Publications

vendredi 6 décembre 2019

Egor Joukov : retour sur cet étudiant parfaitement formé à la technologie du protest



Le verdict vient de tomber aujourd'hui : 3 ans de détention avec sursis pour Egor Joukov, accusé d'incitation à l'extrémisme dans ses vidéos sur Youtube, dans la foulée des manifestations de cet été, auxquelles il a pris une part active. La presse d'opposition en Russie et les médias occidentaux reprennent en choeur le mantra du Pôv' étudiant, brisé par "le système Poutine". Egor Joukov n'est pourtant pas un "simple étudiant", il a été formé par le National Democratic Institute for Internatinals Affaires (fondé par le Gouvernement américain), a participé aux travaux de l'organisation d'opposition radicale à Riga Open Russia (fondée par Khodorkovsky), son vidéoblog a été soutenu par Navalny, il a participé aux manifestations en Arménie, etc, etc, etc. C'en est presque une caricature. Voici le parcours d'une personne qui n'a rien à voir avec l'étudiant lambda, publiant trois posts et une vidéo et venant se défouler dans une manif, comme chaque étudiant qui se respecte doit le faire au moins une fois à cet âge. Non, lui est un professionnel, il fait sa carrière. Et dans un monde aux valeurs inversées, cette condamnation en fait partie.

jeudi 5 décembre 2019

Impasse de l'OTAN et impossibilité d'un réel dialogue avec la Russie



Macron propose un "dialogue stratégique" avec la Russie, alors que celle-ci est mise au même rang que le terrorisme dans la déclaration finale de Stoltenberg. De quelle stratégie s'agit-il dans ce cas ? En fait, l'OTAN continue à faire ce qu'il a toujours fait : défendre une idéologie. Avant c'était le libéralisme contre le socialisme, donc contre l'URSS, aujourd'hui c'est l'atlantisme, donc contre la Russie, qui, en ce sens, oui, présente (heureusement) une menace.

mercredi 4 décembre 2019

Vladimir Lepekhine : un nouveau projet global contre la Russie ?



Dans la lignée de notre publication d'hier, je voudrais attirer votre attention sur l'interview de Vladimir Lepekhine, directeur de l'Institut EvroAzEs concernant la situation politico-économique de la Russie, le caractère totalement volontaire des réformes aussi improductives qu'impopulaires menées par le bloc néolibéral du Gouvernement russe et la préparation d'un projet global devant largement chambouler l'équilibre politique, portant à nouveau le risque d'une disparition des institutions étatiques. Ces perturbations sont inévitables, car les décisions centrales de la politique intérieure, selon Lepekhine non pas en fonction des intérêts nationaux, mais d'intérêts extérieurs. Les grandes lignes en français pour les non russophones.

mardi 3 décembre 2019

Le management contre la politique : l'efficacité des Gouverneurs russes appréciée en fonction de la confiance de la population dans le Président russe



Une information assez surprenante est tombée hier. Surprenante, car comme surgie d'un autre monde, d'une autre époque, alors que la Russie vit aujourd'hui, à en croire la classe dirigeante, à l'heure postmoderne du management triomphant, du culte de l'efficacité et donc des critères objectifs, bref, indiscutables. Or, au milieu de cette orgie néolibérale de démocratie progressiste, tout à coup, au détour d'une liste gouvernementale de critères d'appréciation de l'efficacité des gouverneurs, donnant droit à leur région à des financements publics supplémentaires, l'on voit émerger, anachronique, l'indice de confiance des habitants de la région dans le Président de la Fédération de Russie ... Nos chers manageurs auraient-ils eu une rentrée, ou un été, à ce point difficile, pour s'engouffrer sans plus de manière dans le ridicule ?

lundi 2 décembre 2019

Billet interrogatif : De l'OTAN à l'UE, quelle place occupe la Russie dans le jeu de Macron ?



Les circonvolutions de Macron, ces derniers temps, autour de la Russie laissent songeur. Cette impression désagréable se renforce lorsque l'on prête attention au décalage croissant entre les paroles et les actes : si la Russie ne doit plus être l'ennemie (dans le cadre de l'OTAN), le moratoire proposé par le Président Poutine sur les missiles de courte et moyenne portée en Europe a été repoussé par le Président français. Même s'il en avait la volonté politique, ce qui est loin d'être évident, Macron n'aurait de toute manière pas les moyens de ses volontés, comme le lui rappelle gentillement et fermement Stoltenberg, faisant la leçon avec indulgence à un enfant capricieux - et prétentieux.