La question posée ici ne concerne pas la valeur combattante des personnes entrées dans les rangs de l'armée privée Wagner, qui appartient à Evgueny Prigogine et qui travaille sous contrat avec le ministère russe de la Défense. Il s'agit du danger grandissant de l'utilisation sur le sol national d'une logique néolibérale, niant l'armée régulière en Russie et conduisant inévitablement au discrédit du commandement. Donc du pouvoir légitime en période de guerre. Ce qu'il est impossible de faire de l'extérieur, il est toujours possible de le réaliser de l'intérieur : l'union des élites patriotiques, sur laquelle repose le pouvoir russe aujourd'hui, est mise en danger par l'attitude de Prigogine et son conflit ouvert, et réel, contre le haut commandement militaire. Avec les élections présidentielles de 2024 et l'apparition, certainement par hasard, de ce site faisant de Prigogine un candidat potentiel, l'on comprend que certaines élites le mettent en avant et derrière un conflit d'approvisionnement, elles peuvent jouer le putsch politique, comme Eltsine a été conduit à le faire en son temps, entraînant la chute de l'URSS.
Depuis le début de l'opération militaire russe en réponse à l'intensification du conflit sur le territoire ukrainien, la figure d'Evguény Prigogine ne cesse de monter, de scandales en coups de gueule, les avancées de Wagner sur le terrain devant lui garantir une totale impunité. Pourtant, une frontière, juridique, a été franchie et ses déclarations entrent objectivement dans la catégorie pénalisée du discrédit des forces armées russes. S'agit-il simplement de réactions émotionnelles d'un businessmen, ancien prisonnier, qui perd la tête face au pouvoir qu'il lui est tout à coup donné et qu'il ne peut maîtriser ? Ou bien est-ce la "bonne personne", celle qui incarnant les dérives néolibérales va permettre aux forces extérieures, volontairement ou non, de faire tomber la Russie de l'intérieur, en s'appropriant le mécontentement montant face à une ligne politique toujours aussi molle ?
Du chantage aux menaces : Prigogine a franchi la ligne rouge du discrédit des forces armées russes
L'on ne compte plus les sorties du propriétaire de l'armée privée Wagner, concernant le manque de munitions. Nous avions déjà souligné le danger d'une surmédiatisation de Wagner, comme si l'armée russe n'existait pas (voir notre billet ici). Comme le note l'analyste politique russe Artamonov avec beaucoup de justesse, celui qui occupe 2% du front militaire occupe 98% du front médiatique.
Pour les un an de l'Opération militaire, Prigogine accusait l'état-major russe de rien moins que de trahison, et faisait les choux gras des médias occidentaux :
"Je suis sûr que dans un proche avenir, nous libérerons la ville, malgré toutes les déclarations sur une soi-disant terrible contre-offensive des forces armées ukrainiennes.Nous avons déjà commencé à développer notre stratégie d'action dans ce domaine, en collaboration avec le ministère de la Défense de la Fédération de Russie, en tenant compte des tactiques de l'ennemi et des ressources dont nous disposons. Et croyez-moi, la tactique donnera des résultats positifs."
Le chantage n'a pas fonctionné, Wagner n'est pas irremplaçable, Prigogine digère dans un premier temps et déclare avoir reçu des garanties sur les fournitures d'armes et rester sur place. Mais cela ne dure pas longtemps. Le 9 mai il accuse les forces militaires russes de désertion à Artiomovks, car la décision a été prise de regrouper les forces sur les flans de la ville. Il estime que toute la ville est en danger, accuse d'incompétence ne haut commandemant. Ouest-France se régale et n'a qu'à le citer :
« Ils ont tous fui »
« Aujourd’hui (mardi), l’une des unités du ministère de la Défense a fui de l’un de nos flancs […] Ils ont quitté leurs positions, ils ont tous fui », a accusé Evguéni Prigojine, qui est en conflit ouvert avec la hiérarchie militaire russe.
« Pourquoi l’État n’arrive-t-il pas à défendre le pays ? », a-t-il encore lancé dans ce message vidéo.
Nous apprenons aujourd'hui, par la voix de Pouchiline, que cette décision a permis de redonner un élan aux forces militaires russes, qui avancent du coup plus vite.
Pour autant, Prigogine ne se calme pas, il envoie une lettre à Choïgu, l'invitant à Artiomovsk et laissant sous-entendre le manque d'expérience militaire de Choïgu, qui n'est pas militaire de carrière. Manifestement, Prigogine compense le fait d'être non plus militaire de carrière, par une grande expérience en prison. Et il continue à hurler sur le manque de munitions. Rappelons que l'on parle beaucoup d'une offensive atlantico-ukrainienne et le ministère de la Défense a fait le choix stratégique de ne pas mettre en danger toute l'armée à ce moment-là, si elle se trouve à court de munitions. L'avenir dira si le choix est judicieux, mais aujourd'hui personne ne peut se prononcer à 100%.
Et pour clore cette illustration, désormais Prigogine ne cesse de publier des déclarations, selon lesquelles les soldats russes veulent massivement quitter l'armée régulière pour rejoindre Wagner, car ils savent qu'ils seront bien soignés, pris en charge et évacués en cas de blessure. Autrement dit, il commence à retourner contre l'armée russe les critiques portées contre l'armée ukrainienne.
Sans entrer plus dans le détail, car la situation est claire, tout cela entre parfaitement dans le cadre du nouvel article 280.3 du Code pénal de la Fédération de Russie, pénalisant les actions publiques, dirigées vers le discrédit des forces armées nationales dans leurs différentes composantes, dans l'exercice de leur fonction, les sanctionnant d'une amende, ou d'une peine alternative et/ou d'une privation de liberté pouvant aller jusqu'à 7 ans.
Il est tout à fait possible qu'il y ait des problèmes. Dans quelle armée n'y en a-t-il pas ? Mais se servir des médias pour les régler est non seulement contre productifs, c'est dangereux en période de guerre. Imagine-t-on le haut commandement militaire soviétique se faire ainsi insulter lors de la Seconde Guerre mondiale ? Non, car l'armée soviétique n'était pas post-moderne, elle ne marchandait pas la défense du territoire national.
Est-ce par bêtise ou par intérêt, qu'il met ainsi en danger la stabilité du pays en période de guerre ? Dans tous les cas, il faut le calmer. Car les sorties commencent à porter leur fruit. L'on ne compte plus les reporters de guerre, qui le suivent aveuglément, les canaux Télégram dit "patriotiques" qui s'engouffrent dans le mouvement. Un sondage vient de sortir sur un site d'information :
"Plus de la moitié (53,33%) des participants à l'enquête interactive "Comment évaluez-vous les activités de Choïgu et Guerasimov pendant la période de l'Opération spéciale militaire ?" sont sûr que "il est temps de les renvoyer tous les deux."
Un peu plus d'un tiers (36,45%) sont plus calmes quant à la situation actuelle sur front - ils pensent que le ministre russe de la Défense Sergei Choïgu et le chef d'état-major général Valery Guerasimov "font ce qu'ils peuvent".
6,28% ont choisi l'option que Choïgu et Guerasimov sont des chefs militaires exceptionnels, des héros de la Russie."
Du risque de l'implosion des élites patriotiques russes
Dans ce discrédit montant du haut commandement militaire russe, Prigogine n'est évidemment pas le seul responsable. Les gens sont fatigués de cette communication indigeste, faite de "gestes de bonne volonté" interminables, de "lignes rouges" toujours repoussées, de négociations sur tout et sur rien juste pour le principe de négocier, de silence quand il est trop délicat d'expliquer, etc. Même Margarita Simonian demande d'arrêter de promettre un jour de répondre quand on voudra comme on voudra et d'enfin agir.
Plusieurs lignes ici sont à souligner.
D'une part, les élites russes sont maintenues dans un constant compromis entre les forces globalistes et les forces patriotiques, qui était peut-être adapté à la situation de "paix post-soviétique atlantico-compatible", même si ce compromis conduisait déjà à une surreprésentation politique des forces globalistes dans les sphères de pouvoir, au regard de leur légitimité populaire. Ceci conduit aujourd'hui à cette molesse du discours et des décisions politiques, qui exaspère le clan patriotique, sans satisfaire les globalistes. Un brèche est ainsi ouverte.
D'autre part, la méthode néolibérale est particulièrement - et dangereusement - présente au plan militaire, alors que le néolibéralisme est une doctrine anti-étatique. Ainsi, l'on n'a pas vraiment l'impression qu'en Russie il y ait un Etat, qui défende un territoire précis - le sien, et avec son armée nationale régulière. Il y avait Kadyrov et ses Tchétchènes qui ont libéré Mariupol, il y a Prigogine et son armée privée qui libère depuis Artiomovsk depuis plus de 6 mois. Parallèlement, il y a les bataillons du Donbass, les volontaires, etc. De temps en temps, l'on entend parler d'une armée régulière et sans savoir jusqu'où elle doit se battre. Pourtant, à l'exception de Wagner, toutes ces autres forces font partie de l'armée russe. En face, en Ukraine, l'on n'entend à l'inverse parler que d'une armée : peu importe les bataillons néonazis, les mercenaires étrangers, les instructeurs étrangers, etc. Si la Russie est plongée dans la logique néolibérale, l'Ukraine est préservée en Occident par une logique étatiste institutionnelle. Elle semble même être le seul pays en Europe à y avoir droit aujourd'hui.
Ainsi, et les élites et l'armée sont fragilisées, autant sur le plan politique (décisionnel), que communicationnel. Et l'on voit se construire une figure mythique, celle du dieu de l'instant, en la personne de Prigogine aujourd'hui, comme ce fut le cas avec Eltsine lors de la chute de l'URSS, sensé emporté le peuple derrière lui vers un avenir radieux.
Il est proche du peuple ou doit en donner l'image. Il parle un langage simple, ordurier (comme il est bien vu en Russie de le faire aujourd'hui) et mène un discours binaire. Incidemment, il retourna l'accusation : si les soldats russes meurent, c'est à cause du haut commandement russe (et non pas de l'armée atlantico-ukrainienne), les élites sont incapables ... elles sont donc illégitimes ? C'est le pas que ce peuple est amené à faire, encore une fois. Se posant comme "défenseur du soldat", il est présenté comme un véritable patriote, à la différence de ces élites embourbées dans leurs compromis.
Un site est ouvert pour son élection aux présidentielles de 2024. Donc, finalement, la cible n'est pas (uniquement) le commandement militaire russe, mais bien Vladimir Poutine, puisqu'il s'agit des "présidentielles". Et le slogan est direct :
"Il faut tirer avec précision. Il faut travailler honnêtement."
L'on voir revenir l'ombre de la corruption des élites, si chère à Navalny. La politique est un métier, sinon c'est un moyen de faire de la comm et d'augmenter son chiffre d'affaires. Le patriotisme en Russie est effectivement très vendeur, car les gens le veulent. Et ce qui est offert par les élites est assez éloigné des attentes. Navalny avait déjà tenté le coup, mais lui au-moins n'avait pas d'armée privée.
Soyons sérieux, Prigogine n'agit pas seul et l'on ne sait pas qui est derrière lui. Seul, il ne peut pas faire tenir une armée privée et des médias, il collabore et est financé par les structures étatiques. Et qui le protège dans son combat discréditant l'armée russe, comme institution ? L'on ne sait pas quels contrats ont été conclus avec le ministère russe de la Défense, ni comment il est rémunéré pour utiliser Wagner sur le territoire national. L'on ne sait pas ce qui lui a été promis, ni par qui.
Provoquer un mécontentement populaire, discréditer les élites, faire apparaître l'homme "providentiel" ... et prendre à travers lui le pouvoir. La technologie mise en place est bien rôdée.
A réfléchir. A lui de réfléchir s'il est "honnête", comme il le déclare dans sa campagne. Toute méthode néolibérale est néfaste à l'Etat, car elle a été créée justement pour l'affaiblir et le rendre contrôlable de l'extérieur, dans un monde global. Est-ce réellement ce qu'il veut ? Même s'il est malhonnête, qu'il y réfléchisse à deux fois. Cela n'est pas non plus dans son intérêt : il ne restera pas en place, après avoir fait le sale boulot. Trop dérangeant, trop basique. Cela ressort clairement de la campagne médiatique occidentale. Voici la dernière sortie du Washington Post, devant le calmer :
"Fin janvier, alors que ses forces mercenaires mouraient par milliers dans un combat pour la ville en ruine de Bakhmut, le propriétaire du groupe Wagner, Evgeny Prigogine, a fait à l'Ukraine une offre extraordinaire.
Prigogine a déclaré que si les commandants ukrainiens retiraient leurs soldats de la zone autour de Bakhmut, il donnerait à Kiev des informations sur les positions des troupes russes, que l'Ukraine pourrait utiliser pour les attaquer. Prigogine a transmis la proposition à ses contacts au sein de la direction du renseignement militaire de l'Ukraine, avec qui il a maintenu des communications secrètes au cours de la guerre, selon des documents de renseignement américains non signalés précédemment divulgués sur la plateforme de discussion de groupe Discord."
Merci, fort intéressant. Poutine est un ancien du KGB et est parfaitement informé des délires médiatiques de Prigogine. Trois solutions. 1. Ils sont de mèche. 2. Il les tolère parce qu'il a sa vision. 3. Prigogine va avoir un problème de santé.
RépondreSupprimer4 Prigojine va être arrêté et inculpé et va rejoindre en prison les autres .
SupprimerLa situation peut apparaître comme ubuesque en effet. Une des règles de la bonne gestion de toute organisation est l'unicité de commandement. Reste alors à comprendre quels sont les ressorts cachés d'un tel comportement de la part de Prigogine. J'en vois au moins quatre :
RépondreSupprimer1 - Le plus évident serait une opération d'enfumage voulue par le pouvoir russe : faire croire à des dissensions internes graves sur les ruptures d' approvisionnements en munitions pour leurrer l'ennemi otano-ukrainien. Ce qui faciliterait une pseudo-contre-offensive de la part du pouvoir kiévien, offensive qui serait rapidement et sévèrement réprimée par les armes. Notons au passage que si quelqu'un manque de munitions en ce moment, c'est l'OTAN (et donc les militaires ukrainiens).
2 - Il n'est pas impossible non plus que Prigogine soit devenu fou et/ou qu'il ait été acheté par les Américains. Mais connaissant la puissance du FSB et les techniques de management militaires russes, si c'était vraiment le cas, Prigogine aurait été envoyé directement en prison et remplacé par un des meilleurs éléments de Wagner (qui ne manquent pas).
3 - Des divergences de vues dans l'Etat-Major russe, qui nuisent à l'efficacité de la prise de décision, avec d'un côté des pro-Wagner et de l'autre des anti-Wagner qui préfèrent utiliser l'armée tchétchène soudée autour de son chef Ramzan Kadyrov. Virer brutalement Prigogine du commandement de son armée privée pourrait avoir un retentissement sur le moral des soldats, alors on le laisse parler avant que Choïgou ou Poutine ne prennent les décisions qui s'imposent.
4 - Le complexe militaro-industriel russe s'essouffle et des ruptures dans la chaîne d'approvisionnement des munitions commencent à apparaître. Des observateurs occidentaux ont fait remarquer que la présence d'un seul char russe (vieux et en mauvais état paraît-il) pendant le défilé des célébrations du 9 mai accréditerait selon eux cette hypothèse.
Ma préférence va à l'option numéro 1 qui est supportée par le fait que Gerasimov aime beaucoup brouiller les pistes et propager de fausses informations (doctrine Gerasimov basée sur le concept de guerre hybride). Mais avouons que pour l'instant, on est dans le brouillard et personne ne connaît la vérité.
Tout cela est très étrange en effet. Et il est bien possible que l'option 1 soit la bonne, même si elle renvoie encore et encore à un supposé génie militaire dont on a tout de même de la peine à discerner les contours sur la ligne de front. La façon dont les flancs ont été enfoncés en quelques heures autour d'Artemosk est déconcertante. Encore une pirouette à la Sun Tsu ? Ou juste rien hormis de la faiblesse. Tout cela flotte, et on a effectivement l'impression qu'il n'y a pas vraiment de commandement pour mener cette guerre.
SupprimerCamembert Electrique, bonjour.
SupprimerVous avez tout à fait raison en introduction de votre commentaire.
Toutefois, j'attire votre attention sur le fait répété - intentionnellement ou non (?) - un peu partout qu'il y aurait une armée tchétchène.
Hormis Wagner, il n'y a qu'une seule et unique armée russe et les tchétchènes, comme toutes les composantes de la Fédération de Russie, sont parties intégrantes des forces armées nationales russes.
Je fais, pour vous, un copier /coller d'une observation¹ soulevée à juste titre par l'auteur du présent article :
« Ainsi, l'on n'a pas vraiment l'impression qu'en Russie il y ait un Etat, qui défende un territoire précis - le sien, et avec son armée nationale régulière. Il y avait Kadyrov et ses Tchétchènes qui ont libéré Mariupol, il y a Prigogine et son armée privée qui libère depuis Artiomovsk depuis plus de 6 mois. Parallèlement, il y a les bataillons du Donbass, les volontaires, etc. De temps en temps, l'on entend parler d'une armée régulière et sans savoir jusqu'où elle doit se battre. Pourtant, à l'exception de wagner, toutes ces autres forces font partie de l'armée russe. En face, en Ukraine, l'on n'entend à l'inverse parler que d'une armée : peu importe les bataillons néonazis, les mercenaires étrangers, les instructeurs étrangers, etc. »
- observation¹ : que vous pourriez relire au chapitre « Du risque de l'implosion des élites patriotiques russes ».
Ceci pour éviter d'être une courroie de transmission du narratif occidental, spécialiste hors catégories en la matière.
Cordialement.
Et que l'Humilité, la Justice et la Paix prennent le dessus sur notre planète. Elle en a vraiment et urgemment besoin.
Bonjour,
SupprimerMerci infiniment d'avoir pris la peine de répondre. Il est évident que dans cette guerre ultime, l'empire occidental devenu fou est du mauvais côté de l'Histoire. Mais la Russie peut-elle réussir à elle seule à faire basculer l'Histoire justement? (connaissez-vous dedefensa.org? )
Pour info, Larry Johnson pense que Prigogine est utilisé par le pouvoir russe comme élément d'une politique de désinformation qui cible l'Occident. Son analyse bien qu'incomplète est intéressante :
Supprimerhttps://reseauinternational.net/que-penser-de-prigojine-et-du-groupe-wagner/
Après avoir lu votre article, je me pose une seule question : comment se fait-il qu'il soit toujours en liberté?
RépondreSupprimerIl n'est pas seulement en liberté, il commande le secteur le plus dur du front.
SupprimerC'est lui le boss du moment, par la volonté politique qui l'a mis a son poste.
C'est du cinéma, en alimentant une dissension apparente dans les troupes russes, il donne le sentiment aux Ukrainiens que tenir Bakhmout est largement faisable et alimente le chaudron depuis des semaines en hommes, équipements et munitions qui se font hacher menu. Ne pas oublier l'objectif annoncé des Russes : détruire les capacités militaires de l'Ukraine, c'est se qu'ils font patiemment. N'oubliez pas que les russes sont maitres dans de la Maskirovka, l'art de la désinformation militaire.
SupprimerLa faute à qui?
RépondreSupprimerQui lui a confié le rôle ingrat d'attaquer frontalement le bastion ukrainien fortifié de Bakhmut? Au prix de très lourdes pertes non comptabilisées, car ne relevant pas des forces régulières.
Pourquoi la seule unité à enregistrer de modestes succès sur le front est-elle la sienne?
Pourquoi l'infanterie régulière russe est-elle aux abonnés absents depuis l'automne 2022, pourquoi son action est-elle si insignifiante ?
L'état russe est divisé contre lui-même, un panier de crabes, et l'état-major russe a montré sa véritable valeur qui est plus que moyenne.
Le chef de l'état est muet le plus souvent, il n'est pas plus présent qu'en temps de paix, alors qu'il est le chef des armées de par la constitution ; or force est de constater qu'il ne veut pas endosser ce rôle.
En Russie le président se doit d'incarner la lutte armée à l'image d'un Staline; même dans les vieilles démocraties libérales le chef de l'état s'empare de ce rôle à l'image du. Churchill ou d'un Clémenceau.
Il est normal qu'au milieu de ce vide sidéral et de ce mutisme incompréhensible, apparaisse une figure qui domine les autres.
Prigojine n'est qu'un symptôme pas la cause du mal.
S'ils le virent ou s'ils l'éliminent , leur guerre ratée ne s'en portera pas mieux.
Prigogine et son armée ne sont pas si indispensables que ça, Kadyrov et les Tchétchènes auraient pu les remplacer avantageusement. Si les russes ont tellement raté leur guerre, comme vous dîtes, comment se fait-il que plus d'un an plus tard les Ukrainiens n'aient pas réussi a leur reprendre la moindre parcelle des territoires perdus, si ce n'est quelques broutilles que les russes ont bien voulu leur lâcher ? Quant au mutisme du chef de l'Etat et de ses généraux, c'est parfait, "moins on en dit, mieux c'est".
Supprimer@Languedoc30 : vous avez la voix de la sagesse et du discernement. Merci de votre commentaire :)
Supprimerà une nuance près toutefois, le mutisme n'est pas absolu et les seules déclarations sont des menaces jamais suivies d'effets (lignes rouges sans cesse repoussées) ce qui pose un problème de communication
SupprimerPour Henry Kissinger, les négociations entre Ukraine et Russie sont pour bientôt !
RépondreSupprimerSi c'est vrai, c'est que ce monsieur connait le script de l'histoire écrit à l'avance.
Cette guerre sera a ranger au rang des manipulations connues de l'histoire.
Le problème est que Prigojine dit peut être aussi avec ses mots la vérité , la 72eme brigade russe s'étant effectivement retirée de ses positions au sud de Bakhmout .Et de le mettre en taule parce que c'est du pénal en Russie de critiquer l'armée ok mais est ce que cela permettra de reprendre Kherson , territoire russe que le commandement militaire russe a décidé d'abandonner , c'est aussi du pénal et personne n'a été inquiété .
RépondreSupprimerLe poster de Prigogine en costume cravattec sur fond blanc bleu rouge a dévoilé la supercherie. J'avoue ne pas avoir envisagé un plan des globalistes. Soit les "élites" globalistes russes, soit les stratèges du CFR des banquiers américains, soit les deux puissent qu'ils ont des objectifs communs.
RépondreSupprimerVotre constance dans l'analyse juridique aura eu raison de mon manque de discernement. Merci Karine.
S.
Sans relativiser mon opinion, je considère que les soldats de Wagner sont parmi les plus valables de la Russie et que leurs actions à Bakhmut font d'eux des héros. Ils ont repoussé une armée ukro de 80.000 hommes surarmée par l'OTAN.
SupprimerNe pas les avoir fourni en munitions illimités et ne pas les avoir appuyer sur les flancs pour chasser les ukros sont évidemment des erreurs strategiques dont le résultat serait énorme si les ukro reprenaient Bakhmut. Ils pourraient percer jusqu'à Donestk et enlever cette capitale qui n'est pas défendue !!!
S.
Les cadres de Wagner sont des militaires passés au service secret , ils sont détachés de l' armée , libres de faire ce que l' armée ne peut ou ne veut pas faire. Wagner grace à Prigojine , travaille dans le monde entier , là ou la Russie ne peut aller , officiellement .
RépondreSupprimerDe plus , lugansk donetsk et wagner sont des volontaires donc personne ne peut demander des comptes pour leur morts , ils sont sacrifiable sans conséquence , ainsi , Poutine peut interdire la déclaration de III ème guerre mondiale et la mobilisation générale qui va avec , ce qui soulage le Monde entier .
Prigojine est là pour rester , même si les "Mangeurs D ' Acier " ( Oligarche Militaire ) ont perdu du pouvoir à cause de lui . Il est indispensable comme le fou du roi .
Dans la verticale du pouvoir Poutinien , il est l' exception qui confirme la règle .
il y a cinq autre PMC , et elles n'ont rien à voir , les employés sont envoyés au front comme des stagiaires , sans équipement complet , à leur retour , ils sont endurcis , ce qui est tout benef pour l' oligarque qui les emplois . La plus grosse PMC compte cinq mille hommes , avec une seule pile pour faire marcher la radio , une trousse de premier secour basique et clairement , on revient à l' époque Stalinienne du Matériel Humain .
Prigojine veut plus d'obus parce que les Ukrainiens sont entrain de tirer plus que l'armée Russe sur un lieu précis . Dans ce cas , il faut tirer encore plus , et ça l' armée , ne veut pas . Car , il faut toujours prévoir et mettre de côté des obus pour les temps difficiles , ou bien , une offensive à venir . Mais ça , c'est un secret .
Avec le nouveau Rideau De Fer qui vient de tomber , les PMC vont devenir vitales pour survivre dans le panier de crabes qu' est l' oligarchie , le temps que la Russie pivote vers l' Asie , ensuite tout va revenir à la "normale" .
"il donnerait à Kiev des informations sur les positions des troupes russes"
RépondreSupprimerAu-delà de la haute trahison, c'est le délire le plus total qui se puisse imaginer.
Si c'est vrai, alors la Russie est dans un tel état de décomposition et de pourrissement avancés, qu'imaginer la voir vaincre est illusoire.
C'est déjà un miracle qu'ils tiennent encore debout en un seul morceau.
Si c'est vrai évidemment.
La guerre de Troie n'aura pas lieu.
RépondreSupprimerC'est le titre d'une pièce de théâtre.
Si elle a lieu, et la nouvelle Troie s'appelle Bakhmut.
Même la bataille de Stalingrad aura été plus courte, bientôt il vont battre le record de Verdun, si ce n'est déjà fait.
Il y a à la base un gros problème, cette armée de mercenaires privée. Pourquoi faire un business pareil dans un pays comme la Russie ?
RépondreSupprimerPourquoi ne pas avoir fait un corps d'armée avec des pro rémunérés par l'état ? Bcp de gens se posent la question. En plus avec un nom pareil c'est quoi ce délire ? On se croirait dans une bande dessinée. Tout ceci ne tient pas la route, alors après quand on a un chef qui se comporte comme un pizzaiolo il ne faut pas s'étonner.
Cette situation est surréaliste et fait honte à tous ceux qui soutiennent la Russie !
Une armée privée, un nom de compositeur Allemand, un chef qui ignore l'usage du téléphone, comment voulez que ça fonctionne cette comédie musicale !
RépondreSupprimerRappelez-vous , le temps ou Poutine a crée son propre Ministère des Impôts avec des employés du Ministère . Ils refusaient d' enqueter sur leurs Oligarches . Donc Poutine a créer un Ministère en double , à ses ordres .
RépondreSupprimerSur le même principe , Wagner a commencé à faire le travail que l' armée ne peut ou ne veut pas faire . Prigojine avec ses vidéos humilie les corrompus , les patriotes et les honnêtes gens ont leur honneur sauf .
L' armée Russe a un problème de corruption sans doute incurable , je suppose que vous connaissez les
" Soldat Pot De Fleur " que les Commandants
" mettent à leur fenêtre " :
Les jeunes appelés échappent au service militaire en échange de leur Soldes déposée sur un compte en banque secret . D' ou les manques de Soldats lors de la mobilisation récente . Et leurs équipement , munition , trousse de soins , gilet pareballes jamais achetés ...
C'est du LCI tout craché !!!!!!!
SupprimerA titre personnel, ce qui m'inquiète ne sont pas les élucubrations de Prigogine, mais le fait que la Russie a intensifié son pilonnage de l'Ukraine (il n'y a donc pas de problème réels de munitions pour le moment chez les Russes) et que ce faisant, elle aurait selon Alexander Christoforou détruit des entrepôts contenant des munitions à uranium appauvri fournies par le Royaume-Uni, libérant ainsi sur une partie de l'Ukraine de l'Ouest des poussières radioactives qui vont certainement se balader un peu partout dans l'atmosphère terrestre. C'est une information à prendre toutefois au conditionnel car il faut attendre la confirmation de l'ampleur du phénomène par des mesures atmosphériques européennes via les organismes officiels dont c'est le travail (si tant est que ces derniers ne soient pas censurés par les Etats dont ils dépendent). A suivre.
RépondreSupprimerQuelques éléments d'information sur les retombées radioactives issues de l'explosion des munitions à uranium appauvri fournies par les British en Ukraine :
Supprimerhttps://simplicius76.substack.com/p/nuclear-fallout-russian-strikes-create
Selon la carte des vents du 12 mai 2023, il est probable que les zones qui seront touchées par les retombées radioactives sont : la Pologne, la Slovaquie, la Tchéquie et l'Allemagne. Une dilution de l'air aurait ensuite lieu et toucherait l’Est de la France, la Suisse, et l’Italie.
Reste à voir si le ministère de la santé français va nous refaire le coup du Pr Pellerin de 1986 avec le nuage de Tchernobyl qui aurait prétendument évité de façon fort astucieuse les frontières françaises. Mon petit doigt me dit que oui. :)
Je constate que la propagande forcenée, pratiquée depuis plus s'un an par les médias français, a fait de nombreuses victimes.
RépondreSupprimerC'est en tout cas une version qui a le mérite d'être extrêmement confortable et rassurante)) D'autant plus qu'elle évite soigneusement de traiter le problème de fond, à savoir la méthode néolibérale du recours à une armée privée sur son territoire nationale.
RépondreSupprimerChers amis, un peu plus d'analyse s'il vous plait, au lieu de se rassurer, sur le mode Madame la Marquise.
Je ne sais pas si cette version est confortable et rassurante. Ceci dit, un peu de réconfort est toujours le bien venu dans les moments difficiles.
RépondreSupprimerJe pense simplement que cette «version» est une version parmi d'autres, et que dans la méconnaissance des objectifs stratégiques à terme de l'Etat Major russe, elle ne peut être exclue, en tout ou en partie. Cela n'amenuise en rien bien sur l'angoisse, et les souffrances du peuple russe dans les circonstances actuelles, et permet juste d'essayer de compléter la compréhension que nous pouvons avoir des faits, se disant que ce que nous voyons est peut-être une synthèse de toutes les «versions» comme vous dites, possiblement existantes.
La question d'une armée privée sur le territoire national peut se poser effectivement, échappant à tout contrôle démocratique, mais ce n'est pas l'objet de la note ci-dessus, publiée par mes soins.
Quelque soit la validité d'une armée privée telle que Wagner pour ce qui concerne la Russie, cela n'empêche pas, comme le fait remarquer l'article sus-mentionné, qu'elle puisse être partie prenante d'une stratégie globale de communication qui nous échappe.
Comme en science, dans l'inconnu, toutes les hypothèses sont bonnes tant qu'elles n'ont pas été validées ou invalidées.
Une hypothèse n'est pas une vérité, mais un chemin, un moyen d'investigation. Certaines sont plus probables que d'autres, plus séduisantes que d'autres, et parfois c'est la plus saugrenue qui l'emporte. Allez savoir.
Amicalement.
Il s' agit d' un combat pour la survie du pays.
RépondreSupprimerCe n' est ni le temps , ni le lieu de théorie éco neo-libérale .
-"en amour comme à la guerre, tous les coups sont permis"-
Bien respectueusement .
Madame la Marquise .
Jusqu'ici tout va bien.
RépondreSupprimerElle se porte très bien la marquise, est mange de la brioche au chocolat, en riant à gorge déployée.
Jusqu'au jour où on lui coupe la tête.
Le gaz russe continue à ce jour, a être acheminé à travers l'Ukraine.
RépondreSupprimerEt les lignes de gazoduc sont hors limites de l'action militaire.
C'est sans précédent dans l'histoire des guerres.
Les Russes sont trahis par leurs dirigeants, au même titre que les autres peuples.
Ils ne font pas exception.
Mikhail Yevgenyevich Mizintsev colonel general du
RépondreSupprimerministère de la defence de Russie délégué à la logistique , a été licencié , immédiatement après avoir assuré la livraison de munition demandée par Wagner .
Prigojine a expliqué les faits , et a engagé ce nouveau chômeur immédiatement .
On parle d'armes vendues aux PMCs de certain oligarques , et surtout , à celles qui ne font pas trop d'ombre au complexe militaro industriel .
Igor Girkin "Strelkov" a dévoilé des informations sur les partisans de Prigozhin .
RépondreSupprimerC'est Sergei Kuriyenko au Kremlin , dont on n'avais pas entendu parler , et surtout , un homme souvent qualifié de « banquier personnel de Poutine » et bien plus notoire , du nom de Yuri Kovalchuk .
Donc Poutine n' est que Président mais il va au delà de ses prérogatives , avec un ministère des impôts spécial et une armée secrète capable d' agir partout dans le monde .
Il n'y a pas de raison que la Russie s' interdise les coups tordu de l' ouest . C' est pas du neo-libéralisme .
C' est de la guerre hybride , asymétrique ou ce que vous voulez .
Votre lecture de la gouvernance russe au prisme du néo-libéralisme est originale et sonne très juste dans le cas de Wagner et sans doute plus largement. La Russie (comme la Chine) serait finalement un archétype de société "flexible", au sens de la macro-économie ultra-libérale.
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