odessa), que les combattants attaquent eux-mêmes les bâtiments civils avec des avions qu'ils n'ont pas (Slaviansk et Lugansk), que les manifestants se tirent dessus tout seuls sous le regard placide des forces de l'ordre, qui, elles détiennent les armes (Mariupole).
Le culte de l'absurde a des limites. Mais d'un côté Kiev est allé trop loin, ce qui se passe ressort du crime de guerre. Hier encore, des membres de la Garde nationale ont tué tous les blessés d'un hôpital à Krasny Liman. Le mythe selon lequel les terroristes attaquent la population ne fonctionne plus. Toujours à Krasny Liman, hier, un groupe de Secteur droit est entré dans le village. Ils ont donné deux heures aux habitants pour leur livrer les terroristes. Evidemment personne n'a rien fait. Ils sont alors revenus, ont menacé les habitants de les tuer, ont forcé la porte de leur maison et leur ont pris les passeports. Ensuite les combats ont repris.
Quand le discours devient de plus en plus éloigné de la réalité, les réactions se crispent et se radicalisent. L'agressivité que l'on voit dans les échanges "diplomatiques", toute la charge émotionnelle, est encore décuplée dans les réseaux sociaux, où les participants ne sont pas des diplomates de carrière. Pour rétablir le discours entre la Russie et ses interlocuteurs, il faudra beaucoup de temps - pour oublier et enterrer le conflit - ou un choc permettant une prise de consience de masse. La Russie ne veut pas de la guerre froide que lui proposent les Etats Unis, mais pourra-t-elle l'éviter?

mardi 3 juin 2014

Ukraine: la guerre cachée contre la population civile - âmes sensibles s'abstenir!

La guerre en Ukraine est hors de toute proportion, de toute qualification. Le conflit touche actuellement environ 100 personnes par jour et depuis le début de l'opération de nettoyage des régions résistantes de l'Est de l'Ukraine, on compte au minimum 3000 morts dans toute la région.
L'évolution des techniques militaires utilisées par l'armée ukrainienne relève du crime de guerre. Les populations civiles deviennent les cibles des attaques de l'armée ukrainienne, car, soi-disant, les terroristes se cachent parmis la population civile ou ce sont les combattants eux-mêmes qui, selon les médias ukrainiens, attaquent la population.
Pourtant, les combattants ne sont ni dans les écoles, ni dans les hôpitaux, ni dans les usines, ni dans les transports sanitaires, les camions de la Croix rouge etc, toutes ces nouvelles cibles de bombardements aériens ou de tirs aux lance-roquettes.
Ainsi, le 26 mai à Donetsk un camion de la Croix rouge est la cible de tirs aux lance-roquettes, au moins 35 civils tués.
Le 28 mai, une école à Slaviansk et des immeubles à proximité sont victimes des lances-roquettes. Les enfants ont vite été transférés dans les sous-sols. 5 victimes.
Voici la vidéo du résultat:
Le 29 mai, un hôpital pour enfant est bombardé à Slaviansk. Heureusement, les patients furent évacués d'urgence dans le sous-sol de l'hôpital. Voici ce qu'il reste du bâtiment après:
Je ne ferai pas la liste exhaustive des exactions de l'armée ukrainienne et des différentes structures qui s'y sont greffées et en partie la contrôlent, exactions cautionnées par les instances américaines et européennes, complices ainsi de crimes de guerre.
Simplement, hier encore, le conflit s'accentue cette fois à Lugansk. L'administration de la ville, en plein centre ville, a été bombardée. En face se trouve un parc de jeux pour enfants. Nous sommes en pleine journée, les gens osent encore sortir dans la rue. Or la bombe lachée par un avion de combat tombe juste à proximité de l'administration, permettant ainsi de toucher un maximum de civils tout en détruisant en partie le bâtiment. Le nombre exactes de victimes - blessés et morts - est encore incertain.
Voici ce qui s'est passé:
C'est vraiment horrible, âmes sensibles s'abstenir.
Pour les détails, voici les restes de ce qui a été lancé sur le bâtiment:
Ce sont des roquettes S-8. On passera sur le check point bombardé, sur l'usine etc.
Et pendant ce temps, le conseiller du ministre de la défense américain soutient les opérations anti-terroristes menées par le Gouvernement de Kiev, opérations qui commenceraient enfin à être efficaces.  C'est en effet, une question de point de vue.
Le problème du droit de la guerre, est que l'on ne juge jamais les vainqueurs. J'espère les voir tous un jour devant une cour pénale internationale, ce jour-là la justice pénale internationale retrouvera tout son sens. Mais ce jour arrivera-t-il?

lundi 2 juin 2014

Le "mandat impératif": Mironov veut encore réduire la laisse des députés

 
Mironov est têtu, comme toutes les personnes qui ont peu d'idées. Lorsqu'elles en attrapent une, par hasard, au vent, une dont peut être le propriétaire ne veut plus ou qui a été oubliée pour une raison ou pour une autre, elles s'y attachent comme à un radeau.
 
Et notre cher Mironov, non seulement ne brille pas par l'intelligence ou l'éloquence, mais il n'a pas particulièrement d'autorité naturelle. Il faut donc compenser. Et il a trouver le moyen magique de mettre tous ses députés au pas, ceux qui ne l'écoutent pas, ceux qui n'obéissent pas au Parti (évidemment il ne s'agit pas d'une obéissance à sa personne...), ceux qui expriment une autre voix.
 
Bref, il revient à la charge avec son mandat impératif. Il en parle au Président, qui a manifestement - et c'est une erreur - d'autres chats à fouetter en ce moment. La réponse est simple: si tous les partis sont d'accord, faites comme vous voulez.
 
Et ce que veut Mironov est très simple: un député qui n'est pas dans la ligne du parti,doit non seulement être exclu du parti, mais également perdre son mandat, évidemment après décision de la Douma, ce qui en plus dégage le Parti de toute responsabilité. Un mélange audacieux de mesquinerie et d'ignorance. 
 
Oublions le fait que cela puisse franchement violer l'expression de la souveraineté populaire, car dans le cadre d'un mandat impératif, c'est celui qui attribue le mandat qui a le droit de le reprendre. Or, quand c'est le peuple qui vote, c'est à lui de le reprendre, pas au parti.
 
Et imaginons ce que cela peut donner. Ces dirigeants de partis qui n'arrivent pas à tenir toutes leurs troupes en laisse, bien court, peuvent régler leur problème sur le dos du parlementarisme. Pratique et efficace. Dangereux aussi, car les députés ayant une épée de Damoclès sur la tête vont être encore plus dociles. Ce qui est catastrophique pour la qulité des débats parlementaires. Et ne parlons pas du pluralisme politique, réel et non formel. Sans oublier la réputation du parti politique et de son dirigeant auprès de la population. Les partis en général ont déjà une très mauvaise réputation, en Russie comme ailleurs, cela ne va pas les aider.
 
Ahhh, l'ombre de Gryzlov plane encore sur le parlementarisme russe, un peu comme le fantôme de l'Opéra ....