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lundi 15 avril 2019

La Brigade anti-discriminations de Schiappa ou le saut en Macronie-1984



Dans une tribune, Marlène Schiappa annonce rien moins que la création d'une "brigade anti-discriminations". L'on ne trouvera pas une virgule d'hésitation dans la presse française, pas un sourcil songeur sur les plateaux de télévision. Tout ce paysage amorphe applaudie à la course effrénée vers 1984. Le suicide collectif semble réellement posséder un pouvoir envoûtant pour une société désorientée.


Dans une tribune on ne peut plus sérieuse dans le non moins respectable Parisien, l'on apprend avec effarement la création d'une "brigade anti-discriminations", annonce faite par l'irremplaçable secrétaire d'Etat en charge de l'égalité homme-femme M. Schiappa, et le ministre de la Ville et du Logement, J. Denormandie.

Ainsi, cette "brigade" doit alerter sur les discriminations. Pour cela, il semblerait que le cercle des discriminations admissibles et reconnues comme telles, au regard des référents appelés dans ce "combat", soient celles des dogmes de cette société néotrotskyste : les LGBT contre la famille, les néoféministes contre les femmes, la religion musulmane dans sa vision combattante contre l'équilibre des confessions, les migrants, qui "sont une chance pour le pays" contre ces imbéciles qui ont la mauvaise idée de vivre dans le pays où ils sont nés. Concrètement :
La discrimination n’est pas une fatalité. Nous voulons dire aux personnes discriminées que le gouvernement est de leur côté, et aux personnes discriminantes qu’elles seront sanctionnées. Avec la DILCRAH, ou des associations comme SOS Racisme, la LICRA, le MRAP, SOS Homophobie, le Centre LGBT Paris Ile-de-France, l’Inter-LGBT, l’association Droits d’Urgence, Femmes Solidaires, Sportitude, Opcalia, l’Etat s’engage pour que l’égalité ne soit plus un concept éthéré, mais une réalité.
Ce monstre sorti de 1984 vient de naître en ce jour fébrile du 15 avril. Les anges ont un instant détourné les yeux du berceau. Et pour justifier cet étrange organe, Schiappa n'est pas à un mensonge près : il a été proposé lors du Grand Débat ...

Sauf à considérer l'intervention (manifestement préparée) d'un Gugus sur le plateau de l'intellectuel du régime Cyril Hanouna dans l'émission d'analyse politique Balance Ton Poste, cette "brigade" n'est pas le résultat d'une attente populaire, mais bien le produit de ce régime.

Ses attributions sont quelles que peu floues :
La première mission confiée à la BADI, avec l’appui de Facebook France, sera de mettre à disposition de chacun une plateforme d’alerte, de mise en relation entre victimes et acteurs de la lutte contre les discriminations. La deuxième mission sera de sensibiliser toute la société afin d’abaisser le seuil de tolérance qui subsiste face à la haine. La troisième mission sera d’évaluer la pertinence des politiques publiques existantes et de proposer des mesures concrètes et efficaces en lien avec nos partenaires.
Cette "brigade" de la bonne pensée hésite entre la machine à bruit, par une énième plateforme Facebook, qui se transforme de plus en plus en Big Brothers montrant la voie à ces peuplades perdues dans trop de liberté, et un outil de terreur psychologique, instrumentalisant la "victime" bien choisie, sélectionnée, pour la lancer contre une société encore trop résistante et influencer les politiques. 

Le caractère inqualifiable de cet instrument, dont l'appellation même "brigade", comme ces brigades  terroristes qui furent rouges ou noires, et qui d'ailleurs se développe en dehors du champ juridique (à moins qu'elle n'ait été établie par un acte juridique - une tribune dans le Parisien, aussi respectable soit ce journal, ne pouvant entrer dans cette catégorie), rappelle les heures sombres de l'humanité. Une sorte de fuite en avant, face à une société qui explose en morceaux, sous le tiraillement d'une politique de stigmatisation des différences. Politique que M. Schiappa, manifestement, veut pousser à son paroxysme.

PS: Ces étudiants français à faibles revenus qui n'auront pas de bourse auront-ils le droit de s'adresser  à cette "brigade" suite à la discrimination positive qui va être mise en place en faveur des "étudiants-migrants", sans que cette catégorie n'ait par ailleurs d'existence juridique ? S'agit-il des étudiants étrangers en situation régulière, des étudiants ayant obtenu le titre de réfugier ou bien de n'importe quel clandestin n'ayant ni titre de séjour, ni obtenu de statut de réfugier ? 

A moins que cette "brigade" ne soit en réalité celle de la discrimination, car qu'elle soit positive ou négative, une discrimination reste une discrimination et entraîne un choix de priorités idéologiques. Elles sont simplement ici renversées : au profit de certains contre la majorité.
 

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