Voir : http://echo.msk.ru/blog/echomsk/935992-echo/
http://www.bbc.co.uk/russian/russia/2012/10/121001_medvedev_facebook_meeting.shtml
http://www.bbc.co.uk/russian/russia/2012/10/121001_medvedev_facebook_meeting.shtml
Hier, Medvedev a rencontré - officiellement - le fondateur et dirigeant de Facebook, Mark Zuckerberg. Facebook n'est pas aussi développé en Russie que d'autres réseaux sociaux russes comme Odnoklasniki ou vkontacte, qui ont trois fois plus d'audience. Zuckerberg a donc réalisé une excellente opération de comm et un investissement sur l'avenir.
Selon certains analystes, il serait venu en Russie débaucher de bon programmeurs russes, opération qui ressemblerait à celle opérée par Microsoft en 1998 et la rencontre avec Medvedev légitimerait l'évacuation de cerveaux vers les Etats Unis. Quel est l'intérêt de la Russie en cela, certainement l'ancien président et actuel premier ministre doit avoir son idée, mais elle doit être assez difficile à formuler.
En tout cas l'énorme coup de pub réalisé, avec l'appui du pouvoir, est surprenant. Hier soir, en plus de la rencontre médiatisée avec le premier ministre, M. Zuckerberg était invité d'honneur sur le plateau du "21h" de Pervyi Kanal, ensuite en grande discussion à 23h30 avec Urgand dans son grand show du soir, faisant suite à des invités très politiquement marqué ces derniers temps (Prokhorov, Tchubaïs).
Dans l'ensemble, on assite à une sorte de crise politique existencielle. Dans le contexte du départ de l'USAID, de radio Liberté, des projets de lois sur le régime des ONG financées de l'étranger, de la trahison d'Etat, des rapports démontrant le rôle des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter dans - sinon la provocation - au moins l'organisation des mouvements radicaux de contestation du pouvoir dans les dernières révolutions, que vient faire la rencontre de Medvedev et Zuckerberg? Pourquoi un tel soutien médiatique? C'est illogique dans une lecture linéaire de la politique russe.
Cela ne pourrait prendre un sens que dans le cas d'une lecture conflictuelle de la politique russe. Autrement dit, dans le cas de la reconnaissance de deux clans qui se radicalisent et commencent à se combattre. Le problème est que ces clans ne correspondent pas à des partis politiques différents qui pourraient se concurrencer lors des tournois électoraux. La carte politique ne correspond plus à la carte partisane. Et là réside le plus grand danger pour la stabilité de l'Etat en Russie. Car le combat politique est inévitable, mais il est caché et ne se révèle que lors de l'effondrement du mirage qui l'entoure.
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