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vendredi 13 avril 2018

L'Ukraine s'enferre dans son rôle de victime



La revendication d'"indépendance" de l'Ukraine, qui était pourtant un pays indépendant depuis la chute de l'URSS se termine dans les chaînes de la victimisation, rôle dans lequel l'Occident voit le pays, unique intérêt que présente l'Ukraine pour le combat atlantiste. En contre-partie, un soutien inconditionnel est apporté à la détérioration du pays, maintenu sous perfusion en situation de crise permanente.


L'Ukraine continue ce qu'elle pense être la voie occidentale, c'est-à-dire la voie anti-russe. Ce qui semble en effet être devenue l'essence de l'occidentalisme actuel. Alors qu'elle n'était pas entrée comme membre à part entière dans la CEI, le président ukrainien Poroshenko a donné l'ordre de mettre un terme officiel à la participation de l'Ukraine dans les organes de cette organisation:
"En tenant compte du fait que l'Ukraine n'a jamais été membre de la CEI et que cette organisation a refusé de condamner l'agression russe, je recommande qu'en commun avec le Gouvernement nous préparions la proposition de la cessation officielle de notre participation dans les organes statutaires de la CEI, ainsi que de la fermeture de la représentation ukrainienne auprès de cette organisation à Minsk."
L'Ukraine ayant officiellement dans sa législation reconnu la Russie comme pays agresseur, cette démarche était attendue. Le pays continue à se priver de toute possibilité de contact direct avec la Russie et se met en situation de dépendance totale face à l'Occident pour la résolution de ce conflit. Or, l'Occident a besoin du conflit en Ukraine, car il a besoin d'une "Russie pays agresseur", partout où cela peut être construit. Tant que l'Ukraine remplit le contrat, elle est soutenue. Tant qu'elle joue son rôle de victime. 

Dans la foulée du scandale Skripal et de l'attaque de Douma, la course aux "victimes" de la Russie et de ses alliés s'intensifie. L'Ukraine ne doit pas s'endormir, les médias sont des monstres affamés, insatiables, qu'il faut nourrir constamment et d'une alimentation diversifiée. Le front ukrainien ne doit pas disparaître derrière le front syrien, il doit rester disponible, prêt à ressortir à tout moment.

Pour préparer la prochaine étape, l'Ukraine a été conviée à la réunion du G7 qui doit se tenir le 22 avril à Toronto. Toute la presse ukrainienne est en fête, il faut dire que c'est la première fois que le pays est invité à participer à un évènement de cette ampleur. Pour autant, on ne lui demande pas de participer d'égal à égal, on lui demande de tenir le rôle de la victime de la Russie, de venir pleurnicher un peu, d'émouvoir la bonne conscience occidentale, qui doit se souvenir pourquoi elle est entrée en guerre contre la Russie. La mémoire est chose volatile.
Pour la première fois dans l'histoire, l'Ukraine sera présente à un événement à part entière des pays du G7 :
"Le moment est venu de prendre des décisions stratégiques sérieuses sur l'Ukraine, la Russie et de faire en sorte que le monde se tourne vers la paix et la sécurité international. Nous sommes heureux que l'Ukraine puisse se joindre à cette conversation difficile mais cruciale, et nous espérons apporter une contribution importante à de futures décisions conjointes".
L'ambassadeur a confirmé que le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavlo Klimkine, avait reçu une invitation de la part de son homologue canadienne, Chrystia Freeland, à participer à la réunion, qui débutera à Toronto le 22 avril prochain.
La situation en Ukraine est effectivement tendue. Sans compter que dans ce bel exemple de reconversion européenne  l'on tire allègrement dans la capitale au lance-grenades puisque le pouvoir est incapable d'endiguer l'hémorragie d'armes dans le pays en dehors des zones de conflits, la Trêve de Pâques entrée en vigueur le 30 mars est totalement violée par l'armée ukrainienne.


Dès le 4 avril, la quantité de munitions utilisée (allant jusqu'au calibre 120 mm) fait un bon à 610 pour ensuite se stabiliser autour d'environ 300 par jour. Dans la nuit du 10 au 11 avril, les tirs se sont rapprochés de Donetsk et intensifiés:
Du 10 au 11 avril à 6 heures, l’armée ukrainienne a ainsi violé le cessez-le-feu à 28 reprises, tirant 587 munitions contre le territoire de la RPD. Pour la première fois depuis le début de la trêve de Pâques, les soldats ukrainiens ont utilisé l’artillerie lourde de 152 mm, contre la zone proche de l’aéroport de Donetsk (centre Volvo). En plus des 20 obus d’artillerie de 152 mm, l’armée ukrainienne a tiré durant ces 24 heures, 115 obus de mortier de 120 mm et 58 obus de mortier de 82 mm.
Une partie de ces derniers a atterri sur les zones résidentielles des districts de Kouibychevskyi et Kirovskyi à Donetsk ainsi que sur la localité de Staromikhaïlovka. La plupart des tirs ayant touché les zones civiles ont eu lieu tôt ce matin dès 5 h, pour ne s’arrêter qu’à 7 h 30. 
Le bilan matinal de trois civils blessés et 12 habitations endommagées a été brutalement revu à la hausse en cours de journée alors que les informations étaient transmises aux autorités. Le bilan final fait état de sept civils blessés (quatre dans le district de Kouibychevsky, et trois à Staromikhaïlovka), ainsi que de huit maisons et 12 immeubles endommagés (dont presque toutes les fenêtres ont été soufflées par les explosions dans certains cas).
Le 12 avril, les soldats ukrainiens ont repris leur activité favorite, surtout qu'elle ne présente pour eux aucun danger: tirer sur les bus scolaires. A Zaïtsevo, ce fut le cas, pour continuer vers un tir continu sur le village. 

Evidemment, aucune réaction internationale. Un silence de plomb. L'Ukraine est une victime. Ca ne se discute pas. Elle va venir à Toronto pour discuter de "l'agression russe" et pas une seule voix ne s'élèvera pour poser la question des agressions menées par l'armée ukrainienne contre les civils, pour parler des violations du cessez-le-feu, pour parler des violations par l'Ukraine des accords de Minsk, qu'elle seule peut exécuter. Ce n'est pas la Russie qui peut adopter les lois nécessaires, ce n'est pas la Russie qui va ordonner à l'armée ukrainienne de ne pas tirer. Ce n'est pas la Russie qui va déterminer le calendrier politique de l'Ukraine. L'Ukraine maintenue par l'Occident en situation de dépendance, l'Etat dépecé, le territoire déchiré, le peuple fracturé. Finalement, c'est l'Occident qui a  fait la guerre à l'Ukraine. Qui a conquis le territoire et le pouvoir.

L'Ukraine est peut-être une victime. Mais une victime en adoration devant ses bourreaux. Et la Russie n'a strictement rien à voir ici. 

2 commentaires:

  1. C'est que les USA deviennent jaloux de l'Ukraine où ça pétarade plus que chez eux. En France on protège et donne la voix aux minorités, surtout pour interdire la démocratie de la majorité comme il se devrait; on a même vu une végane se réjouir de la mort d'un boucher. Diviser pour régner: avec violence si nécessaire; plus c'est violent mieux c'est. Comme dans le monde!

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  2. Ce qui se passe au Donbass est une honte. Il y a 4 ans que cette région est bombardée quotidiennement avec tout ce que ça comporte de morts, de blessés, de destructions. l'Europe et ses soi-disant valeurs à la noix, non seulement ne fait rien mais, encourage par son silence les ukrainiens à continuer de se comporter comme des minables. On ne peut pas laisser cette population subir ce calvaire encore longtemps, sous prétexte que les occidentaux n'attendent que l'intervention de la Russie pour l'accuser de tous les maux. L'accuser de tous les maux c'est déjà fait, donc elle ne risque pas grand chose. Il n'y qu'elle qui peut intervenir, puisqu'il est définitivement inutile de compter sur cette lamentable Union Européenne.

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