N. Nikonorova (ministre des affaires étrangères de DNR) et C. Borelli |
Lors de leur séjour dans la République populaire de Donetsk (voir notre texte), les élus français ont signé un protocol d'accord de coopération entre la DNR et la France. Ainsi, une représentation de la jeune république s'ouvre à Marseille, montrant ainsi toute la distance qui sépare le "pouvoir officiel" des inclinations diverses et variées que l'on retrouve dans le paysage politique français.
La France a pour tradition, semble-t-il aujourd'hui d'un point de vue historique, de défendre les victimes contre les bourreaux, position humaniste qui a permis le rayonnement français dans le monde durant de nombreux siècles. Cette politique a pris fin, certainement jugée trop coûteuse pour un Etat confiné dans l'Union européenne, soumis à la domination d'une autre culture, américaine, devenue dominante grâce aux renoncements successifs et nombreux.
Cet abandon de terrain a des conséquences en politique internationale, où la voix de la République française est devenue tellement faible, qu'elle est inaudible dès qu'elle oserait ne plus se faire l'échos de ce qui est attendu d'elle.
C'est ainsi que dans cet ignoble conflit ukrainien, à la suite des Etats Unis et de l'Union européenne, la France a décidé de défendre les putschistes contre les populations résistantes. C'est ainsi que la position officielle de la France est la négation des atrocités commises dans le Donbass par l'armée ukrainienne. C'est ainsi que la France, dans l'OTAN, cautionne l'aide apportée par ce bras armé des intérêts atlantistes aux différents bataillons extrémistes ukrainiens et à l'armée régulière (puisqu'ils sont entremêlés) par l'envoi d'instructeurs, d'armes non létales, de cartes de l'OTAN - à un pays qui n'en fait pas partie et qui est meurtri par une guerre civile.
C'est pour toute ces raisons que non seulement la France ne reconnaît pas la République de Donetsk, ce qui est compréhensible politiquement, mais n'apporte aucune aide aux populations civiles touchées - ce qui est ici impardonnable.
La délégation des trois élus français composée de H. Fayard, C. Pujol et C. Borelli ont, lors de leur séjour à Donetsk, signé un protocole de coopération avec la jeune république, renouant ainsi avec les traditions humanistes de notre pays et ont institué, à l'instar de ce qui existe déjà en Grèce ou en Italie, un centre de la Représentation de la République populaire de Donetsk en France.
Les réactions dans la presse ukraienne furent assez virulentes, ce à quoi l'on pouvait s'attendre. Pour la petite histoire, ce fut également l'occasion d'apprendre que le Ministère des affaires étrangères français n'a pas ... d'adresse électronique (Sic). Telle fut en effet la réponse apportée à M. Pujol, lorsque celui-ci a demandé un rendez-vous pour présenter la jeune république aux instances officielles françaises.
Savourons cet épisode de notre diplomatie nationale avec A. Jarry:
"La princesse reste rigide;
Et, passant sur son front algide,
Tous les ouragans des effrois
Lancent au ciel ses cheveux droits"
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
L'article vous intéresse, vous avez des remarques, exprimez-vous! dans le respect de la liberté de chacun bien sûr.