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mardi 6 avril 2021

Etats-Unis / Russie : jeu de nerfs et de muscles autour du Donbass



Alors que l'armée ukrainienne intensifie son activité et que des civils sont à nouveau touchés dans le Donbass, la coalition américaine soutenant l'Ukraine, continue à accuser la Russie d'escalade du conflit et à lui enjoindre de ne pas intervenir dans la région. Autrement dit, en développant un discours agressif, les Etats-Unis veulent à la fois créer un voile d'illusion protégeant leurs activités dans l'Est ukrainien et dissuader la Russie d'intervenir pour protéger le Donbass. La réaction de la Russie est très claire : elle rappelle à Washington les conséquences possibles d'une telle aventure et son ambassadeur reste toujours à Moscou "pour consultation".

Dans le monde actuel, le pouvoir s'exerce sur deux plans simultanément : celui du discours, qui a pour vocation de recréer une réalité, et celui de l'action, qui est le véritable lieu de force. La maîtrise des deux plans permet l'exercice du plein pouvoir. En continuant à accuser la Russie de tous les maux, les Etats-Unis suivent un processus très simple : couvrir par un discours politico-médiatique global faisant de la Russie l'agresseur et donc l'ennemi, des actions agressives menées dans la réalité qui ne doivent être perçues, pour que la légitimité de leur pouvoir ne soit pas remise en cause.

Ainsi, alors que depuis un mois environ l'armée ukrainienne reprend ses activités dans le Donbass et qu'elle continue à disposer de plus en plus de techniques militaires dans les secteurs civils de la ligne de front, tout cela en violation des accords morts-nés de Minsk, le représentant du Département d'Etat demande à la Russie de ne pas "empêcher la désescalade du conflit", affirmant qu'elle représente une "menace pour tout le continent européen".

La raison de cette demande est le fait que la Russie ait déplacé, comme prévu de longues dates pour ses exercices militaires et à l'intérieur de ses frontières étatiques, des troupes à proximité de ses frontières Sud, dont en Crimée. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, d'ailleurs de rappeler que la Russie, comme pays souverain, déplace à l'intérieur de ses frontières ses troupes comme elle l'entend, d'autant plus qu'elle ne présente aucun danger pour ses voisins.

Les Etats-Unis se disent prêts à discuter avec la Russie ... si elle ne fait rien en somme. Pendant ce temps-là, au Parlement ukrainien, l'on affirme qu'une opération militaire de grande ampleur se prépare et que "l'on en est comme jamais aussi proche". Cette interprétation a été confirmée par Denys Pouchiline, à la tête de la jeune république autonome de Donetsk, qui estime désormais quasiment impossible d'empêcher la guerre dans le Donbass. Pour DNR, l'ampleur du conflit va dépendre du soutien militaire effectif apporté par les Etats-Unis et de la carte-blanche donnée - ou non - aux autorités ukrainiennes pour verser le sang.

La Russie et les Etats-Unis se sont entretenus sur la question du Donbass, puisqu'en début de semaine les Etats-Unis se sont dits prêts à collaborer avec la Russie, et pour qu'il n'y ait pas d'ambiguïté, le représentant du ministère russe des Affaires étrangères a, selon ses termes, établi les faits de l'agression répétée par l'armée ukrainienne dans le Donbass - et revenir sur le sujet ultérieurement, n'a aucun sens. 

Chaque partie est donc restée sur ses positions, ce qui est logique, puisque aucun compromis, à part une rédition, n'est possible en l'espèce. En attendant, l'ambassadeur russe aux Etats-Unis, Antonov, reste encore à Moscou "pour consultation" et son retour va dépendre de la volonté des Etats-Unis d'une désescalade du conflit.

12 commentaires:

  1. Si un conflit éclate, je ne vois pas le griveton français ou belge ou autrichien monter au créneau avec ses armes… pour protéger certaines populations à l'intérieur de l'Ukraine.
    Cela ressemblera plutôt à un conflit du type Serbie, mais la Russie ce n'est pas la Serbie et on n'aura pas le temps de voir évoluer des troupes de l'Europe occidentale pour approcher les lignes de front.
    On va vers l'inconnu avec beaucoup d'inconscience de ce qui peut vraiment se passer et la perspective de millions de morts et des destructions considérables.
    Et si les Etats-Unis s'en mêlent vraiment, ils constateront – et nous aussi – que les derniers conflits depuis 1945 n'étaient qu'amusettes par rapport à ce qui va arriver dans ce cas précis : il n'y aura nulle part de défilé de la Victoire.
    Et, comme a prévenu le plus réaliste de tous : “Eux mourront comme des idiots et nous, nous irons au Ciel !”

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  2. C'est partout pareil : personne ne bouge nulle part. La servitude volontaire est universelle en démocratie. J'ai expliqué tout ici :
    https://reseauinternational.net/wp-content/uploads/2020/10/coronavirus-francais.pdf

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  3. Les USA ne sont que des que des fouteurs de merde au monde et les plus grands tueurs de masse au monde...Les USA font la guerre partout MAIS vainqueur nulle part !!! Et jamais seul ils ont toujours besoin des autres pour faire la guerre seul pas capable !!!!

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  4. A languedoc30 : Ben un peu comme chez nous en ce moment quoi

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  5. La Russie peut elle agit pour protéger le Donbass tout en restant dans le cadre de la loi internationale ? Le non respect des accords de Minsk par l'Ukraine peut il être un bon prétexte pour intervenir ?

    Je Russie personnellement que la Russie s'est fait berner en signant ces accords et qu'il aurait fallu prendre Kiev au lieu de les signer .

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    1. Il me semble qu'il aurait surtout été utile de prendre Marioupol et toute la côte de la mer d'Azov. Soutenir les Russophones d'Odessa aurait été une bonne chose aussi !

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  6. Négocier avec les américains c'est comme abdiquer...
    puisqu'ils veulent tout.

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  7. Je suis certain que les Russes interviendront efficacement. Avec leur politique de donner la nationalité russe aux citoyens du Dombass, il y a maintenant 300000 russes vivant dans les 2 provinces indépendantistes. Les russes soutiendront le Dombass en cas d'attaque aussi et surtout pour protéger leurs concitoyens.

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  8. Dans quelle situation se trouvent l'Ukraine et ses citoyens sept ans après le Maïdan ? A quel niveau se situe la popularité de Zelenski ? Quel est l'état d'esprit actuellement au sein des officiers de l'armée ukrainienne ainsi que parmi les soldats ? Y-a-t-il au sein de la population un soutien aux dirigeants à Kiev pour résoudre militairement la situation au Donbass ? De quelle aide de l'UE l'Ukraine peut-elle encore espérer ? Les citoyens ukrainiens ne considèrent-ils pas aujourd'hui que Ianoukovitch avait raison de ne pas signer l'accord d'association avec l'UE ? L'Ukraine va-t-elle imploser (et l'empire Hunter Biden avec elle) ? Dans ce cas, cela pourrait nous épargner une guerre au Donbass et permettre au peuple ukrainien de reconsidérer l'avenir de leur pays et peut-être même sous une autre forme qu'actuellement en s'inspirant du projet Steinmayer (système fédéral) proposé en 2014... Un "truc" civilisateur...

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  9. J. Attila, grand prêtre des lumières obscurantistes et après moi le déluge n’a t-il pas déjà tout exposé quant au scénario en cours ? Ce sera le N.O.M ou la terre brûlée ! Pour une dictature mondiale entre les mains de Davosiens déjantés, malthusiens, eugénistes, avec pour capitale Jérusalem ? Ou bien l’extermination en masse jusqu’au dernier des inutiles ? Il faut choisir !
    Peut-on vraiment discuter avec des « oxydantaux » malades mentaux, complètements oxydés du caberlot, à force d’occire à bras raccourcis tout ce qui ressemble à la Vie ? Êtres Humains, faune, flore, terre, eau, aire...
    Pour en revenir au schéma Att’aliens : nous aurons une pandémie, une crise économique sans pareil, et si cela ne suffit pas, une guerre à mort sans merci.
    Et si au lieu de traiter les symptômes de cette maladie mentale des « zélites délitées », dégénérées, pourquoi ne pas traiter les causes jusqu’à la racine, détruisant en premier lieux les nids de la vermine, comme par exemple : City Londres, B.R.I, B.C.E, B.C.A, Wall Street, Davos en pleine réunion et ainsi de suite. Traiter en quelques missiles bien placés, les bons jours, les bonnes heures... afin de recouvrer le Bonheur de Vivre. À la Houthis par exemple, un sacré exemple !
    Je sais, ce n’est pas bien d’écrire des choses pareilles, extrémistes diront certains, alors même qu’il ne s’agirait là que de légitime défense en vérité, en réponse à l’horreur monstrueuse répandue tout autour de cette Planète inouïe.

    B.A.L.M

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  10. En 1989 le conseiller diplomatique de Gorbatchev, Georgi Arbatov, formulait cette boutade à l'intention des États-Unis : « Nous allons vous rendre le pire des services, nous allons vous priver d'ennemi ! » Qu'à cela ne tienne, une fois libérés de la contrainte de l'URSS et dès l'arrivée de Bill Clinton au pouvoir en 1992, les États-Unis n'ont pas tardé à dénicher quelques proies faciles à qui s'en prendre, qu'elles fussent réelles ou imaginaires : Yougoslavie, Serbie, Somalie, Irak, Afghanistan, Libye, Syrie ...

    Et quand il n'y a pas de réel casus belli, on en invente. La recette est bien connue, d'autant plus que la presse dominante est toujours de service pour en fabriquer un. C'est ce que Antonio Gramsci dénonçait dans son concept de "Parti médiatique" au service de la classe dominante pour assurer son hégémonie sur l'ensemble de la société grâce aux médias.

    Ce qui se produit en Ukraine est bel et bien un cas de fabrication de l'ennemi où les événements sont présentés pour inverser la réalité en présentant la victime comme l'agresseur.

    Ce serait aussi un sujet patent de psychanalyse si on pouvait l'appliquer aux nations. C'est en étudiant la paranoïa que Sigmund Freud découvre le phénomène de projection comme mécanisme de défense, l'opération par laquelle le sujet expulse de soi, en l'attribuant à autrui, des sentiments, des désirs, ou des objets, qu'il méjuge ou qu'il ne saurait accepter pour lui-même.

    Hon ! La Destinée manifeste de la vierge et pure Amérique ne saurait être affublée d'une telle disgrâce.

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  11. Bonjour.
    C'est oublier un peu vite que les USA sont à une portée de flêche de la Sibérie, et qu'Anchorage est fragile, tout comme Vancouver pour nos faux amis anglos canadiens. Il y aura certainement un coup, type avarie sur bateau US ou missile perdu sur drone US. Pas de mort, donc calmons nous!
    Espérons le du moins!

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