Publications

lundi 8 janvier 2024

L'OTAN et l'UE préparent ouvertement les pays européens à une guerre contre la Russie


Le vice-président du Conseil des ministres et ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajiani, vient d'appeler à la création d'une "armée européenne". Il n'est ni le premier, ni le dernier, mais désormais sur fond de guerre globaliste contre la Russie, ces appels prennent une tout autre dimension. Il rejoint en cela les responsables de l'OTAN, qui dès novembre 2022 appellent à faciliter la circulation des forces militaires - anglo-saxonnes - sur nos territoires, dans ce qu'ils appellent un "Schengen militaire". Ces élites sont en guerre contre la Russie, elles l'affirment par ailleurs, et veulent transformer les pays européens en champ de manoeuvre, avant d'en faire des champs de bataille.

Dans une interview à la Stampa, Antonio Tajiani vient d'appeler à la création d'une armée européenne. Selon lui :

"Si nous voulons être porteurs de la paix dans le monde, nous avons besoin d'une armée européenne. C'est une condition préalable fondamentale à une politique étrangère européenne efficace. Dans un monde avec des acteurs puissants comme les États-Unis, la Chine, l'Inde, la Russie, avec des crises allant du Moyen-Orient à la région Indo-Pacifique, les citoyens italiens, allemands, français ou slovènes ne peuvent protéger que ce qui existe déjà, et c'est ce qu'on appelle l'Union européenne. Par conséquent, la défense et l'armée commune doivent devenir un fait concret. Et il est impossible de retarder cela", a déclaré le ministre.

Il a souligné que la création d'une armée devrait rendre l'UE prête "au maintien de la paix, à la surveillance et à la dissuasion", "unir les efforts rapidement et clairement", dépenser "les moyens mieux et ensemble".

Ainsi, le vieux serpent de mer de la mythique armée européenne refait doucement surface, à un moment, qui n'est pas choisi au hasard. Rappelons tout d'abord, qu'une armée européenne est impossible, tant qu'il existe des Etats au sein de l'UE et tant que l'UE n'est pas devenue elle-même un Etat. Il ne peut y avoir qu'une alliance militaire, la constitution d'une force militaire commune, qui sera constituée et financée par les Etats-membres, sur leurs propres ressources (et financières, et humaines) et qui sera dirigée par des représentants de certains pays de l'UE. Il s'agit donc bien d'une mesure d'affaiblissement des armées nationales.

L'argument avancé selon lequel, cela doit permettre aux pays européens d'avoir plus de poids face aux grands acteurs est également un mensonge éhonté. Bien au contraire, il s'agit d'ouvrir grandes les portes aux armées américaines sur le sol européen (ce que nous voyons en Finlande), sous couvert de mobilité des forces de l'OTAN. Car cette "armée européenne", dont parle Tajiani, ressemble à s'y méprendre au "Schengen militaire", appelé de ses voeux par Alexander Sollfrank fin novembre 2022, lieutenant général de l'armée allemande, chef du commandement conjoint de soutien et d'habilitation de l'OTAN justement depuis 2022. L'histoire se répète, elle change simplement d'habits.

Selon lui, ce qu'il reste des frontières en Europe dérange le déplacement des armées de l'OTAN dans le cadre de leur guerre avec la Russie. A aucun moment, il n'est évidemment question de la souveraineté des pays européens, de la sécurité des pays européens, ni du renforcement de leur autonomie face aux Etats-Unis. Il ne s'agit que du renforcement de leur utilisation pour cette guerre atlantiste menée contre la Russie. Pour cela, le chef de la logistique de l'OTAN veut mettre en place un espace de libre-circulation militaire, afin de se préparer à une guerre avec la Russie.

"Le lieutenant-général a aussi expliqué que le transport de munitions à travers les frontières européennes nécessite souvent des permis spéciaux, tandis que les transports importants de troupes ou d'équipements peuvent nécessiter un préavis. Pour pallier à ce genre de problème, Alexander Sollfrank a proposé une solution pour le moins radicale : créer une zone Schengen militaire. (...) «Nous ne disposons pas d'une capacité de transport ou d'une infrastructure suffisante pour permettre le déplacement rapide des forces de l'OTAN à travers l'Europe. (...)"

Il s'agit bien de la volonté de l'OTAN de transformer le continent européen en champ de manoeuvre, sans avoir à s'encombrer des considérations nationales. Ces considérations nationales sont anachroniques dans un monde globalisé, où les forces américaines, ci-dessous dénommées comme "arrivant de l'Atlantique", doivent pouvoir circuler librement sur le territoire qu'elles occupent, pardon libèrent :

Si des renforts lourds arrivaient de l'Atlantique et devaient se déplacer rapidement vers l'est, les obstacles incluraient un manque de capacité ferroviaire, des routes trop étroites et trop raides, des informations insuffisantes sur les routes et les ponts, un écartement ferroviaire mal aligné et une bureaucratie paralysante, a déclaré Ben Hodges, un lieutenant général à la retraite qui a commandé l'armée américaine en Europe jusqu'en 2017 et qui milite depuis de nombreuses années pour de meilleures infrastructures.

C'est exactement ce que soutient in fine le ministre italien des Affaires étrangères en relançant le débat d'une pseudo-armée européenne. Et l'UE y travaille déjà de pied ferme, en allouant des fonds pour renforcer les infrastructures à double emploi, civil et militaire :

Bruxelles a alloué 1,6 milliard d'euros (1,67 milliard de dollars) à des projets de mobilité militaire dans le bloc pour la période 2021-2027, dans le cadre d'un budget plus large de 33,7 milliards d'euros, connu sous le nom de mécanisme pour l'interconnexion en Europe, destiné à soutenir des projets d'infrastructures clés. Le projet de mobilité militaire est coordonné par les Pays-Bas.

Les Pays-Bas jugeant cela insuffisant, la Commission européenne a annoncé un nouveau plan, plus adapté à la situation :

En réponse, un porte-parole de la Commission européenne a déclaré à Reuters qu’un nouveau plan de mobilité militaire présenté en novembre « aidera les forces armées européennes à répondre mieux, plus rapidement et à une échelle suffisante » aux crises aux frontières extérieures de l’UE.

« Nous avons réalisé des progrès importants au cours des derniers mois, mais reconnaissons que des goulots d'étranglement subsistent », a déclaré le chef de la politique étrangère de l'UE, Josep Borrell. 

Sous pression de l'OTAN et de l'UE, les pays européens sont ainsi sommés de se soumettre à l'impératif guerrier atlantiste et de se préparer à une guerre avec la Russie. C'est manifestement pour cela qu'il leur est fondamental de gagner du temps en Ukraine actuellement, car ils ne sont pas encore prêts du point de vue logistique et la volonté politique est bien loin d'être ferme. Or, comme le souligne l'ancien commandant des forces armées américaines en Europe jusqu'en 2017 (oui, en Europe), le lieutenant général Ben Hodges : 

« on nous a rappelé que la guerre est un test de volonté et un test de logistique »

Ils y travaillent fermement. Mais après cinquante années de désétatisation et d'émasculation de la société, le pari ne pourra être gagné qu'avec un virage totalitaire, mettant la société en état de choc et une prise en main totale des organes de gouvernance nationaux. Cela nous promet de beaux jours ...

 

12 commentaires:

  1. Le pouvoir de l'oligarchie américaine repose sur deux piliers. Un pilier financier, avec la domination du dollar dans les "relations" économiques internationales, et un pilier militaire qui est mis en oeuvre lorsque le pouvoir financier risque d'être mis en échec.
    Au fur et à mesure que la dédollarisation se développera, inexorablement, l'armée américaine montera en puissance. C'est inévitable car l'on n'a jamais vu dans l'histoire un empire s'effacer de lui-même.
    Une militarisation de l'UE sous la botte des USA parait donc inévitable, sauf si des peuples européens parvenaient à quitter le traité de l'UE.

    RépondreSupprimer
  2. Ces préparatifs militaires en Europe atlantiste ne visent pas que la Russie. Mais également la Chine, l'Inde, l'Iran, l'Algérie, etc. tous les pays qui refusent la domination américaine.

    RépondreSupprimer
  3. Oui, vous avez raison, enfin ils se réveillent. Un peu tard, vue que ça fait plus de 2 ans que la Russie a lancé son ultimatum à OTAN: "Собирайте манатки и идите вон" signifiant "dégagez derrière la ligne de 1997".

    RépondreSupprimer
  4. L'armée est un outil pour asservir une hégémonie coloniale. De nombreux pays européens ont eu des empires qu'ils ont du abandonner sous la pression des populations autochtones qui voulaient accéder à l'indépendance. Cette armée s'inspirera du modèle américain : multiplier les bases militaires pour protéger les intérêts de leurs entreprises économiques; Il y a plus de 840 bases US sur la planète. Certain pays comme l'Irak souhaite que l'hégémon US dégage. Dés que cette armée sera prête, l'OTAN pourra être dissous car les USA ont passé des accords bilatéraux de défense avec de nombreux états en Europe ce qui leur permet d'être présent (exemples : Grèce, Suède, etc...)

    RépondreSupprimer
  5. Ce n'est pas pour rien que la CIA analyse tous les paiements internationaux effectués en dollars. On se souvient de l'amende de 8 milliards infligée à la BNP !
    Mais Wall-Street, le Dollar, la Banque Mondiale, le FMI n'auront plus leur rôle de grand policier lorsque 80% des achats de pétrole seront payés en devises indiennes, chinoises, ou russes. C'est pour demain...
    ( Rappelons que la Russie est le premier fournisseur mondial de matières premières, ce qui est par ailleurs, aussi, hélas, la cause de la guerre que lui fait New York.).
    Les financements à long terme mondiaux qui devaient toujours passer par le dollar n’ont doréanavant plus aucune raison de le faire. Ces organisations internationales débaucheront donc faute de clients, et elles embaucheront des diplomates spécialisés dans les relations bilatérales pour remplacer leurs "accords" internationaux globaux par des traités bilatéraux. Elles tenteront car, en principe, les fameux BRICS devraient se passer d'elles. Il va y avoir du sport...

    La France est malheureusement très mal partie. Comme la quasi totalité des pays européens, nous n'avons pas de matières premières à vendre comme la Russie, ni de main d'oeuvre industrieuse comme l'Inde et la Chine nous permettant d'acheter des matières premières. Et, les dollars allant se raréfier, les euros subiront la même cure d'amaigrissement et par conséquent notre dette extérieure ne pourra plus être financée. Cela va coincer...
    C’est bien entendu le moment qu’a choisi l'Elysée pour éliminer le Quay d'Orsay avec nos diplomates spécialisés dans ces négociations bilatérales. Sans nos diplomates, pas de pétrole ni de gaz pour Total, ni d'uranium pour EDF. D'une part Macron veut que le travail de négociation soit confié à Bruxelles. D'autre part il n'ignore pas que New York remplacera la diplomacie européenne, inexistante actuellement, par la guerre. Les USA n'ont jamais pratiqué la diplomacie, seulement la corruption et la contrainte, puis si besoin la guerre. C'est ce qui nous attend si on laisse faire la tyrannie : les Français deviendront demain les Ukrainiens d'aujourd'hui, mais face à de nombreux pays, pas uniquement face à la Russie.

    Tout cela m'amène à penser que New York veut plus que jamais, par tous les moyens, anéantir le pouvoir de Moscou pour se saisir des richesses immenses de la Russie. Vous avez raison, il y a sûrement la course dans les bureaux de l'OTAN et de l'UE pour installer une dictature totale sur les pays européens ( En France, des décrets récents permettent de requisitionner les hommes et les matériels pour la guerre. )
    Et les peuples européens dans tout ça, ils ne voient pas qu'ils vont à l'abattoir ?


    RépondreSupprimer
  6. 1 - La Russie peut encore profiter du temps qui lui reste, avant que les USA puissent envoyer à Kiev des troupes venues d'Europe, pour écraser les Ukro-nazis.
    2 - Cette vraie victoire militaire, totale, sur le proxy américain, qui résiste plutôt bien face à la 2ème armée du monde, conforterait les autres BRICS pour empêcher les USA d'attaquer la Russie.

    RépondreSupprimer
  7. Antonio Tajiani pourrait bien être le véritable chef du Conseil des ministres de l'Italie. On comprend mieux que la petite tête à claques qui a été vendue aux Italiens soutient les plans de l'UE, lorsqu'on lit la biographie du vice-pdt du Conseil : député européen, président du "parlement" européen, commissaire européen, soit 30 années passées aux ordre du monstre atlantiste à deux têtes, Bruxelles et Strasbourg.

    Lorsque les Alsaciens auront retrouvé leurs cojones, ils expulseront les squatteurs de ce faux parlement et ils y installeront le gouvernement d'Alsace-Lorraine, montrant l'exemple à tous les peuples européens. Après tout, si on veut se débarasser de l'UE, il faut reprendre le pouvoir dans les régions.

    RépondreSupprimer
  8. Le plus grand danger réside dans la mentalité coloniale des dirigeants européens. Leur suffisance, leur incompétence, le mépris qu'ils ont des autres peuples et nations, mais surtout leur inculture abyssale de l'Histoire et des sociétés humaines les empêche de comprendre que leur manière de penser et d'agir, le bluff, le mensonge ne sont pas l'apanages de tous: cela les perdra. Si les occidentaux sont des hystériques et des provocateurs, il n'en n'est pas de même d'autres cultures et nations. Pour ce qui concerne la Russie, le langage est clair: tout sera fait pour défendre le pays (les douaniers connaissent les frontières, pas les missiles: les Européens rigolent, nourris de leur arrogance et de leur insolence, quand les Russes ne bluffent pas, et la patience n'est pas un signe de faiblesse, mais d’intelligence). Il est souhaitable que les dirigeants européens se réveillent, et entendent enfin ce qu'on leur dit: le bon sens veut que l'on écoute attentivement son adversaire (la Russie dans leur cas), afin de mieux le situer et l’appréhender. Mais les dirigeants occidentaux sont trop vaniteux pour ce faire. Leur complexe de supériorité risque de les rendre définitivement sourds (ce qu'ils sont déjà) aux évidences, risque pour les peuples d'Europe d'avoir de très mauvaises surprises. La montre joue contre l'occident, qui le sait. Conduit par la précipitation, il risque de faire des bêtises, comme ce fut le cas en 1914 et en 1940. Mais le petit monde occidental n'en réchappera pas, honni qu'il est par le monde presque entier. Comme le disait Medvedev, parlant de souffrances inévitables le moment venu, si ce moment devait venir: certains pourraient regretter d'être toujours en vie.
    Mais comme le dicton le dit: la Russie ne commence pas les guerres, elle les termine. C'est le seul salut pour l'Humanité.

    RépondreSupprimer
  9. 02 : 28 Si ce n'était pas pour gagner cette guerre, alors il ne fallait pas commencer l'Opération militaire spéciale.

    RépondreSupprimer
  10. Je lis beaucoup des billets, écoute des émissions sur la Géopolitique et l’Économie.

    Beaucoup de signaux sont mauvais et je pense que l’Europe n’a pas les moyens d’avoir une Armée.

    « Didier Darcet » : Il y a eu un krakh en 2023 sur la base des chiffres que j’ai pu produire mais il est invisible. La seule explication que je vois c’est qu’il a touché le service publique.
    « Scott Ritter » : L’Armée Américaine a un déficit de 60.000 marines. C’est compliqué de recruter. L’OTAN arrive a peine à protéger les pays baltes. La Finlande dans l’OTAN c’est du delire, ca va couter tres cher au contribuable Finlandais pour une protection nulle. L’Armée Russe est la plus performante au monde actuellement avec la Turquie.
    « Scott Ritter » : Utiliser plusieurs missiles de l’USS à 1 million pieces pour detruire des drones à 15k-30k$, ca signifie que le rapport économique est en faveur des drones. L’armée américaine coûte maintenant trop cher (il faut tout entretenir) pour quel benefice. War is buisiness, ce n’est plus viable à vendre non plus.
    « Charles Gaves » : Tout indique que nous approchons concrètement la limite de la dette Américaine, elle devient insoutenable. L’administration Biden semble vouloir accepter l’idée que Trump sera au pouvoir en 2024 et pour cela il vont laisser une situation économique tellement pourrie que cela mettra Trump dans une situation ingérable.

    RépondreSupprimer
  11. Attention à Charles Gave, c'est un Sayanim. Il a bâtit toute sa fortune en plaçant en Chine les dollars des Rothschild, et maintenant il revient chez nous se poser en défenseur de la Liberté. Il est une imposture. Go home Charly !

    RépondreSupprimer
  12. Le journaliste américano mexicain Gonzalo Lira vient d'être assassiné en Ukraine par refus de soins médicaux dans sa cellule, et le journaliste anglais Graham Philips débouté de son recours contre le gouvernement anglais ( au moins il est libre au Donbass ) : le monstre globaliste attaquent les journalistes qui dénoncent cette guerre faite à la Russie par l'Occident.

    RépondreSupprimer

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.