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mardi 22 novembre 2022

Zaporojie : des frappes atlantico-ukrainiennes pour conduire la Russie à se retirer


Nous notons une augmentation des frappes sur la centrale nucléaire de Zaporojie ces derniers jours. Chacun sachant que la centrale étant tenue par la Russie, elle n'a pas intérêt à provoquer un incident nucléaire, quel est alors le but de ces manoeuvres ? Manifestement, conduire la Russie à reculer "stratégiquement" et "pour sauver des vies". Une fois n'étant pas coutume. Mais pour l'instant, la Russie semble résister - politiquement - sur ce point. 

Hier, l'on apprenait par le ministère russe de la Défense qu'en 48 heures, l'armée atlantico-ukrainienne avait tiré 14 obus sur la centrale nucléaire de Zaporojié.


Chacun comprend parfaitement que la Russie n'a pas intérêt se tirer dessus, qu'elle n'a pas intérêt à provoquer un incident nucléaire sur son territoire et qu'elle n'a pas intérêt à se priver d'une source d'énergie. Il n'y a donc aucune raison pour qu'elle se tire dessus.

Pourtant, le discours atlantiste est unanime, la Russie est la source du danger. Breton l'affirme ouvertement :
Macron reprend les sous-entendus de l'AIEA, dont le président salue par ailleurs très sérieusement les "efforts de Macron" comme intermédiaire.



L'AIEA, qui dépasse son mandat et prend ouvertement partie dans son dernier rapport, va jusqu'à demander le départ de la Russie - évidemment pour garantir la sécurité de la centrale :
"Demande à la Fédération de Russie de retirer immédiatement son personnel, notamment son personnel militaire, de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, afin que les autorités ukrainiennes compétentes reprennent le contrôle total de la centrale pour en assurer l’exploitation sûre et sécurisée"
L'Ukraine et l'OTAN n'ont pas non plus un intérêt direct à provoquer un accident nucléaire à Zaporojié, même si la pratique américaine montre qu'en dernier recours, ce pays est toujours prêt à aller jusqu'au bout. A ce stade, l'intérêt semble être ailleurs : forcer la Russie à reculer.

Plus d'une fois, la Russie a annoncé retirer ses troupes de territoires conquis, afin de "protéger des vies". Le fait que la région de Zaporojie soit juridiquement entrée dans la Fédération de Russie du point de vue russe ne garantit manifestement rien, les "retraits stratégiques" ayant eu lieu à Kherson. 

Les tirs sur la centrale peuvent donc parfaitement entrer dans une stratégie de chantage, devant faire politiquement reculer les forces armées russes, qui repoussent toutes les attaques atlantico-ukrainiennes à ce jour sur cette partie du front.

C'est exactement le même discours qui est mené depuis le mois d'août. Rappelons les déclarations de la France alors :

"La France est très préoccupée par la menace grave que fait peser la Russie sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ukrainiennes", a déclaré jeudi le ministère français des Affaires étrangères.

"La Russie doit immédiatement retirer ses troupes de la centrale nucléaire de Zaporijjia et rendre à l'Ukraine le plein contrôle de la centrale", a ajouté le Quai d'Orsay dans un communiqué.

L'arrivée de la mission de l'AIEA qui a suivi n'ayant pas permis de fixer le transfert de la centrale à l'Ukraine, les opérations militaires ont repris. Celles-ci ne permettant pas le retrait militaire de la Russie, le clan atlantiste fait pression sur le point faible de la Russie - sa volonté politique.

A suivre.

11 commentaires:

  1. Les Russes ne doivent plus reculer d'un pouce.

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  2. L'interminable mauvais film de la centrale qui va exploser et plonger l'Europe dans un nuage radioactif, ça dure depuis 4 mois.
    Les Ukrainiens et leurs alliés ont intérêt à jouer ce scénario.
    Mais les Russes ? Pourquoi ne réagissent ils pas?
    On ne peut que constater l'immobilisme et l'inertie de l'armée russe, qui est comme paralysée et qui ne résout aucun des défis opérationnels auxquels elle est confrontée.
    L'idée de repousser de quelques dizaines de km plus au nord, les troupes ukrainiennes qui tirent en permanence sur la centrale afin de la sécuriser, ne viendra évidemment pas à l'armée russe.
    Ou alors selon le modèle de Donetsk, 7 mois pour prendre la modeste bourgade de Bakhmut, qui n'est pas encore investie au demeurant.
    L'armée russe n'est vraiment véloce et efficace qu'en mode retraite.

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    1. Bakhmut ça c’est vraiment la catastrophe.

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  3. "Les opérations militaires ont repris. Celles-ci ne permettant pas le retrait militaire de la Russie."
    Parce-que la Russie souhaiterait se retirer aussi de cette zone?
    Pourquoi sont-ils rentrés en Ukraine puisqu'ils ne peuvent, ni ne veulent s'y maintenir ?
    Ils peuvent aussi plier bagages et aller s'entraîner quelque part en Sibérie orientale, ça ferait plus court et plus simple pour tout le monde.

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    1. Je suis bien d’accord avec vous et cela éviterai immédiatement d’autres victimes civiles et militaires des deux camps .

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  4. On connait les méthodes de l'Otan. Comment imaginer un seul instant laisser le contrôle de la centrale à ces fourbes.
    La Russie va t'elle céder à chaque fois, pour éviter de globaliser le conflit !

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    1. Le conflit est global, il s'agit au moins de faire reculer l'OTAN de 30 ans. S'il s'agissait seulement de l'Ukraine ce serait terminé depuis longtemps. La Russie est en train de démilitariser l'OTAN : "tu apportes tes armes coûteuses sur le champ de tir nommé Ukraine, je les détruis avec des armes peu coûteuses, ça fait une contrepub terrible à tes armes et ça te ruine". Le truc marche très bien, c'est lent, certes, mais la solution rapide ce serait de détruire les armes de l'OTAN dans les pays de l'OTAN, vous voyez le genre ? ça vous dit ?

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  5. Où en sont ceux qui attendaient de voir, après les midterm US?
    L'affaire est un peu plus sérieuse, que le théâtre de boulevard destiné au divertissement des masses américaines.
    L'enjeu est de taille, la répartition des zones d'influence, dans le cadre d'un nouvel ordre mondial en phase terminale de gestation.
    Les anglo-saxons très voraces, aidés de leurs satellites traditionnels, feront tout pour conserver leur hégémonie dans ce qu'ils appellent déjà le monde d'après.
    Des puissances d'argent supranationales qui tentent de s'imposer par la destruction des nations, et l'instauration d'un nouvel âge féodal globalisé, consacré par leur confiscation des richesses du monde entier, et où tout le pouvoir serait concentré entre leurs seules mains.
    Ces méga-oligarches (quelques familles liées entre elles par le sang) misent pour le moment sur le cheval anglo-saxon, mais l'alliance n'est pas "eternelle".
    La Russie et l'Asie sont aussi dans cette course au pouvoir mondial, bien que derrière les deux premiers groupes.
    Cette guerre plutôt ratée d'Ukraine, réduit la note de la Russie dans ce classement.

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    1. Les grands banquiers américains reproduisent avec l'Empire ce que les grands banquiers londoniens avaient accompli : la livre et le Commonwealth étaient leur propriété. Aujourd'hui ils sont propriétaires du dollar et ont accaparé les richesses de feu l'occident.

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  6. En fait, la guerre est finie. Le cadavre de l'Ukraine est victime de quelques soubresauts, encore, mais plus pour longtemps. Ainsi en ont décidé Moscou et Washington, hors caméras.
    Il va y avoir un habillage marketing sophistiqué de cet état de fait dans les semaines qui viennent, mais ça ne changera rien au fait que la guerre est finie, et que Zelinski en sera l'agneau sacrificiel. :)
    https://www.voltairenet.org/article218419.html

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    1. Camembert-El. : VOUS m'avez manqué!
      _________________________
      Difficile d'affirmer à ce stade que la guerre est finie. On observe juste une certaine tempérance de l'ardeur occidental vis-à-vis de la Russie. Et les discours alarmistes de M.Zelensky tendent à éveiller une défiance générale à l'égard de Kiev, plutôt qu'à émouvoir.

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