Hier, 1er mars 2018, le Président russe V. Poutine a fait un discours très remarqué dans la presse étrangère devant le Parlement russe, réuni pour l'occasion au complet, avec le Gouvernement et des personnalités de la société civile. Ce discours programme de près de deux heures était adressé à deux publics: national en présentant le virage économique que doit prendre le pays ces prochaines années, et extérieur en cette période particulièrement conflictuelle. Révolution technologique accompagnée d'une révolution nucléaire. Voyant la réaction de la presse internationale, la mise au point a fonctionné. La Russie s'est à nouveau imposée comme acteur majeur de l'équilibre stratégique mondial, équilibre qu'elle annonce avoir rétabli.
Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog où nous allons tenter de décrypter l'actualité politique russe, donner la dimension de toute sa richesse et sa complexité. Sans clichés et sans partis pris. Sans vouloir plaire à tout le monde.
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vendredi 2 mars 2018
jeudi 1 mars 2018
Quelle réalité la CEDH refuse de voir dans le Donbass? Interview exclusive de N. Tkatchik, avocate
Nous avions parlé il y a quelques jours de cette décision surprenante de la CEDH concernant l'obligation de versement par l'Ukraine des retraites aux habitants du Donbass (voir notre texte ici). La Cour avait très hypocritement conclu que vues les circonstances, l'Ukraine avait fait tout ce qu'elle pouvait en instaurant une juridiction en dehors de la zone qu'elle ne contrôlait pas militairement et que les habitants du Donbass, cette fois-ci sans tenir compte pour eux de la réalité du conflit, pouvaient sans difficultés se déplacer et obtenir justice devant les juridictions ukrainiennes et satisfaction devant les administrations ukrainiennes.
Puisque derrière le droit, et encore plus en ce qui concerne des décisions de justice, il y a des hommes et des femmes, des destins brisés, des souffrances et des espoirs, je me suis adressée à Mme Natalia Tkatchik, l'avocate qui a représenté une partie des plaignants. Notamment sa mère. Voici son histoire. Une histoire que la CEDH n'a pas voulu entendre. Une CEDH qui semble elle aussi être devenue partie prenante au conflit.
Non, ni l'avocate ni la plaignante ne peuvent se déplacer, car N. Tkatchik est dans la base de données ukrainienne Mirotvorets, en faisant une terroriste. Non, les gens n'obtiennent pas toujours les documents des administrations ukrainiennes. Et les déplacements ne sont pas toujours sans risque. Physique.
mercredi 28 février 2018
Serebriakov: de l'impudence à l'aveuglement de l'intelligentsia russe
Depuis une dizaine de jours, l'acteur russe Alexeï Serebriakov fait parler de lui. Sur le mode traditionnel du dénigrement, il jette en pâture l'image d'une Russie brutale et d'un peuple dégénéré. Critiquant l'arrogance et la grossièreté, ne se rendant pas compte qu'il reproduit ce même schéma, celui tant attendu par l'Occident de la part d'un Russe. Mais ce qui attire le plus l'attention dans ces critiques, répétées et assumées, c'est l'impossibilité de voir le problème dans sa totalité: la dégradation du niveau culturel des sociétés contemporaines, qui est un fait, n'est pas un phénomène spécifiquement russe, mais global, consécutif aux mécanismes portés par la globalisation. Or, si l'intelligentsia est toujours prompte à attaquer "le pouvoir", elle est d'une cécité bassement soumise avec l'Occident.
mardi 27 février 2018
Syrie: Et si l'on parlait de Raqqa?
Une habitante de Raqqa après la libération de la ville par la coalition américaine |
Alors que tous les projecteurs des médias occidentaux sont volontairement braqués sur la Ghouta (voir notre texte ici), fief terroriste que la Syrie et la Russie ont le malheur de combattre, alors que des larmes de crocodiles sont versées au rythme des montages réalisés par les Casques blancs sur un tempo donné par l'OSDH pour ces pauvres enfants dans la poussière, il est temps de rediriger le projecteur.
Le ministre russe de la Défense propose ainsi une nouvelle direction: Raqqa. Ville ravagée et abandonnée à elle-même après les bombardements de la coalition américaine.
Bonnes âmes occidentales, à vos mouchoirs, l'heure est venue.
lundi 26 février 2018
Ghouta: la population prise en otage des intérêts de la coalition américaine
Le 24 février, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté à l'unanimité une résolution prévoyant la mise en place d'une trêve humanitaire de 30 jours en Syrie. Tout l'intérêt de ce texte réside dans ses possibilités d'interprétation: contre qui et où le cessez-le-feu doit-il être en vigueur? En effet, inclure les groupes terroristes serait le meilleur moyen de leur donner une période repos pour refaire leurs forces, mais les terroristes des uns ne sont pas les terroristes des autres. Vue la manière dont la presse occidentale pleure les "civils" de Ghouta sur injonction de l'OSDH, il semblerait que la coalition américaine refuse de lutter contre les groupes d'Al Quaida qui s'y trouvent. Et la population civile syrienne reste prise en otage de la politique américaine, dans cet habituel silence médiatique consentant.