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lundi 1 juin 2020

Les enfants du Donbass, ces héros à qui l'on a volé l'enfance au nom d'une étrange "démocratie"

Souce : Svetlana Kissileva, photographe


Le 1er juin est la journée internationale de l'enfance, cette période sacrée, puis fantasmée par les adultes, période de rêves, de possibles sans limites, de jeux et de rires, de pleurs et de douleurs aussi tragiques, consolés dans les bras d'une mère ou tus et qui font grandir. L'enfance, cette période de construction des identités, à l'abri d'une famille, qui protège, conduit, encadre, guide. Et la joie de la transgression, sans grands risques.  Une période sans véritable responsabilité, qui permet les erreurs - pour apprendre. Si cette enfance n'est pas celle de chacun déjà en temps de paix, elle n'est plus pour les enfants de la guerre, elle n'est pas. L'Ukraine post-Maïdan a volé l'enfance, pour produire au son des clairons "pro-européens" des orphelins, des déplacés, des êtres devenus adultes trop tôt, des regards qui n'ont plus peur pour l'avoir trop eu, des sourires tournés vers l'intérieur, un héroïsme au quotidien - presque inhumain. Et pourtant des enfants. Bonne fête à eux!


Ces années de guerre dans le Donbass, qui n'en finit pas, auront marqué toute une génération. En 2019, rien que selon les données officielles de l'armée ukrainienne, l'on comptait 240 enfants morts et 56 disparus. L'Unicef parle de 750 écoles touchées ou détruites et de traumatismes majeurs pour les enfants. Et l'on ne parle pas des millions de personnes réfugiées, en grande majorité en Russie. Si les "bonnes âmes" occidentales ne cessent d'appeler à la fin des combats, l'aide militaire apportée par les pays de l'OTAN, elle, ne tarit pas. L'opération UNIFIER menée par le Canada auprès de l'armée ukrainienne continue toujours (voir ici notre texte sur le soutien militaire apporté à l'armée ukrainienne par des pays de l'OTAN). 

Et pendant ce temps-là, l'on verse une larme convenue sur ces "pôvres enfants". Comme le rappelle avec justesse la représentation russe de l'OSCE, l'aide militaire apportée par les pays du clan atlantiste leur donne une part de responsabilité envers les victimes civiles dans le Donbass :


Les enfants, eux continuent envers et contre tout à vivre. Car la vie d'un être humain n'est pas que biologique. Ils vont à l'école, ils participent à des compétitions, ainsi ils répondent au quotidien à la menace qui pèse sur eux. Pour les russophones, vous pouvez regarder ce site, les Enfants du Donbass.

Ce matin, à Donetsk, des fleurs ont été déposées sur le monument de Kyrill Sidoriouk, qui a été élevé à la mémoire de ce petit garçon de 13 ans, mort dans le village de Boutkevitch le 29 août 2014 en protégeant de son corps sa petite soeur de 9 ans lors d'un bombardement de l'armée ukrainienne, lui offrant ainsi une deuxième naissance.


Ces enfants-héros sont beaucoup trop nombreux, l'époque oblige, les combats obligent. Obligent à grandir. Obligent à prendre sur soi des responsabilités qui ne sont pas son âge. Ne permet pas l'inconscience. En décembre 2019, ils furent décorés par les autorités de Donetsk. 



En 2015, la maison d'Anton Tarassov est bombardée par l'armée ukrainienne, sa petite soeur et ses parents sont bloqués par les décombres, il les sortira et sauvera. Anton veut devenir médecin pour sauver des vies. Ekaterina Moskalenko, gravement blessée lors du bombardement de sa maison par l'armée ukrainienne, elle va sauver des décombres ses deux grands-mères. A ce jour, elle n'a pas pu récupérer de ses blessures. Ekaterina veut devenir médecin militaire pour sauver des vies. A 13 ans, Sergueï Shemanaev est entré dans les rangs de la résistance, quand l'armée ukrainienne est entrée dans Ilovaïsk, pour défendre sa terre. Il a maintenant 18 ans et veut lier son avenir avec l'armée.

Un héroïsme au quotidien que ces enfants ne considèrent même pas comme de l'héroïsme, mais comme le plus élémentaire des devoirs. Une leçon pour les adultes. Pour ceux qui forment l'armée ukrainienne à lutter contre ces "terroristes". Pour ces militaires ukrainiens lancés dans une guerre fratricide qui détruit le pays. Et l'a remis entre les mains de curateurs étrangers pour mener un combat qui dépasse la population civile, mais qu'elle paie de son sang, de sa chair et de l'avenir de ses enfants.

Une bonne fête à ces enfants! 










1 commentaire:

  1. Pauvres gamins, pauvre Donbass, le pire c'est que j'ai l'impression que tout le monde s'en fout.

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