L'hypocrisie gouvernante a un prix - c'est nous qui le payons

A force de cumuler les territoires perdus de la République, c'est la République française que l'on perd.  A force de dénigrer l'autorité, c'est l'Etat qui dépérit, lentement et sûrement, pour arriver aujourd'hui en phase d'agonie. Des tribunes s'enchaînent, des militaires aux policiers, même des magistrats, relèvent la tête, tous condamnés par leur hiérarchie, qui les accuse - sans ironie - d'affaiblir l'institution. Une manifestation de policiers s'organise ... et le ministre de l'Intérieur déclare y participer ... au lieu de donner les moyens d'une restauration de l'autorité de l'Etat. Car c'est bien le dilemme de ce système pourrissant postmoderne : l'Etat et sa force ne doivent exister uniquement que pour défendre ... ce qui le détruit - et paradoxalement pouvoir écraser ce qui conteste la voie idéologique choisie. Donc toute l'illusion du soutien aux forces de l'ordre, à l'autorité de l'Etat, doit être mise en place, pour que surtout rien ne change fondamentalement.

L'autorité est dénigrée dans un système faussement libéral, donc les organes publics tels la police ou la justice doivent être réduits à peau de chagrin. "En même temps", le système actuel est fortement contesté par la population et la contestation est montante - il a donc besoin de ces organes pour le défendre. C'est ainsi que l'on voit les policiers lancés contre les manifestants ayant des exigences sociales ou économiques, mais regarder les revendications idéologiques des Traoré, des minorités en tout genre, de tout ce qui peut détruire la société. C'est bien aussi pour cela que l'on a pu voir des canons à eau et des jets de grenades de désencerclement lancés à l'assaut des Gilets Jaunes, mais d'une discrétion exigée dans les fameux "territoires perdus de la République", ces territoires qu'une république perdue n'a plus même la volonté politique de reprendre.

Cette dualité hypocrite, mais essentielle pour ce système, est parfaitement illustrée après l'assassinat par balle du policier Eric Masson à Avignon, qui a été appelé avec des collègues sur demande d'une commerçante en raison d'un point de trafic de drogue. Lors du contrôle d'identité des gentils membres d'un gentil groupe de gentils citoyens, l'un d'entre eux a fait feu, le policier est mort.

Si l'on comprend bien la position du ministère de l'Intérieur, le policier est mort, parce qu'il était raciste. Et c'est certainement parce que les forces de l'ordre sont racistes, que les violences contre les policiers augmentent. Vous vous souvenez des tirs de mortiers, heureusement d'artifice, contre les forces de l'ordre dans la région parisienne en avril. Les habitants se défendaient manifestement contre le racisme des policiers ... Entre 2009 et 2019, les violences contre les policiers ont augmenté de 40%. 

Le fait de pointer toujours le racisme vient aussi du fait que, réellement, l'immigration a tellement augmenté dans notre pays, qu'il change de visage. Intégrer une telle quantité de personnes originairement de culture étrangère à la culture française et européenne est objectivement impossible. Mais comme nous sommes tolérants, nous ne pouvons le dire. Voici quelques données pour 2017 :

Et ça ne s'améliore pas :

200 - 260 000 personnes par an, c'est une belle agglomération ... Et l'on ne tient pas compte des immigrés clandestins, des régularisations, etc. Surtout que nous sommes face à des miracles, maintenant, les immigrés marchent sur l'eau ... Ils sont bien la réincarnation de Jésus, ils sont bien sacrés.

La société française se décompose, l'Etat n'est plus là pour défendre l'intérêt national. La lettre des militaires en retraite a ouvert la voie (voir notre texte ici), elle fut suivie de beaucoup d'autres, mais aucun changement réel n'est possible, car il serait incompatible avec le cours idéologique mis en oeuvre en France depuis longtemps, renforcé ces dernières années. L'on en arrive donc à une caricature de réaction, quand un ministre de l'Intérieur, qui a le pouvoir théorique d'initier des réformes permettant la restauration de l'autorité de l'Etat, préfère fanfaronner à une manifestation policière, plutôt que de gouverner.