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lundi 30 avril 2012

Medvedev fait serment d'allégeance à Edinaya Rossiya

D. Medvedev entre officiellement dans Edinaya Rossiya, parti qu'il est censé diriger. Pourtant la question se pose de savoir qui dirige qui ...
Lors de son entrée en fonction, Medvedev se présentait alors comme un grand libéral, jouant le rôle du gentil pour l'étranger à l'inverse du méchant conservateur Poutine. Mais nécessité faisant loi, il déclare devant les membres du Parti, que en fait, il n'a jamais été libéral ... mais toujours conservateur (dans son âme peut être).
Lui qui critiquait il y a encore quelques mois le fonctionnement du parti Edinaya Rossiya, notamment en période électorale et le recours systématique aux "ressources administratives" pour soutenir leurs candidats, rappelant que ces pratiques discréditaient le Parti, aujourd'hui se gargarise des presques 50% obtenus et ne comprend plus en quoi il est possible d'affirmer la faiblesse de ce grand parti.
Lui qui soutenait - au moins en paroles - la nécessité d'une rotation au pouvoir, le poids nécessaire de l'opposition, affirme que Poutine et lui-même sont là pour longtemps, donc détendez-vous bon peuple ... et faites avec. D'un autre côté, il est vrai que la faiblesse intellectuelle de l'opposition actuelle et un certain manque de volonté lui facilitent la tâche.
S'il ne s'agissait que d'une preuve de plus de son absence de personnalité, de son absence de convictions politiques, ce ne serait pas grave, ces individus existent dans tous les systèmes politiques et apparaissent quand des marionnettes sont nécessaires pour ne pas gêner le vrai décideur.
Mais le problème est ailleurs. Et le danger est réel.
Sa faiblesse de caractère entraîne la faiblesse de la fonction qu'il occupe. En tant que Président, il a rendu caricaturaux les grands discours libéraux sans conséquences politiques réelles, les grands textes de lois non suivis d'application. En tant que Premier ministre, il va permettre la domination sans contrepoids du Président. Mais en fait, ce qu'il a le mieux réalisé est la destruction du système constitutionnel russe. Par son absence de personnalité, il a réussi à renforcer la personnalisation du pouvoir ... indépendemment de la fonction occupée. Ce qui met à bat tout le schéma constitutionnel de répartition des compétences et de logique des rôles respectifs.
Et cette faiblesse endémique fragilise l'Etat en tant qu'institution, ce qui est particulièrement grave. L'Etat comme structure a besoin d'une stabilité organisationnelle pour être efficace. Or, en l'occurence, la perturbation des mécanismes constitutionnels fragilise l'organisation institutionnelle, rendant son côté fictif trop présent à l'esprit de chacun. Ce n'est plus alors l'Etat qui est chargé de la gestion d'un territoire, de la protection d'un peuple, mais un groupe d'individus organisé dans une forme étatique qui en a pris la charge.
Le présidence Medvedev sera vraiment inoubliable!

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