Alors que le Président Biden avait annoncé une réaction extraordinaire pour la cyberattaque attribuée à la Russie, finalement il reste dans les mêmes marges de manoeuvre que ses prédécesseurs : quelques sanctions, prolongées, et de grandes déclarations. L'effet de surprise étant passé depuis longtemps, la diversité des sanctions possibles ayant été épuisées, à part une rupture directe des relations diplomatiques ou une déclaration de guerre, rien de nouveau, objectivement, ne peut être adopté sur le plan de la répression. Et comme, heureusement, ils veulent gagner la guerre sans recours à un conflit armé direct, le marécage géopolitique continue à stagner, faute d'un équilibre des forces et d'absence d'une stratégie politique nouvelle, permettant de sortir de l'impasse.
Début mars, la nouvelle Administration Biden avait adopté des sanctions, tant politiques en harmonisant avec l'UE, qu'économiques et financières, bien que les analystes américains aient déjà soulevé le caractère très limité de l'impact de ces sanctions, et des sanctions en général. Mais Jake Sullivan, le Conseiller à la sécurité nationale avait annoncé qu'en revanche, très bientôt, Biden allait adopter des mesures très fortes contre la Russie, accusée de la cyberattaque du fournisseur américain de logiciel SolarWinds (voir notre texte ici).
Entre temps, la rhétorique agressive du Président américain, qui s'est abaissé à l'attaque personnel contre Vladimir Poutine, ce qui a provoqué le rappel pour consultation de l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, laissait présager de véritables ouragans géopolitiques et entrevoir la possibilité d'une résorption du conflit par un véritable affrontement géopolitique.
Mais l'ouragan s'est transformé en coup de vent, Biden a simplement reporté les sanctions déjà adoptées pour cyberattaques. La faiblesse de la réaction étant patente, il tente de la masquer par un nuage de bruits : d'abord le Canada adopte des sanctions contre six personnes, physiques ou morales, russes ... pour la Crimée, puis l'Australie adopte elle-aussi des sanctions contre un Russe et quatre compagnies ... liées au pont de Crimée.
Ca n'est pas folichon tout ça, ça ne fait pas très sérieux. La Russie laisse aux Etats-Unis et à leurs Etats satellites le temps de réfléchir : pas de Format Normandie, mais l'on prépare une conversation informelle sur le Donbass - on la prépare, on ne se presse pas; les Etats-Unis ayant démontré leur manque de volonté de coopération et voulant tout diriger d'une "position de force", la Russie a déclaré ne voir aucun intérêt à une réunion au sommet du Conseil de sécurité de l'ONU "pour l'instant".
Baser les relations internationales sur une application primaire de la carotte et du bâton démontre rapidement ses limites. La Russie s'est adaptée aux sanctions et le prix à payer pour leur levée, à savoir le renoncement à soi-même, étant trop élevé, ces sanctions ne peuvent être un levier de la politique internationale, mais simplement un facteur donné et intégré du développement du pays. De leur côté, les Etats-Unis et leurs Etats satellites arrivent au maximum des sanctions possibles, sans avoir plus d'effets négatifs que positifs : les économies sont intégrées et les questions internationales ne peuvent être réglées sans la Russie. Ce sont aussi des faits.
Il serait temps de changer de ligne politique, mais ici aussi, c'est une impasse pour les globalistes. Renoncer aux sanctions, c'est reconnaître la possibilité pour un pays de ne pas être totalement dépendant du clan atlantiste ... sans encourir de représailles. Ici, le prix à payer pour eux est trop important, car il s'agit d'un renoncement au monde global.
Les rapports géopolitiques sont réellement dans une impasse, tant qu'aucune partie n'aura pu développer une nouvelle stratégie.
CQFD ! Finalement, certaines "élites" commencent à s'apercevoir que le système unipolaire est dans l'impasse. Les sanctions n'ont pas fait plier la Russie. Les sanctions US contre le North Stream-2 constituent la partie la plus visible de la destruction contrôlée de l’économie occidentale. A quoi se résument les véritables succès de Blinken aux récentes réunions à Bruxelles ? Après la guerre au Karabakh, verrons-nous prochainement une résolution russe du conflit dans le Donbass ? D'une manière ou d'une autre, la Russie imposera la paix sans l'aide de Washington. Merkel finira-t-elle par trouver un accord avec Poutine ? Quant à la France,... suivra-t-elle...? Après la mort cérébrale viendra l'euthanasie de l'OTAN ?
RépondreSupprimerUn aveu d'impuissance qui ne dit pas son nom
RépondreSupprimerAprès les demi-succès, ou demi-échecs, d'Anthony Blinken pour resserrer les rangs des alliés US de l'OTAN et du Quad (Indo-pacifique), les sanctions obstinées contre le North Stream-2 risquent-elles d'ébranler la fidélité de l'Allemagne envers les États-Unis?
L'administration Biden a beau tenter de se dédouaner en se cachant derrière la Loi du Congrès, qui l'oblige à sévir contre ce projet qui menace les intérêts US, on semble ne pas se soucier de bafouer les intérêts allemands. On oublie que l'Allemagne est le moteur économique européen et qu'elle a déjà manifesté son intérêt pour ce nouveau centre de gravité économique qu'est devenu l'Asie, Chine en tête.
De même, l'agitation frénétique de Jens Stoltenberg pour faire croire à la toute puissance de l'OTAN cache mal une perte d'influence, alors que même le général John E. Hyten, vice-président des chefs d'état-major interarmées US, a formellement reconnu la supériorité flagrante des nouvelles armes russes et qu'il faudrait une décennie pour rattraper ce retard.
On se s'agiterait pas autant si on était confiant en son propre pouvoir.
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Bellefontaine
C'est vraiment l'hôpital qui se moque de la charité ! Les USA espionnent tout le monde via la NSA, le système Echelon etc... (Cf les "Snowden Leaks") et voila pas que maintenant, l'arroseur se plaint d'être arrosé, à savoir le Grand Espion se plaint d'être espionné. Franchement, on a tous envie de pleurer.
RépondreSupprimer- "Oh les pauvres américains qui sont surveillés tels des bêtes traquées. Ce n'est pas bien, ce n'est pas juste". LOL. Ce n'est pas très sérieux tout cet enfumage.
On est en droit de se demander pendant encore combien de temps les dirigeants américains vont continuer à prendre le reste du monde pour des demeurés.
Vaste question philosophique, ça peut faire un bon sujet du Bac de philo tout ça après tout :)
Où on remarque qu'un raidissement de la Russie en calme certains et prouve à postériori que si le camarade au Kremlin avait réagi plus et plus fort, l'arrogance américano-sionisto-européenne aurait eu moins de succès en Syrie et ailleurs. Se laisser descendre un ilyoushine avec 130 militaires russes dedans et pas riposter en rasant par exemple une caserne avec une centaine de soldat juifs casernés dessous a laissé croire depuis 2017 que les Russes étaient des pétochards. J'espère que si au Donbass ça doit péter, l'armée russe écrabouillera tout ça en 48 heures, sinon les provocations continueront. Réveille-toi Vladimir! Biden le pédophile attend une grosse gifle slave.
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