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mardi 2 juillet 2019

Le Lotus camp pour enfants de Donetsk : que se cache-t-il derrière ?



Un camp de vacances, en soi, pourquoi pas. Mais à Donetsk, alors que les frappes militaires ukrainiennes reprennent, cela semble suffisamment étrange pour s'y intéresser. Que se cache-t-il derrière le Lotus kids, la question reste ouverte.


Svetlana Kissileva, photographe dans le Donbass depuis le début du conflit, a attiré l'attention de ses lecteurs avec la publicité qu'elle a reçue au sujet d'un camp de vacances pour enfants, une agence de mode et de photographie, en plein coeur de Donetsk. Voici les prospectus :




Sans même parler du goût plus que douteux des photographies diffusées, dont la pose lascive de la petite fille est lourde de sous-entendus graveleux, deux éléments ont particulièrement retenu notre attention.

En Inde et en Mongolie, des centres Lotus pour les enfants existent. En Inde, il s'agit de plusieurs écoles maternelles, fonctionnant plus ou moins sur le modèle des écoles Montessori, mais surtout ayant pris le parti des "valeurs occidentales". Dans leur "philosophie", le site ne cesse d'indiquer la liberté d'expression, la liberté d'apprendre, la créativité, la pleine expression des sentiments, etc. En Mongolie, le registre est quelque peu différent, le Lotus children center s'occupe des enfants vulnérables. Ces institutions fonctionnent, comme leur site l'indique, par le financement du business britannique. 

Sont-ils liés ou non à ce Lotus Kids ouvert à Donetsk, aucune idée. Mais la proximité doit être soulignée. Sur le site de Lotus Kids, uniquement le business local est indiqué. Mais la dénomination laisse songeur ...

Il est difficile de considérer Donetsk comme une zone d'investissement rentable et ce projet comme financièrement intéressant.

Donc, de quoi s'agit-il ? La question reste ouverte.

Une semaine de vacances (voir le détail des activités ici) coûte 7 000 roubles, pour une population en survie. Quel public est visé ? Manifestement, celui qui en a les moyens. Et comme il semblerait, selon le site, que l'on en soit au troisième groupe d'enfants, ça marche relativement.

Reposons la question : quel est le but ? Et qui est derrière ?

Il peut y en avoir plusieurs, plus politique que financier dans tous les cas. Le plus évident est de vouloir jouer sur la fatigue de la guerre, relancer les instincts de consommation, de "normalité", pour discréditer de l'intérieur la légitimité du combat et ainsi remettre en cause la cohésion sociale dans le Donbass. Dans tout conflit qui dure, les milieux du business sont les chevaux de Troie, la logique du fric ne peut jamais correspondre à celle de la défense d'idéaux. Les idéaux coûtent toujours trop cher.

A suivre ...


4 commentaires:

  1. Il serait très intéressant de savoir ce qu'en pense Denis Pouchiline.

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  2. Dis moi qui te finance je te dirai qui tu es.

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  3. Merci d'alerter vos lecteurs.
    Je serais moi aussi curieuse de savoir quels sont les membres dirigeants du Donbass qui acceptent cet instrument de propagande.

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  4. Agitprop pour les "valeurs démocratiques"; Soros pas loin?

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