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jeudi 18 avril 2019

Notre-Dame : des interrogations quant à la piste accidentelle discrètement soulevées



L'incendie maîtrisé, de nombreuses questions se soulèvent. Principalement : comment cela s'est-il passé et maintenant comme faire pour rénover. Macron nous propose d'en faire une "autre" finalement, encore plus belle, en 5 ans. Avant les JO. Ce que le feu n'a pu réussir, cette précipitation peut l'achever.


Avec beaucoup de précipitation, la presse et les politiques, dans une incantation unanime et répétitive, en appellent à l'incendie accidentel, ce que le Procureur sous-entend également, excluant a priori la piste volontaire. Avant l'enquête. Si pour nous, non spécialistes, il est difficile d'apprécier, des voix de personnalités travaillant justement dans le domaine s'élèvent pour s'interroger sur la facilité, la rapidité et la violence avec laquelle du bois de plusieurs siècles, quasiment transformé en pierre avec les années, a pu s'enflammer, l'ai dirait presque, si facilement. Surtout que, contrairement à ce qui est répété en boucle sur les plateaux, tout le système de sécurité de Notre-Dame a été remis à plat, notamment des portes coupe-feux ont été installées et le système électrique à neuf. Donc, la petite étincelle venant des travaux ne peut en aucun cas être la source d'un tel incendie, il faut une charge calorifique importante de départ pour lancer un tel incendie. L'accident semble improbable ...

Voir les déclarations de Benjamin Mouton, architecte en chef de Notre-Dame jusqu'en 2013 :


Par ailleurs, la question de la responsabilité des travaux, qui fragilisent les structures et ouvrent la porte aux risques d'incendies, ici aussi, tourne court - puisqu'ils n'avaient pas encore débuté. Ils étaient en cours de préparation, les échafaudages étaient montés.


Maintenant, la seconde question qui se pose est celle de la rénovation ou de la reconstruction. Et ce n'est pas innocent : la reconstruction libère l'Etat de toute contrainte dans la forme ou les matériaux, la rénovation oblige. La presse aussi insiste, peut-être par hasard, sur la reconstruction, comme dans Sud-Ouest où l'on peut lire cette phrase :
L’heure n’est désormais plus à la restauration mais à la reconstruction
Or, la structure du bâtiment a été sauvée, les plans existent, il doit être rénové. Ce qui oblige l'Etat à respecter certaines règles et à ne pas faire n'importe quoi. Je vous incite à lire cet excellent texte rappelant la situation de Didier Rykner dans la tribune de l'Art :
Or, rappelons-le encore une fois, la charte de Venise, qui définit les principes de la restauration et que la France a ratifiée (ce qui l’engage), impose certaines contraintes. D’abord, « les apports valables de toutes les époques à l’édification d’un monument doivent être respectés, l’unité de style n’étant pas un but à atteindre au cours d’une restauration ». Viollet-le-Duc constitue, ô combien, un apport valable à Notre-Dame-de-Paris, et ses adjonctions sont d’ailleurs classées au même titre que le reste du monument. On peut aussi y lire que la restauration « a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s’arrête là où commence l’hypothèse » Et, pour la flèche de Viollet-le-Duc, élément constitutif de la cathédrale depuis plus d’un siècle, les documents authentiques sont légion (on conserve tous les plans de l’architecte), tandis que sa structure et sa forme sont parfaitement connues grâce aux photographies et aux relevés modernes. Il n’y a donc aucune hypothèse à ce sujet. Puisqu’il ne s’agit pas d’une « reconstitution conjecturale » (terme employé dans la charte), il n’y a aucune raison d’envisager pour elle qu’elle « porte la marque de notre temps » (ce qu’impose la charte dans ce cas), et encore moins, comme le veut Emmanuel Macron, qu’il s’agisse d’« un geste architectural contemporain ».
Et l'on appréciera aussi beaucoup l'intervention dans C dans l'air de Maryvonne de Saint Pulgent, rappelant que les concours internationaux et les "foires aux idées" doivent strictement entrer dans le cadre de la législation sur la rénovation, d'un bâtiment qui appartient à l'Eglise et celle-ci a donc son mot à dire, qu'une commission de spécialistes doit être consultée par le ministre de la Culture. Bref, ce n'est pas aussi simple pour Macron d'enfiler pour un instant le costume des bâtisseurs de cathédrales, sa souveraine volonté n'a pas ici de place. 


Il reste à espérer que l'envie de marquer son temps et son besoin de trouver un "projet pour la France" cachant sa mission néolibérale ne permettront pas à Macron de terminer ce que le feu n'a pu réaliser : totalement défigurer Notre-Dame, en faire une caricature à touristes. C'est un travail minutieux qui se prépare, de longue haleine, qui n'a rien à voir avec les besoins médiatiques frénétiques d'un président en peine d'image.


4 commentaires:

  1. Des membres des forces de l'ordre enlèvent leur matricule ''sur ordre de la hiérarchie'' avant ''d'intervenir'' lors de l'acte 17 des GJ. C'est bête pour la reconnaissance qui leur est due, certains étaient tellement consciencieux.

    Affaire G. Legay, Helène P. la commissaire chargée de l’enquête préliminaire est la compagne du commissaire mis en cause dans cette affaire. Son compagnon, Rabah Souchi aurait donné l’ordre de charger. Pour le procureur, ''ces liens ne posent pas de problèmes''

    Notre Dame, le procureur : ''Rien dans l’état ne va dans le sens d’un acte volontaire''

    ''Vous avez dit bizarre ?'', autrefois oui, mais plus maintenant.

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  2. Pour les 3 tours du WTC le 9/11 on a inventé une nouvelle physique, puisque Newton posait problème, avec ses lois pour expliquer la chute libre des fondations qui a ce moment s'effondre sous le même poids qu'elles soutenaient avant (rappel le feu de la moquette et des meubles ont fait fondre les poutres d'acier du WTC7... d'après la FEMA, et oui, c'est comme ça).

    Pour AZF, une nouvelle chimie pour expliquer l'explosion. Je rappel qu'il aura fallu 10 ans, oui 10 longues années pour remplacer toutes les vitres cassées; alors N.D de Paris construit en 200 ans, restaurée en 5 ans... a moins que ce soit reconstruit par McCarty en plastique sur le thème J. Lang, je ne voit pas...

    On peux raisonnablement s'attendre qu'ils nous invente une nouvelle électricité pour expliquer l'incendie, le U=RI n'étant plus d'actualité apparemment.

    Finalement, à force d'utiliser l'épouvante et la terreur, il semblerait que le pouvoir soit lui même épouvanté face à leur propre horreur.

    Quelle époque !

    On se souvient sans doute que quelques temps après le 9/11 il y eu des incidents sur un réacteur nucléaire mais la, Buch et Cheney s'empressèrent de rassurer tout le monde en affirmant qu'il ne s'agissait pas d'un attentat.
    Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait purement fortuite.

    Oui, bizarre bizarre tout cela...

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  3. Apparemment on s'introduisait avec une facilité déconcertante sur le toit de ND. Des ouvriers affirment que plusieurs personnes ont escaladé les échafaudages pour se balader sur le toit de la cathédrale. Il y en a un qui a fait une vidéo, que tout le monde peut voir sur internet, le montrant entrain de déambuler sur le toit en chantant. Il n'y avait donc, pendant les travaux, aucune protection de cet édifice classé monument historique, c'est tout simplement inimaginable. Les responsabilités de certains sont énormes et, pour ne pas avoir à en répondre tout le monde se réfugie derrière le court circuit, c'est tellement pratique. La preuve est faite que n'importe qui aurait pu faire n'importe quoi, mais chut....

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  4. Une réponse (improbable ?) à la première question dans cette vidéo : https://youtu.be/a6ASJZh1YAo

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