Quelques titres relevés dans la presse : « Argent sale sur la mer
Noire » (L’Express), « Sotchi : les jeux de l’angoisse (The Wall
Street Journal), « Droits des homosexuels : qui boycottera les Jeux de Sotchi ? »
(Libération).
Certes, le président russe s’est engagé à fond dans « ses » JO.
Il ne faut cependant pas ignorer que d’après les sondages, les Russes sont
majoritairement favorables à la tenue des JO en Russie, bénéfiques pour l’image
de leur pays à l’étranger ainsi qu’en
termes d’infrastructures nouvelles.
C’est également la possibilité de dépasser le sentiment d’humiliation lié
au boycott des jeux olympiques d’été à Moscou en 1980 suite à l’invasion
soviétique de l’Afghanistan.
Sotchi n’est donc pas les jeux d’un seul homme mais bien de tout un peuple.
Sotchi, les jeux les plus chers de toute l’histoire olympique (36 milliards
d’euros) sur fond de corruption, de dégradations écologiques, d’expropriation
et de conditions de travail déplorables sur les chantiers.
Loin de moi l’idée de balayer d’un revers de la main toutes ses critiques.
Mais, il ne faut tout de même pas oublier que Sotchi est tombée dans
l’oubli après la chute de l’URSS. Les infrastructures étaient vieillissantes.
Les JO ont donc été l’occasion de développer la région, de rénover les
installations sur la mer Noire et de développer le tourisme dans le secteur des
sports d’hiver sans omettre à côté des réalisations olympiques, la construction
d’une autoroute, d’une nouvelle ligne de chemin de fer, d’un nouvel aéroport
national, d’un port commercial, de centrales électriques, …
Le choix géographique de Sotchi situé au pied du Caucase jouxtant le berceau
du terrorisme islamiste russe à de quoi
surprendre face à la menace d’attentat.
2014, c’est aussi le 150ème anniversaire de la victoire russe
qui mit fin à la Circassie indépendante dont Sotchi fut la dernière capitale.
Donc du point de vue des enjeux de politique intérieure c’est une
opportunité pour Vladimir Poutine de réaffirmer que la Russie est un Etat
multiethnique, multiculturel et multiconfessionnel. En d’autres mots, c’est un
signal ferme à l’adresse des nationalistes, séparatistes de tous bords :
la puissance russe se veut partout maîtresse chez elle !
Certains dirigeants occidentaux (Barack Obama, Viviane Reding, Angela
Merkel et Joachim Gauck, François Hollande, David, Cameron, …) au gré de leurs
intérêts liés à leur image, ont choisi de ne pas se rendre à l’ouverture des JO
de Sotchi, pour afficher notamment leur désaccord vis-à-vis de la loi
« anti-gay ».
Il est à noter que traditionnellement, il y a moins de dirigeants présents
aux olympiades d’hiver que celles d’été.
Ceci dit, il n’y a eu aucun boycott
d’Etat à part le Turkménistan mais ce dernier n’a plus jamais participé à aucuns
jeux olympiques d’hiver depuis son indépendance.
Face à une telle attitude, il faut remarquer que les JO ne concerne pas les
seuls Occidentaux mais bien les dirigeants du monde entier et de souligner
l’importance de ce type d’événement en termes de « soft power ».
L’objectif de Vladimir Poutine est de montrer que la Russie est un
partenaire commercial et politique fort sur l’échiquier international.
Dès lors l’absence de quelques dirigeants occidentaux est relativisée par
les Russes.
Dans tous les cas, les jeux ont été accordés à la Russie, tout est prêt, y
compris les athlètes. Il est tout simplement trop tard, parler de boycott n’a
plus de sens.
Pour éviter à l’avenir, toutes sortes de polémiques préjudiciables à
l’image d’un pays, la question fondamentale à se poser serait : quel pays
peut-être jugé digne d’organiser les jeux ? On entre alors dans une
question de normes : qui écrit les normes ? Comment faire pour que
cela semble honnête et non une forme de néo-colonialisme idéologique ?
Bref, tout un programme …
Articles de référence sur ce sujet :
L’Express : http://www.levif.be/info/actualite/international/sotchi-2014-argent-sale-sur-la-mer-noire/article-4000517669791.htm
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