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vendredi 20 août 2021

Merkel à Moscou : une visite de sortie


Merkel est arrivée à Moscou pour discuter ce 20 août avec le Président russe, après une visite aux Etats-Unis, où elle a engagé l'Allemagne contre la Russie en soutien de l'Ukraine et aux intérêts américains sur la question du transit et de l'approvisionnement en gaz, et avant une visite en Ukraine, où elle doit participer à la Plateforme de Crimée, lancée par Zelensky contre les Accords de Minsk, pour établir le scénario du "retour" fantasmé en Occident de la Crimée en Ukraine. Dans ce contexte, aucune avancée réelle dans les relations entre les pays atlantistes et la Russie n'est possible, puisque les pays européens ne sont plus en mesure de défendre leurs propres intérêts.

La Chancelière allemande est arrivée à Moscou pour une dernière visite officielle, puisqu'elle doit céder les rênes du pouvoir cet automne. Pour autant, sa marge de manoeuvre est des plus serrées.

Etant sortante et sans garantie d'une continuité politique, elle n'est pas en position de force pour mener des discussions permettant le règlement des grandes questions internationales annoncées, qui sont la Biélorussie, l'Ukraine ou l'Afghanistan. De toute manière, l'Allemagne n'est pas un acteur autonome pour régler ces questions, elle est partie prenante du clan atlantiste.

En ce sens, lors de la visite de Merkel aux Etats-Unis, Biden a imposé un cadre géopolitique, qui va peser sur les relations russo-allemandes et après le départ de Merkel. Ainsi, sans broncher, elle a engagé son successeur à utiliser tous les moyens de pression contre la Russie, allant jusqu'aux sanctions, au sujet de Nord Stream 2, afin de continuer à alimenter à perte le transit ukrainien, maintenant ainsi des revenus à l'Ukraine sur le dos de la Russie et lui permettant de maintenir la pression sur les pays européens. Sans oublier qu'elle a engagé sous couvert de "diversification énergétique", l'Allemagne à acheter du gaz de schiste américain, plus cher, mais idéologiquement démocratique, à l'inverse évidente du gaz russe, naturel et moins cher ... mais russe.

Cette position déséquilibrée en faveur de l'Ukraine et des intérêts atlantistes est visible également dans l'enchaînement de la tournée de Merkel, qui sans s'éterniser en Russie, va repartir immédiatement pour être à la "Plateforme de Crimée", qui se tiendra le 23 août à Kiev, lors de laquelle les participants doivent établir le scénario de retour de la Crimée en Ukraine. Il est vrai que l'Occident n'a toujours pas digéré la Crimée, sa grande défaite des Révolutions de couleur et sa position à ce sujet est parfaitement irrationnel - voire hystérique.

Etrange visite finalement en Russie, lors de laquelle la Chancelière n'a rien à proposer, puisqu'elle ne peut défendre les intérêts ni de l'Allemagne, ni de l'Europe. Elle n'est que la porte-parole des intérêts atlantistes. Une sorte de mise en scène un peu triste. Et, c'est bien l'image de l'impasse de l'Europe aujourd'hui, qui discrédite sa diplomatie en niant l'intérêt national propre de ses Etats, désormais non-souverains.

10 commentaires:

  1. Sous la présidence de B. Obama Angela Merkel a fait un grand retournement de la veste en devenant critique envers la Russie et souvent même envers Vladimir Poutine.
    Il n'est pas impossible que B. Obama la fait chanter pour son passé Est Allemande ?
    Maintenant qu'elle n'a plus rien à perdre, politiquement parlant, elle est venu s'expliquer ?

    Les discussion d'aujourd'hui ont durées, tête à tête, plus de 3 heures !

    Histoire nous le dira, mais ce virage a détruit l'occasion pour elle de devenir une grande figure politique de l'Allemagne réunifiée. Elle est restée à l'ombre des USA et de leur vouloir, sans aucune indépendance.
    Elle n'est pas visionnaire mais son goût de pouvoir est devenu dominant et elle a vite choisie opportunisme.

    C'est sûr et certain que le monde politique allemande européenne et américains vont lui chanter des louanges. Mais une fois le rideau tombé elle sera vite oubliée.

    Une anecdote qui se raconte Moscou, depuis ce chantage d'Obama, V. Poutine, lors des visites de A. Merkel, le faisait poiroter parfois pendant plus de deux heures avant de se décider de la recevoir.

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  2. Allez Mamie, vite à la retraite 😉

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  3. Le bilan de la politique étrangère allemande peut se mesurer en additionnant la continuité des politiques entreprises sous les chanceliers Kohl, Schroeder et Merkel. Sous la direction de Merkel, l'Allemagne a confirmé sa stature de leadership européen ainsi que l'émergence d'une position géopolitique cohérente au centre de l'Europe et se démarquant sur certains dossiers de la ligne de l'UE. Le bilan Merkel montre clairement que Berlin entretient des relations plus fiables avec Moscou, Ankara et Pékin que l'UE ou Washington. C'est vraisemblablement aussi pour cette raison que Merkel a été sollicitée par Washington et Moscou avant la passation des pouvoirs à Berlin.
    Si une page se tourne pour Merkel, le monde continue de tourner. Biden et Poutine lui ont chacun exposé leurs orientations géopolitiques. La nouvelle coalition politique allemande pressentie aux résultats des élections d'automne doit déjà en tenir compte. Autrement dit, le prochain chancelier devra prendre un train en marche sans tout de suite se casser la figure. Cela arrangerait beaucoup de monde notamment dans le cadre des accords de Minsk-2 et leurs relations aux dossiers connexes...
    En retour, Merkel n'a certainement pas manqué de rappeler aux deux grands la participation croissante du lobby industriel allemand dans les grands projets économiques de l'espace eurasiatique. L'an dernier c'est sous sa direction que Heiko Maas (Ministre des Affaires étrangères) a rétorqué à la direction politique américaine que les décisions économiques européennes se prennent en Europe et pas à Washington (comprenons à Berlin dans le cas du NS-2).
    En outre, après quatre mandats à la chancellerie et sa connaissance des dossiers à caractère stratégique place cette grande dame parmi les personnalités politiques les mieux informées sur les perspectives des nouvelles stratégies à l'échelle mondiale. Son CV ne doit plus être démontré et son carnet d'adresse non plus. Si sa santé le permet, Merkel pourrait rester encore influente en occupant de nouvelles fonctions au sein d'une organisation internationale ou d'un puissant conseil d'administration.

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    1. @Alexander
      Votre commentaire c'est du copié-collé des "mérdias" officiels.
      Il vous faut sortir du cadre, oser avoir votre propre opinion.
      Après la chute de l'autre mur, avez vous compris que les vrais murs sont dans nos têtes ?
      Il fallait détruire le votre.

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    2. Драгиша, друг мой ! Vous faites erreur et vous vous trompez de cible. Commencez par relire mes commentaires sur ce site. Vous constaterez que nous n'avons pas la même grille de lecture sur les événements et avons un angle d'analyse différent mais pas nécessairement opposé. Желаю Вам хорошего чтения, без обид.

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  4. Après la conférence de presse, il est apparu que nos deux dirigeants ont passé trois heures juste pour discuter de l'Afghanistan et de Navalny. Cela me parait beaucoup pour des sujets relativement mineurs face aux intérêts fondamentaux de l'Allemagne et de la Russie. Je me demande si Poutine n'aurait pas fait une offre à la Miss Angela pour un poste de haut rang dans une grosse structure russe, d'autant plus qu'elle écrit et parle le russe. N'oublions pas que Frau Merkel a porté le projet Northstream II à bout de bras avec succès. N'oublions pas non plus que Gerhard Schroeder, ami de longue date de Vladimir Poutine , a été élu président du conseil d'administration du géant pétrolier russe semi-public Rosneft, un poste très politique et très bien rémunéré. Alors donc, je me demande si Frau Merkel ne serait pas en train de préparer une reconversion professionnelle...pour le pluis grand bonheur de Vladimir Poutine, que j'ai trouvé d'ailleurs un peu bouffi du visage et curieusement bedonnant pendant la conférence de presse. Serait-il légèrement souffrant ?

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  5. La politique de le la RFA, ah oui, l'Allemagne après annexion de la RDA (on n'en parle jamais de ça).

    14-18, soit WW1 puisque pour eux ça commence en 17, lamentable non ? Les anglais on joué et les américains ont gagnés
    39-45, soit WW2 pour les mêmes raisons... et exactement les mêmes résultats

    les 27 millions de mort en URSS, à la trappe ça aussi

    L'occupation de l'Allemagne par les troupes US, intéressant ?

    Leur politique énergétique, on casse tout puis on voit comment faire pour tout faire marcher, super, encore un 14-18 énergétique.

    Que reste t-il ? L'Euro, l'EU, vous savez le prix Nobel de la paix, pas une blague si si...
    Dettes infinis, misère et chômage, invasions et j'en passe.
    Super le bilan de l'Allemagne vous ne trouvez pas ?

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    1. Allons plus loin dans le décryptage de la dernière rencontre Merkel-Poutine. Ajoutons aussi à cela le changement de paradigme en cours et dans lequel la puissance de l'industrie allemande a joué un rôle important contre la politique étrangère des Etats-Unis notamment dans la construction des deux projets North Stream.
      Sur la situation conflictuelle avec la Russie depuis 2014, la Chambre de commerce germano-russe s'est attelée à vider toutes substances des sanctions successives imposées à la Russie par Washington et Bruxelles afin de permettre aux investisseurs et industries allemandes de poursuivre leurs activités en partenariat avec Moscou.
      Depuis le chancelier Kohl, Berlin s'échappe peu à peu de la construction européenne voulue par le monde anglo-saxon et devient un acteur principal au centre de l'Europe. Merkel a poursuivi cette politique.
      C'est aussi Merkel qui en 2008 au sommet de l'OTAN à Bucarest a bloqué (avec 11 autres pays européens) l'expansion de l'Alliance Atlantique vers l'est.
      On peut aussi s'interroger si à Bruxelles on comprendra que l'avenir de l'Europe ne peut être assuré que par un rapprochement avec la Russie. Autrement dit, la raison économique prendra-t-elle le pas sur la politique pure ?
      En décembre 2014 déjà, le ministre allemand des Affaires étrangères a souligné les dangers pour la sécurité en Europe liés à la déstabilisation économique de la Russie. Les acteurs économiques jouent donc un rôle de premier plan dans les questions de sécurité internationales.

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  6. La part de l'Union européenne dans la ruine de l'Ukraine.

    Il y a pourtant des faits qu'on ne peut assembler que dans l'incohérence. Les services de renseignement européens ne sont pas nuls au point d'ignorer la réalité du terrain en Ukraine depuis 2014 : l'influence des ukronazis et des oligarques sur le gouvernement, les bombardements continus sur le Donbass en se servant des banlieues comme bouclier, les manœuvres dilatoires au Groupe de contact tripartite pour le règlement pacifique du conflit, le non-respect par Kiev de son propre engagement des Accords de Minsk II, etc. etc.

    Angela Merkel qui est physicienne de formation ne peut manquer de rationalité à ce point. Alors à quel jeu joue-t-elle depuis qu'elle a engagé l'Allemagne dans le format Normandie ? A-t-elle les mains liées par les États-Unis pour ne rien faire en regardant l'Ukraine s'enfoncer dans la ruine ou si l'UE est à ce point dysfonctionnelle ? Bien sûr, « elle n'est pas en position de force pour mener des discussions permettant le règlement des grandes questions internationales », mais qu'est-ce qui lui interdit de parler ouvertement de l'état de l'UE alors que son intégrité est menacée ?

    L'Allemagne est pourtant l'État qui compte dans l'UE et Mme Merkel ne peut sortir de scène simplement en claudiquant comme un canard boiteux sans s'adresser à l'Europe pour faire le point sur son évolution. Chose certaine, elle n'est pas idiote, alors on peut se poser la question à savoir si elle ment effrontément ou si on lui interdit d'agir comme elle l'entend. Mais qui est donc Angela Merkel pour se réfugier ainsi dans le silence, en ménageant la chèvre et le chou, pour arriver à ne rien faire du tout ?

    Après son départ, certains observateurs la voient se joindre à la très prospère Fondation Obama qui sait encore faire rêver ceux qui ont cru aux promesses de campagne électorale : « I'm asking you to believe. Not in my ability to create change but in yours. » — Président Barack Obama

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    Bellefontaine

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  7. Au cours de son histoire, l'Allemagne (ou du moins sa partie orientale) n'a pas toujours été hostile à la Russie. Jusqu'au 19ème siècle, le royaume de Prusse était tourné vers l'Est, assimilant lentement des populations baltes et surtout slaves (eh oui!). C'est ensuite que les problèmes ont commencé quand la Prusse s'est laissée entraîner par le nationalisme allemand. Pour ceux que çà intéresse, je recommande l'ouvrage de Michel Kerautret "Histoire de la Prusse", même si je ne partage pas sa conclusion : cette histoire singulière n'appartient pas qu'aux musées.

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