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jeudi 20 décembre 2018

L'oligarque Deripaska offre aux Etats-Unis l'aluminium russe



Le géant, autrefois russe, de l'aluminium, sous le double effet des sanctions ciblées du Trésor américain et de l'allégeance idéologique de son dirigeant, Oleg Déripaska, vient de passer sous contrôle américain et britannique. La globalisation économique allant de paire avec la globalisation politique, tant que les oligarques russes continueront à servir les intérêts globalistes, la Russie ne pourra que mettre en danger sa souveraineté.


Cet été, nous avions décrit l'effet collatéral des sanctions américaines pour la Russie, qui mettent les oligarques face à un choix stratégique, allant certes à l'encontre de leurs convictions idéologiques: soit le patriotisme économique et la préservation des dividendes, mais sans "l'amitié atlantiste", soit la confirmation de l'allégeance atlantiste avec une perte financière substantielle (voir notre texte ici).

Manifestement, l'idéologie est plus forte que le réalisme économique - Déripaska, l'oligarque à la tête de l'aluminium russe, pour rester dans ce qu'il considère "la cour des grands" a mis sous contrôle américain et britannique le consortium. Concrètement, Déripaska a cédé sur toute la ligne et a donné son accord pour mettre en oeuvre le Plan de Lord Barker, ancien ministre britannique de l'énergie, afin que les sanctions soient levées des entreprises.

Finalement, le business man ne garde en direct que 0,01% des actions de Rusal. Le groupe En+ continue à contrôler et Rusal et Eurosibenergo, mais les parts de Deripaska dans En+ passent de 66% à 44,95%, ces actions étant transmises à la banque VTB, à Glencore et à un Fond. L'oligarque ne peut toucher des dividendes d'aucune de ces compagnies. Il conserve un droit de vote à hauteur de 35% des parts, le reste est transmis à un Fond qui représentera les intérêts de la majorité des actionnaires. Par ailleurs, En+ est obligé de transmettre à une personnalité indépendante les voix des actionnaires qui seraient liés à Déripaska. Dans le Conseil de direction, il ne peut nommer que 4 des 12 membres, sachant que sur ces 12 membres, 6 doivent obligatoirement être citoyens américains ou britanniques et les 6 autres candidatures doivent être validées par le trésor américain. Dans la compagnie Rusal, 8 des 14 membres du Conseil des directeurs doivent être indépendants de Déripaska et le dirigeant actuel doit quitter son poste ... car est considéré comme étant un proche de V. Poutine.

Donc, grâce aux sanctions, les Etats-Unis reprennent le contrôle du Groupe En+, qui sortiront du régime des sanctions, mais resteront sous contrôle américain. Quant à Déripaska, puisqu'il a fait tout ce que le Trésor américain attendait de lui, il ne sert plus à rien et restera personnellement sous sanctions. Quel intérêt peut présenter un individu qui offre si peu de résistance?

Il y a peu de chance que cette histoire serve de leçon aux oligarques russes, leur besoin de faire partie, à n'importe quel prix, de cet Occident qu'ils ont tellement espéré et attendu, est totalement irrationnel. L'on pourrait penser qu'après tout, c'est leur problème. S'ils veulent se rabaisser, se coucher, se défroquer, grand bien leur en fasse. Mais le business et la politique étant à ce point imbriqués en Russie, que cela devient un problème de sécurité nationale, puisque leurs intérêts et affinités idéologiques ne sont absolument pas tournés vers la Russie.

6 commentaires:

  1. Cela est arrive récemment lors du rachat d'une entreprise US par une entreprise française, l'équipe est reste en place pour des raisons légales.
    Une telle situation au USA est impossible car illégale.
    Il faut que les autres pays adopte les mêmes lois, au moins les zuniens ne pourront pas les contester.

    https://infoguerre.fr/2007/05/l-imperialisme-juridique-des-etats-unis-en-matiere-de-gouvernance-d-entreprise/

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  2. Si "cela devient un problème de sécurité nationale" pourquoi Poutine n'intervient pas? En tant que chef d'Etat, il est responsable de la sécurité de son pays non?

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  3. Je ne peux comprendre que le gouvernement laisse faire des choses pareilles, sauf s'il est aussi inféodé qu'en Europe. Le libéralisme mondialiste nous détruira tous si nous ne trouvons pas un moyen de le détruire.

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  4. Heureusement que les députés russes travaillent déjà sur la déconnexion de l'Internet. Il reste à couper tous les autres ponts et se concentrer sur la construction des armes pour detruire cet Occident décadent.

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  5. Cet olligarch devrait aller droit au goulag... Les ressources russes appartiennent a la Russie.

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  6. Un ancien collaborateur de Sarko vient d'être nommer pdt du conseil d'administration de Rusal: Jean Pierre Thomas pantouflage chez Lazard

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