La rencontre Biden / Poutine aurait pu être simplement inutile, elle est finalement désastreuse, tout au moins en ce qui concerne le discours politico-médiatique qui en suit. Or, dans ce monde post-moderne de la communication, abandonner ainsi la maîtrise du discours est une erreur stratégique. Entre Biden qui reprend son agressivité et Poutine qui s'extasie sur les qualités de Biden, l'on se demande ce qui a été finalement négocié et si cela coûtait réellement aussi cher ...
A priori, l'intérêt de cette rencontre était très relatif, les Etats-Unis et la Russie ayant des intérêts vitaux totalement divergents et le conflit géopolitique qui les oppose étant existentiel, dans le sens premier du terme - existence des Etats-Unis comme centre de la globalisation (ce qui implique la disparition de la Russie, comme Etat revendiquant une souveraineté ... même relative) ou existence de la Russie dans sa dimension civilisationnelle (donc avec une victoire contre les Etats-Unis, centre d'un monde global uniformisé et "barbarisé").
Dans cette logique, dans le meilleur des cas, cette rencontre aurait pu être simplement inutile. Les deux Présidents auraient échangé quelques banalités diplomatiques, auraient envisagé une possible coopération sur quelques sujets qui pouvaient, à un moment donné, encore les intéresser tous les deux, se seraient serrés la main froidement et, chacun ayant pris la mesure de l'autre, auraient fait plus attention. La démonstration de force équilibrée aurait permis de stabiliser pour un temps les relations.
Mais cette rencontre a été beaucoup trop faussement amicale.
"Les conséquences de la mort de Navalny en prison seraient catastrophiques pour la Russie sur la scène internationale"
Et parallèlement :
"Biden a déclaré qu'il existe de réelles perspectives d'améliorer les relations entre les Etats-Unis et la Russie"
Et sur le chemin vers l'aéroport, Biden d'ajouter :
"La Russie tente désespéremment de rester une puissance mondiale. La Russie est dans une situation très difficile"
L'on ne peut pas dire que ce soit des paroles empruntes d'un grand respect ... Si la Russie, de son côté, s'affirme satisfaite des pourparlers, n'en attendant pas grand-chose, pour l'instant le Kremlin ne voit pas de raison d'ôter les Etats-Unis de la liste des pays inamicaux.
Ce qui est extrêmement surprenant est la grande campagne de réhabilitation de Biden lancée par Poutine dans les médias.
"But his third goal — establishing some red lines for President Vladimir Putin of Russia, whom he called his “worthy adversary” — proved more elusive. Though Biden expressed cautious optimism after their meeting in Geneva, it is far from clear that any of the modest initiatives discussed will fundamentally change a bad dynamic. (...) After months of ridiculing Biden as bumbling, confused and well past his prime, Russian state media changed its tune. Here is a man we can do business with, some in Moscow said."
Le signal à l'intérieur du pays a été clairement perçu par les forces globalistes, qui se lancent sans trouver aucune résistance en face d'elle. Après l'introduction de la vaccination obligatoire à Moscou (voir notre texte ici), le Gouvernement non seulement n'en appelle pas à la légalité, mais appelle les autres régions à suivre l'exemple. Sobianine annonce donc, dans une poussée d'autoritarisme aiguë, que les entreprises pourront virer sans paiement du salaire les salauds d'employés qui refuseraient de se vacciner ... Les chauffeurs de taxis et de bus à Moscou ont quelques jours pour faire leur première injection et les policiers vérifieront leur "passeport vaccinal" - qui donc existe, sans avoir été légiféré.
Rappelons que les élections législatives sont fixées pour septembre. Il n'y a pas à douter que certains sont en effet très intéressés à une déstabilisation de la situation, mais est-il nécessaire au pouvoir de jouer leur jeu ? Qu'a-t-il négocié en contre-partie de ce revirement radical ? Cela en vaut-il réellement le prix à payer ? Aucun système ne s'écroule sans une trahison intérieure.
Comme l'écrivait Hervé Bazin dans La tête contre les murs :
"Tous ces fuyards ne reconnaissaient plus aucune légalité, hormis celle de la peur. (...) Le monde a enfin un monde à sa mesure. Un monde de pieds. Ce délire collectif, ce gigantesque délire de conduite sert d'apothéose au sien. Voici les jours prévus par l'Apocalypse, où les fous commanderont aux sages et les courberont sous leur fouet."
On se demande où irait un pays dirigé par la sage KBG. Sans doute autoriserait-elle les feux de forêt en période de canicule, pour ne pas attenter à la liberté...
RépondreSupprimerC'est facile de critiquer, mais vous, vous proposez quoi concrètement ? Allez, un peu de courage, d'inventivité et d'honnêteté...on vous écoute :)
SupprimerBiden -ce senior sénile capable de se perdre dans un mouchoir de poche si sa femme ne vient pas le chercher et le tirer par la main comme au restaurant londonien pendant l’épisode du G7- n’est pas le véritable POTUS (président des USA) et sert de gérant de paille à un empire américain en pleine déliquescence. Du coup, tous les analystes politiques savaient d’avance qu’il ne sortirait rien de la rencontre Biden-Poutine du 16 juin. Celui qui a peut-être réussi à en tirer les marrons du feu, c’est l’inoxydable président russe qui en a profité pour communiquer devant les caméras pour redorer son image de marque abîmée par les médias occidentaux et qui a montré qu’on pouvait le traiter de tueur, cela ne lui faisait ni chaud ni froid. Il a dû décevoir en Russie les partisans d’un Poutine ferme et viril. Sinon, selon une certaine presse américaine, il aurait été question pendant les entretiens entre les deux présidents de financer la Russie en échange d’une alliance avec l’Occident au détriment de la Chine. La mine enjouée de Poutine pendant ce sommet me fait dire qu’il doit être très satisfait que l’Oncle Sam en soit arrivé à une telle extrémité...sa stratégie de partenariat fort avec la Chine commence donc à « payer » (sans mauvais jeu de mots).
RépondreSupprimerOn verra au mois de juillet comment Poutine va donner suite à la tentative américaine de corrompre la Russie, lui qui sera l’invité d’honneur des célébrations du centième anniversaire du parti communiste chinois. Ensuite, il est à prévoir que les choses se gâtent entre l’OTAN et le bloc Russie-Chine, l’OTAN qui axe en ce moment sa communication sur une diabolisation exacerbée de la Chine.
PS : je n’ai aucune compétence pour parler de la Mairie de Moscou, mais j’ai la vague impression que le maire de cette gigantesque capitale va bientôt passer son temps à casser des cailloux dans un désert sibérien ou arctique.
Catastrophique ? Parce que Poutine a tenu quelques propos lénifiants et de circonstance après un sommet ?
RépondreSupprimerVous ne seriez pas en train de prendre vos désirs pour la réalité ?
Et puis pratiquement sous-entendre que Poutine serait un traître de ce fait tient vraiment du fantasme, à moins que vous ayez des éléments factuels à nous communiquer à l'appui de cette thèse rocambolesque ?
Je suis d'accord, il n'y a qu'a regarder l'interview de Poutine sur NBC pour voir que ce grand homme a l'amour de son Pays et que c'est un vrai patriote !
SupprimerDonc, pour vous, V.Poutine a capitulé en rase campagne? Pourquoi? En avez-vous une vague idée? D'autre part, pourquoi les russes sont-ils aussi méfiants pour se faire vacciner avec le Spoutnik V, n'ont-ils aucune confiance dans ce vaccin?
RépondreSupprimerJe ne suis pas du tout convaincu par votre conclusion et je ne crois pas que ce soit un désastre. Poutine est depuis longtemps un joueur d'échecs et je suis enclin à penser qu'il faut prendre ses déclaration avec une perspective à long terme et en se méfiant des apparences.
RépondreSupprimerJe doute fort que Poutine aie peur des américains, militairement il peut amplement leur tenir la dragée haute et les américains le savent pertinemment, quant aux confrontations sur le plan commercial, il devient difficile de ne pas se rendre compte que Poutine a retourné les sanctions contre la Russie à son avantage en lançant une politique de production en interne rendant caduques ces mêmes sanctions. Le résultat est donc que les américains sont impuissants à faire plier la Russie.
Partant de là, les discours qui ont fait suite à cette rencontre ne peuvent être que du cinéma pour la presse à grand spectacle. Cet apparent désastre que vous dénoncez est peut-être justement ce que Poutine voulait laisser croire aux américains par le biais de leurs propre presse puisque les journalistes américains ont pu assister à la conférence de presse de Poutine, la réciproque n'étant pas vraie pour celle de Biden.
En conclusion, il me semble que le moment est venu de s'installer confortablement avec un grand bol de pop-corn et d'observer ce qui va suivre, ça risque d'être plutôt distrayant ... sauf pour les américains. Leur empire s'écroule et plus rien ne pourra arrêter ce mouvement.
Chère Karine,
RépondreSupprimerJe vous lis depuis plusieurs années, aussi ai-je été surpris par votre dernier article. Surpris aussi bien par le fond, que par la forme. Vos analyses sont habituellement empreintes de froide logique et de distance, mais là, vous semblez céder à une émotion inhabituelle et incompréhensible. Lier Serguei Semionivich à cet article ne semble pas non plus très logique. Je n'ai pas une amitié particulière pour le personnage, mais que vient-il faire là ?
Karine,
RépondreSupprimerTrès surprise de ce point de vue et de son intitulé aussi tranchant.
Toute rencontre physique entre deux interlocuteurs, en l'occurrence, ces deux Présidents, est préférable à une fuite ou un rejet.
Que l'on demeure réservé sur ce qu'il en ressortira est une chose, que l'on qualifie cette rencontre de "désastre", une tout autre.
Pour ma part, en tant que Genevoise n'ayant eu de cesse, sur mon blog, d'appeler à la diplomatie, je suis fière que ma ville et mon pays aient pu offrir cette opportunité aux Présidents Biden et Poutine.
Je ne suis pas du tout d'accord avec votre analyse.
RépondreSupprimerJe trouver que Poutine a très bien parlé. A la conférence de presse après leur discours ces propos était clairs, percutants. Biden répondait vaguement aux questions. Le G7 + rencontre Poutine + Chaleur y étaient peut être pour quelque chose.
On peut être déçu de ce sommet si on en a espéré plus que ce qu'il pouvait offrir.
RépondreSupprimerPeut-être ne faut-il pas exagérer la portée des bons mots que V. Poutine a tenus à l'endroit de J. Biden. Je crois — il va sans dire que je spécule — que ce ne sont que des paroles de convenance destinée à encourager la poursuite des échanges. Joe Biden et les États-Unis sont bien davantage en situation de demandeurs que ne peuvent l'être V. Poutine et la Russie, car ce qu'il leur faut craindre et tenter de désamorcer est une alliance encore plus poussée Chine – Russie, ce qui serait intenable pour le États-Unis.
Par ailleurs, on ne doit pas sous-estimer le fait que Joe Biden est bien moins soutenu par sa propre opinion publique, qui lui est hostile pour moitié, que peut l'être Vladimir Poutine chez lui. Je ne doute pas que ses propos tenus devant la presse nationale US à Genève devaient contribuer à maintenir l'image du "maître du monde libre" qu'il s'est forgée pour se faire élire. Il n'a fait que rejouer John Wayne auquel il ne manquait que le Colt à la ceinture.
S'il doit y avoir une ouverture véritable envers la Russie, ce dont je doute même si je l'espère, cela ne peut pas se faire au sortir d'une première rencontre. Son opinion publique n'y est pas préparée et c'est peut-être dans ce but qu'il a lancé cette déclaration curieuse, très discutable mais destinée à ses électeurs, qui pourrait bien servir à dégeler le dialogue tout en préservant une posture dominante dont il est encore l'otage : « La Russie est dans une situation très, très difficile en ce moment… Elle est oppressée par la Chine. Elle veut désespérément rester une grande puissance. » Du formatage de message hollywoodien pur : le grand et magnanime Biden s'émeut de la pauvre Russie.
La plus belle chose qui soit sortie du sommet est sans doute la déclaration conjointe sur la stabilité stratégique et ses potentielles répercussions globales : « Aujourd’hui, nous réaffirmons le principe selon lequel une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée [...] Conformément à ces objectifs, les États-Unis et la Russie entameront ensemble dans un avenir proche un dialogue bilatéral intégré sur la stabilité stratégique qui sera délibéré et solide ». On verra bientôt si ces belles intentions se transforment ou pas en citrouille, mais il convient de les soutenir en se remémorant Lao Tseu, « Un voyage de mille lieues a toujours commencé par un premier pas. »
Espérons qu'il s'en trouvera d'autres à la suite du chancelier autrichien, Sebastian Kurz, pour soutenir que « La paix en Europe n’est possible qu'avec la Russie, pas contre elle ». Si on veut un monde véritablement multipolaire, alors les nations doivent se manifester et se faire entendre, personne ne le fera pour elles.
Et, SVP, laissez-moi rêver un peu !
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Bellefontaine
Je vous conseille de regarder le film d'Oliver Stone sur Poutine. Dans ce film Poutine dit (approximativement) : "la première règle dans le judo est - soyez doux et conciliant avec votre adversaire, quand vous savez qu'a la fin du match vous allez gagner". C'est la règle d'or chez Poutine. Assez souvent, on le lui reproche dans son propre pays, d'être trop conciliant. Mais comprenez le bien, ce n'est que de la communication. Car dans les actions, Poutine met les mains sur le col de la chemise de son adversaire et le renverse en bougeant son pied... Cela fait combien de temps, Karine, que vous vivait en Russie ? Une petite éternité ? Et vous n'avez toujours rien compris comment Poutine fonctionne ? Affligeant
RépondreSupprimerBravo pour cette réponse a karine
SupprimerÀ son époque, au sommet de la République de Chine, Deng Xiaoping disait aux grands responsables de l'État « Ne montrez pas votre force, soyez patients et attendez le bon moment. »
SupprimerVladimir Poutine est de ceux dont Abraham Lincoln disait : « Les hommes intelligents n'ont pas besoin de mentir. » Dommage que les États-uniens eux-mêmes ne s'en souviennent plus.
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Bellefontaine
Apparemment il y a beaucoup de réactions à ce papier de Mme Béchet Golovko...suffit-il d'ajouter le mot "désastre" au titre pour faire réagir des lecteurs de ce blog qui seraient tombés en léthargie ? En tous cas, le nombre de commentaires explose par rapport au nombre de commentaires moyen et c’est une excellente chose. LOL.
RépondreSupprimerEn visionnant les dernières vidéos d'Alexander Mercouris sur la rencontre Biden-Poutine, et en regardant les réactions de la classe politique européenne notamment sur Sputnik et RT, il m'est venu à l'esprit que Poutine avait peut-être fait un coup de billard à 3 bandes au cours du sommet USA-Russie de Genève.
En effet, son ton mielleux et sa jovialité à l'égard de Biden m'ont sur le coup terriblement gêné, je m'attendais au Poutine froid et réservé des rencontres avec des ennemis patentés de la Russie.
Cela dit, j'observe que :
- en se montrant jovial, disponible pour les journalistes et très ouvert, il a semé un doute important dans les médias occidentaux et son image évidemment s'en est améliorée
- les Européens ne semblent pas très satisfaits par cette rencontre qui s'est trop bien passée pour eux : Macron pratique comme d'habitude le coït rectal sur les diptères en lançant des phrases creuses sur la refondation du processus relationnel avec la Russie, le tout sur un ton très sentencieux...quant à Le Drian, toujours en orbite géostationnaire, il explique que la Russie risque d’envoyer des missiles nucléaires sur l'Europe (avec les vents d'ouest en est, ce monsieur n'a pas bien compris le concept d'arroseur arrosé), les British sont énervés du rapprochement USA-Russie après la mayonnaise de l'affaire Skripal qui n'a pas réussi à prendre complètement, etc.
En bref, les esclaves européens sont jaloux que leur maître américain cède à la danse du ventre de la sorcière d’en-face.
- en se montrant plus que conciliant, Poutine sème donc la zizanie en Union Européenne et rend la monnaie de leurs pièces à la Commission et au Parlement qui n’en peuvent plus de déclarer des sanctions et autres mesures vexatoires à l’égard de la Russie. Cela ne l’empêche pas de continuer ses excellentes relations avec la Chine, et de poser des jalons sur les anciennes zones américaines de conflits en Afrique et au Moyen-Orient. Poutine devient donc quelque part un arbitre sur la scène géopolitique internationale...et ça c’est nouveau.
Il n’est donc rien sorti de ce sommet de Genève en apparence, mais il a peut-être marqué les esprits et Poutine aurait fait un travail de sape souterrain en ne bougeant qu’un seul petit pion sur son échiquier (j’utilise le conditionnel à dessein car il s’agit d’une hypothèse).
Analyse très intéressante...
SupprimerCette partie d'échecs complexe et énervante me parait bien commenté ici. Nous verrons bien pour la suite.
SupprimerMerci
Chère Madame,
RépondreSupprimerMerci pour votre article qui donne à penser que vivant en Russie, vous êtes bien placée pour évaluer la baisse du niveau de vie moyen des Russes, du aux sanctions occidentales et par voie de conséquence la grogne qui monte ...!
Le maire de Moscou cristallise probablement cette irritation contre lui-même, mais la grogne est bien présente et elle monte aussi contre contre Poutine lui-même.
Le commentaire d'Unknown à 9h47 au sujet de la façon dont fonctionne V.V.Poutine est excellent ! MERCI
Camembert électrique continue à avoir toute mon admiration! Merci également.
Thanks for the compliment :)
SupprimerPour ce qui est de Sobianine, Xavier Moreau (qui vit à Moscou comme Mme Béchet-Golovko)a expliqué dans son avant-dernière vidéo sur StratPol que le maire de Moscou a fait fi des recommandations de Poutine sur la liberté de vaccination et qu'il vient de se faire déposséder de la gestion fédérale du Covid sur sa zone qui revient maintenant au premier ministre Michoustine en personne. En gros, le maire de Moscou a fait un abus de pouvoir qu'il va payer d'une façon ou d'une autre, Mme Bechet-Golovko a eu donc parfaitement raison de s'en émouvoir...ce qui me paraît normal vu qu'elle sait précisément de quoi il en retourne pour une personne qui vit sur place depuis une vingtaine d'années.
Bon week-end :)
Les Russes auraient-ils un niveau de vie en chute libre ?
SupprimerCe point n'est pas très clair pour moi car j'en suis resté à une élévation spectaculaire du niveau de vie des Russes depuis que Poutine est président. Je me souviens de l'ex-URSS des années Eltsine où des docteur-ingénieurs en physique nucléaire devaient vendre des cigarettes au détail en pleine rue pour survivre. Plus récemment, des médias comme la BBC qui ne sont pourtant pas très russophiles admettaient du bout des lèvres que le niveau de vie en Russie avait significativement augmenté depuis que Poutine était arrivé au pouvoir. Voir par exemple ceci : https://www.bbc.com/news/world-europe-43210257
C'est sûr, si l'on se réfère aux médias français, je n'en ai pas trouvé un seul sur Google France (sur la première page de résultats) qui indique ceci, ils disent tous que les Russes ont vu leur niveau de vie chuter à cause de Poutine (Le Monde, Libération, Les Echos, La Tribune, bref tous les médias possédés par une clique de 10 familles milliardaires néolibérale et pro-américaine...informations tendancieuses qui ne surprendront donc personne). Par contre, il est clair que les sanctions européennes et américaines ont impacté les revenus des Russes qui ont réagit en rapatriant de nombreuses productions dont les productions agro-alimentaires jusqu'à devenir numéros 1 ou 2 mondiaux sur certaines d'entre elles. De plus, en Russie, de nombreux services sont gratuits contrairement aux pays néo-libéraux comme les USA (la santé, l'enseignement, etc.), et il faut être vigilant sur les chiffres en étudiant le revenu net déduit des services offerts par l’État russe, voir étudier le PIB (en ppa) par habitant qui est donné par la Banque Mondiale ici même : https://donnees.banquemondiale.org/indicator/NY.GDP.PCAP.PP.CD?locations=RU et on s’perçoit que ce PIB est en augmentation presque exponentielle sauf un petit creux autour de 2015 qui devrait correspondre aux sanctions mentionnées précédemment.
Ainsi, si des sociétés comme les fabricants de voitures allemandes (berlines de luxe donc), ou françaises (berlines standard) ont décidé d'investir en Russie, c'est que le revenu net par habitant ne doit pas être si mauvais que cela (VAG, Renault via Avtovaz, etc..).
Maintenant, si on se réfère à la ville de Moscou, il est clair que vivre dans cette capitale est plutôt réservé à des ménages qui ont un minimum de revenus, vu que l’immobilier y est très cher.
Mais dire que la baisse du niveau de vie des Russes cristallise la grogne contre Sobianine et Poutine me paraît quelque peu étrange, alors que Poutine a une côte de popularité jamais vue dans toutes les démocraties occidentales. Il a également crée un fond pour le"bien-être national" pour permettre des investissements de structure lourds (axes de communication, banques, santé...).
En ce qui concerne le salaire des fonctionnaires et les retraites, j’ai cru comprendre qu’il y avait de grosses marges d’amélioration mais je ne dispose d’aucun élément objectif pour en parler.
J'aimerais bien que Mme Béchet-Golovko nous éclaire de ses lumières, car vu de la France avec ses médias foncièrement russophobes, il est difficile de se faire une idée de la situation (le seul point de vue subjectif me vient d’amis anglais et français qui ont été visiter la Russie pendant la coupe du monde de football, qui en sont revenus vraiment enchantés en m'expliquant que Moscou était une capitale belle et propre, ses rues animées, ses commerces bon marché et bien achalandés, son métro d'une beauté et d'une propreté hallucinante par rapport à celui archi-sale de Paris, qu’une femme pouvait y circuler le soir seule sans aucune crainte, etc...seul point noir, la circulation automobile et les accidents causés par des personnes qui en général ne savent pas conduire, les Russes ayant parait-il une trop courte expérience de la conduite automobile par rapport aux occidentaux).
Je ne suis pas un inconditionnel de Poutine mais tant que "le Kremlin ne voit pas de raison d'ôter les Etats-Unis de la liste des pays inamicaux" et qu'il garde le contrôle du gouvernement de la Fédération de Russie, je ne pense pas qu'il faille s'affoler, juste rester vigilant comme à votre habitude.
RépondreSupprimerBiden est en train de mettre en œuvre tout seul ce qui fera sa chute. Je pense que Vladimir Poutine connait cette affirmation de Napoléon Bonaparte: "N'interrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur".
RépondreSupprimerAu milieu d'une partie d'échecs, il est difficile de saisir le sens précis et la portée de chacun des coups. J'aurais tendance à voir la confiance affichée de Poutine comme liée à une perspective positive de la crise ukrainienne, au vu des propos du président américain. Quant à ce dernier, il ne peut faire autrement que tenir un double discours, pour rassurer les faucons de Washington.
RépondreSupprimerPoutine n'était certainement pas "sous le charme", vu qu'il n'en a aucun, de Biden, mais simplement diplomate (même si trop diplomate pour moi). Comme pour Trump qu'il trouvait "haut en couleur", il n'a pas menti pour Biden qui est dans la politique depuis des dizaines d'années et connaît très bien le boulot. Il a parfaitement conscience des bêtes nuisibles que sont les dirigeants US, mais ça lui rapporterait quoi de le dire?
RépondreSupprimerS'agissant du désastre (pour ma part et de manière plutôt intuitive), il se pourrait bien qu'il y ait un désastre mais peut-être pas là où l'on s'attendrait... L'affaire de "l'imposture de Navalny" (la bête noire du Kremlin) ne fait elle pas, ces derniers mois, indirectement des dégâts dans l'opposition russe et par une série de ricochets inattendus ferait le jeu en faveur du parti de Ziouganov ? L'état d'esprit général en ce moment en Russie influencera-t-il les prochaines élections contre le parti Russie-unie ? Un scrutin glissant massivement vers la gauche communiste (l'hypothétique vote de sanction populaire) pourrait-il se révéler dommageable contre les réformes entamées depuis plus de vingt ans par l'Etat Russe ?..., (Quantité d'ouvrages évoquent les nombreuses réformes et leurs transitions manquées dans l'histoire de la Russie...). N'est-ce pas là où pourrait survenir le véritable désastre s'il devait se produire ? Après mille succès contre un revers, verra-t-on Poutine et le parti Russie-unie forcé à terme de céder le pouvoir ? Contrairement au monde anglo-saxon, en Sainte Russie c'est Dieu que l'on trouve dans les détails. Mais il s'avère parfois que le diable (ou la bête noire du Kremlin) s'évertue à être bon théologien pour embrouiller les esprits. Manifestement, la sagesse et la patience du peuple russe sont mises à rude épreuve ces dernières années. Attendons la surprise en septembre.
RépondreSupprimerPar conséquent, l'Occident, gros Jean comme devant, comme à son habitude, continuellement ignorant de la véritable nature du peuple russe, se rendra bientôt compte que ses tactiques de nuisances pourraient ne pas avoir les résultats escomptés. En inventant continuellement une narrative faussaire, les élites occidentales pourraient se retrouver face à un nouveau régime (communiste?) au Kremlin ou bien au contraire voir les successeurs de Poutine continuer à veiller sur le destin de la Russie. D'une manière ou d'une autre, la Russie millénaire ne manquera pas de montrer aux russophobes où les écrevisses hibernent;)