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vendredi 16 juin 2017

Etats Unis / Russie: une sanction de trop?



Le Sénat américain s'est prononcé positivement sur le projet de loi déposé par des sénateurs républicains, représentant la ligne dure, visant à renforcer les sanctions contre la Russie, en raison de la guerre civile ukrainienne, cela est devenu une habitude, mais également pour le soutien apporté à Damas dans la lutte contre le terrorisme. Comme l'a très justement fait remarquer A. Merkel, les Etats Unis utilisent les sanctions pour défendre leurs intérêts. Serait-ce la sanction de trop pour l'UE?


Le Sénat vient d'adopter un nouveau projet de loi de sanctions contre la Russie sur trois fondements:
  • en raison de la guerre civile ukrainienne qui a entraîné le rattachement de la Crimée à la Russie;
  • en raison de l'intervention supposée de la Russie dans les élections américaines, bien que Comey ait affirmé qu'aucune des voix apportées à Trump ne l'ait été suite à cette mythique intervention d'une Russie toute puissante;
  • et pour le soutien apporté à Damas dans la lutte contre le terrorisme en Syrie, l'armée syrienne étant la première force armée légale luttant contre Daesh et ses sbires au sol.
Les fondements affirmés sont d'une telle absurdité, qu'il n'est pas négligeable d'aller chercher ailleurs les motivations de nos chers camarades américains. Comme le précise un article paru dans Challenges, ces sanctions qui sont censées viser la Russie vont principalement impacter l'économie européenne en servant les intérêts amércains dans le domaine du gaz. La Banque centrale russe, elle, ne prévoit aucunes incidences particulières sur l'économie russe. Le projet de loi prévoit ainsi non seulement une validité extra-territoriale mais également rétroactive, notamment à l'encontre des entreprises européennes impliquées dans la construction du gazoduc Nord Stream 2.

L'Allemagne, l'Autriche et la France condamnent l'utilisation faite par les Etats Unis du mécanisme des sanctions. Les pays européens se rendent-ils compte seulement maintenant que les sanctions contre la Russie portent atteinte à leur intérêt national? Ce serait un niveau d'incompétence que l'on ne peut pas imaginer. A moins que la raison de leur soudaine réaction ne soit beaucoup plus triviale: l'on peut se sacrifier pour le Chef, mais pas pour ce pays gouverné par un individu qui ne représente pas nos valeurs post-modernes. L'Europe était prête à sacrifier ses intérêts pour l'Amérique d'Obama, premier président noir, gay friendly, pro-climat, globaliste, mais pas pour l'Amérique de Trump, anti-globaliste et conservateur sur les valeurs. 

3 commentaires:

  1. Les européens ne sont habitués qu'à céder devant les menaces américaines et, une fois de plus, ils céderont, ça fait 60 ans qu'ils se courbent. l'Amérique va pouvoir écouler tranquillement son gaz de schiste dans toute l'Europe, la Russie devra se trouver d'autres débouchés, en Asie probablement. Comme dit Trump : l'Amérique d'abord!

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  2. Il y en a qui ont la mémoire courte, Merkel devrait se rappeler le magnifique "Fuck the EU" de Victoria Nuland qui caractérisait déjà bien ce que les US pensent de leur alliés européens.

    C'est marrant comme tout d'un coup les sanctions prennent une toute autre dimension quand ca les touche directement. Maintenant voyons si l'EU a du poil là ou je pense, ils vont finir par se fâcher avec tout le monde pour bien peu de bénéfices. Pendant ce temps, la Russie se délecte en silence j'imagine et elle aurait bien raison.

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  3. Décidément le continent "indispensable" comme disait un certain Obama, dénué du bon sens élémentaire, est devenu bien encombrant. Il ose tout, comme disait Audiard, c'est à ça qu'on le reconnait.

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