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mercredi 25 mars 2015

Départ de Kolomoïsky: fin ou début de l'histoire?


Hier, le président ukrainien P. Poroshenko a signé l'oukase démettant I. Kolomoïsky de ses fonctions, plus exactement Kolomoïsky en aurait fait lui-même la demande, le Président aurait donc accepté et officialisé sa démission. Les apparences sont sauves. Pour autant, la situation politique intérieure n'est pas évidente.


Qu'il s'agisse d'une démission librement consentie ou forcée, personne ne le saura. Ce qui semble plus certain, c'est qu'elle a été négociée et la contrepartie a semblé suffisante à Kolomoïsky.

Sur les raisons de ce retournement de situation, deux éléments sont avancés, dont nous parlions hier ici. Il s'agit du conflit autour de la gestion du business d'Etat et donc de la répartition des richesses entre les oligarques et le budget. Mais également, la contrepartie en situation de conflit armé interne non déclaré, car l'état de guerre n'a pas été introduit en Ukraine pour permettre la tenue des élections et de recevoir l'aide financière et militaire étrangère, cette contrepartie au partage des richesses est le soutien, armé s'il le faut, de la politique décidée par le centre. Or, Kolomoïsky qui finance des bataillons participant à ce qui est appelé l'Opération anti-terroriste, les a retiré du front sans ordre du Président pour défendre ses propres intérêts à Kiev.

La situation aujourd'hui est claire, ce qui l'est beaucoup moins est l'avenir. Et les points de vue divergents.

Pour les uns, le départ négocié de Kolomoïsky montre le caractère fictif de ce que les médias ont appelé la guerre des oligarques. Il n'y a pas et n'y aura pas de guerre des oligarques tant que Kiev a le soutien des Etats Unis. De la même manière, le grand soulèvement populaire qui devait contrer la politique de Kiev et soutenir l'oligarque a été annulé, il ne peut y avoir de Maïdan contre la politique américaine dans le pays. Cette question est réglée. Bref, il est naïf d'attendre que le régime tombe de lui-même suite à une crise sociale, suite au mécontentement des oligarques. Le régime ne pourra tomber de lui-même car il ne tient pas de ses propres forces, il est tenu en place de l'extérieur. Le régime tiendra tant que le marionnettiste aura la force et la volonté de faire jouer ses marionnettes.

Pour les autres, le départ de Kolomoïsky montre à quel point  la crise du pouvoir est profonde en Ukraine. Le pays se dirige vers l'anarchie et le gouvernement des oligarques. Ce qui n'a rien à voir avec la démocratie ou une conception européenne de la gouvernance.

En tout état de cause, la conduite de Kolomoïsky va servir d'exemple aux autres oligarques. S'il se calme après sa négociation et s'occupe de son business, les autres oligarques vont peut être élever un peu la voix, mais juste pour obtenir plus en négociation. Le message est clair: on ne joue pas contre le pouvoir si l'on veut gagner - financièrement. Et les partenaires américains de l'Ukraine peuvent aider à le faire comprendre, au niveau du business, des comptes à l'étranger etc. Si Kolomoïsky se transforme en va-t'en-guerre, ce qui serait surprenant mais sait-on jamais, les autres oligarques peuvent réfléchir dans quel camp se mettre. Et là aussi, tout va dépendre de la position des "partenaires" étrangers.

1 commentaire:

  1. Bonjour vous avez totalement raison " Le régime tiendra tant que le marionnettiste aura la force et la volonté de faire jouer ses marionnettes." Le complexe americano-global tiendra la marionnette jusqu'à l élection aux USA , je les vois mal payer sans retour surtout dans un contexte économique difficile à venir , Kiev va certainement comprendre ce que vaut le soutien USA , c'est surtout dommage pour le peuple ukrainien

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