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vendredi 24 mars 2023

Opposition : Blinken revendique l'ingérence américaine en Biélorussie


Devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, le Secrétaire d'Etat Antony Blinken a déclaré se préparer à nommer un envoyé spécial, chargé d'intensifier et coordonner le travail avec l'opposition biélorusse. Ingérence ? Qui a dit ingérence ? Mais, non, il s'agit ici de "démocratisation". Et cela est assumé ouvertement. Certes, il n'y a que Tikhanovskaya, pas franchement populaire à l'intérieur du pays, mais faute de grives ... Au fait, quelqu'un a des nouvelles de Guaido ? 

Lors de l'audition de Blinken mercredi devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain concernant les questions budgétaires, la sénatrice du New Hampshire, Jeanne Shaheen, s'est intéressée à la mise en place d'un envoyé spécial pour la Biélorussie :

"Sans un tel responsable, "il n'y a personne, qui pourrait encourager les Européens et les États-Unis à travailler ensemble ou à servir de relais au mouvement d'opposition", a affirmé le législateur."

Autrement dit, il faut relancer le travail avec l'opposition en Biélorussie, allié stratégique de la Russie dans le conflit mené contre elle en Ukraine. Et si les Etats-Unis n'en prennent pas l'initiative, rien n'avancera. Or, il faut coordonner le travail avec les Européens, certes dociles, mais eux sans aucune capacité de décision.

Blinken a pu rassurer la sénatrice sur le renforcement prochain de la "démocratie" en Biélorussie :

"Le secrétaire d'État a déclaré qu'il envisageait de nommer "un haut fonctionnaire de notre Bureau des affaires européennes pour servir également d'envoyé, pour pouvoir ensuite entrer et sortir, engagé à des niveaux supérieurs avec l'opposition"."

Pourtant, soyons tranquilles, les Etats-Unis travaillent depuis longtemps avec l'opposition biélorusse, qui est en Lituanie, l'un des pays les plus constant dans la servitude outre-atlantiste.

"Le département dispose déjà d'une unité des affaires biélorusses en Lituanie, où sont basées de nombreuses forces de l'opposition, et l'envoyé compléterait «l'engagement quotidien» de ce bureau, a suggéré Blinken."

Tikhanovskaya a été condamnée par contumace en Bielorussie, pour avoir tenté de renverser par la force le pouvoir, ce qui est difficilement contestable dans les faits et même fut revendiqué, tant par elle que par ses sponsors. Depuis, son activité est assez relative, car sans accès au pays, il lui est difficile d'avoir un véritable capital politique, qu'elle n'a de toute manière pas obtenu en étant sur place à l'époque. Mais elle continue à servir la cause, pour laquelle elle est soutenue par les Etats-Unis, et notamment appelle à la rupture entre la Biélorussie et la Russie. Ce message est surtout adressé au public atlantiste, car il est difficilement pris au sérieux par les concernés.

Tout comme Guaido au Venezuela avant elle, dont on n'entend plus parler, son poids politique réel est proportionnellement inverse à son soutien atlantiste. Même s'il s'agit d'une reconnaissance de faiblesse des Etats-Unis à pénétrer l'espace politique biélorusse, ceci n'en constitue pas moins une ingérence ouverte dans les affaires intérieures d'un pays, en vue d'en renverser l'ordre constitutionnel.

Mais, évidemment, la presse est extrêmement discrète sur le sujet, tout comme nos dirigeants alignés, voire aplatis, qui n'osent regarder que dans la direction autorisée.

 

12 commentaires:

  1. Il commence à y avoir quelque chose de pathétique chez les Américains. Ils ressemblent à ces robots programmés pour accomplir une certaine tâche. Ils rencontrent un jour un obstacle imprévu qui les repousse et ils reviennent sans cesse au contact en répétant inlassablement le même geste jusqu'à ce que quelqu'un les débranche.

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  2. L'opposition Bielorusse a revendiqué depuis la Lithuanie une attaque contre un avion russe en Bielorussie. Il s'agit donc d'une opposition armée basée dans un pays voisin.

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  3. Les Français ont tenté aux 19ème et 20ème siècles la colonisation au nom de la démocratie et de l'esprit des lumières. Les Anglo-Saxons ont fait de même au nom de la suprématie l'Empire Britannique. Les Américains n'ont fait que reprendre le flambeau anglais depuis la seconde guerre mondiale, et de façon certes plus violente à mesure que l'URSS se délitait. Cela a eu des conséquences sur la qualité déjà misérable de leur diplomatie qui se mesure à l'aune du nombre de leurs porte-avions en mer et de la quantité des armes qui sont stockées à bord. Toute dictature porte en elle-même les ferments de sa propre destruction. C'est pourquoi les USA sont en plein effondrement et cela commence à se voir. Choisir des bras cassés comme Navalny, Guaido ou Tikhanovskaya pour fomenter des révolutions de couleur nous indique la chute de niveau des élites narcissiques de ce pays, élites néoconservatrices qui continuent de se prendre pour les maîtres du monde pendant que leur population se tiers-mondise. La rencontre Poutine-Jinping de ces derniers jours vient de sonner symboliquement le glas de leur hégémonie suprémaciste.

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  4. @Camenbert Electrique

    Et à vous lire, ils ne leur reste que 2 options, soit déclencher une guerre mondiale dévastatrice, soit mettre leurs vassaux en coupe réglée.

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    1. Les USA sont déjà en train de mettre l'UE, leur vassal, en coupe réglée avec l'explosion du gazoduc Nordstream qui a fait monter le prix de l'énergie à des niveaux encore jamais vus depuis le choc pétrolier de 1973.

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  5. « Au fait, quelqu'un a des nouvelles de Guaido ? »

    Je crois que Juan Guaidó tente de préserver le plus qu'il peut des millions $ que Washington lui a confiés et que, pour le reste, il tente de se faire oublier. Même ses amis de l'opposition au parlement vénézuélien l'ont lâché.

    Mais ce qui est intéressant, pour ceux qui l'auraient manqué, c'est la tartuferie (pour rester poli) d'Emmanuel Macron, lors de la COP27 en Égypte en novembre 2022, lorsqu'il a rencontré Nicolas Maduro. Mine de rien, comme si rien ne s'était produit et qu'il n'avait pas officiellement reconnu Guaidó comme Président par intérim en février 2019, il redonnait à Maduro son titre de Président en tentant de rabibocher ses rapports avec le Venezuela après s'être immiscé dans ses affaires intérieures.

    RT a produit cet article sur l'échange (voir la vidéo de TeleSUR) :

    https://www.rt.com/news/566123-macron-maduro-chat-egypt/
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    Bellefontaine

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    1. LOL, j'ai cru un moment que Maduro allait lui en coller une.

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    2. Ne rien faire est parfois la meilleure option. Si Maduro lui en avait collé une, ce dont il avait peut-être envie comme bien du monde, Macron aurait gagné un statut de victime dont il aurait largement profité avec l'aide de la presse qui l'aurait gonflé, alors que le flegme et l'impassibilité noble de Maduro n'a fait qu'accentuer la bassesse d'une canaille en costume de président.

      Au bout du compte, lequel des deux a agi dans le meilleur intérêt de son pays ?
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      Bellefontaine

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    3. La mission que les USA ont donné à Macron (qui a été sponsorisé par le groupe mi-hedge fund mi-marchand d'armes KKR) est de couler la France. Il ne s'est pas trop mal débrouillé à ce niveau-là pour l'instant. Reste à voir s'il finira comme Louis XVI ou s'il trouvera un moyen de sauver sa tête au cours des 4 longues prochaines années de mandature qu'il lui reste à effectuer. :)

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  6. Ce qui est rassurant, c'est que les préconisations de la Rand sont faites par des petits jeunes bardés de diplômes qui n'ont aucune expérience de terrain (comme chez tous les grands cabinets de conseils anglo-saxons genre McKinsey ou Accenture). Leur plan contre la Russie est foireux et n'a produit pour le moment aucun résultat tangible, même s'il a été en effet appliqué à la lettre par les vieux neocons va-t-en-guerre de l'actuelle administration US.

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  7. Message annulé par erreur de manipulation, donc le voici : "Pour information :
    This channel can’t be displayed because it violated local laws.
    C'est le texte qui s'affiche, en France, si on veut ouvrir vos messages dans Russie Politics à 19.01 et 19.03 ( origine : sputnik )."

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    1. Ces "violated local laws" dérivent sûrement de cet "ordre international fondé sur des règles" pour protéger la population des propos insidieux qui pourraient pervertir la pureté de ces "local laws". La conséquence en est que la population est privée à l'info qui lui permettrait de comprendre minimalement son triste réel. Mais j'ai espoir, on ne sort pas dans la rue pour n'importe quoi.

      Dans ma conception de la démocratie, le gouvernement doit gouverner l'État avec le consentement éclairé de la population, ce qui commande le droit à l'information et un devoir correspondant des dirigeants. Or Emmanuel Macron est clair sur la question et le dit en face : « la foule n’a aucune légitimité devant le pouvoir ».

      Quant à la dissimulation par l'anglais, faudrait en toucher un mot à l'Organisation internationale de la francophonie, histoire de voir comment on s'y démène avec les droits fondamentaux dans ce merveilleux monde de la politique internationale.
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      Bellefontaine

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