L'Etat dérange dans ce monde global, est un anachronisme persistant, un résidu envahissant d'un passé que certains voudraient révolu. Mais il s'accroche, résiste, pour l'instant il est encore sympathique aux peuples, qui s'y reconnaissent. Aucune attaque trop directe ne peut alors être (pour l'instant) acceptable, les coups portés le sont à la périphérie, comme cela se doit dans un monde post-moderne. Et le Traité d'Aix-le-Chapelle, qui doit être ratifié ce 22 janvier, en est une illustration. S'il s'agit bien d'une atteinte portée à l'Etat, elle l'est de manière très intelligente, par le "floutage" de la frontière et la remise en cause d'éléments de souveraineté. Or, que reste-t-il d'un Etat sans frontières et sans souveraineté ?
Je vous souhaite la bienvenue sur ce blog où nous allons tenter de décrypter l'actualité politique russe, donner la dimension de toute sa richesse et sa complexité. Sans clichés et sans partis pris. Sans vouloir plaire à tout le monde.
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vendredi 18 janvier 2019
jeudi 17 janvier 2019
Japon - Russie : des bateaux de pêche japonais forcent la main dans les Kouriles du Sud
Des bateaux de pêche japonais qui violent les règles de passage à proximité des Iles Kouriles du Sud, obligeant les gardes-frontières à intervenir et conduisant le Japon à déclarer inadmissible ... l'intervention des gardes-frontières russes - puisque la position du Japon concernant ces îles n'a pas changé. Toute ressemblance avec des faits réels s'étant produits en d'autres lieux de la frontière russe ... aurait peut-être un sens.
mercredi 16 janvier 2019
Conférence de presse de Lavrov : la Russie, facteur de stabilité face à l'atlantisme
Si le retour sur la scène internationale de la Russie s'est fait dans les années 2014-2015, lorsqu'elle s'est reconnue le droit non seulement d'avoir des intérêts stratégiques, mais aussi de les défendre, face aux poussées impérialistes des Etats-Unis, elle est aujourd'hui devenue un facteur de stabilisation, de limitation de l'hégémonie américaine. Même si les forces ne sont pas égales et le combat très loin d'être gagné. Retour sur la conférence de presse du ministre russe des Affaires étrangère, Sergueï Lavrov.
mardi 15 janvier 2019
Fake news et ordre public : la Russie aux prises de la détérioration des sociétés post-modernes
En Russie l'émotion monte autour de deux projets de loi déposés en décembre dernier, l'un visant à sanctionner les critiques insultantes à l'égard des structures et symboles étatiques, l'autre suivant le mouvement international des lois anti Fake news. Le fantôme de la censure d'Etat fut immédiatement brandi, les textes largement critiqués, notamment par les institutions. Ce phénomène révèle en fait un problème beaucoup plus profond, commun à toutes nos sociétés post-modernes : la dégradation de l'individu commence à poser de sérieux problèmes, qui ne peuvent être résolus à coup de lois. Car le législateur ne remplacera jamais le maître d'école, ne compensera pas la débilité des programmes télévisuels, ne sera pas une planche de salut au milieu des méandres nauséabonds des réseaux sociaux. Le nihilisme se développe à merveille dans ces conditions. Il détruit l'Etat et la société, puisque l'individu est fragilisé.
lundi 14 janvier 2019
En extradant Kouznetsov, la France reconnaît l'efficience du système judiciaire russe
Ancien ministre local de la région de Moscou, Alexeï Kouznetsov, enfui en France, y a été interpellé pour des faits commis en Russie concernant des malversations à hauteur d'environ 400 millions d'euros. Depuis 2013, la question de son extradition traîne, contestée à chaque étape et relativement médiatisée. Mais comme il est vraiment difficile d'en faire un prisonnier politique, il a finalement été remis à la justice russe. Dans un silence médiatique français quasi-total. Et pour cause : cette décision emporte la reconnaissance du fonctionnement globalement normal du système judiciaire russe.
dimanche 13 janvier 2019
Gilets Jaunes : la mise politique en détention provisoire de Christophe Dettinger
Christophe Dettinger, après s'être rendu à la police et avoir regretté publiquement les coups portés aux forces de l'ordre qui tabassaient des Gilets Jaunes à terre, le gazage et les grenades de désencerclement n'ayant pas été suffisants pour faire reculer la foule, il a été immédiatement placé en détention provisoire par décision du tribunal correctionnel. Si juridiquement la décision est plus que surprenante et semble emporter un renversement du principe de liberté au profit de celui de la répression, stratégiquement elle s'explique tout à fait : au-delà des grands discours bisounours d'un monde merveilleux sans violence, historiquement seule la violence a jamais permis d'inverser un cours politique. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle elle est réhabilitée pour les forces de l'ordre, non pas pour défendre l'Etat, mais le cours politique anti-étatique radicalisé par le régime de Macron.