La Société militaire historique russe est une organisation publique autonome, qui s'occupe de la recherche historique militaire et de sa popularisation. Après 10 mois d'opération militaire et son actuelle stagnation, une réflexion profonde est apparue nécessaire, tout d'abord quant à la nature de cette "Opération spéciale militaire", qui est une véritable guerre - en tout cas, les pays de l'Axe atlantiste font la guerre à la Russie, eux. Il découle de cela alors toute une série de remarques et propositions, intégrées dans une résolution, qui vient d'être publiée et mérite d'être analysée. Cela montre bien que si certaines hésitations engluent le processus de décision politique, avec ce constant combat des élites en Russie, il reste des forces saines, qui ont elles une vision parfaitement claire et du but et des moyens institutionnels indispensables pour atteindre ce but.
Le Conseil scientifique de la Société militaire historique russe a adopté une résolution concernant la guerre, qui se mène actuelle par le monde entier sur les terres ukrainiennes (voir le texte en russe ici). Cette résolution présente le mérite de prendre le problème de ce conflit sous toutes ses dimensions et d'en tirer les conséquences à la fois sur le plan institutionnel, éducatif, historique et juridique.
La base de cette réflexion structurée repose sur une reconsidération de la nature des combats en cours, et donc de leur géographie politique :
"Au cours de la discussion, une opinion a été exprimée, approuvée par la majorité des participants, quant à la nécessité de changer le statut de l'Opération militaire spéciale, qui acquiert de plus en plus les caractéristiques de la guerre Patriotique, de Libération et Sainte de notre peuple. Cette nécessité est dûe à la croissance rapide des menaces d'escalade du conflit du côté des pays de l'OTAN, qui continuent à fournir à l'Ukraine les derniers types d'armes, ainsi qu'aux déclarations publiques des dirigeants des pays de l'Alliance de l'Atlantique Nord sur leur désir d'affaiblir, de détruire, de démembrer la Russie - en substance, d'imposer à notre pays un scénario de guerre totale d'anéantissement de l'État russe."
L'on peut dégager quatre grandes lignes, dont la plus importante est institutionnelle, découlant de la reconsidération du statut de cette "Opération spéciale". Et cela passe impérativement par une véritable formulation des buts stratégiques, le vague des formulations lancées en février n'étant plus adapté, la situation ayant changé.
"1. Formuler clairement les buts et objectifs stratégiques de la Russie et de ses forces armées dans le cadre de l'opération militaire spéciale en Ukraine.
L'objectif est la libération complète de l'ensemble du territoire de l'Ukraine du pouvoir du régime terroriste criminel néo-nazi de Kiev, des forces d'intervention militaire étrangère menées sous la direction des États-Unis et de l'OTAN, le démantèlement complet de l'actuel régime néo-nazi, en tant qu'incarnation d'un quasi-État terroriste criminel.
La tâche immédiate est la libération complète du territoire de la Russie (régions de la RPD, de Zaporojie et de Kherson) en tant que tâche pour la campagne militaire de 2023.
La prochaine tâche est la libération complète du territoire de l'Ukraine, en tant que tâche pour la campagne de libération de l'armée russe en 2024.
Parmi les autres tâches, il est à souligner :
- une détermination sans faille à réaliser la démilitarisation (c'est-à-dire la défaite militaire, le désarmement et le démantèlement de toutes les forces armées ukrainiennes, le démantèlement de ses usines militaires, l'exclusion d'une éventuelle action militaire de l'Ukraine contre la Russie à l'avenir) et la dénazification finale de l'Ukraine ( c'est-à-dire l'élimination de tous les centres d'une éventuelle renaissance de l'idéologie et de la pratique de Bandera et du fascisme national, l'identification et la punition des criminels de guerre) ;
- l'inadmissibilité lors de la poursuite des combats des négociations et de la coopération économique avec le régime terroriste criminel (jusqu'à ce que les dirigeants ukrainiens signent l'acte de reddition inconditionnelle);
- l'impossibilité d'extrader (échanger) des criminels de guerre avec les prisonniers de guerre (respect du principe de l'inévitabilité de la peine)."
Ces quelques éléments sont fondamentaux pour l'avenir de la Russie. D'un côté, parce qu'il est essentiel de savoir où aller pour y arriver, et cette connaissance des buts réels ne doit pas être le privilège de quelques élus. Ils doivent être connus et reconnus de tous, notamment de ceux qui se battent et savent alors pour quoi ils se battent, ainsi que de la population, qui alors peut comprendre si "tout se passe comme prévu" - réellement. Il s'agit et d'une motivation pour les forces combattantes, et d'une responsabilisation du pouvoir, et d'un contrôle de la société, qui obtenant des droits, a alors également des obligations en contre-partie.
Mais en plus de cela, ces premiers éléments sont fondamentaux, car ils obligent le pouvoir à devoir faire enfin un choix idéologique clair, ce qui est loin d'être encore le cas. Et nous le voyons au quotidien dans de nombreux domaines, notamment l'enseignement et la recherche, mais aussi très concrètement dans le domaine juridique, qui accompagne cette guerre : échanges de prisonniers russes avec des criminels de guerre ukrainiens ou des mercenaires étrangers au lieu de les juger, quand cette catégorie permet en réalité la participation au sol de membres parfaitement entraînés des pays de l'OTAN ; négociations perpétuellement menées au détriment des intérêts russes, dès les premiers jours du conflit ; absence de stratégie judiciaire à long terme (où a disparu le fameux tribunal de Mariupol ?).
Concrètement, il s'agit surtout de la mise en place, sur la base du Conseil de sécurité russe d'un Comité de défense nationale, devant institutionnellement centraliser la politique étatique, comme ce fut le cas lors de la guerre contre le Japon ou de la Seconde Guerre mondiale.
Sur le plan judiciaire, il est proposé de créer plusieurs mécanismes : une Commission publique d'exception, devant enquêter sur les crimes commis par les néonazis ukrainiens et les mercenaires sur le territoire ukrainien et le territoire russe temporairement occupé ; utiliser l'expérience des procès de 1943 dans plusieurs villes de l'URSS contre les prisonniers de guerre nazis, pour préparer des procès publics et médiatisés début 2023 contre les prisonniers de guerre ukrainiens, ayant commis des crimes de guerre.
Parallèlement, un travail de popularisation et de rétablissement de la vérité historique, notamment dans les territoires libérés, mais pas uniquement, doit être réalisé : diffusion de travaux scientifiques en la matière, réédition d'ouvrages classiques, envoie d'enseignants dans les nouveaux territoires russes, réinstallation des monuments historiques, popularisation des travaux réalisés sur les crimes commis en Ukraine contre les civils par ce pouvoir, etc. Parce qu'une guerre se gagne aussi dans la tête des gens et qu'il est fondamental de lutter sur les territoires ukrainiens et nouvellement russes contre des années de propagande active atlantiste, qui ont conduit à une reprogrammation surréaliste des esprits, mais aussi en Russie, où la propagande atlantiste continue à oeuvrer.
Une forme d'épuration mitigée est proposée dans la fonction publique éducative, puisque c'est à l'école, puis à l'université, que l'on forme l'avenir d'une Nation, ses cadres, les futurs adultes, qui seront cette "opinion publique". Dans les milieux universitaires, beaucoup ont été pris en main à la fois grâce aux programmes étrangers de recherche et d'enseignement, mais aussi parce que la participation à ces programmes était très largement incitée par les pouvoirs publics, sans parler des réformes néolibérales réalisées depuis 20 ans et non remises en cause. Les enseignants et les chercheurs ont ainsi pu acquérir les modes de pensée nécessaires au monde global, son langage et sa grille de lecture, et beaucoup semblent absolument incapables de penser le monde en dehors des axiomes de la globalisation (managment au lieu du politique, intégration internationale - à tout prix au lieu de la souveraineté, tout-numérique au lieu d'une utilisation rationnelle des technologies, gender contre normalisation des relations humaines, etc.), qui conduisent inexorablement à un affaiblissement de l'homme, de la société et de l'Etat. Ce processus est incontournable dans un monde globalisé, où les Etats ne doivent qu'être des structures d'exécution et non de prise de décisions politiques, où les sociétés doient être uniformisées et acculturées et où l'homme doit sagement disparaître dans un Global village d'individus interchangeables.
L'on voit déjà quelques têtes sauter dans l'éducation et la recherche, timidement et sans véritable système. Le virage étatiste que la Russie est en train de prendre grâce à son entrée dans le conflit, se fait parfois même semble-t-il, malgré la volonté des élites. Il est proposé de revenir à l'étatisme de manière conscience, volontaire et contrôlée :
"Afin d'empêcher la propagation parmi les citoyens de la Fédération de Russie, y compris parmi les lycéens et les étudiants, d'une idéologie hostile à l'État, prendre les mesures suivantes au niveau législatif à l'égard des personnes, qui se sont prononcés publiquement (à la fois verbalement et par écrit , y compris des déclarations collectives dans les organes des médias reconnus comme agents étrangers) contre la conduite de l'Opération militaire spéciale et / ou en faveur d'organisations interdites en Fédération de Russie, reconnues comme extrémistes ou agissant comme agents étrangers, ainsi que pour des personnes qui sont des employés d'organisations étrangères financées par des États hostiles à la Fédération de Russie :
- interdiction d'occuper des postes de direction, administratifs et autres dans les institutions publiques et les organisations budgétaires à profil scientifique et éducatif;
- interdiction de participer à des travaux et projets scientifiques dans le cadre de missions étatiques avec des financements budgétaires et ciblés ;
- interdiction des activités d'enseignement dans le domaine des disciplines historiques, sociales et humaines dans les établissements d'enseignement secondaire, secondaire professionnel et supérieur, les bibliothèques, les musées et les autres établissements culturels et éducatifs de la Fédération de Russie."
La résolution ici adoptée par le Conseil scientifique de la Société militaire russe propose une alternative aux hésitations politiques, que nous observons. De toute manière, la Russie va devoir faire un choix : soit accepter pleinement le conflit en Ukraine et revenir à l'étatisme, revenir dans son cours historique, l'assumer, et avoir alors une chance de gagner et de participer à la mise en place d'un nouvel ordre international ; soit rester engluée dans des hésitations idéologiques, utilisant les combats pour faire monter les enchères lors des négociations, et donc ne pas affirmer de buts réels, ce qui démoralise à terme les forces combattantes et effrite la confiance de la population dans le pouvoir en place.
Elle ne peut alors que perdre. Et il y a plusieurs manières possibles de perdre, qui n'entraînent pas toute la disparition géographique totale de la Russie. Mais la Russie disparaîtra comme Etat et comme puissance. Ce qui serait une catastrophe pour le Continent européen. Et Macron l'a parfaitement exprimé :
"le chef de l'État a confirmé sa position concernant les négociations qui, il l'espère, auront lieu un jour pour mettre fin au conflit en Ukraine. "Le jour de la paix supposera des discussions. En premier chef pour les garanties envers l'Ukraine, pour son intégrité territoriale, sa sécurité dans la durée", a déclaré Emmanuel Macron. "Mais aussi pour la Russie, comme une partie qu'elle sera à un traité d'armistice et de paix."
Un traité d'armistice a lieu après une guerre, quand une des parties a gagné et que l'autre a perdu. Une période de paix succède toujours à une période de guerre, mais pour les uns c'est la paix des vainqueurs, pour les autres c'est la paix des vaincus. Et ces paix sont très différentes. Si Macron veut donner des garanties de sécurité à la Russie, c'est qu'il voit l'Axe atlantiste vainqueur, pour pouvoir justement déterminer les garanties octroyées à la Russie, qu'elle acceptera pour sauver la face. Sinon, ce sera à la Russie de proposer ses garanties de sécurité pour les pays de l'Axe. Ce sont des "paix" très différentes pour les parties au conflit.
Parfaite analyse. Merci
RépondreSupprimerDans une émission de RT France vous avez en quelques minutes fait la synthèse sur ce conflit démarré entre Russie et Ukraine sans déclaration de guerre, qui est devenu mondial puisque la Russie subit un blocus et que tous les pays de OTAN, USA en tête, interviennent. Ils amènent massivement leurs armes, forment les soldats de Kiev, etc.
RépondreSupprimerEn France personne ne dresse ce constat.
Économiser l'électricité, revacciner, reporter le masque, distribuer des préservatifs aux 18/25, le foot, etc. font la soupe quotidienne. Seul le chef dit que la France enverra quelques armes de plus à l'Ukraine, façon de maintenir la pression médiatique. De Villepin se fait tout petit ( ou est banni des médias ) et aucun Jean Jaurès n'appelle à la paix.
Votre interview m'a amené à chercher la conférence tenue par Poutine et Chogoï. Déception : ils sont incapables de quitter leurs textes des yeux, alors qu'ils devraient parler comme des chefs à leurs troupes. Le peuple russe a ainsi eu droit à une heure de lectures sur les événements depuis 2014, comme si la Russie devait s'excuser d'avoir pris les devants en février 2022, et à la nécessité d'améliorer les forces militaires ( un contraste avec les allocutions du président russe en février ). Ce n'est pas galvanisant. Pas un mot sur le soutien des pays du monde multipolaire ! Ni, par exemple, sur l'épuisement de l'armée de Kiev, ou les poditions de sénateurs américains contre l'effort de guerre. Le gouvernants russes doivent vraiment apprendre à communiquer.
*
Votre interview par RTFrance est accessible sur le canal Telegram de Erwan Castel.
Les discours de Poutine et Chogoï sont diffusés sur Odyssee :
https://odysee.com/@Poil-%C3%A0-Gratter:b/Vladimir-Poutine-objectifs-defis-armee-russe-21-12-2022:d
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SupprimerCe n'était pas vraiment galvanisant, c'est vrai. N'oubliez pas que Choïgu n'a jamais su parler en public. Mais l'essentiel pour un ministre, ce n'est pas de parler, mais d'agir. Et il faudrait surtout agir avec plus de fermeté.
SupprimerEn ce qui concerne l'aide atlantiste, en revanche, je ne suis pas d'accord avec vous. Poutine a dit que tous les pays de l'OTAN étaient impliqués et Choïgu que 27 pays fournissaient armes et militaires à l'Ukraine sur le front avec la Russie. Ce point a bien été noté.
Je parle des pays du monde multipolaire ( et non de ses alliés ).
SupprimerL'empire du mal a toujours attaqué ses proies les unes après les autres, après de longues préparations de diabolisation puis un encerclement avec ses, en réalité les pays qu'il a soumis par la guerre où par la ruse et la corruption.
Les temps des Etats-Unis agissant en cavalier seul cavalier contre le Mexique puis d'autres victimes sont révolus, l'empire agit maintenant en meute, autant pour utiliser ses vassaux comme chair à canon que pour empêcher leurs peuples de réfléchir et de renverser les tyrans qu'il a installés.
Qu'attend Poutine pour le rappeler, citer le puissant Japon, la faible Serbie, montrer qu'il s'acharne sur l'Irak, etc. ? Demain ce serait le tour de l'Iran, puis la Chine, etc. La Russie fait partie des BRICS et devrait leur montrer, tant qu'elle le peut, ce qui les attendrait si elle devait être écrasée.
Redonner vigueur à la vérité historique évoquée par cette société de pensée russe d'histoire militaire celà devrait être aussi de dépasser le seul théâtre russe.
En franchissant les marches sur sa frontière sud, en trompettant que ses armes stratégiques la rendait invincible, la Russie a précipité la guerre que lui préparait l'Empire. Par la voix de son président, elle paraissait déterminée.
Maintenant, sauf à se soumettre avant le combat qui vient - ce qui ne lui éviterait pas d'être démembrée - elle doit utiliser tous les moyens, dont la parole de vérité. Sinon elle court le risque d'être détruite car chaque jour, Washington ment et prépare vraisemblablement un holocauste. Russie, souviens toi d'Hiroshima.
Les gouvernants russes sont peut-être encore subjugés par l'aura de cet occident auquel ils ont si longtemps manifesté leur volonté de collaboration.
Maintenant que la guerre est là, sans tambours ni trompettes mais avec sa réalité de destructions par le fer et le feu, Poutine a tout à perdre à ne pas faire entrer la Russie dans des opérations de combat psychologique.
Il ne sera pas nécessaire à Moscou de recourir aux mensonges, comme Washington, mais de dire la vérité haut et fort sur la terre entière. Les ambassadeurs, les tribunes des organisations interbationales, les réseaux internet, tout devra être utilisé. Le temps des seuls discours de Lavrov sont teminés puisque ses paroles sont couvertes par les mensonges de l'empire.
Il me semble que les peuples du monde entier attendent cela, y compris ceux qui sont esclaves du maitre du Nouvel ordre mondial, où il y a des résistants, même aux EUA où une répression féroce les empêche, pour le moment, de renverser les pantins du Capitole et de la Maison-Rouge de sang.
Une analyse de ces interventions de V. Poutine et le ministre de la Défense russe a été développée sur Dedefensa, et au contraire elle dit que le Président et le Ministre ont été très clairs, offensifs et en tenue de guerrier, devant 15000 militaires. La Russie semble prendre la mesure de ses ennemis, leur haine, et la riposte sans faille et impitoyable qu'elle doit leur infliger, particulièrement à l'OTAN.
SupprimerPour regarder l'interview de Karine Bechet-Golovko : https://t.me/s/ErwanKastel
RépondreSupprimerQuelques mesures salutaires et indispensables visant à diffuser la vérité historique et à interdire aux agents étrangers de pénétrer les médias et les institutions russes, ne suffiront pas à la Russie pour " revenir dans son cours historique, l'assumer, et avoir alors une chance de gagner et de participer à la mise en place d'un nouvel ordre international ".
RépondreSupprimerL' Axe globaliste a en effet bâti sa dominance mondiale en supprimant partout la liberté d'information et en imposant ses mensonges et sa propagande. D'abord en son centre, les Etats-Unis, puis dans tous les pays qu'il fait gouverner par des dirigeants à sa solde ( ces Young global leaders placés du Canada jusqu'en Nouvelle Zélande, en passant par l'Europe de l'ouest ).
Aux EUA, où la liberté d'expression est soit-disant garantie par la constitution, le président en exercice fut censuré par les réseaux sociaux, et brutalement interdit de s'exprimer auprès de ses 75 millions de lecteurs de son canal twit, car la constitution américainene protège le citoyen que contre les atteintes à sa liberté d'expression par l'Etat, mais non par des sociétés privées ! Donald Trump ne put, par conséquence, empêcher la mascarade de la proclamation de son adversaire, élu malgré une tricherie avérée.
( Rappelons que Trump avait été repéré comme adepte de la vérité, et donc ennemi de l'Empire dès 2001, dès qu'il dénonça le mensonge des avions responsables de la chute des tours jumelles ; son élection fut un accident, intervenu malgré les dirigeants des Républicains.)
Le Kremlin, et les Russes dans leur ensemble doivent comprendre que la survie de leur libre patrie, et sa victoire sur l'Axe globaliste ( comme pour toutes les patries du monde multipolaire qui émerge ) passera par la liberté d'expression en son sein, autant que par la destruction des mensonges que l'Axe répand dans le monde.
La liberté d'expression, au service de la vérité historique et de la vérité quotidienne - a contrario de la liberté des démons à les effacer et les remplacer par des mensonges - sauvera la Russie du totalitarisme qui a détruit la démocratie en occident ( peut-être définitivement.)
La Vérité Vous Rendra Libres : elle pourrait permettre au peuple russe de perfectionner son régime politique, et à des peuples de s'en inspirer. ( Sans porter au pinacle le régime de la Russie, on constate qu'il est meilleur que celui des pays de l'Axe globaliste, cet empire mensonge et du mal.)
Cette guerre politique faite à la Russie depuis des décennies, et cette guerre militaire entreprise par l'OTAN, menée par les États-Unis, comprend ce vecteur de l' information. Pour le moment les Russes n'ont absolument pas pris conscience de ce facteur essentiel. Il s'agit de politique intérieure et extérieure. La supériorité des armes ne suffira pas pour vaincre l'Axe globaliste : il faudra aussi détruire ses mensonges.
S'appuyer sur la liberté d'expression pour faire régner la vérité, les faire rayonner à l'extérieur, et les imposer à l'ennemi : il s'agit d'un chantier de très grande envergure, il me parait que les Russes en ont les moyens culturels et qu'ils ne manquent pas de courage. Et au sein de l'Empire du mal, ils ont des alliés...
Merci chère Karine Béchet-Golovko pour toutes les informations, les vérités, et la liberté d'expression que vous nous offrez.
Excellent article, excellente analyse de la Société militaire. Vu de ma pauvre Europe, je ne peux qu'encourager cette prise de conscience, alors que la botte US s'appesantit sur nos (ir)responsables pour nous entrainer dans une guerre sans pitié et sans retenue contre la Russie. Comme chez nous, les Russes ne semblent pas avoir pris conscience que l'Empire ne veut que les écraser, réduire à néant l'Etat, la politique, l'indépendance de la Russie. Ils sont prêts à tout, les guerres antérieures qu'ils ont menées donnent idée de leur cruelle détermination. Et sans doute iront-ils jusqu'aux armes nucléaires si, dés maintenant, la Russie ne brise pas le bras armé des USA, l'OTAN, dans sa progression pour rétablir sa souveraineté refusée, menacée et attaquée par les forces atlantistes.
RépondreSupprimerEncore un excellent article sur le sens profond du combat que doit mener la Russie, et optimiste pour une fois. Il ne s'agit pas d'accepter des conditions de paix, mais de les imposer. Il ne s'agit pas de restaurer les relations internationales qui prévalaient avant guerre, mais de montrer qu'il n'y aura pas de normalisation diplomatique sans que le modèle occidental ne soit brisé.
RépondreSupprimerEnfin, je ne peux qu'admirer la justesse de votre expression pour résumer l'essence platonicienne et "mathématiste" de ce modèle effroyable : "l'homme doit sagement disparaître dans un Global village d'individus interchangeables."
On doit critiquer la communication des gouvernants russes, où plutôt l'absence d'une communication efficace face à l'Axe globiste, l'Empire du mensonge.
RépondreSupprimerLe Kremlin joue encore cartes sur tables avec ces pays qu'il a essayé de rejoindre, avec lesquels il a voulu renégocié le désarmement brisé par Washington et qui l'ont traité pire qu'un "état-voyou".
Malgré les embrouilles, les pièges, les traîtrises, et maintenant les sabotages et les actes de terrorisme, le Kremlin conserve imperturbablement, l'attitude d'un négociateur.
Peut-on lui reprocher ?
En tout cas, les reproches ne manquent pas, à lire des commentateurs russes qui sont traduits en français. Vous même avez démontré que la "comm" de Moscou est inapropriée avec ce qu'est devenu l'occident.
Le Kremlin pourrait conserver son esprit positif, ses procédures de transparence exceptionnels ( cf. le site Kremlin.ru ), mais déclarer que sa gentillesse est totalement inapropriée, et considérer qu'elle devient incompréhensible pour le monde multipolaire.
De formidables équipes de communication doivent être mobilisées, pour mettre en échec l'Empire du mensonge. Il existe pour cela des techniques, sans manipuler les peuples comme le font la Maison-Rouge et ses alliés croupions.
Moscou pourrait dire à Washington, avec le sourire : vous êtes des bandits et des criminels et voici pourquoi. Pour commencer, le TPI créé avec des BRICS va juger vos crimes de guerre et vos actes de terrorisme.
Sans rien changer, le Kremlin devrait ajouter une telle couche offensive à son verbe et à ses actions juridiques. Se mettre enfin, mieux vaut tard que jamais, en accord avec l'allocution de son président le 24 février 2022.
Pour cela, il faut savoir si les Russes sont capables d'adopter cette attitude nouvelle, et donc analyser les causes du comportement actuel :
S'agit-il de la fameuse âme russe ?
De bonté chrétienne, restée puissante dans la religion orthodoxe ?
D'une lourdeur d'ours qui hiberne ?
D'un caractère propice à la négociation plutôt qu'à l'affrontement ?
A la résolution des conflits dans un rapport gagnant-gagnant ?
D'un complexe d'infériorité devant " l'occident " ?
Etc.
Voilà quelques traits de caractère qui pourraient être celui du peuple russe : qu'en disent les écrivains et penseurs russes ? Il doit y avoir du grain à moudre de ce côté là. Adolescent je lisai Souvenirs de la Maison des Morts, mais il m'a fallu attendre longtemps avant de plonger dans Guerre et Paix, pour enfin lire surtout Soljenitsyne, je me déclare incompétent. Vous viendrez peut-être sur ce sujet.
A moins que VVP et les dirigeants russes, réalisent enfin qu'ils ont affaire à des monstres véritables. N'écartons pas cette hypothèse. Nous serons rapidement fixés.
Nombreuses sont les personnes victimes de l’oligarchie mondialiste dans leur propre pays, les français sont sans doute parmi les plus réprimés car la France fille aînée de l’église est l’ennemi à abattre La révolte gronde Les français sont prêts à défendre leur pays leur religion contre ces sataniques
RépondreSupprimerIl semblerait que depuis votre publication le premier point ait été clairement acté par le gouvernement Russe et, ceci est notable, juste après que la Chine, puis l'Inde dans la foulée, aient laissé fuiter l'information qu'elles sont prêtes à soutenir militairement la Russie, si pas encore par des soldats, par la fourniture d'armement, au cas où la Russie en manquerait, ce qui reste à démontrer.
RépondreSupprimerLa face du monde change avec la requalification Russe de l'OMS en guerre nationale contre l'Occident, voir vraiment mondiale contre le même, sans oublier d'autres acteurs vraiment importants et termes de capacités économico-militaires (Iran, Algérie et même Turquie ou plus encore surprenant Arabies) qui semblent trépigner d'impatience d'en découdre avec l'empire. Si nous élargissons nos critères, en fait toute la part restante des "déplorables 80% à la traîne du milliard doré" est extrêmement attentive à la Russie : non seulement elle mène le bal, mais on comprend où elle veut en venir et c'est ce que tout ce monde là veut : souveraineté, spiritualisme et conservatisme, selon les termes ontologiques de Poutine. Si nous élargissons encore notre champ, nous ne pouvons que constater qu'un sacré pourcentage du milliard doré tellement "uni", son peuple entier, ne fait que tendre vers cet accord mondial en se déprogrammant progressivement de la narrative, à cause de ses effets douloureux et incontestables. Ça ne laisse finalement pas grand monde pour soutenir pas grand monde : les néocons.
La Russie, par et à travers Poutine, témoigne d'un calme qui ressemble parfois de la passivité, que l'on voudrait hâtivement rendre coupable de quelque chose comme une trahison. Il faut parfois reconnaître ses propres peurs, surtout quand leur source se tarit. La Russie est tout sauf passive, elle avance à pas fermes et précautionneux dans un danger incommensurable, avec une vision. Aucune préscience individuelle, aucun "j'aurais fait mieux" ne peut résumer, encore moins présumer, les actes d'une telle tectonique sans d'énormes risques de se tromper. Le monde de la réinformation à eu un "haut-le-cœur" devant la "la défaite Russe" de l'été. En ce moment de découragement parmi d'autres, quasiment personne n'a tenu compte des paroles de Poutine pourtant simples, claires et nettes : "nous allons former des troupe en trois mois", se plaignaient amèrement de son attentisme au bout de la première semaine. Le réflexe de peur "Si je ne te comprends pas, c'est que tu es stupide" doit laisser place à un autre plus mature "Je ne comprends pas ton acte, donc je n'ai rien à en déduire", associé en ce qui concerne Poutine d'une sage réflexion : "ce n'est pas la première fois que je ne te comprends pas, mais en fin de compte, tu ne m'a pas encore déçu".
Aujourd'hui on comprend beaucoup mieux ce moment de la guerre en revenant comme toujours aux fondamentaux, c'est à dire à la parole donnée par le seul pays qui la tienne : préserver les civils, préserver les vies Russes. La stratégie de faire venir l'ennemi au contact pour l'anéantir, le "meat grinder" dont Bahkmut est en actuellement l'expression la plus forte, sans rechercher ni défendre à tout prix les gains territoriaux, s'est dessinée dès l'implantation de l'OMS et perdure, inchangée dans le fond, mise à jour dans la forme. Aujourd'hui nul ne peut dire qu'elle ne fonctionne pas à 100%.