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mercredi 7 octobre 2020

Billet d'humeur covidée : les personnes âgées, premières cibles du nettoyage social


La manière dont nos sociétés, dites civilisées, traitent les personnes âgées, dans l'indifférence générale de populations recroquevillées sur elles-mêmes, maintenant en attente du jugement final covidé et avant trop occupées de leur nombril, a dépassé toutes les limites de l'acceptable. En Russie, le lien familial intergénérationnel et la tradition de prise en charge par les familles, qui ne refourguent pas les leur dans des maisons de retraites au premier signe de faiblesse, permet d'éviter le pire. Même si à Moscou, les plus de 65 ans sont la cible privilégiée de mesures qui ne peuvent revenir au confinement, mais qui doivent conduire de facto à un isolement social.

Cette société ne semble plus accepter les personnes âgées, rejeter une image qui fait peur. Nous sommes déjà, en général, trop occupés pour "perdre du temps" à les écouter, à leur parler, à en prendre soin. Trop occupés pour les considérer comme des êtres humains. Et dire que lorsque nous n'avions aucune défense, lorsque nous sommes arrivés comme un petit paquet de viande hurlant, ce sont ces mêmes personnes, qui nous ont choyé, protégé et guidé, qui nous ont fait grandir, qui nous ont permis d'exister. Si l'humanité d'une société se mesure à la manière dont elle prend soin de ses anciens, nous sommes dans une véritable ère de barbarie

La Russie n'en est pas à grillager les fenêtres pour que les proches, qui passent à proximité, puissent faire un signe de la main, la larme à l'oeil, un instant - pas trop long, avant de reprendre leurs affaires. Mais les vieux dérangent. Car ils sont vieux. Ils n'entrent manifestement pas dans le fantasme des sociétés jeunes, dynamiques, efficaces. Inhumaines. En plus, ils ont du recul, du vécu et peuvent sourire en coin de tant de prétention à sauver le monde d'un énième virus, eux qui ont sauvé le pays des invasions.

Après les délires de ce printemps à Moscou, où les familles ne devaient pas aller voir leurs proches, qui devaient s'adresser à des "volontaires" (eux, idéologiquement parfaitement sains) en cas de besoin pour les courses, apporter les traitements ou autres, après la mise à demeure sans droit de sortie, qui a eu le mérite d'achever les plus faibles, une poussée d'humanisme semble s'être emparée des dirigeants de Moscou : nos personnes âgées ont le droit de se promener (Ô merci!), les proches peuvent leur rendre visite (Trop aimable, votre Seigneurie!), mais eux non (Certes, il y a des limites à la grandeur d'âme ...). Donc, comme à part faire le tour du banc en bas de l'immeuble, ils n'ont besoin de rien, et manifestement pas de se rendre chez le médecin (puisqu'ils sont à domicile, ils n'attraperont pas de coronavirus, ils seront donc en bonne santé puisqu'aucune autre maladie grave n'existe), bref ils n'ont pas besoin de leur carte de métro. Qui est bloquée du 9 au 28 octobre par la Mairie de Moscou. Pour leur bien.

Précisons que, selon la législation russe, les personnes âgées ont droit à un accès gratuit aux moyens de transport. Donc, pour leur bien, Sobianine a décidé de leur retirer ce droit pour trois semaines. Pour leur bien.

Pour autant, ceux qui ont les moyens de se payer les transports, les taxis, un chauffeur ou une voiture, peuvent se déplacer sans problème. Et ceux qui sont considérés comme important peuvent même aller au travail. Ils se sacrifient pour le bien du pays ............ 

Bref, les personnes de plus de 65 ans qui occupent une certaine position et qui ont les moyens ne voient pas leur vie modifiée. Les autres ? Les autres, ce sont les autres. Ils n'ont ni les moyens, ni la position, quel intérêt d'y prêter attention. La pension de retraite moyenne à Moscou est de 19 500 roubles depuis le 1er janvier 2020, soit même pas 215 euros. Les retraités, qui ont travaillé toute leur vie et qui souvent continuent encore, ont bien les moyens de se débrouiller ...

Mais c'est pour leur bien. C'est parce que nous vivons dans une société hautement civilisée, avec un humanisme effréné, que nous prenons ces mesures. Que nous acceptons que ces mesures soient prises. Sans particulièrement réagir. Si le Covid n'existait pas, décidément, il faudrait vraiment l'inventer ...

5 commentaires:

  1. Ironie un peu cynique, mais par les temps qui courent la poésie prend des airs vert de gris. Merci à vous pour cet éclairage si cru de vérité. C'est au fond de nous-mêmes qu'un peu de soleil peut encore illuminer notre âme.

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  2. Le summum a été atteint en France avec le décret de Macron qui permit d’euthanasier de nombreuses personnes âgées insuffisantes respiratoires non liées au Covid19, décret passé à la trappe depuis : «...Le  décret 2020-360 daté du 28 mars par son article 12-3 autorise dans son chapitre II la délivrance de la spécialité Rivotril® injectable dans le cadre de COVID-19 pour la prise en charge palliative de dyspnée et de détresse respiratoire. Cette double infamie est inscrite dans les archives de la République française, elle est une preuve à charge contre l’exécutif...Mais il fait plus, il détourne l’usage d’un antiépileptique pour faciliter l’entrée de sujets en difficulté respiratoire dans un coma qui va entraîner la mort en inhibant les réflexes respiratoires. Il s’agit bien là d’une incitation au meurtre adressée au corps médical auquel est recommandé de ne pas transférer les personnes âgées en milieu hospitalier car l’accès en réanimation leur est interdit. La limite d’âge de cette euthanasie imposée administrativement a été déterminée de façon variable selon les moments et les régions en fonction de l’engorgement des services de réanimation. Le personnel de services de réanimation et des SAMU témoigne... » https://www.dedefensa.org/article/les-masques-de-monarc-1er

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  3. Quand je vois les mesures prises en Europe , elle sont toute prise en même temps, qui impose cette déferlante de restrictions sanitaires pour une grippe, qu'elle est le projet, combien touche les dirigeants pour faire le travail.

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  4. Le « grand reset » des Aliens
    Le 2 février 2222, tous les médias du monde annoncèrent à la population, dans toutes les langues, que des Aliens avaient pris le contrôle de la terre, forçant les autorités à leur faire allégeance sous peine d’anéantissement. On signala çà et là quelques politiciens corrompus retrouvés morts mystérieusement, ainsi que quelques journalistes, et l’affaire avait été entendue : les Aliens gèreraient la terre en plus de leurs planètes. Au reste, la presse ne tarissait pas d’éloges sur la manière dont la population était gérée dans leur galaxie : la perspective d’être gérés par eux ne pouvait que susciter l’approbation enthousiaste.
    Certes, il y avait une condition : pour assurer la sécurité, les nouveaux maîtres de la terre exigèrent que les terriens portent une sorte de casque, un cercle de métal interconnecté, avec caméra et micros tellement miniaturisés qu’ils en étaient invisibles à l’œil nu. Il fallait garder ce casque partout, sauf à la salle de bains ou au lit. Seuls les enfants en dessous de cinq ans en étaient exemptés. Grâce à ce dispositif, les Aliens pouvaient donc assurer la gestion rationnelle des terriens, pour leur plus grand bien : leurs déplacements, leurs rencontres, et même leur compte en banque. SUITE

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  5. SUITE :
    Les caméras ne suffisant pas toujours à assurer l’observation rigoureuse du port du casque et des interdictions (des voisins pouvant convenir de sortir ensemble de chez eux en le délaissant), les habitants de la terre étaient invités à s’épier les uns les autres et à se dénoncer, moyennant une récompense. Cependant, celle-ci était souvent inutile, car le civisme concitoyen le plus élémentaire enseigne que les récalcitrants qui mettent en péril le bien de tous doivent être punis. Au reste, les Aliens avertirent qu’ils puniraient de mort les récidivistes ainsi que leur famille et leurs voisins.
    Bientôt, sous le contrôle des Aliens et de leurs intelligences artificielles, chacun se vit attribuer un quota de nourriture à prendre quotidiennement, les magasins d’alimentation étant supprimés ; clairement, ceux-ci constituaient un luxe inutile et non rationnel pour la majorité, les assujettis, qui, auparavant, se nourrissent mal ‒ ils ne tenaient pas compte de l’avis des experts. Seule la caste supérieure, conservait l’accès aux magasins, devenus très rares. Avec la nourriture, un quota individuel de distractions était également distribué rationnellement, et il en allait de même pour les autres produits nécessaires à une vie heureuse.
    Nombre de terriens s’étonnaient de la disparition soudaine de certaines de leurs connaissances. Des rumeurs inquiétantes circulaient concernant l’endroit où étaient parqués les vieux, les handicapés et les enfants malades, mais il était difficile d’en savoir davantage à travers les seuls contacts par écran qu’ils étaient autorisés à avoir, les rencontres non professionnelles étant prohibées. Certains, que la terreur ne paralysait pas complètement, se demandaient même pourquoi les Aliens étaient invisibles, mais, en même temps, n’était-ce pas normal pour des extra-terrestres ? Ceux-ci pouvaient être partout sans se faire voir. En fait, ils inspiraient une grande terreur à la majorité.
    Après plusieurs années, les médias du pouvoir planétaire indiquèrent un jour, dans un petit communiqué, que le port du casque était désormais inutile, d’autres systèmes de surveillance plus sophistiqués ayant été trouvés. Et surtout, le communiqué indiquait qu’il était désormais interdit de parler des Aliens, qu’on n’en avait même jamais parlé, et qu’en fait il n’y en avait jamais eu ‒ les photos floues qui avaient été publiées étant de simples erreurs. Les habitants de la terre étaient invités à se réjouir du coup de génie de leurs dirigeants qui, ainsi, les avaient fait entrer dans une nouvelle normalité sécuritaire, en les délestant de leurs libertés, de leurs biens si encombrants et de leur vie personnelle si difficile à gérer. De la sorte, la terre, avec une humanité réduite en nombre, avait progressé d’un pas de géant vers le bonheur, spécialement celui de ceux qui assument la tâche si noble mais si ingrate d’assujettir les autres, de tout posséder et d’éliminer ceux qui ne méritent pas de vivre. Le « grand reset » a été accompli.
    Edgar Moritz

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