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mardi 30 août 2022

Billet atomique : De Godot à l'AIEA, les USA et l'Ukraine attendent ...


En attendant Godot, pardon de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Volodomir et Joe voient eux aussi leur inquiétude monter : est-ce bien le bon endroit ? Vont-ils réellement oser venir ? Pourtant, ce n'est pas faute de tirer, de plus en plus fort et de plus en plus près. L'inquiétude est à son comble : s'ils arrivent cette semaine, il sera trop tard pour organiser une catastrophe nucléaire imputable à la Russie. Alors tirons, sur la Centrale, sur les civils, de toute manière les médias et les politiques européens sont en laisse, ils dansent et parlent sur commande. Ils sont ... Lucky. 

Les Ukrainiens reprennent vraiment la technique militaire américaine - raser le territoire et les hommes pour reprendre le contrôle, faire la guerre aux civils pour obliger les politiques. Mais à la différence des Américains, qui se battent sur un territoire étranger face à des existences biologiques, auxquelles ils ne semblent pas (si l'on en juge par leur comportement) reconnaître le caractère humain, et donc le respect de la vie que cela entraîne, l'Ukraine de Kiev se bat sur son sol, contre sa population.

Les discours dithyrambiques sur les grandes offensives politico-médiatiques de l'armée ukrainienne, n'ont d'égal que les silences imposants sur les pertes et les méthodes. Ainsi, le NYT, dans sa petite lettre matinale, nous gratifie aujourd'hui du récit fantastique de l'offensive ukrainienne vers Kherson - qui concrètement correspond principalement aux bombardements des zones d'habitations et des sites civils. Mais devant quand même faire attention à l'absurdité, l'on peut lire ces courtes déclarations :

"Ukraine also claimed to have destroyed a large Russian military base behind Russian lines in the Kherson region. It was not possible to immediately verify the claims."

Au cas où, on a simplement pas eu le temps de vérifier ...  En tout cas, le ministère russe de la Défense précise le niveau de "réussite" de cette offensive côté ukrainien :

"Aujourd'hui, dans la journée, sur les ordres directs de V. Zelensky, les troupes ukrainiennes ont tenté une offensive dans les régions de Nikolaev et de Kherson dans trois directions. À la suite de la défense active des troupes russes, les unités des Forces armées ukrainiennes ont subi de lourdes pertes. Au cours des combats, 26 chars ukrainiens, 23 véhicules de combat d'infanterie, neuf autres véhicules de combat blindés ont été détruits, deux avions d'attaque Su-25 ont été abattus. Les pertes ennemies en effectifs s'élèvent à plus de 560 militaires. Cette nouvelle tentative d'offensives de l'ennemi échoua lamentablement."

Ces échecs militaires répétés sont difficilement cachés par un discours politico-médiatique de plus en plus radical et décalé en Occident. Malgré les pertes importantes et systématiques de l'armée ukrainienne, les médias français, dociles, ne cessent de discuter des difficultés de l'armée russe, à bout de souffle, bientôt l'on devrait entendre qu'elle devrait s'écrouler après s'être enlisée. Si le discours, lorsqu'il est bien fait, permet de moduler l'opinion publique, en revanche il ne permettra pas à l'Ukraine sur le terrain d'arrêter de reculer.



La même approche biaisée est mise en oeuvre concernant les bombardements de la centrale nucléaire de Zaporojié, qui s'intensifient au fur et à mesure de l'approche de la visite annoncée cette semaine des experts de l'AIEA, devant déterminer l'état de la centrale. Tout d'abord, le discours selon lequel la Russie tire elle-même sur la centrale qu'elle contrôle (la logique est imparable), ce qui oblige absolument à mettre en place un périmètre "démilitarisé" - de la Russie - (le ministère russe de la Défense a catégoriquement refusé, le risque nucléaire étant trop important), a été tenté, pour faire reculer la Russie d'elle-même et permettre à l'Ukraine de gagner politiquement ce qu'elle perd militairement. Comme ce fut un échec, le jusqu'au boutisme s'est emparé des exécuteurs ukrainiens, qui tirent au gros calibre sur la centrale nucléaire et sur la ville d'Energodar.

Dimanche soir, les habitants d'Energodar se sont retrouvés encore sous le feu : 
"Une munition est tombée dans l'un des appartements d'un immeuble de grande hauteur. Des voitures brûlent au pied de l'immeuble."

Aujourd'hui, cela recommence et les autorités locales appellent les habitants à se mettre à l'abri. Etrange manière de vouloir reconquérir un territoire, que de cibler ceux qui y vivent ...

Hier, suite au bombardement de la Centrale nucléaire, c'est le toit du bloc spécial de stockage du fuel pour les réacteurs, qui a été touché au gros calibre. Heureusement, sans conséquences.


Ce matin, les tirs ont repris et selon les autorités locales :
"Aujourd'hui à 06h50 l'armée ukrainienne a bombardé le territoire de la centrale atomique et le littoral de la ville. L'artillerie de gros calibre a été utilisée. En conséquence, deux ruptures ont été enregistrées à proximité du bâtiment d'entreposage du combustible usé"

Alors que les autorités ukrainiennes sont lancées pour provoquer une catastrophe atomique aux frontières européennes (et le nuage ne s'arrêtera pas aux frontières), les médias français diffusent de la propagande de bas étage, reprenant les affirmations fantasmagoriques d'organismes ukraino-globalistes douteux, sans vérifier aucune information :




La seule chose qui intéresse nos médias, ce sont des fables pour faire peur aux enfants sur des "douches radioactives", ne cherchant même pas à saisir l'absurdité de leurs propos ...

Puisque nous attendons encore Godot, rappelons aux Européens que si Lucky, parfaitement tenu en esclave,  peut encore à peu près danser un instant sur ordre de Pozzo, il a vraiment du mal à réfléchir ... 






12 commentaires:

  1. Il y a un point que j'ai du mal à comprendre. Si on est près de la catastrophe pour la centrale nucléaire, pourquoi les Russes, qui ont la maîtrise du ciel, ne rasent-ils pas toute la région d'où proviennent les tirs. Ce serait facile et rapide... Sinon, ce conflit semble assez irréel. Il y aurait bien des moyens militaires de l'arrêter rapidement côté russe. Manifestement, on ne veut pas. Pourquoi?

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  2. Je ne comprends pas comment la Russie n arrive pas à faire taire ces bombardements

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  3. L'Occident est clairement géré par des psychopathes qui ne cessent d'envoyer des matériels militaires en Ukraine alors que les soldats pour les utiliser se font de plus en plus rares car décimés à raison de 500 à 1000 par jour. La propagande de guerre relayée par nos médias hexagonaux fait appel à des généraux d'opérette biberonnés à la prose belliciste de l'OTAN qui vont jusqu'à discuter de l'état de santé parait-il chancelant de Poutine. Les stocks de munitions de l'armée française, la plus puissante en UE sur le papier, n'excèdent pas 4 jours en cas de conflit chaud....et nos commentateurs de pacotille de s'inquiéter sur les stocks de l'armée russe...on nage en plein délire. La centrale nucléaire de Zoporodjié est bombardée par des cinglés prêts à s'immoler par les radiations juste pour montrer qu'il savent se servir d'un canon. Personne ne semble remarquer que la baisse des fournitures de gaz, de charbon et de pétrole liée aux sanctions anti-russes va faire s'effondrer l'économie déjà chancelante de l'UE (le PIB est corrélé de façon linéaire avec l'énergie pour faire tourner l'économie). La maison brûle, nos dirigeants regardent ailleurs....le sage montre la lune, les idiots regardent son doigt.

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  4. Je ne crois pas un mot de ce que peut écrire ou dire la presse française, ça n'a aucun sens, pour eux la Russie a tout perdu ! Mais elle représente une menace pour le monde entier, bref, du grand n'importe quoi, bientôt on va nous dire que l'Ukraine a créée le Monde !

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    1. Comme quelqu'un l'a dit sur Linkedin, Zelenski sera notre nouveau prêtre en Europe aux côtés de la prêtresse existante von der Leyen.

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  5. La seule question que je me pose: pourquoi la Russie ne fait pas taire ces bombardments?

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  6. Très bonne lumière sur les non-sens du storytelling grossier et fallacieux des spin doctors anglo-saxons, qu'il est important de rappeler, de relayer, car l'opinion publique des autruches est en train de se rendre compte qu'il y a quelque chose qui ne va pas, ne serait-ce que les menaces de coupures d'électricité pour lutter contre un ennemi à qui les USA continuent à acheter d'énormes quantités de produits et de pétrole...
    Question qui, moi aussi, me revient sans arrêt. Comment se fait-il que la Russie ne rase pas la zone, assez proche dit-on, d'où viennent les tirs sur Energodar. Epargner les civils ? Maintenir une sorte de suspense, en sachant que la centrale ne risquerait que des dégâts mineurs ?...

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  7. Merci c'est très bien dit, je ne sais pas si mes compatriotes sont sourds, aveugles, ou pas intéressés, ce n'est pas comme si nos journaleux nous avaient dit une seule fois la vérité ! Éventuellement la météo

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  8. Bonjour Karine Bechet-Golovko
    Si cela peut rassurer, vous, les ukrainiens, russes et les lecteurs, je reproduis un commentaire publié sous un article d'Agoravox ("La situation à la centrale nucléaire de Zaporijia devient un problème pour le monde entier") par JMBerniolles, une personne qui a des connaissances très pointues et assurément une grande expérience professionnelle dans le domaine du nucléaire (*)
    son message du 30 août 13:26 :
    La première remarque que l’on peut faire est que l’AIEA n’est nullement un organisme neutre.

    Avec Rafael Grossi cette organisation s’est fortement politisée. Elle est notamment intervenue sur le plan purement politique à l’occasion des discussions sur l’accord nucléaire avec l’Iran. Qui s’en est plaint.

    Je sais aussi qu’à l’intérieur de l"AIEA il y a une très forte campagne anti Poutine. Je connais quelques ingénieurs à Vienne qui parlent sans retenue de Poutine dictateur sanglant.

    [miraculeusement on a vu El Assad en Syrie se défaire de cette réputation qu’il ne méritait évidemment pas]

    Néanmoins c’est une bonne chose que l’AIEA ait accès à la Centrale nucléaire de Zaporozhye.

    Malgré les bombardements continuels de la part des forces ukrainiennes avec des Howitzer, Himars ... Il n’y a pas de risque d’accident nucléaire majeur sur les réacteurs nucléaires de cette Centrale. Ces bombardements ne peuvent pour l’instant percer les enceintes en béton armé des réacteurs nucléaires.

    Pour essayer de provoquer un accident nucléaire les ukrainiens cherchent à couper l’alimentation électrique extérieure de la Centrale nucléaire et à détruire le système de pompage de l’eau pour le refroidissement des réacteurs nucléaires. Les russes ont mis en alerte les systèmes de sécurité des réacteurs nucléaires et prévu des actions pour rétablir rapidement le refroidissement de ces réacteurs.

    Il faut rappeler que ces réacteurs nucléaires, VVER de 1000 MWe, sont d’un tout autre type, plus sûrs, que ceux de Tchernobyl et Fuskushima Dai-Ichi.

    En cas d’accident grave, impliquant la fusion du cœur des réacteurs nucléaires, les zones d’exclusion prévues autour de la Centrale nucléaire sont de 5 puis 20 kms. La ville de Dniepopetrovsk située à environ 50 kms de la Centrale serait très peu impactée. Alors ne parlons pas des pays voisins à l’Ouest.

    Tous ceux qui clament qu’un accident nucléaire maximum est possible ou a été frôlé, comme ce bouffon de Zelensky, se gardent bien de décrire le scénario de cet accident.

    Par contre les bombardements peuvent endommager un stockage d’effluents radioactifs liquides ou un stockage à sec de combustibles nucléaires usés.

    Ils peuvent donc répandre de la radioactivité sur le site de la Centrale nucléaire.
    ----------------------------
    (*) JMBerniolles livre un peu de son CV sous cet article : "Centrale de Zaporijjia : Russes/Ukrainiens sont en train de « jouer aux cons ». Était-il judicieux de se procurer des comprimés d’iode ?"
    JMBerniolles 28 août 13:39
    commentaire que l'on peut retrouver sous ses publications :
    https://www.agoravox.fr/auteur/jmberniolles
    Bien à vous
    njama

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    1. J'ai comme l'impression que ce commentaire est intéressant mais lénifiant... Les ukros peuvent très bien venir poser une bombe auprès d'un réacteur, ou utiliser des canons plus puissants. Et quid de la radio-activité des barres de combustibles usagé, quid du barrage qui alimente la centrale, bombardé lui aussi ? Si l'eau n'arrive plus les réacteurs divergent...

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    2. Avez-vous seulement pris connaissance du profil de l'auteur JMBerniolles il vous révèlerait son très haut niveau d'expertise...
      Je vous mets un lien direct vers le commentaire dans lequel il livre un peu de son CV
      https://www.agoravox.fr/commentaire6422117

      Je ne pense pas que des armes dites "conventionnelles" pourraient détruire les enceintes en béton armé des réacteurs nucléaires, véritables bunkers pour de multiples raisons de sécurité.
      Les seules armes qui pourraient le faire à mon sens seraient les "mini" bombes nucléaires (nukes) B61 que les américains ont livré dans quelques pays de l'OTAN, ainsi que les nouvelles B61-12 dotées de 4 options de puissance sélectionnables (...) qui devraient les remplacer très prochainement.
      Pour les détails je vous renvoie à cet article de Manlio Dinucci "Sous peu en Italie. Les nouvelles bombes nucléaires made in USA"
      12 juillet 2022
      https://www.mondialisation.ca/sous-peu-en-italie-les-nouvelles-bombes-nucleaires-made-in-usa/5669832






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    3. J'ai saisi le niveau de l'expert autorisé à s'autoriser. Cela interdit-il de s'interroger ? Cela interdit-il de questionner citoyennement d'égal à égal, en démocratie. Je ne suis pas sensible aux arguments d'autorité...
      Et je vous signale, comme c'est rapporté ici que les ukros ont tenté de plastiquer la centrale. Avec suffisamment d'explosifs, des experts d'infiltration, pas besoin de bombe nuke tactique. Suffit de couper l'électricité et faire exploser les générateurs de secours, ou l'eau...Mais bon, je ne suis pas expert. Juste inquiet.

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