Trois députés du parti Edinaya Rossiya quittent volontairement la Douma et les médias s'emballent. Il est vrai que c'est une première. Que cela signifie-t-il?
V. Pekhtine, à la tête du Comité d'éthique, fait une grande déclaration sur les implications de l'éthique professionnelle, après qu'un blogger lui ait trouvé des biens immobiliers à Miami pour un montant supérieur à 1 milliard de dollars, non déclarés bien sûr ... puisqu'ils appartenaient à son fils. Mais la signature sur les actes de propriété ressemble beaucoup à la sienne. Sans parler des biens de sa femme, également oubliés. Sans parler de terrains à Saint Pétersbourg, qui refont étrangement surface. Bref, il quitte le parti la tête haute, pour que ces affaires ne salissent pas l'image du bien commun... et part vers les Etats Unis ... chercher des preuves de son innocence.
Dans la foulée, le nouveau député/milliardaire/homme d'affaires A. Lomakine rend également son mandat. Il faut dire que son absence dans l'émiscicle ne se fera pas trop remarqué, il n'était pas célèbre pour son activité parlementaire. Mais plutôt pour sa fortune, qui, selon le journal Forbes, s'élève à 1,2 milliards de dollars. Bref, il retourne aux affaires. Exemple suivi par V. Tolstopiatov, séduit par une place dans une filiale de Gazprom.
Pour tous, le signal du nettoyage a été donné par le Kremlin, ce que confirme l'Administration présidentielle: pas de place pour les hommes d'affaires à la Douma, à chacun son travail.
Certains y voient la fin du parti Edinaya Rossiya, tel que nous le connaissons actuellement. Il pourrait se faire en partie phagocyter par le Front national de Poutine et, ainsi, les deux axes contradictoires pourraient enfin faire sission.
Mais d'autres ont encore plus peur d'une dissolution anticipée de la Douma, surtout que les démissions risquent de se poursuivre. Si le projet de loi interdisant aux députés d'avoir des comptes bancaires à l'étrangers et les obligeant à déclarer leurs biens immobiliers et, surtout, à justifier de la provenance des fonds utilisés pour les acquérir est adopté, le travail de député risque de ne plus être aussi attractif. Ce qui serait plutôt une bonne chose.
Pour d'autres, les règles du jeu sont en train de changer. Alors que les députés russes avaient la furieuse tendance de s'accrocher à leur mandat jusqu'au boût (l'arrestation), certains affirment qu'ils commencent à suivre l'exemple européen, selon lequel un simple scandale est suffisant pour amener les hommes politiques à rendre leur mandat.
A suivre ...
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