Le retour de Koudrine reporté sine die

En fin d'année, nous avions écrit sur le risque - et les dangers - d'un retour du gourou néolibéral A. Koudrine aux commandes (voir ici). Des rendez-vous avaient été pris, des mots lancés, des portes-paroles s'étaient prononcés. Et la vague est retombée. Il semblerait que le clan néolibéral ait plus de difficultés que prévu pour obliger la Russie à remettre en cause sa politique. Ce qui est plutôt bon signe pour le pays.

 On l'attendait pour janvier. Il devait être nommé soit à l'administration présidentielle en charge des réformes économiques, soit au Gouvernement malgré le conflit avec Medvedev, conflit qui était censé être aplani. On le présentait comme le Messi, Le ministre du FMI qui allait sauver l'économie russe de la crise, alors qu'il n'a pu le faire sans la crise. Bref, le retour de l'enfant prodige était annoncé de partout.

Et rien ne se passe. L'on arrive bientôt au Nouvel an orthodoxe et toujours rien. Pas  de Koudrine à l'horizon. Et la presse néolibérale prend la chose avec des pincettes. Le très anglosaxon Vedomosti (qui fait parti du Wall Street Journal et du Financial Times) met un terme aux attentes: il y a très peu de chances que Koudrine ne soit de retour, c'est une personnalité trop conflictuelle et surtout en période de crise la politique menée par le Gouvernement va prendre un accent social que ne peut soutenir le Gourou néolibéral.

L'agence d'information Regnum va encore plus loin et enterre le projet en le présentant comme une opération de communication des néolibéraux en mal de soutien actuellement. Koudrine deviendrait l'éternel candidat de retour, toujours en partance et jamais arrivé. Ce qui aurait en fait pour intérêt principal de renforcer son poids dans les milieux des lobbys.

Donc le danger Koudrine semble pour l'instant écarté, ce qui est plutôt une bonne nouvelle en ce début d'année marqué par la chute vertigineuse du rouble, à la suite de la chute du cours du barile. Laissons donc Koudrine à ses affaires, il semble très, mais vraiment très, occupé par la question de la médiation pénale en ce moment. C'est vrai que résoudre cette question donnerait d'un coup d'un seul une solution pour surmonter la crise économique.