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lundi 17 février 2014

Quand le business détourne la politique

Voir: http://izvestia.ru/news/565930

Chacun se prépare aux élections de l'assemblée locale de Moscou. Le parti de Prokhorov, Grajdanskaya Platforma est, pour sa part, prêt à lancer la candidature du vice-président de la Sberbank à Moscou, Denis Konstantinov.
 
L'intérêt réside dans l'explication du choix du parti au nom duquel ce candidat novice veut se présenter et les raisons politico-économiques qui peuvent le pousser à entrer en politique. Les deux aspects étant liés.
 
Tout d'abord sur le choix du parti. Il est plus facile d'entrer à Grajdanskaya Platforma qu'à Edinaya Rossiya, car ils sont moins regardant sur le potentiel électoral du candidat. Autrement dit, peu importe le parti, l'essentiel est de participer et de pouvoir être élu. Il ne s'agit donc pas d'idéologie, pas de politique. Puisque normalement, le parti de Prokhorov est dans l'opposition. Donc hésiter entre le parti du pouvoir et un parti d'opposition montre la largesse de vues politiques de M. Konstantinov, mais également l'absence d'ambition politique du parti qui l'accueil. On soulignera également que dans son équipe de campage, on retrouve Nonna Kagramanian, de l'administration présidentielle.
 
Le lancement de cette candidature, dit-on, peut être le fait propre de D. Konstantinov, mais il y a de fortes chances que ce soit la décision de H. Gref, qui dirige la Sberbank. Soit celui-ci à des projets à Moscou et il serait bon d'avoir un homme dans la place, soit, de toute manière, infiltrer l'assemblée locale de la ville de Moscou ne peut que servir les intérêts de la Sberbank. Bref, appelons un chat un chat, c'est du lobbying. Mais qui utilise les élections, donc les détourne. Car le député n'est pas élu au nom de la Sberbank, mais pour représenter la population de l'arrondissement qui a voté pour lui.
 
Ce mélange entre le business et la politique est le meilleur moyen de détruire les institutions représentatives, qui sont à la source de la légitimité des organes d'Etat, donc de l'Etat lui-même. Une plus grande restriction du droit à être élu serait la bien venue, même si, pour cela, il est nécessaire de lancer une réelle réflexion sur la place respective du business et du politique. Tout n'est pas politique, tout n'est pas économique, sauf à vouloir tuer les deux.

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