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vendredi 27 novembre 2020

Russie / Etats-Unis : phase de réactivation du conflit autour de l'Ukraine


La pression internationale autour de la Crimée ne faiblit pas avec les années et n'est pas prête de faiblir : c'est une question de principe. C'est une question de pouvoir. L'on aperçoit même un regain d'intérêt ces derniers temps, pour ce "vieux" sous-conflit régional, les autres terrains étant actuellement moins actifs. Les Etats-Unis et l'OTAN marquent physiquement et militairement leur territoire, devant protéger les pays européens contre "la menace russe" dont la Crimée est censée être la preuve intemporelle et justifie ainsi, selon eux, l'occupation militaire de pays d'Europe de l'Est. Quant à l'Ukraine, elle joue sa partie à Minsk, tentant toujours d'externaliser le conflit en transformant une guerre civile en conflit russo-ukrainien. D'une manière générale, l'activité de l'OTAN aux frontières russes se renforce et la Russie tient ferme sur ces fronts.


Le dernier scandale de la réunion du groupe de contact sur la régulation du conflit dans le Donbass s'inscrit dans une démarche tendant à réactiver le conflit dans la région. Encore une fois, l'Ukraine refuse de traiter avec les représentants du Donbass et exige de traiter uniquement et directement avec la Russie, sous peine de quitter les négociations - qui de toute manière s'éternisent et ne mènent à rien. Concrètement, Kravtchuk, au nom de l'Ukraine, a déclaré refuser d'analyser la proposition de feuille de route faite par les représentants du Donbass et ne discutera qu'avec la Russie. La Russie, par la voix de Gryzlov, reste ferme : elle ne préparera pas de feuille de route, car cela reviendrait à une ingérence dans les affaires ukrainiennes.

Ces menaces et exigences reviennent régulièrement sur le devant de la scène médiatico-politique, car ni l'Ukraine, ni ses marionnettistes, n'ont le moindre intérêt de résoudre ce conflit : les uns, car il leur faudrait réellement gouverner sans sponsors étrangers, ce dont ils sont incapables; les autres, car ils ont besoin de maintenir la Russie sous pression autant que d'une raison de maintenir l'Europe sous leur coupe.

Ce qui d'ailleurs se confirme par le renforcement de la présence militaire américaine sous couvert de l'OTAN sur le territoire européen. L'ambassadrice américaine à l'OTAN, Kay Bailey Hutchison, l'a parfaitement exprimé en ces termes :

"La Russie militarise actuellement la Crimée et pour cette raison nous devons faire en sorte que nos partenaires dans la Mer Noire et dans les autres régions soient protégés. La tentative illégale de prise de la Crimée nous a obligé à renforcer notre présence, non pas de manière permanente, mais par rotation, pour contenir toute action de la Russie et que la Crimée, dans l'avenir, revienne en Ukraine."

Autrement dit, les Etats-Unis, en contre-partie de la sécession de la Crimée lors de l'éclatement de l'Etat ukrainien suite au Maïdan, occupent militairement l'Europe de l'Est, puisque le renforcement de leur présence est annoncé dans les pays Baltes, en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie. Et pour bien montrer leur détermination, lors des exercices militaires communs à la Roumanie et aux Etats-Unis sur les bords de la Mer Noire, il y a quelques jours un missile a été lancé en direction de la Crimée. Pour faire passer le message. 

Le journal Forbes a donné le ton :


Extrait de l'article explicitant le sens de ces exercices militaires :
"The one-day mission by the Army’s new Europe-based artillery brigade was practice for high-tech warfare. It clearly also was a message for Moscow. The U.S. Army in Europe has restored its long-range firepower. And it wants the Russians to know."

D'une manière générale, en une semaine, selon les données du ministère russe de la Défense publiées, 35 avions espions et 3 drones ont été détectés menant des missions d'espionnage aux frontières de la Russie. Le mirage du Covid ne doit pas faire oublier quels sont les véritables priorités de la défense nationale.




5 commentaires:

  1. Réponses
    1. Oui et non
      David Axe est connu pour être un pro guerre à outrance, il y en a d'autres des comme lui, tout ceux qui gagne leurs $ avec une rhétorique pro-guerre en fait et cela en fait un paquet aux USA-EU land. Mais si on les laisse faire, à force de désirer la guerre, on va l'obtenir.
      La seule chose positive est qu'il sont des lâches mais rien n'empêche les lâches de vouloir la guerre et laisser aux autres le soin de la faire, c'est pas une découverte historique ça.

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  2. Faudrait au moins descendre les drones ... ou , a minima , les dérouter . Je suis sûr que la Russie peut le faire . Mais que Vladimirrr prenne garde à ne pas paraître faible . L'affaire de Vladivostok est vraiment limite . Les yankees vont toujours pousser le bouchon plus loin, , car ils savent que la Russie ne veut pas la guerre , mais eux , en bons WASP , sûrs de leur "mission" , si .

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  3. Entre «La pression internationale autour de la Crimée ne faiblit pas avec les années...etc » et « Autrement dit, les Etats-Unis, en contre-partie de la sécession de la Crimée lors de l'éclatement de l'Etat ukrainien suite au Maïdan, occupent militairement l'Europe de l'Est,» n’y aurait-il pas une légère contradiction ? Pourquoi ont-ils pris la Russie comme point faible dans la coalition qui leur fait face, alors que leur état-major a reconnu leur incapacité devant les missiles hypersoniques russes à les détecter et donc leur suprématie militaire. Ils savent tant en moyens défensifs qu’offensifs qu’ils sont paralysés , ils ne leur reste que la guerre psychologique à destination de tous les peuples où ils dominent encore. La Russie est « encore » une « démocratie contrôlée » qu’ils peuvent tenter de pénétrer pour éventuellement en changer le cours ce qui est impossible en Chine. D’autre part les US ont absolument besoin d’embusquer leurs matériels militaires sur la totalité du globe afin de le remplacer, car cette activité vitale représente 30 % de leur économie. D’où la situation où tout est en attente, les US s’agitent un peu partout et Poutine observe tout en cherchant à faire des affaires avec n’importe quel régime, comme tout bon néo-libéral qui se respecte.

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  4. Il est effectivement grand temps pour les américains de bouter les forces d’occupation russes hors de la Crimée. Cela ne peut plus durer, les dommages causés sont importants.
    En commençant par le pont ou les ponts devrais-je dire, c’est une grande partie du patrimoine Ukrainien qui a disparu depuis la construction de ces ouvrages. Imaginer un peu qu’avant il fallait des heures pour pouvoir faire la traversée, voir des jours lorsqu’il y avait une tempête et que les bateaux ne circulaient pas, une longue attente non pas pour la traversée en elle-même, mais des deux côtés les longues files de véhicules, le contrôle douanier maintenant c’est fini tout cela, pour un peu que vous soyez passager et non conducteur d’un véhicule, un léger assoupissement et hop vous êtes en Crimée, plus d’anecdotes à raconter après chaque traversée…
    Ensuite si vous poursuivez votre voyage vers Sébastopol, vous allez devoir traverser Simféropol, enfin cela c’était avant, pareil il fallait du temps la route passant par le centre ville, cela vous donnait l’occasion de faire des rencontres avec la maréchaussée locale, maintenant idem, c’est fini, il y a une rocade qui évite le centre ville et comme les forces d’occupation devaient s’ennuyer un peu outre le centre, l’aéroport est aussi une victime de leurs agissements, avant il y avait un petit aéroport « type soviétique » bien décrépit, tient rien que de rentrer dans l’aérogare le passager se demandait déjà si l’avion allait être à l’image du terminal (…) émotions garanties. Aujourd’hui que trouve t’on ? Un aérogare neuf, construit par un architecte Sud-Coréen, donc là encore plus d’émotions fortes.
    La liste est longue, l’on pourrait parler des bus, des trams, des écoles, etc etc,…
    Effectivement le mieux c’est de bombarder tout cela pour retrouver ce qui faisait tout le charme de la Crimée avant 2014 : son état de décrépitude avancée...
    KG.

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