Après un long chemin controversé qui a conduit la Moldavie sur la voie de l'association avec l'UE, en même temps que la Géorgie et dans le modèle de l'Ukraine, ce petit pays de l'Est, qui affirme ainsi "être enfin rentré à la maison", fait preuve d'une grande servilité envers ses nouveaux maîtres, pardon, partenaires européens et se lance, à l'image de l'Ukraine, dans la restriction des médias en langue russe et l'interdiction de journalistes. Bref, la Moldavie a compris quelles sont les nouvelles valeurs européennes.
A l'été 2009, avec l'arrivée d'un pouvoir de droite, la Moldavie s'est clairement prononcée pour une intégration à l'UE. Mais la route de l'intégration est longue et périlleuse, surtout avec une population fortement russophone, une immigration économique vers la Russie et des liens commerciaux naturels toujours fort dans cette direction. Or, il faut changer de cap, bien que le pays soit partagé par moitié. Situation qui rappelle l'Ukraine.
Dès 2013, la décision d'une association est prise, en 2014 un régime allégé pour les visas est offert à ce si gentil pays par l'UE, qui sait récompenser ses amis. La corruption bat sont plein, tout comme le chômage, mais peu importe. Mais les élections de novembre 2014 montrent une population plus que partagée, fatiguée de la politique conduite qui n'a pas franchement améliorée leur niveau de vie et se focalise sur la voie européenne pour 2016. Le parti au pouvoir n'arrive donc qu'en deuxième place, bien qu'un parti d'opposition ait été interdit de participer au dernier moment en raison de fausses déclarations financières. Ce qui explique aussi un taux de participation très faible; les gens n'y croient plus, mais là aussi peu importe. Malgré toutes les ressources mises en oeuvre, le parti prônant une intégration avec l'Union douanière, et non l'UE, arrive en tête, certes de peu et pas suffisamment pour contrer une alliance contre lui, malgré le recul du parti au pouvoir. Bref, la Moldavie doit suivre la voie européenne coûte que coûte, comme l'Ukraine, comme la Géorgie et c'est cela qui est important, qu'en bloc ces pays sortent de l'influence russe, le fassent démonstrativement. C'est un pas politique. Presqu'une demande d'adoption.
Et justement le caractère politique, de soumission à l'UE plus que d'adhésion aux valeurs européennes, s'est manifesté récemment. Le ministère russe des affaires étrangères se dit inquiet de voir le nettoyage de l'espace médiatique russophone et l'interdiction de séjour de 5 ans prononcée à l'égard de deux journalistes, emblématiques russes, D. Kisseliov à la tête de l'agence d'informations Russie aujourd'hui et A. Kondrachov qui a réalisé le documentaire sur le retour de la Crimée.
Si chaque pays est libre de déterminer sa voie politique, il est dommage que le choix de la voie de l'UE se termine finalement, pour les pays qui le font, par un rejet des valeurs européennes.
Un rejet des valeurs européennes certainement, mais pas des subsides européens.
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