Publications

mercredi 20 mai 2015

L'Ukraine ou le combat pour la sortie d'un monde unipolaire

Résultat de recherche d'images pour "charlie chaplin dictateur"

La guerre en Ukraine, qui ne s'est jamais vraiment arrêtée, malgré les déclarations des émissaires américains, et n'en fini pas de reprendre, cherche un nouveau format. Kiev rejette la version d'une guerre civile contre sa population, pour accuser la Russie et ainsi justifier son réarmement. Mais l'entrée en jeu des Etats Unis qui se disent prêt à une coopération politique peut amener le conflit son sur véritable terrain, US / Russie. Seulement, cela ne permettra pas pour autant une résolution rapide et pacifique du conflit.


Alors que J. Kerry mettait Poroshenko en garde contre une reprise des conflits, alors que V. Nulland affirme sans rougir que Kiev n'a pas l'intention de reprendre les hostilités,  l'OSCE parle d'une reprise des combats à l'artillerie lourde dans l'est de l'Ukraine depuis le 18 mai.  Rien que dans la nuit du 19 au 20 mai, l'armée ukrainienne a tirer une trentaine de fois sur la région de Donetsk, recourant à l'artillerie lourde, aux tanks etc. Il s'agit de Chirokino, Gorlovka, Kalinovka, le quartier de Kiev de Donetsk et l'aéroport principalement.

Alors que rien que ces dernières 24 heures, 3 civils et 6 combattants ont été blessé, alors que l'armée ukrainienne déplace son artillerie lourde et des troupes vers Krasny Liman et Artemiovsk, les propos de P. Poroshenko à la BBC font froid dans le dos. Niant la réalité, c'est-à-dire la présence d'êtres humains, de citoyens ukrainiens, qui tombent, se cachent ou fuient sous le mortier de l'armée d'Etat, de leur Etat, il annonce faire en réalité la guerre contre la Russie. Le porte-parole du Kremlin, D. Peskov, lui rappelle que ce sont ses propres citoyens qui tombent sous les coups de l'armée régulière, que son armée régulière fait la guerre à ses propres concitoyens. Il est vrai que cette version plus prosaïque serait beaucoup moins rémunératrice pour Kiev et ne permettrait plus à ses sponsors de justifier leur politique internationale.

Pour autant, alors que sur le terrain les combats s'intensifient, le dialogue semble reprendre entre les Etats Unis et les structures qui leur sont inféodées, comme l'OTAN, et la Russie. Ce qui n'est pas du goût des autorités (très) locales de Kiev. On serait tenté de penser que mettre les Etats Unis et la Russie à la même table de négociation pourrait résoudre la question. Mains, le doute est sérieusement permis.

L'avantage incontestable de la continuation d'un discours direct entre ces deux pays est de placer officiellement le conflit ukrainien à sa véritable dimension.

Pour autant, la position fondamentale des Etats Unis et celle de la Russie sont irréductibles, un compromis n'est pas possible. Car leur vision du monde ne peut cohabiter en même temps, comme à l'époque de la guerre froide. Il ne s'agit pas d'une répartition du monde, Yalta est mort, et il ne sert à rien de le regretter, il appartient au passé. Il s'agit d'une domination: soit unipolaire américano-centrée, soit multipolaire dans la conception russe. Or, il ne peut y avoir de place en même temps pour un unipolaire et un monde multipolaire. Le combat qui se mène aujourd'hui en Ukraine est celui de la sortie de cette conception unipolaire consécutive à la chute de l'Union soviétique qui a rompu tous les équilibres internationaux et permis une telle diffusion de la guerre et de l’interventionnisme. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.