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vendredi 29 mai 2020

Le pseudo-allègement de la quarantaine à Moscou : quand Sobianine pousse Poutine à la faute politique

"Nous avons suffisamment de forces et de moyens pour vous rendre la vie insupportable"
Le maire de Moscou a annoncé toute une série de mesures devant soi-disant alléger la quarantaine en vigueur dans la capitale. A part l'ouverture d'une grande partie des magasins, la vie des Moscovites, elle, ne va pas être plus agréable, au contraire les mesures sanitaires sont prévues pour durer. Jusqu'à l'obtention du fameux vaccin. Ubu ayant pris le pouvoir, vous aurez le droit de faire du sport entre 5h et 9h du matin - avec votre masque et les jours de sortie de la population carcérale moscovite sont déterminés par la mairie, à tour de rôle. Seulement 7% des Russes estiment que ces mesures sont prises pour alléger le confinement. Avec son fanatisme, Sobianine met le pouvoir en péril. Le signe ? La sortie tonitruante d'une parodie de Poutine et de Sobianine précisément sur le sujet, d'une rare excellence. Une première en fait, rompant le pacte sacré entre le show-biz et le Président. Sobianine a versé la goute qui a fait déborder le vase et comme il fut publiquement soutenu par Poutine devant les caméras, il entraîne le pouvoir avec lui. Les conséquences de cette faute politique stratégique vont encore être à mesurer dans un pays où la voûte du pouvoir tient par la force d'une seule clé.

jeudi 28 mai 2020

Crocus Expo : La Procuratura vérifie l'étrange fonctionnement de cet "hôpital de campagne" dévorant le budget

Présentation par le gouverneur Vorobiev de l'hopital de campagne à Crocus Expo


Le coronavirus est un business très lucratif pour certains en Russie, mais pas seulement. Sans même parler du versement de 200 000 roubles par malade du coronavirus, plus rentable que d'autres maladies, et les 800 000 roubles par lit reprofilé, l'édification étonnante de structures dites "hôpitaux de campagne", dans lesquelles le personnel se plaint d'un manque des médicaments et d'appareils  respiratoire,  qui comptent peu de malades et surtout des malades victimes de pneumonie, a heureusement conduit la Procuratura à jeter un oeil sur cet étrange "Crocus Expo" dans la région de Moscou, surfinancé, et dont les services sont dirigés par des proches, pas forcément médecins et encore moins virologues, du gouverneur de la région Vorobiev et de son père sénateur, comme eux originaires de Krasnoïarsk. Espérons que la Procuratura aura la force de mener à son terme et avec toutes les conséquences juridiques le contrôle de ces étranges pratiques, rappelant à s'y méprendre les excès mafieux des années 90.

mercredi 27 mai 2020

Le Centre fragilisé : un ancien gouverneur russe conteste en justice l'oukase présidentiel de janvier le démettant de ses fonctions

Ignatiev, gouverneur, obligeant l'officier à sauter pour attraper la clé


Le pouvoir est une question de conventions plus que de règles formelles. Au-delà des droits et obligations prescrits par les textes, la pratique fixe dans chaque pays les frontières du possible, les manières de faire et détermine les interdits. En Russie, même si le gouverneur de la région est en général élu au suffrage universel, le Président garde la prérogative, établie par la législation, de le démettre de ses fonctions, dans certains cas et selon une certaine procédure. Aucun gouverneur, sous la présidence Poutine, n'a jamais porté plainte en justice contre l'oukase présidentiel le démettant de ses fonctions. Jusqu'à aujourd'hui. L'ancien gouverneur de Tchouvachie, Mikhail Ignatiev, pour avoir  eu publiquement un comportement indigne a été démis de ses fonctions en janvier sur le fondement de la perte de confiance. Maintenant, il a déposé un recours devant la Cour suprême. Donc c'est possible, à nouveau, comme à l'époque de Boris Eltsine. Maintenant, c'est possible, 4 mois plus tard, pas à l'époque. Ce qui, quelles que soient les suites judiciaires, souligne un affaiblissement du pouvoir central, signe extrêmement dangereux dans un pays comme la Russie, où la gouvernance est non seulement centralisée , mais aussi personnalisée.

mardi 26 mai 2020

La Russie prévoit de réaliser l'identification biométrique des Moscovites à partir de décembre



Lorsque l'on soulève la question de l'identification biométrique et donc de la possibilité de traçage des êtres humains, l'on ne cesse de vous traiter de conspirateur, de personne ayant simplement peur de l'avenir. Pourtant, la Russie vient d'affirmer officiellement lancer la mise en place de l'identification biométrique des Moscovites en décembre 2020, avant d'étendre l'expérience à tout le pays. Pour l'instant sur la base du volontariat. Avec cela, même la question du "vaccin magique" est dépassée et le but est conservé. Quelle conspiration ? C'est un projet réel. Organisé. Financé. En cours de réalisation. Voici l'identificateur mobile, sorti tout droit de la science-fiction des années 50, sans aucune réflexion sur les implications sociales et humaines que ce totalitarisme numérique peut entraîner. Sans aucune réflexion, le fanatisme n'autorise pas la réflexion.

lundi 25 mai 2020

Le Donbass mis en alerte maximale, une première depuis 2015



En fin de semaine dernière, tout d'abord Lugansk, puis Donetsk, ont mis leurs forces de défense en alerte maximale, avec ordre de répondre de manière symétrique et immédiate aux attaques de l'armée ukrainienne, ce qui est une première depuis 2015 et l'opération de Débaltsevo, qui fut une défaite cuisante pour l'Ukraine. Si cette décision a été prise après un mois de renforcement des tirs sur le Donbass, elle intervient aussi après la visite surprise de Dmitri Kozak (voir notre texte), le porte-parole russe pour la question, en Allemagne. Il est pour l'instant difficile de se prononcer sur les enjeux d'une telle décision, mais cela marque la volonté renouvelée de résister au régime de Kiev, ce qui est en soi une bonne nouvelle.