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mardi 8 septembre 2020

Biélorussie : non les opposants ne "disparaissent" pas, ils s'enfuient


Les médias occidentaux sont de plus en plus préoccupés par la sort des opposants biélorusses "disparus". En fait, qui ont fuis en Ukraine, courageusement, dans la nuit. Comme ça commence à faire beaucoup d'opposants qui partent à l'étranger, en Pologne, en Lituanie ou en Ukraine, nos chers journalistes en sont certains, ils sont "obligés" de partir. Sauf que, cette fois-ci, l'un des membres de cet étrange Conseil de coordination de l'opposition a tranquillement enregistré une vidéo expliquant qu'ils partaient tous les trois. Et que les services biélorusses, un peu fatigués de toujours jouer le rôle pré attribué du grand méchant, dévoilent des informations sur la manière dont ils se sont enfuis en jetant en dehors de la voiture Maria Kolesnikova, comme un os à ronger pour les gardes-frontières afin de s'enfuir plus légers vers le paradis occidental, l'Ukraine.

Les médias main stream ont lancé le signal d'alarme : trois membres du Conseil de coordination de l'opposition biélorusse, Maria Kolesnikova membre du présidium, Anton Rodnenkov attaché de presse et Ivan Kravtsov secrétaire exécutif, ont disparu et ne répondent plus au téléphone. Kolesnikova aurait été enlevée par les services spéciaux, enfournée dans une camionnette marquée "communication" - pour que l'on comprenne bien que c'est le KGB, etc, etc etc. Même si l'info est démentie, peu importe. What else ?

Chacun de s'inquiéter de la grande répression contre les opposants en Biélorussie. Vous pouvez lire la presse, c'est unanime, inutile de le répéter.

Or, deux de nos trois larrons apparaissent ... en Ukraine. Cette manie de l'opposition "pro-occidentale", c'est-à-dire l'opposition formée et financée par l'Occident, de prendre rapidement le large pour retourner chez ses sponsors dès que ça se complique devient une habitude gênante. D'autant plus que, du coup, il n'y a pas de victime sacrificielle.

Qu'à cela ne tienne, la presse déclare qu'ils sont certainement partis forcés et contraints ... Que tous les opposants, les uns après les autres, sont "obligés" de partir qui en Pologne, qui en Lituanie, qui en Ukraine ... Il est vrai que ça commence à ressembler à une débâcle en règle.

Soit. Seulement, avant de franchir la frontière ukrainienne en voiture, Anton Kravstov a publié une vidéo sur Telegram dans laquelle il annonce qu'avec ses deux amis, ils ont décidé de quitter la Biélorussie quelques temps ... 

Donc la version, selon laquelle ils auraient été interpellés par les services spéciaux, détenus puis conduits de force à la frontière, tient mal.

De leur côté, les autorités biélorusses confirment bien que Kravtsov et Rodnenkov ont passé la frontière ukrainienne. Et que Kalesnikova a été interpellée - pour avoir franchi illégalement la frontière. Mais pas franchement comme expliqué dans certains médias, qui reprennent exclusivement les paroles et accusations des opposants.

Donc, rétablissons l'équilibre. Selon, le représentant officiel des gardes-frontières, le 8 septembre, vers 4h du matin, nos trois compères ont tenté de quitté le territoire biélorusse en voiture au point de contrôle "Alexandrovka" à la frontière ukrainienne. Vue la situation, le contrôle à la frontière avec l'Ukraine a été renforcé. Dans une BMW, Kravtsov, Rodnenkov et Kalesnikova ont passé la douane, mais en voyant une brigade de gardes-frontières se dirigeant vers eux, ils ont soudainement accélérés, Kalesnikova a été finalement jetée en dehors du véhicule, qui a foncé vers l'Ukraine. Elle fut effectivement alors interpellée par les gardes-frontières.

En effet, cette vision est beaucoup moins jolie que celle du méchant KGB forçant les grands "patriotes" à quitter le pays. Des "patriotes" qui ensuite ne semblent pas trop pressés de revenir ...

2 commentaires:

  1. Merci Madame Bechet-Golovko pour cet article qui remet bien les pendules à l'heure. Qu'est-il arrivé à Barbariko, qui semble avoir été "lâché" par ses propres amis de l'opposition ?

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  2. L'occident devrait déjà comprendre que son âge d'or de fomenter les révolutions colorées appartient au passé déjà. Tout est connu de toutes les nations avides de leur propre souveraineté que quand l'impérialisme échoue à mettre au pouvoir une de leurs marionnettes dans un pays des révolutionnaires, l'État profond organise le faux soulèvement populaire contre les nationalistes aimés par le peuple. Mais tout est clair comme l'eau de roche. Plus question d'un nouveau Maïdan au monde.

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