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vendredi 1 mars 2019

Donbass : l'Ukraine ouvre la chasse contre les observateurs de l'OSCE ?



La mission d'observation de l'OSCE dans le Donbass s'est "étrangement" trouvée à proximité d'explosions qui auraient pu mettre en danger la vie de ses membres. Il est vrai que, en général, le conflit s'intensifie, que les élections approchent et que la Russie doit être cet ennemi incontestable ... et que Alexander Hug, à la tête de cette mission ces quatre dernières années, avait déclaré n'avoir pu trouver de preuves directes de l'implication militaire russe. Rassurez-vous, il a dû revenir ces déclarations ... parfaitement inconvenantes.

En une semaine environ, quatre explosions ont eu lieu à proximité de la mission d'observation de l'OSCE en Ukraine dans le Donbass. Certes, il se peut que ce ne soit qu'une coïncidence. Que ce ne soient que quatre coïncidences. 

Le premier attentat a été organisé le 18 février à proximité de leur siège dans le centre de Donetsk, les trois explosions ayant eu lieu au moment où, habituellement, les jeeps blanches de l'OSCE partent en mission d'observation. Heureusement, il n'y a pas eu de blessés. Mais la situation aurait pu être très grave, car une charge explosive avait été placée à proximité de la centrale de distribution du gaz, qui a résisté aux ondes. Dans le cas contraire, les jeeps, même blindées, n'auraient pas pu protéger leurs passagers. Le second attentat, le 22 février, a eu lieu sur le trajet prévu. Une mine a été déposée sur la route dans la zone grise entre Dokutchaevskaya et Elenovka (tenu par les forces ukrainiennes), qui a finalement explosé quelques heures plus tard, lorsqu'un minibus avec des civils a roulé dessus. Faisant deux morts et un blessé grave. Trois heures plus tôt, exactement sur ce trajet, est passée une jeep de l'OSCE avec à son bord deux responsables de la mission.

Il se peut que ce soit une coïncidence. Il se peut aussi que ce soit une évolution logique : l'Ukraine a besoin d'une mission qui soit, comme elle l'a toujours été, particulièrement bien disposée à son égard, car sa mission est quand même très précise. Elle doit noyer dans une fausse objectivité l'agression ukrainienne contre des civils. Les faits, rien que les faits. Et ne surtout pas préciser. Qui a tiré le premier, donc qui a agressé et qui s'est défendu. Ne pas préciser d'où proviennent les tirs. Mais des chiffres, des lieux, des données brutes. Reformater la réalité par l'excès factuel décousu.

Or, en octobre dernier, Alexander Hug, à la tête de cette mission d'observation pendant ces quatre dernières années, a malencontreusement déclaré au journal Foreign Policy qu'il n'a pas réussi à trouver de preuves directes de la présence de l'armée russe dans le Donbass.

Cette déclaration a provoqué une onde choc sans précédent : comment peut-il dire une chose pareil, car si l'Ukraine ne fait pas la guerre contre la Russie, elle la fait ... contre son propre peuple?! Inacceptable. Pas le fait qu'elle fasse la guerre à son peuple, mais le fait que ce responsable le laisse entendre.

Et ce qui est inacceptable ne peut durer. Sous des pressions énormes, il a dû publier un démenti : ce n'est pas ce que je voulais dire, d'ailleurs ce n'est pas tout à fait ce que j'ai dit et de toute manière nous ne nous occupons pas de savoir qui est responsable, nous ne faisons que relever les faits. Ouf, l'honneur est sauf!



Et Foreign Policy aussi a dû adapter son article, pour qu'aucun doute ne soit possible : même s'il n'y a aucune preuve contre la Russie, ça ne veut pas dire qu'elle ne soit pas coupable. Imparable.


Tout peut continuer comme avant ... sauf que maintenant la chasse aux observateurs de l'OSCE est ouverte. Toute politique a, comment dirait-on, ses effets collatéraux ...

3 commentaires:

  1. Dommage qu'il y ait des dégâts collatéraux, car cela ne leur va pas mal de se faire attaquer par ceux envers lesquels ils sont si complaisants.

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  2. C'est le Deep State anglo-saxon international qui contrôle la rada (parlement) de Kiev, ainsi que les services secrets Ukrainiens. Mais le Deep State n'aime pas plus les ukrainiens que les russes! Tout ce veut le Deep State, c'est d'affaiblir la Russie ... qui est l'obstacle majeur pour la globalisation des oligarques. Les nationalistes galiciens sont utilisé à cet effet, et serviront de chair à canon contre les russes. C'est pourquoi il faudrait faire entendre raison aux nationalistes puisque le Deep State est autant leur ennemi que l'ennemi des russes.

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    1. Je pense que le Deep State autant que l'UE ne sont pas indifférents au potentiel humain et productif ukrainien. L'Ukraine, même avec des voleurs à sa tête, est incontestablement un pays riche, et représente un cadeau potentiel pour l'avidité des Occidentaux.
      Dépecer l'ancien empire russe fait partie du grand jeu.
      Mais attention à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre!

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