Trump dépasse l'impeachment et ouvre la voie à un second mandat. Ses chances viennent tout autant de résultats intérieurs particulièrement positifs, mais aussi de l'effondrement des Démocrates dans toute la longueur. Incapables de surmonter leur défaite, ils n'ont pas su rester dans le débat politique et se sont acharnés contre Trump, sous tous les angles, se discréditant et discréditant en même temps le bipartisme américain, qui a ainsi démontré les limites de la démocratie américaine (comme toute autre démocratie, par ailleurs) à assumer une véritable alternance. Si les visages doivent changer, les système démocratiques ne prévoient pas la possibilité d'un changement réel de positions idéologiques. L'alternance politique doit se faire à l'intérieure d'une même idéologie.
L'impeachment de Trump est définitivement derrière lui après le vote sans surprise du Sénat américain sur les deux questions transmises par la Chambre des représentants, à savoir l'abus de pouvoir et l'obstruction faite au Congrès. Le Sénat a soutenu le Président sur ces deux accusations.
Voir la vidéo intégrale ici :
Pour déclarer le Président coupable, un vote des deux tiers des sénateurs, soit 67 sur 100, est nécessaire. Les républicains ont 53 sénateurs, donc il était quasiment évidemment, sauf grande défection dans leurs rangs, que l'impeachment de Trump ne passerait pas. La règle de la majorité qualifiée est importante, car elle doit permettre une stabilité du pouvoir. L'impeachment est une procédure d'exception, qui ne peut être utilisée que dans les cas graves, sinon elle paralyserait le fonctionnement des institutions - ce que d'ailleurs les Démocrates tentent ici de faire. Si un Président se comporte de telle manière qu'il encourt l'impeachment, cela doit convaincre non seulement les sénateurs de l'autre parti, qui y ont un intérêt politique direct quel que soit le comportement présidentiel en cause, mais aussi les membres de son propre parti. Autrement dit, il ne doit plus représenter le système politique et c'était l'intérêt de l'Etat qui est en jeu.
Or, tel n'est pas le cas de Trump. Son parti a fait corps auprès de lui, malgré des pressions politico-médiatiques sans précédent. Les Démocrates ont suivi la ligne du parti, les Républicains aussi, à l'exception du sénateur républicain Mitt Romney, qui a voté avec les Démocrates contre Trump en ce qui concerne le premier article sur l'abus de pouvoir, considérant que Trump se comporte comme un autocrate. Mais si cet exemple est aussi marquant, et repris dans la presse anglo-saxonne, c'est parce qu'il est unique. En ce sens, il est impossible de soutenir la perte de statut par Trump.
En allant jusqu'au bout, sans illusion, les Démocrates ont commis une erreur politique, stratégique, qui n'est pas la première, et s'inscrit dans la longue succession des réactions émotives, agressives et passablement mesquines, qui s'enchaînent depuis la perte des élections. Car, ce qui est reproché à Trump par l'establishment n'est pas de suivre un cours politique différent, mais de provoquer une rupture idéologique, en remettant en cause les dogmes néolibéraux avec un scepticisme climatique marqué, la relance de l'industrie nationale américaine, l'absence de fanatisme néofeministe, la reconsidération de l'importance des frontières, etc. Ce fossé infranchissable qui sépare ces deux clans a été parfaitement illustré la veille du vote de l'impeachment lors du discours de Trump sur l'état de l'union, avec d'une part Trump refusant de serrer la main de Nancy Pelosi, speaker de la Chambre des représentants, et elle finalement déchirant démonstrativement le discours de Trump. Le symbolisme devant remplacer l'action politique réelle : ne pouvant détruire Trump, elle se rattrape sur ce qui est à sa portée, les feuilles de son discours.
Voir ici la vidéo :
Cette femme incarne parfaitement l'impasse des Démocrates. Leur bilan est assez mitigé, ils n'ont plus grand-chose à proposer, alors restent dans la posture et les grandes déclarations, voulant poser l'alternative est termes plus que simplistes : soit nous et la démocratie (a priori et ça ne se discute pas, même si nous avons perdu dans les urnes), soit lui et la fin de la démocratie (ça ne se discute pas non plus). Bref, elle tente de faire passer avec elle les gens sur le plan émotif, et non rationnel. Illustration dans son discours suite à l'échec objectivement attendu de la procédure d'impeachment - les sénateurs républicains ont violé la Constitution et Trump est un danger pour la démocratie américaine :
Sadly, because of the Republican Senate’s betrayal of the Constitution, the President remains an ongoing threat to American democracy
Certes, aucun système politique ne peut se permettre une alternance idéologique. En général, cette alternance se produit suite à une guerre ou à une révolution, autrement dit à une crise qui rompt le fonctionnement normal des institutions. Ici, Trump est arrivé légalement au pouvoir suite aux élections et vue la faiblesse du paysage politique américain aujourd'hui, il a toutes les chances d'y rester encore pour un mandat.
PS : Rappelez-vous, l'origine de tout ce piètre spectacle. Trump était accusé d'avoir lancé toute cette affaire au sujet des malversations de la famille Biden (Démocrate) en Ukraine, pour se débarrasser d'un candidat sérieux et dangereux aux prochaines présidentielles. Biden, aux primaires Démocrates dans l'Iowa, vient d'arriver en ... 4e position. Un candidat, effectivement, très dangereux, enfin s'il arrive à être candidat.
Il ne reste plus aux démocrates que la carte du "lapin sorti du chapeau" dont l'effet de sidération est sensé renverser la vapeur (en France cela a bien fonctionné avec Macron).
RépondreSupprimerLe lapin blanc pourrait d'ailleurs bien être une lapine noire, ce qui arriverait à expliquer l'invraisemblable cafouillage démocrate actuel, que je traduirai moi par "tout sauf Sanders" (ou regardez ce qui pourrait vous arriver si...).
J'attends avec intérêt la suite du feuilleton (enfoncés Dallas et autres Dynasty), en faisant observer que, lors de sa dernière apparition, Assange semblait avoir rattrapé quelques couleurs et surtout l'éclat de son regard.
Celui-là pourrait bien être la clé de la prochaine élection de Trump comme il l'avait été pour la première...
LG
Assange?? Intéressant. Ce serait bien de développer un peu
SupprimerJe ne crois pas à la mise en scène qui nous a été servie concernant Assange et avec le concours de tout un parterre de braves aveugles utiles (je ne dis pas "idiots" car un Branco par exemple est peut-être encore un naïf mais certainement pas un idiot).
SupprimerJe pense qu'Assange à été retiré du circuit pour éviter qu'il ne lui arrive ce qui est arrivé à un J. Epstein par exemple et je ne pense pas mélanger les genres en disant cela.
Le poisson démocrate est complètement pourri par sa tête sur des histoires de mœurs, et d'énormes intérêts géopolitiques tournent autour de ce marigot, comme on l'a entrevu avec Epstein.
Je crois que la stratégie de survie du parti démocrate dépend encore totalement du clan Obama et qu'Assange sait beaucoup de choses sur son histoire passée et ses zones d'ombre.
Je crois aussi que Trump est le mieux placé pour avoir intérêt à protéger Assange actuellement. C'est un stratège d'affaires qui sait sacrifier l'intérêt accessoire pour sauver son intérêt primordial, et celui-ci se confond pour l'heure avec le combat à mort qu'il va mener contre les maîtres joueurs du parti démocrate (et leurs alliés d'intérêt visibles ou non).
Ce que lui ou certains de ses collaborateurs pourraient reprocher à Assange pour son activité passée ne pèse rien en regard de cette exigence cruciale.
LG
"les système démocratiques ne prévoient pas la possibilité d'un changement réel de positions idéologiques. L'alternance politique doit se faire à l'intérieure d'une même idéologie."
RépondreSupprimerCe constat est à la fois démobilisateur et souvent faux. Ainsi en 1981 en France le vote démocratique a adoubé Mitterrand et celui-ci a appliqué le programme que les électeurs avaient choisi, et qui a soulevé les attaques que nous avons tous encore en mémoire. Tout au plus pouvez vous en l'espèce soutenir que le président élu, restant dans la prison du "machin" U.E., n'avait pas grand chance de tenir longtemps dans cette voie. Et, alors comme à ce jour, jusqu'à preuve du contraire, ce sont bien les électeurs français, majoritairement, qui veulent rester en prison, quelle que soient les raisons tordues qui les y poussent. Ne jetez pas le bébé avec l'eau du bain, et les révolutions violentes mènent toujours à pire. Comme le soulignait Alain, voici un siècle, "Il ne peut y avoir de démocratie sans un peuple instruit. Le malheur est que personne ne veut instruire le peuple. Les puissants parce qu'ils y perdraient leur pouvoir, le peuple parce que c'est fatigant."
Sauf qu'en 1983, il y a eu "le tournant de la rigueur" preuve s'il en est qu'il faut rester dans le "cadre", quel que soit le programme annoncé !
SupprimerSuite à ce vote, il va être intéressant de voir si la justice US va se saisir des malversations de Biden en particulier en Ukraine.......
RépondreSupprimerLe millionnaire républicain Gordon David Sondland vient d'être mis à l'écart pour sa dénonciation de la pression de Trump contre Biden. Sa biographie, sur Wikipedia en anglais, est très intéressante. Par exemple, Sondland a beaucoup poussé aux sanctions contre les entreprises construisant le gazoduc Nord Stream II, et à la diabolisation de Huawei.
RépondreSupprimerLes malversations de Trump semblent réelles, mais mise à jour au travers de Biden qui en a fait tout autant et pour son confort personnel ou celui de sa famille.
RépondreSupprimerLà politique US est pourrie, C'est pas mieux chez nous